Forum de Jeu de Rôle et de Grande Stratégie amateur |
| | MV - De Pella à L'Indus | |
| | Auteur | Message |
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Luis Daoiz
Messages : 384 Date d'inscription : 24/12/2011 Age : 30
| Sujet: MV - De Pella à L'Indus Jeu 31 Mai - 23:07 | |
| Voici les tours de DPI, j'ai malheureusement perdu les cartes, mais ça vous fera des souvenirs. Juillet -336
Philippe s'avance vers le théâtre de Vergina à Epire. Dans sa tête les idées défiles, car tout lui réussit. Tout le monde pallie d'envie devant le Roi de Macédoine, Archonte à vie des thessaliens et l'hégémon de la ligue de Corinthe. Qui ne s'inclinerait pas devant le vainqueur des Péoniens et des Illiriens ? Le conquérant de la Thrace, celui qui remporta la troisième guerre sacré et la bataille des Thermopyles, le futur conquérant de la perse, comme on le nomme déjà... Malgré sa jambe et sa main manquante, l'homme est gonflé de gloire, il fete ici son triomphe, la fin de son unification de la Grèce sous la puissance macédonienne ! Alors qu'il va entrer dans le théatre, il voit la bas, Cléopatre, sa fille dans les bras D'Alexandre, le prince de Molosse. Qu'elle beau mariage se dit-il tandis qu'il prend une si grande respiration qu'il en ressent une douleur dans le torse. Soudain sa vue se trouble, le roi s'effondre. Tombe dans un bruit commun le poignard et la jambe de bois du roi, tandis que déjà loin s'ajoute les bruits de la course du meurtrier, Pausanias.
D'Epire à Pella la nouvelle eu la vitesse du vent. Si rapide dit on que le jeune Alexandre fut déclaré roi par l'armée avant même d'avoir revendiqué la couronne. Pourtant la situation n'est pas glorieuse pour le jeune roi. Au sud les thessaliens et la Ligue de Corinthe font languir leurs serment d'allégeance et Alexandre n'est toujours pas Archonte de Thessalie ou Hégémon de la Ligue. Au nord ouest, les ilyriens se révolte et rejoignent "leurs frères libres". Et au nord les barbares celtes ont encore passer l'Isther et pille le territoire macédonien. Pire, nombres de citée de Macédoine semble prête à jurer fidélité à Amyntas IV plutôt qu'à Alexandre. De plus nous sommes désormais sans nouvelle de l'expédition d'Attale et Parménion dans l'Hellespont, que sont-ils devenu ?
Nous sommes en Aout -336, et la couronne dont se coiffe Alexandre est loin d'être acquise. A vous de redresser la Macédoine et de réaliser le rêve de Philippe, prendre la Perse.
Personnage jouable:
- Spoiler:
Alexandre = Rhalina Attale (général ) proche de Philippe, peu apprécié d'Alexandre, co commande l'armée d'Asie. Parménion (général ) proche de Philippe,co commande l'armée d'Asie. Amyntas IV ( gouverneur ) oncle d'Alexandre, ex roi de macédoine spolier par Philippe. = Alexandre le Grand Démade ( diplomate et bon orateur ) Athénien attaché à la cause macédonienne, ami d'Alexandre. Harpale ( trésorier, gouverneur ) ami d'enfance d'Alexandre. = Beregil Phocion ( général, diplomate ) personnage influent de la ligue de Corinthe fort capable et ambivalent. = Aedrh Antigone le Borgne ( général ) chef des forces de la ligue de Corinthe. = Thorn Antipater ( général ) Auréolé de gloire sous Philippe, il apprécie Alexandre et contrôle une partie de l'armée. = Wellan Héphaestion ( général ) meilleure ami d'Alexandre et ami d'enfance = Byzas Ptolémée ( général ) ami d'enfance et proche d'Alexandre. = Celtiktom Philotas ( général ) ami d'enfance d'Alexandre Néarque ( officier ). Voici un officier prometteur qui ferait un très bon amiral. Olympias ( gouverneur ) Mère d'Alexandre Cratère ( général ) Officier de Philippe peu connu mais courageux et intelligent. AnonymusPersonae Amphotéros ( capitaine ) navigateur prometteur Cleithos ( général ) L'un des grands stratège de Philippe. = Kevin13 Lysimaque (général ) homme méconnu mais talentueux et très proche des macédoniens, il est thessaliens. = Varden Eumène de Cardia = MKI
Tour 1 Du Samedi 7 Aout au Samedi 14 -336 Thessalie : - Spoiler:
La région est déchirée par une guerre civile, qui ne surprend pas grand monde... Deux camps s’affrontent. Le général Lysimaque a rassemblé autour de lui les pro-macédoniens, et contrôle les deux tiers de la région, du Nord au Centre. Le tiers sud, lui, est sous la domination d’une alliance de nobles thessaliens, qui réclame la création d’un royaume de Thessalie indépendant.
Parti dans le Sud en avant-garde avec deux mille cavaliers, le capitaine Erys le Fier rentra finalement la tête baissée au campement de Lysimaque au soir du sept. Tandis que le soleil couchant faisait s'étirer les ombres des tours de Larissa sur les tentes, Erys raconta comment il avait vu plus de la moitié de ses troupes se rebeller au cours d’une escarmouche, comment il était sorti victorieux de cette situation critique, et comment s’était déroulé le trajet de retour avec les maigres forces qu’il lui restait. Comprenant que sa carrière se jouait ou allait se jouer très prochainement, Lysimaque décida d’aller rétablir l’ordre lui-même au Sud. C’est ainsi que le lendemain matin, il leva le camp, accompagné par Erys et son armée, afin de partir au Sud, laissant à Theon, son lieutenant, le soin de maintenir l’ordre dans Larissa. Cependant, deux heures après le départ du général commença la désormais célèbre « émeute de Larissa ». Haranguée par des nobles thessaliens, une centaine d’hommes prit à partie un groupe de soldats. Les gardes furent rapidement taillés en pièces, et la foule en furie se lança à la recherche d’autres « traîtres à la solde du Nord ». Informé de ce début de rébellion, Theon ordonna une charge de cavalerie afin de dégager les rues. Bien mal lui en prit. Les émeutiers furent bientôt rejoints par bon nombre d’habitants. Malgré l’efficacité première de la charge, les cavaliers se retrouvèrent rapidement englués dans une masse de piétons qui les tirait à terre pour les battre à mort. Le sacrifice des cavaliers offrit toutefois à Theon un répit pour rassembler ses hommes, qui tentèrent d’écraser l’insurrection, ce qui n’aboutit finalement qu’à la défection d’une partie de la garnison et à la ligue des derniers habitants indécis avec les émeutiers. Se retrouvant en situation délicate au cœur d’une ville qui lui était désormais hostile, Theon ordonna la retraite vers la forteresse de Larissa, qu’il lui faudrait tenir jusqu’à l’arrivée de renforts.
Tandis que Larissa passait aux mains des rebelles, Lysimaque massacrait sans grande peine les petits groupes peu organisés qui formaient l’armée des nobles. Il reçut dans sa mission une aide inattendue. Au détour d’un cadavre, il découvrit le célèbre général macédonien Antipater. Malgré son âge relativement avancé, il avait participé à la bataille avec son escorte, dont il ne restait qu’une cinquantaine d’hommes, et avait reçu une blessure au bras dans la mêlée. Après quelques échanges, Antipater confia à son homologue une bonne nouvelle : l’armée d’Amphipolis était en marche pour rétablir l’ordre en Thessalie. Ragaillardi par ces paroles, Lysimaque s’enfonça davantage au Sud, tandis qu’Antipater se dirigea vers le Nord pour faire jonction avec son armée.
Le 10 aout, se déroula la première vraie bataille pour le contrôle de la Thessalie. Deux armées se rencontrèrent dans la plaine de Farsala. D’un côté, Lysimaque et l’armée macédonienne, épuisée par deux jours de traque et par les escarmouches contre les rebelles. De l’autre, une pléthore de nobles se disputent le commandement de l’armée thessalienne, largement supérieure en nombre par rapport à l’adversaire, mais tout aussi épuisée, avec un équipement bien moindre et un moral abyssal. La bataille ne dura guère. L’armée macédonienne, composée pour moitié de cavalerie, brisa les rangs de l’armée de Thessalie en quelques charges dévastatrices. Les rebelles, en déroute totale, prirent la fuite dans les montagnes. En voyant les rangs adverses s’effondrer sous le choc des charges macédoniennes, Lysimaque s’exclama : « Ils tombent comme des blés murs !».
A Larissa, alors que Theon était prisonnier de sa forteresse depuis déjà quatre jours, il vit s’approcher une armée portant une bannière inconnue. De rapides observations lui permirent de constater que les troupes manquaient d’expérience, mais qu’elles étaient très lourdement équipées, mieux même que les forces macédoniennes. Cette armée, qui avançait vers Larissa, était la deuxième force de frappe des nobles de la Ligue Thessalienne. Malgré son courage, Theon ne put réprimer un tremblement à l’idée des évènements à venir.
Durant un jour et une nuit, habitants de Larissa et soldats thessaliens menèrent des assauts successifs sur la forteresse, qui tint bon, contre toute attente. Profitant d’une accalmie, Theon tenta de réorganiser ses défenses et de ragaillardir ses troupes en prévision d’une nouvelle journée de combats. Cependant, au bout d’une heure, il constata avec surprise que l’armée thessalienne et une bonne partie des habitants de Larissa quittèrent la ville.
La raison de ce brusque revirement était l’arrivée d’un messager porteur de mauvaises nouvelles pour les rebelles. Après la déroute de l’armée thessalienne à Farsala, Lysimaque avait tenté de poursuivre les fuyards. Cependant, ces derniers furent ralliés par plusieurs nobles qui se regroupèrent dans d’étroits défilés, où le général eut l’intelligence de ne pas tenter de les en déloger. Ne pouvant plus rien faire contre ces groupes sans subir de lourdes pertes, Lysimaque ordonna à ses troupes de reprendre la route de Larissa. Informés de l’arrivée de ce général désormais craint, ainsi que de la présence de l’armée d’Amphipolis au Nord de la Thessalie, les nobles assiégeant Larissa décidèrent unanimement de se replier.
Au soir du 14, après une semaine de combats, la situation thessalienne était la suivante. Larissa était désormais tenue et pacifiée par Lysimaque, tandis qu’à une quarantaine de kilomètres au Nord de la ville se trouve l’armée d’Antipater. Au Sud, la première armée des nobles a quitté les montagnes et tente de se renforcer, tandis que la seconde armée, à l’Est, ne cesse de grossier par l’arrivée constante de volontaires.
Ligue de Corinthe : - Spoiler:
A Corinthe, dans la journée du sept août, Ptomélée embarqua avec sa formidable armée de vingt hommes en direction d’Epire. Cette idée lui sauva la vie. Alors que son navire quittait le port, de mystérieux orateurs se dispersèrent dans Corinthe et l’accusèrent de nuire à la population. Dans les heures qui suivirent, une foule en délire força les portes de sa demeure pour se saisir de lui, mais il était déjà parti.
Le même jour, de nombreux mouvements de troupes eurent lieux en Grèce. Thersandre de Thèbes et Antigone le Borgne convergèrent à la tête de leurs armées respectives vers Delphes. La Ligue, quant à elle, s’est dotée d’un nouveau Grand Amiral : Néarques.
Pendant ces manœuvres, toutes les grandes villes de la Ligue virent apparaître des orateurs laissant entendre qu’Antigone le Borgne, hégémon de la Ligue, serait corrompu par de l’or perse. Effrayée par ces accusations, la Ligue ordonna rapidement une enquête interne.
Le conseil reçu les résultats le treize août. L’enquête révélait qu’un nombre effrayant d’agents perses parcourait actuellement son territoire. Concernant Antigone, sa demeure à Athènes fut fouillée, et on y trouva tant de preuves que cela fut presque suspect aux yeux de certains. Cependant, la décision fut prise : il fallait l’arrêter.
Ainsi, le quatorze au soir, lors d’un banquet à Delphes en l’honneur de Thersandre de Thèbes, les gardes arrêtèrent Antigone de Borgne à la surprise presque générale. Un convoi devait permettre de le transférer au conseil de la Ligue de Corinthe, mais à peine avait-il quitté Delphes qu’un groupe de fidèles d’Antigone s’en prirent aux gardes et libérèrent l’hégémon.
Epire : - Spoiler:
Quand Ptomélée débarqua à Epire le neuf, il trouva le pays en proie à des troubles graves. En effet, malgré les ordres répétés du roi de Molosse, l’armée n’avait toujours pas passé la frontière pour aider les Macédoniens en Thessalie.
Les troupes macédoniennes présentes sur places étaient restées sans chef depuis la mort de Philippe. Elles contactèrent rapidement Ptomélée, et il fut considéré comme leur « général de fait ». Fidèle à la promesse faite aux hommes, il conduisit ses troupes jusqu’à la frontière nord du Molosse, d’où ils se déversèrent dans le Sud de l’Illyrie, resté sans défense.
Illyrie : - Spoiler:
Bardys, chef des illyro-macédonien, avait reçu des troupes envoyées par de nombreux clans d'Illyrie. Le dix au matin, il reçut la visite d'un messager d'Eumène de Cardia, respecté scribe, qui proposait au chef de prêter pacifiquement serment d'allégeance à Alexandre. L'homme étant sage, l'idée l'intéressa, alors qu'il s'apprêtait à envoyé un messager à Pella, ses éclaireurs revinrent paniqué. Le roi de Macédoine et son armée se trouvaient juste de l'autre coté du fleuve. Le lendemain matin, l'armée illyrienne leva le camp pour porter secours à leurs frères envahis par les troupes de Molosse, à l'Ouest, malgré le fait que le messager n'était pas revenu. Profitant de ce départ, les troupes macédoniennes rétablirent l'ordre dans la région désertée par les Illyriens. Des rumeurs avancent qu'il est possible de trouver des têtes fichées sur des piques dans cette zone.
Asie Mineure : - Spoiler:
Dans l'Hellespont, la situation est toujours opaque. Les rumeurs vont bon train concernant les officiers. Certains disent qu'ils se seraient battus en duel, d'autres avancent qu'ils ont été tués, d'autres encore prétendent que l'un des dirigeants militaires aurait été assassiné ... Ce qui est sûr, c'est qu'une forte armée de mercenaire a été engagée par les Perses, et est entrée dans l'Hellespont. Elle pourrait bien écraser la force macédonienne avant que le siège de Cyzique soit remporté.
Enfin, il semblerait qu'un riche marchand soit parvenu à prendre le contrôle financier d'une grande partie de la Ionie. Ruinant certains concurrents, rachetant les autres,l'homme s'est assuré une place confortable, et son emprise s'étend jusqu'au cœur de Milet. Cependant, la richesse attire la jalousie, et les autorités perses n'attendent plus qu'un faux-pas de la part de cet individu pour le faire mettre aux fers et se saisir de sa fortune.
Macédoine : - Spoiler:
Le sept août, le jeune Cratère quitta Philippopolis en direction de la province de l'Isther. Dans la même journée, Cleithos, gouverneur de Byzance, lança un vaste programme de formation intensive pour sa garnison, tandis qu'Alexandre et la majorité de son armée quitta Pella pour se rendre en Illyrie. Le huit août, un esclave glouton qui avait pour habitude de dérober de la nourriture dans les cuisines du palais royal fut retrouvé empoisonné. Si certains utilisèrent l'évènement comme preuve de la possibilité d'une punition divine, bon nombre d'autres tremblèrent en silence. Les cuisines étaient en train de préparer le prochain banquet, et une bonne partie des plats qui furent mis à l'épreuve révélèrent contenir des aliments empoisonnés. Qui était la cible de cet tentative d'empoisonnement massive ? A partir du dix août, de bonnes nouvelles parvinrent de l'Isther et passionnèrent les foules. Contre toute attente, le jeune Cratère avait remporté une série de victoires contre les terribles hordes celtes malgré la petitesse de la force mise à sa disposition. C'est à partir de ce jour-là qu'arrivèrent de toute la Macédoine et de Grèce de nombreux messagers transmettant les serments d'allégeance de leurs maîtres au nouveau roi de Macédoine.
Informations diverses et rumeurs : -La rébellion des nobles thessaliens toucherait de fortes sommes d'argent d'origine inconnue. - Des agents perses traverseraient en grand nombre la Grèce. - De nombreux officiers molosses auraient reçu des pots-de-vin. - Des diplomates macédoniens se seraient vu refuser l'accès au territoire de Sparte. - Le nom de Phocion est murmuré à propos du remplacement d'Antigone en tant qu'hégémon de la Ligue de Corinthe. - Il y aurait eu de nombreuses tentatives d'assassinats. - Darius laisserait entendre qu'il pourrait venir régler lui-même le problème de l'Hellespont. - Les palais ne seraient plus sûrs, certains serviteurs allant jusqu'à servir quatre maîtres à la fois.
Dernière édition par Luis Daoiz le Jeu 31 Mai - 23:45, édité 3 fois |
| | | Luis Daoiz
Messages : 384 Date d'inscription : 24/12/2011 Age : 30
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Jeu 31 Mai - 23:10 | |
| Tour 2 : Du 15 Aout au 1 Septembre -336 Thessalie : - Spoiler:
Face à l’alliance des nobles thessaliens du Sud, les seigneurs du Nord et du Centre ont formé la Confédération Thessalienne. Lysimaque, bras armé de cette nouvelle alliance pro-macédonienne, se doit de remettre de l’ordre dans la région. Le 15 août, le soleil se lève sur une Larissa en pleine ébullition. Devant l’urgence de la situation, Lysimaque, surnommé « le Thessalien », a proclamé l’état d’urgence. Et il a raison, l’heure est grave : dès le lendemain, la seconde armée rebelle arrive aux portes de la ville et démarre un siège. Dans la nuit du 16 au 17, une cinquantaine de cavaliers de Larissa font une sortie. Les insurgés, aveuglés par leur confiance, n’avaient pas érigé de fortifications pour protéger leur campement. Pendant une vingtaine de minutes, la désorganisation totale permis aux cavaliers de tuer bon nombre de rebelles et d’incendier des tentes, mais après la surprise initiale, la résistance commença à s’organiser. Combattant à un contre plus de quatre cent, les hommes de Lysimaque durent reculer, et se replièrent en bon ordre, emmenés par Erys le Fier, vers le mur d’enceinte de la ville. Les rebelles hésitèrent à les poursuivre, craignant de s’exposer aux tirs de la garnison, et des claquements d’arcs semblèrent confirmer leurs craintes. Pourtant … Aucune flèche ne fut visible ! Pensant avoir le temps de rattraper Erys et ses troupes avant d’être à portée de la muraille, l’Alliance lança toute sa cavalerie à leur trousses, bientôt suivie par l’ensemble des troupes à pied. Devant la marée d’hommes qui s’apprêtait à se déverser contre les remparts, les archers empoignèrent leurs flèches et tirèrent réellement. Il était cependant trop tard pour éviter l’assaut général, car la masse mouvante était emportée par son élan. Le 17, alors qu’un soleil rouge se lève sur la ville, les combats ont toujours lieu sur le mur d’enceinte. Assaut après assaut, les troupes de Lysimaque faiblirent et reculèrent peu à peu. Tandis que des régiments isolés tiennent toujours des petites portions du chemin de ronde ou des petites rues, la majorité des troupes s’est repliée dans le fort. Les quelques compagnies formant l’arrière-garde de Lysimaque eurent alors la désagréable surprise de voir bon nombre d’habitants sortir de chez eux pour prêter main forte aux soldats de l’Alliance. Le soir venu, les rebelles ont pris le contrôle de la ville, et se préparent à donner l’assaut du fort le lendemain. Du côté de la garnison, une question circule discrètement dans les rangs. Où est donc Antipater et son armée ?
Le général macédonien n’arriva que le vingt, et entrepris de bloquer les rebelles dans la ville, entre le fort de Lysimaque et sa propre armée dans la plaine. Il envoya une délégation aux généraux de l’Alliance, qui acceptèrent une reddition. Les insurgés purent partir, mais durent livrer deux de leurs plus hauts officiers. Après avoir pris possession de la ville, la première préoccupation d’Antipater fut de retrouver Lysimaque. Il partit donc en direction des ruines du fort, où les dernières troupes du général thessalien avaient réussi à contenir les assaillants. Il trouva finalement son ami assis au milieu des blessés, à côté de Theon, agonisant. La bataille avait été très rude pour eux, mais ils avaient tenu bon. Nombre d’hommes de valeurs étaient cependant tombés, comme Erys le Fier, dont le corps fut retrouvé sous son cheval, tué à l’occasion d’une charge désespérée.
Ailleurs en Thessalie, la situation restait confuse. Une partie des troupes du Molosse avait passé la frontière et était à la recherche de l’armée du Sud, tandis qu’un peu plus au Nord, une troisième armée rebelle avait pénétré le territoire de la Confédération.
Le 21, les deux généraux se séparèrent à nouveau. Lysimaque et les lambeaux de son armée partirent vers le Nord pour prendre le commandement des renforts thessaliens et combattre la nouvelle force de l’Alliance. Antipater, quand à lui, se lança à la poursuite des rebelles s’étant échappés de Larissa vers le Sud.
Il parvint à les forcer au combat le 23 en marchant droit sur Volos, la capitale de l’Alliance. L’armée macédonienne, bien que supérieure en nombre, n’était pas dans sa meilleure forme : le harcèlement continu qu’elle subissait depuis le 17 avait considérablement entamé son moral. En face, bien que les officiers rebelles passaient leur temps à se disputer le commandement, les soldats s’étaient presque naturellement positionnés sur des collines, pour ajouter à leur avantage en terme d’armement un avantage lié au terrain. Antipater comprit qu’il allait devoir les déloger des hauteurs, et envoya pour cela son infanterie, qui marcha à pas lents vers l’ennemi. Pendant ce temps, la cavalerie macédonienne fit une boucle pour se placer discrètement sur le flanc gauche de l’armée. Le mouvement de contournement fut cependant découvert à temps par les Thessaliens, qui réorganisèrent en urgence leurs troupes pour contrer la manœuvre de la cavalerie macédonienne. Ainsi, lorsque cette dernière tenta de prendre d’assaut la colline, elle se brisa sur les rangs des hoplites, pour la plus grande joie des généraux rebelles. Leur satisfaction fut toutefois de courte durée, car ils s’aperçurent que l’infanterie d’Antipater grimpait la montée au pas de charge, et allait percuter violemment leur flanc droit, exposé. Les ordres et contre-ordres fusèrent pour tenter de rectifier l’erreur colossale, ce qui contribua à désorganiser davantage encore l’armée rebelle. Le choc ne put être évité, et il se révéla être dévastateur. En moins de trente minute, toute l’armée thessalienne était en déroute et cherchait la protection des remparts de Volos. Antipater n’eut pas la possibilité de profiter de cette débâcle pour mettre un terme à cette bataille, car la perte de sa cavalerie l’empêcha de couper la route aux fuyards. Il se résigna alors à faire le siège de la ville.
Pendant ce temps, au sud, les troupes du Molosse traquaient la première armée rebelle dans les montagnes de Thessalie, au prix de lourdes pertes. Lysimaque, quant à lui, fit la jonction avec les jeunes recrues de la Confédération.
Le 25 août, il tomba par hasard sur la troisième armée de l’Alliance. Il n’avait pas le droit à l’erreur : il n’avait que des bleus sous son commandement, et il faisait face à un adversaire supérieur en nombre. Néanmoins, il avait sa stratégie.. Il lança son infanterie au pas de course vers l’ennemi, qui focalisa son attention sur elle et déversa une pluie de flèches sur les jeunes recrues. Obnubilé par cet assaut, le général en chef des rebelles ne remarqua pas les deux groupes de cavaliers qui avaient contourné sa ligne et qui chargèrent ses flancs. La cavalerie de Lysimaque fit exploser la ligne de bataille rebelle. Durant la déroute qui suivit, tous les fuyards rattrapés furent massacrés.
Le 27, la Confédération désigna Alexandre comme son Archonte, et le pria de nommer Lysimaque régent de Thessalie, pour récompenser son action contre l’Alliance rebelle. Cette dernière fut d’ailleurs écrasée dans le sang, avec la chute de Volos.
Ligue de Corinthe : - Spoiler:
Le 15 août s’ouvrit à Delphes le procès le plus important de la décennie. Des dizaines de Perses et de Grecs comparaissaient devant le Tribunal de la Ligue pour haute trahison. Antigone le Borgne en faisait partie, et chaque jour, de nouveaux accusés étaient révélés à la populace. Cette accumulation de suspects traduisait la volonté de Phocion, nouvel hégémon, de faire le ménage au sein de la Ligue.
Le procès d'Antigone se déroula le 17. Dans le tribunal de Delphes, les sourires étaient long comme des couteaux. Quand vint son tour de se défendre, l'homme parla longuement : «Votre Honneur, noble cour Je suis devant vous en victime, oui, en victime, car ceci n'est qu'un immonde complot ! Jamais je ne toucherai l'argent sale des perses ! Phocion pourra témoigner, j'ai moi même recommendé à ce dernier de confisquer les pots de vin perses qui circulaient à Athènes, et d'emprisonner les corrompus ! Aurais je donner telle recommendation si j'étais moi même traitre ? Voyez, Votre Honneur, les quantités invraisemblables d'or trouvé en ma propriété, si maladroitement dissimulé. N'est ce pas preuve flagrante de mon innocence ? Ceux qui ont commandités ces actes n'ont pas pris le soin de former leurs agents ! Que l'on demande à mes fidèles soldats, à Phocion ou encore à l'Amiral de la ligue ! Jamais je ne trahirais ma patrie, je suis prêt à mourrire pour elle ! Ecoutez moi, juges, nobles, officers, je suis innocent, et je ne le dirai jamais assez ! Moi, Antigone le Borgne, jure sur la déesse Athéna, de Zeus, et de tous les dieux qui peuplent l'Olympe que je n'ai cessé de servire la Gréce ! et Que jamais ne n'arrêterai, jusqu'a ce que mort m'emporte !».
Phocion garda le silence et l'Amiral était en mer... Cependant, il semblait clair que quelques stratères avaient dû circuler dans les poches des jurés, car malgré le peu de preuves, Antigone fut condamné à mort. Suite au jugement, les gardes civils escortèrent le général jusqu’à sa geôle où il attendrait l’exécution, mais ils furent accrochés par des fidèles du condamné sur le trajet. Submergé par l'ennemi, le capitaine des gardes appela à l’aide des hommes de Thersandre de Thèbes. Cependant, ces derniers semblaient avoir reçu ordre de ne pas agir, et restèrent en retrait.
En effet, depuis l’extérieur de la ville, le général thébain exhortait ses hommes et ceux d’Antigone, qui s’étaient rassemblés : «Soldats! Antigone, votre maître, mon ami, a été fait prisonnier sur d'injustes suppositions! D'autres grecs envient sa place et haïssent votre armée. On dit par la Grèce que vous n'êtes que des barbares, des soulards, indignes de porter l'épée pour la Grèce et l'armure de la Grèce. On vous préfère ces efféminés du sud et on rie de vos origines. Antigone, le maitre de notre ligue, a été arrêté afin qu'un autre maitre prenne sa place et favorise d'autre intérêts d'autres villes. Antigone gênait car il était bon, Antigone gênait car il était sage de voir en la Macédoine un allié et non un ennemi. A présent la ligue se prépare pour une guerre contre Alexandre, contre le vœu même de votre maitre. Une guerre qui n'apportera que destruction, malheur sur nos terres. NOS terres, car ce seront NOS terres qui seront exposées à la furie macédonienne, et pas les terres du Sud, d'où viennent les nouveaux chefs de ligue. Nous devons libérer Antigone et reprendre Athènes, nous devons recouvrir la pureté de notre ligue. Aux armes!»
En moins d’une heure, la ville tomba, et Phocion fut contraint de s’enfuir avec quelques fidèles pour tenter de rejoindre ses hommes à Athènes.
Le 19 août, Thersandre consulta l’oracle de Delphes, et ressorti du Temple bouleversé. Suite à cette visite, il prit de nombreuses décisions. Il créa à Delphes la « Ligue des cités grecques libres », qui annonça immédiatement son souhait de s’allier avec Alexandre et de lui jura fidélité. Fort du soutien que de nombreuses villes de la région lui manifestèrent, Thersandre fit libérer Antigone, et ils marchèrent sur Athènes avec leurs armées respectives. La marche fut longue, mais au fur et à mesure que la nouvelle Ligue avançait, toutes les villes se rallièrent. La facilité du changement d’allégeance aurait pu surprendre, mais les tensions qu’avaient fait naître les multiples arrestations de « corrompus » effectuées par l’hégémon y étaient pour beaucoup. Seule ombre à la situation, la ville de Thèbes, qui refusa de rejoindre la nouvelle Ligue et qui s’allia à Sparte. Thersandre préféra passer son chemin plutôt que de prendre d’assaut sa propre ville et entrer en guerre contre la plus grande force militaire de Grèce.
Le 25, les armées arrivèrent à Athènes. Devant la supériorité de son adversaire, Phocion s’enferma dans la cité et se prépara à un siège. Il n’avait toutefois pas prévu que Néarque le trahirait, en établissant « au nom d’Alexandre » le blocus du Pirée et des côtes alentours avec la flotte de la Ligue.
Le 31 au soir, il ne restait qu’un seul espoir pour l’hégémon : la seconde armée de la Ligue, en route depuis Corinthe. Cette armée fut toutefois amoindrie par la cession de la Ligue de nombreuses cités d’Arcadie et de Rhodes, qui s’allièrent elles aussi à Sparte.
Asie Mineure : - Spoiler:
Il ne se passa rien avant le 17 août, jour que choisit Memmon pour passer dans le camp macédonien. Malheureusement, au lieu de lancer une offensive, il perdit du temps à traquer le général Attale, dont la tête était mise à prix par Alexandre.
Cyzique tomba sans combat le 24 août. Dans le même temps, on apprit que le général Cleithos, venu de Byzance, avait débarqué à la tête de ses troupes en Hellespont, à la recherche de Memmon. Il n’était visiblement pas au courant du changement de camp de ce dernier …
Le 25 août, Memmon apprit qu’Attale avait déjà embarqué pour la Macédoine avec ses hommes. Il évita de peu une rencontre sanglante avec Cleithos, et prit la route de Sarde.
Il entra en Lydie le 28, et eut vent de sombres rumeurs couraient à propos d’une forte armée perse. Il en eut confirmation le lendemain, dans la vallée de Gediz, lorsqu’il se trouva face à une armée de plus de soixante mille hommes. La plupart d’entre eux semblaient être des bleus, tandis que d’autres venaient visiblement des garnisons de Ionie, de Carie ou de Mysie. Tous disposaient d’un équipement de haute qualité. Une certaine Ligue des Marchands de Smyrne s’était occupée de financer l’armée perse, pensant gagner gros après sa victoire. Malgré que l’armée ennemie soit presque deux fois supérieure en nombre, le mercenaire ne se démonta pas : il ferait ce pour quoi il avait été payé. La bataille s’engagea.
Sûrs de leur supériorité numérique, les Perses lancèrent une gigantesque charge de Cappadociens et de Scythes. Plus de dix mille cavaliers partirent au galop vers l’armée de Memmon, essentiellement constituée de peltastes. Les terribles flèches des archers de Rhodes qui déferlèrent sur les Perses n’entamèrent pas leur conviction. Les Cardaces, peltastes, hoplites et archers perses s’avancèrent à la suite des cavaliers. Ces derniers subirent de lourdes pertes, puisque moins de la moitié parvint au contact. Qu’importe ! Que pourraient faire des peltastes contre des chevaux lancés à pleine vitesse ? Les premiers rangs mercenaires furent balayés, mais leur sacrifice permis de stopper la charge, qui s’enlisa et qui sombra sous les tirs des archers des lignes suivantes. Tandis que les derniers cavaliers étaient taillés en pièces, l’infanterie perse continua de s’avancer. Bientôt, flèches et javelots fendirent l’air pour se ficher dans les rangs grecs, qui peinèrent à se protéger avec leurs boucliers. Memmon ordonna à ses archers de riposter pareillement, et un duel s’engagea, qui finit par démontrer la supériorité des Perses en la matière. Pendant ces échanges, l’infanterie archéménide continua son avancée jusqu’à atteindre les mercenaires. En de nombreux points, les troupes de Memmon avaient été trop affaiblies par la charge et par les javelots pour pouvoir tenir le choc. Cependant, le général ne s’en inquiéta pas, et mis en pratique son plan. Des ordres fusèrent, et les archers de Rhodes reportèrent leurs tirs sur l’infanterie perse. Plus loin, l’arrière-garde du général Mazéos poussa un cri de panique, juste avant d’être piétinée par les cavaliers mercenaires qui avaient contourné l’affrontement. Les archers et javeliniers cessèrent leurs tirs pour se défendre contre cette charge, mais ils furent rapidement mis en déroute et massacrés. Maintenant débarrassés des tireurs adverses, les peltastes de Memmon s’organisèrent pour faire face au gros des forces ennemies, qui grignotaient toujours plus de terrain. Finalement, le général mercenaire fut contraint d’ordonner le repli pour limiter les pertes. Les Perses avaient gagné, mais la victoire était amère. Il ne restait rien de leur cavalerie, leurs archers étaient presque anéantis, tandis que leur infanterie ne comptait plus ses pertes. Plus tard, le 30 août, les armées de Celithos et de Memmon faillirent se croiser, et il y eut apparemment des escarmouches isolées.
Le satrape d’Anatolie avait fait appel à toutes les garnisons des provinces du Sud pour protéger Sarde, sa capitale. Cela ne fut pas sans conséquences …
Le 18 août, un certain Philotas, général grec ami d’Alexandre, débarqua dans le sud de l’Ionie. Hors, dans cette région se trouvait justement un très riche marchand grec, qui avait la mainmise sur toutes les affaires économiques. Malgré quelques récents revers financiers récent, l’homme était très aimé du bas-peuple, et surtout, il avait l’oreille des gouverneurs d’Ephèse et de Milet ! Cet homme, c’était Harpale, ami d’enfance d’Alexandre, contraint à l’exil après l’échec du complot contre Philippe. Dès qu’il eut vent de ce débarquement, il alla voir les gouverneurs. Il les trouva dans un état de grande panique, car ils n’avaient plus aucune troupe pour assurer la défense. Après quelques discussions, les responsables ioniens voulurent rejoindre la Ligue de Corinthe, mais Harpale parvint facilement à les en dissuader, pour se tourner vers la Macédoine. Le marchand n’eut aucun mal à dicter la ligne de conduite des gouverneurs. Rapidement, des groupes de milices civiles furent constitués, et même un embryon d’armée professionnelle. Pendant ce temps, les troupes de Philotas entrèrent dans Milet aux cris de « Alexandre ! Alexandre ! », mais cette démonstration sonore ne pouvait masquer la petitesse des effectifs. Les gouverneurs avaient ouvert les portes de la province aux troupes de Philotas, mais personne n’ignorait que toutes les décisions passaient désormais officiellement ou officieusement par Harpale, que le peuple surnommait déjà le « satrape de Ionie ».
Enfin, chose notable, le satrape d’Anatolie aurait attrapé celui qu’il exhibe comme « le chef des espions macédoniens », bien que celui-ci ne semble pas être très intelligent, ce qui ne manque pas de surprendre. On dit également que les satrapes d’Anatolie et de Cappadoce auraient donné l’ordre de rassembler leurs troupes pour faire face à l’invasion.
IIllyrie : - Spoiler:
En Illyrie, Bardys Ier est couronné roi d’Illyrie Macédonienne, ce qui représente tous les territoires d’Illyrie contrôlés par Alexandre. L’homme s’est bien entendu soumis à ce dernier, et, fidèle à sa parole, a d’ores et déjà mis dix mille hommes à sa disposition. Cette allégeance aurait toutefois été très mal vue par les autres clans, qui considèrent Bardys comme un traitre. Seule la présence de Ptolémée les a dissuadés d’attaquer.
Epire : - Spoiler:
En Epire, la situation se dégrade. Des agents macédoniens apprirent au roi de Molosse que la désobéissance de ses officiers était due à de l’argent de Corinthe. Généreux, le monarque proposa une amnistie générale à tout homme qui partirait aider les Macédoniens en Thessalie. Malgré cette mesure, un peu moins du quart de l’armée refusa de marcher. Rassuré par la présence proche de l'armée de Ptolémée, l'homme les proclama coupable de haute trahison, sans avoir toute fois la capacité de les arrêter. Actuellement les «traitres» marche sur Epidamme, talonnée par les troupes fidèles rentré de Thessalie.
Macédoine : - Spoiler:
Dès le 15 août, de nombreux mouvements de troupes eurent lieu en Macédoine. Cleithos fit embarquer la garnison de Byzance pour l’Hellespont. En Thrace, Cratère rencontra des émissaires celtes. Il semblerait qu’il ait obtenu leur départ contre un petit versement personnel. Le général serait rentré à Philippopolis dans les jours qui suivirent. Alexandre, quant à lui, marcha depuis l’Illyrie jusqu’en Thessalie pour y remettre de l’ordre. Enfin, Héphaestion quitta Pella à la tête de la garnison et se rendit à Amphipolis, où il lança une vaste campagne de recrutement dès le 18. Cependant, une épidémie se déclara le lendemain, et les habitants furent mis en quarantaine, à l’exception des familles des soldats, qui furent évacuées. On note également des attaques de navires spartiates isolés en mer Egée. La flottille macédonienne a manqué être interceptée par les innombrables navires perses.
Laconie : - Spoiler:
Le 22 août, une jeune et belle créature venue de Macédoine, Derae de Dyarchium, se fit introduire auprès d’Agis III, roi de Sparte. Le 26, alors que le siège d’Athènes débutait en Grèce, Derae fut remarquée par le souverain, qui la convia à partager sa couche Le lendemain, les gardes royaux, inquiets de ne pas voir Agis sortir de sa chambre, vinrent à son chevet. Ils le retrouvèrent égorgé et mutilé sur son lit, les yeux transpercés jusqu’au cerveau. A côté se trouvaient une bouteille presque vide contenant un somnifère, ainsi qu’un … soutien-gorge en bronze, maculé de sang, qui a visiblement été employé pour assassiner le monarque en lui perforant les orbites. En revanche, aucune trace de Derae, si ce n’est que certains témoins auraient vu une silhouette quitter le palais au milieu de la nuit. Eudamidas Ier, son frère, fut particulièrement courroucé de cette mort, même si elle lui permit d’accéder au trône. Il somma la Macédoine de présenter immédiatement des excuses pour cet acte barbare et abject, sous peine de guerre. Peu après, il reçut des émissaires venant d’Arcadie et de Rhodes pour négocier de l’intégration des villes des dites régions à la Ligue de Sparte.
Dernière édition par Luis Daoiz le Jeu 31 Mai - 23:44, édité 2 fois |
| | | Luis Daoiz
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| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Jeu 31 Mai - 23:14 | |
| Tour 3 : 2 au 17 septembre -336 Grèce : - Spoiler:
« Il faut battre le fer tant qu’il est chaud » dit le proverbe, et les Grecs se sont appliqués à le respecter. Dès le 2 septembre, par le jeu des alliances, Sparte et ses partisans entrèrent en guerre contre la Ligue des Cités Libres pour soutenir la Ligue de Corinthe.
Durant les cinq jours suivants, le chaos s’installa au pied d’Athènes. Le bataillon sacré de Thèbes de Thersandre et les gardes particuliers d’Antigone furent durement mis à l’épreuve, car une nuée d’assassins plus ou moins entraînés s’infiltrèrent parmis les Grecs Libres. Un premier fut tué alors qu’il tentait de poignarder le général thébain. Un deuxième fut aperçu en train d’empoisonner un des plats qui devait lui être présenté. En revanche, le troisième parvint à tromper la vigilance des soldats d’élite et tua Thersandre avant de s’enfuir. Face à ce drame, Antigone décida de prendre le commandement de l’armée de son défunt collègue et de continuer le siège, tout en renforçant la surveillance du camp. Cela ne fut pas inutile, car trente-sept hommes furent arrêtés et exécutés alors qu’ils tentaient de s’en prendre à la vie de l’ancien hégémon.
Le sept septembre, Antigone fut informé qu’une armée spartiate avait débarqué à Delphes et s’était assuré du contrôle de la ville. Deux blocs se formèrent : la plupart des cités d’Etolie se rallièrent aux Spartiates, tandis que les autres faisaient front autour de Thèbes, qui avait rejoint la Ligue des Cités Libres en mémoire de son héros assassiné. Un autre message lui indiqua qu’une deuxième armée spartiate, ainsi qu’une armée corinthienne commandée par Aménïus d’Argos, étaient en train de traverser l’Arcadie en direction d’Athènes. Un troisième messager lui signifia avoir aperçu des éclaireurs d’Antipater au Nord, mais bien trop loin pour qu’ils puissent rejoindre Antigone avant la confrontation.
Avec toutes ces nouvelles, le général décida de passer à l’action plutôt que de se retrouver entre le marteau spartiate et l’enclume athénienne. Il rassembla ses deux armées pour leur tenir un discours juste avant l’assaut. Son propos fut considéré par certains comme burlesque. Grecs, écoutez moi ! Grecs, êtes vous prêt ?! Grecs, rugirez vous ?! Grecs, en Ligne ! Hurlez pour votre terre ! Hurlez pour vos familles ! Tranchez pour votre gloire ! Tranchez pour votre honneur ! Grecs, en avant ! Faites marche, chargez, à l'assaut, pour notre patrie !
Suite à cela, les hommes de Thersandre, fidèles à l’objectif de leur défunt général, s’avancèrent sans détour vers l’ennemi. En revanche, Antigone blêmit en voyant plusieurs de ses compagnies se retourner et s’en prendre au reste des troupes, désorganisant totalement sa ligne de bataille, qui devint un chaos indescriptible. Au cours de la mêlée, un officier mutin fut capturé, et on trouva sur lui une quantité anormale de stratères. Antigone commença à comprendre, et après avoir ordonné discrètement à des hommes de confiance de fouiller les tentes des officiers, il se vit rapporter au total 80 stratères d’origine inconnue qui avaient été trouvés chez les insurgés. Pendant ce temps, constatant la désorganisation de ses assiégeants, Phocion organisa une sortie et mit en déroute les « Grecs Libres », forçant Antigone à faire se replier ses régiments fidèles et les troupes de Thersandre. Il rallia ses forces un peu plus loin, et organisa une retraite en bon ordre vers Thèbes.
Il atteint la ville quatre jours plus tard, mais la trouva assiégée par les Spartiates. Pour pouvoir les affronter, et éventuellement faire face ensuite aux deux armées toujours lancées à sa poursuite, Antigone se dirigea vers le Nord pour rejoindre Antipater. Les deux généraux firent la jonction de leurs forces le lendemain, le douze, mais ce délai avait été trop long pour Thèbes, qui tomba entre les mains des Spartiates. Pendant ce temps, au Sud, Phocion entra dans Corinthe à la tête d’une partie de ses troupes, et demanda la réunion du Conseil de la Ligue. Devant lui, il tint un discours éloquent, qui se conclut à la surprise générale par son autoproclamation « roi de Grèce ». De nombreux membres du Conseil se levèrent et hurlèrent au scandale, mais les lances et les épées qui les menacèrent les forcèrent à se taire. Acclamé par le bas-peuple, Phocion se fit couronner en pleine rue. Cependant, les représentants spartiates perturbèrent quelque peu les projets du nouveau souverain en lui faisant remarquer juste avant la cérémonie qu’il devrait appliquer quelques modifications à son titre s’il ne voulait froisser ses alliés. C’est ainsi que le nouveau roi de « Grèce du Nord » quitta la ville en direction du Nord pour négocier la levée du blocus maritime d’Athènes et pour chasser les Macédoniens de son royaume. Une surprise l’attendait toutefois, puisqu’Alexandre lui-même s’apprêtait à venir rétablir l’ordre dans ce qu’il pensait encore être une Ligue.
Le 15 septembre, Antipater et Antigone rattrapèrent une des armées spartiates à proximité de Delphes. La bataille s’annonçait difficile, car malgré leur supériorité numérique et le prestige de leurs généraux, les fidèles d’Alexandre étaient nerveux, inquiets à l’idée de se retrouver en face des terribles Spartiates. Ces derniers, au nombre de 30.000, s’étaient positionnés sur le flanc du mont Carphis, et attendaient de pied ferme toute tentative d’approche des 53.000 coalisés. Les tacticiens laconiens n’avaient laissé aucune faille dans leur système défensif, et il n’y avait aucune autre alternative à un assaut de front pour venir les déloger.
Antipater et Antigone en arrivèrent très vite à la même conclusion, et se résignèrent à l’idée de mener une attaque en force. Leurs troupes commencèrent à escalader la pente sous les flèches spartiates. Les 11.000 archers macédoniens se mirent en position pour riposter, mais très vite, les défenseurs furent à court de projectiles. Cela soulagea la ligne coalisée, épuisée par son escalade avec son équipement … Mais qui grimaça bien vite, car la ligne spartiate bougea et lança une charge générale. Les Laconiens, encore frais et profitant de la pente, culbutèrent leurs adversaires sans accorder le moindre regard à ceux des leurs qui tombèrent. La panique chez les coalisés fut telle que tous les survivants dévalèrent la pente en courant, renonçant à toute résistance et à toute formation. En face, les Spartiates reformèrent leurs rangs, et leur ligne de bataille, quoique un peu amoindrie par rapport au début de la bataille, était de nouveau prête à recevoir un nouvel assaut. Atterrés par ce spectacle et par l’inefficacité de leurs hoplites sur ce terrain, Antigone et Antipater ordonnèrent un repli général, tandis que les archers couvraient la débâcle.
Le 16 septembre sema définitivement le doute dans le camp macédonien. Certes, l’arrivée d’Alexandre en Grèce fit grand bruit, mais d’autres évènements firent concurrence à celui-ci, et ils étaient bien plus négatifs. Au large du Pyrée, la flotte perse intervint pour lever le blocus, et Néarque fut contraint de fuir avant même la bataille. Les navires rhodiens en profitèrent pour se séparer de la flotte de la Ligue des Citée Libres pour rejoindre celle de Sparte. Antigone reçut ce jour-là les rapports des enquêtes discrètes sur lesquelles il avait envoyé ses hommes. Il y découvrit bien entendu que Phocion était à l’origine de la plupart des trente-sept tentatives d’assassinats de ces derniers jours, mais il apprit aussi que des sous officiers de Thersandre s’apprêtait lui aussi à le faire assassiner une fois Athènes tombée … Enfin, au sujet du complot qui avait abouti à sa déchéance au sein de la Ligue de Corinthe, ses agents n’avaient rien trouvé, si ce n’est les corps sans vie de tous ceux qui auraient pu permettre de remonter au coupable.
Au 17 septembre, la situation dans cette région était clairement en faveur du Royaume de Grèce du Nord et de Sparte. Leurs nombreuses forces remontent vers le Nord, bien décidées à faire face à Alexandre et ses généraux s’il tente de s’avancer. Magnanime, le roi de Sparte décida de rendre tous les territoires conquis au nouveau royaume. Il fit également envoyer une lettre au souverain macédonien, pour signifier que la paix restait possible, à condition qu’Alexandre reconnaisse l’indépendance du nouveau royaume et évacue les derniers territoires de la défunte Ligue.
Anatolie : - Spoiler:
L’action ne se fit pas attendre. Dès le 2 septembre, trois armées macédoniennes venant d’Ionie et d’Hellespont convergèrent vers Sardes. Une autre armée quitta Milet en direction de Colosse, tandis que Memmon longea la côte Nord pour aller en Bythinie. Cleithos fut naturellement le premier à arriver, dès le lendemain. Il fut cependant contraint de se tenir à distance de la ville, car les renforts perses affluaient.
Le 4, Colosse se rendit à l’armée d’Ionie, commandée par Thimbron, et toute la Carie en fit de même. Aucun combat ne fut mené, au grand dam du satrape. Dans la même journée, Parménion rejoint Cleithos, à proximité de Sardes. Des éclaireurs furent déployés. Philotas n’arriva que le lendemain, en même temps que les éclaireurs. Les premiers repérages ont révélé qu’une rébellion avait eu lieu chez les Perses, mais avait été rapidement matée, et les restes des mutins étaient désormais suspendus du haut des remparts. D’autre part, il semblerait que la garnison était plus nombreuse que les quelques 30.000 Macédoniens regroupés aux alentours. La tension en ville était à son comble. Mazéos, dont l’autorité sur la garnison était disputée par le satrape, peinait à faire respecter un semblant d’ordre. La population gronde en silence, sans que personne ne semble se décider à faire quoi que ce soit. Pour exacerber ces problématiques, les trois généraux organisèrent le siège de la ville, mais alors que les troupes se mettaient en mouvement, le satrape s’échappa de sa capitale. L’encerclement de la cité et le départ du satrape eurent pour effet de ressouder les différentes factions de l’armée. Mazéos, ayant recouvert la totalité de son autorité, décida d’organiser une charge nocturne. Ainsi, alors que le camp grec semblait assoupis, un peu moins de 8.000 cavaliers sortirent de la ville et s’élancèrent. Les sentinelles extérieures furent rapidement réduites au silence par des cavaliers rapides et efficaces. Enhardi par son succès, Mazéos fit sortir la majorité de son infanterie, tandis que ses troupes montées se dirigeaient silencieusement en direction des campements macédoniens. Abattus par des flèches si bien équilibrées qu’elles fendaient l'air en silence, les gardes ne purent pas donner l’alerte, et les cavaliers commencèrent leur sombre besogne. Tentes incendiées ou criblées de flèches, tissu perforé par des lances ou des coups d’épées, tous les moyens étaient bons pour envoyer les Macédoniens à Hadès. Tentes incendiées ou criblées de flèches, tissu perforé par des lances ou des coups d’épées, tous les moyens étaient bons pour envoyer les Macédoniens à Hadès. Un bon quart d’heure après le début de l’attaque du camp, l’infanterie avait rejoint les cavaliers, et s’attela également à détruire toutes les tentes une par une. Un jeune capitaine perse qui arriva sur place eut tout de suite une impression étrange … Alors qu’une bonne partie des logements grecs étaient en flammes, aucun cri ne se faisait entendre parmis les crépitements. Alors qu’une bonne partie des logements grecs étaient en flammes, aucun cri ne se faisait entendre parmi les crépitements. Il entra dans une tente avec une torche, et constata qu’elle était … Vide. Comme la suivante. Et comme celle d’après. Et comme l’ensemble du camp, en réalité. L’homme tenta de prévenir les autres, mais qui écouterait un pauvre capitaine exhortant à la retraite immédiate alors que l’armée perse est en train de remporter sa plus belle victoire de la décennie contre le rassemblement de toutes les forces macédoniennes en Anatolie ? Pourtant, des corps perses gisaient déjà égorgés dans des taillis à proximité du camp, et il arrivait qu’une flèche sortie de nulle part abatte un incendiaire au milieu de la cohue, dans l’indifférence générale. Petit à petit, des silhouettes se déployèrent tout autour du campement, tandis que de plus en plus de Perses s’effondraient dans les décombres des tentes, touchés par des flèches, comme ce fut le cas pour ce capitaine. Une fois l'encerclement prêt, les archers macédoniens se révélèrent, les rangs des hoplites se dressèrent, les boucliers s’ajustèrent les uns aux autres, et le massacre commença. Pas un espace du campement ne fut épargné par la pluie de projectiles. Terrorisés, les assaillants assaillis firent quelques tentatives pour trouver une issue, mais les Macédoniens étaient déterminés. Les rangs étaient solides, et tous les assauts furent repoussés. A chaque seconde, les Perses voyaient leur nombre se réduire, et les survivants ne voyaient pas quoi faire pour sortir de cet enfer. Ce qui devait être un triomphe perse se transforma en triomphe macédonien. Malheureusement pour ses derniers, Sardes n'étaient pas tombé, et des gardes se tenaient encore aux remparts... Le neuf, la ville se rendit d’elle-même. Cinq jours avaient suffit pour transformer les lambeaux de l’armée perse en une myriade de groupuscules disposant tous de leur propre chef. Depuis le désastre de la bataille des camps, Mazéos n’avait plus aucune légitimité, que ce soit auprès de la population ou auprès de l’armée. Il ne fut d’ailleurs pas retrouvé après la capitulation de la ville. Un mystère que les Macédoniens devraient éclaircir. Le chemin des généraux se divisa rapidement. Philotas et ses hommes marchèrent vers la Pisidie. Cleithos traversera la Mysie en direction de Gordon. Parménion, quant à lui, restait à Sardes pour maintenir l’ordre. Dans le même temps, des messagers signalèrent l’entrée de Memmon en Bythinie, et celle de Thimbron en Pamphylie.
Deux jours après la chute de Sardes, la Mysie acclama les soldats macédoniens, considérés comme des libérateurs, de même que la Pamphylie de l’Ouest. Le 13, Philotas n’était plus qu’à quelques kilomètres d’Isaura. Thimbron s’était rapproché facilement de Sidée, soutenu par la population grecque. Cleithos, quant à lui, approchait de Gordion. Enfin, Memmon assiégea Héraclée Pontique.
Les nouvelles que tous échangèrent rapidement ne furent pas très bonnes. Le satrape avait regroupé ses forces à Gordion. La Lycaonie avait envoyé ses troupes en Pamphylie pour protéger Sidée. L’armée du satrape de Cappadoce ne semblait plus très loin de la frontière, tandis que le satrape de Cilicie mobilisait également ses hommes.
Le 14, Philotas et Cleithos déployèrent leurs éclaireurs, qui revinrent le lendemain. Près de 30.000 Perses s’étaient barricadés à Gordion, et les 15.000 hommes d’Isaura marchaient en direction de Philotas. Chacun des deux généraux macédoniens ne pouvait aligner que 10.000 hommes, mais ils adoptèrent tous deux des tactiques différentes. Cleithos dispersa ses troupes dans la région pour détruire les réserves de nourriture de Gordion et bloquer toute activité commerciale. Philotas, lui, décida de ne pas stopper sa marche, et d’avancer à la rencontre de son adversaire.
Le 16, Thimbron, qui s’était aventuré à proximité de Sidée, tomba sur l’avant-garde de l’armée lycaonienne. Après une difficile bataille, il en sortit victorieux, mais ses pertes avaient été lourdes, et il fut contraint de se replier. Cet accrochage eut un grand effet dans toute la Pamphylie, puisque pour la population, le camp du plus fort est toujours le meilleur … Et Thimbron n’est pas en position dominante.
Le même jour, excédé par les agissements de Cleithos, le satrape dispersa une partie de ses troupes à la recherche du Macédonien et de ses hommes. Il promit également une prime de cent stratères à quiconque lui rapporterait le général ennemi, mort ou vif.
Ainsi, au soir du 17 septembre, la situation restait très indécise. La tactique de Cleithos semblait efficace, mais pourra-t-il tenir longtemps ainsi en esquivant les troupes et assassins perses ? Au Sud, Philotas n’avait toujours pas rencontré l’armée ennemie. Ce futur affrontement sera décisif pour l’avenir du Sud de l’Anatolie, car le contrôle de la Pisidie permet de déployer des troupes directement à Sidée, que Thimbron ne peut pas prendre, à moins de recevoir des renforts et de retrouver le soutien de la population. Le nouveau gouverneur d’Orient, Harpale, qui est sans aucun doute le « Grec » le plus apprécié d’Anatolie, remplaça Parménion à Sardes, ce qui donna la possibilité au commandant de l’armée d’Asie de quitter la ville avec la majeure partie de ses troupes afin de venir porter secours à Cleithos.
En revanche, aucune nouvelle claire ne vint de Bithynie. Le siège aurait été levé, et Memmon aurait disparu, mais il n’a pas encore été possible de le vérifier. Il faut noté que le siège sur Héraclée Pontique a cessez, nous sommes sans nouvelle de Memmon. Enfin Harpale, nouveau gouverneur d'Orient, est sans doutes le «grec» le plus aimée d'Anatolie.
Macédoine : - Spoiler:
La région vit son calme relatif se fissurer. Cratère et Attale rivalisèrent de vitesse pour atteindre Byzance en premier. En Chersonese, Amyntas IV influença le gouverneur de la région, qui fit augmenter considérablement les impôts. La mesure, très impopulaire, fit beaucoup discuter le peuple. Certains évoquèrent la possibilité de se rebeller si les impôts restaient ainsi … Un peu plus à l’Ouest, à Amphipolis, toujours en quarantaine, des chariots de nourriture furent envoyés ravitailler la population afin d’éviter la famine.
Attale fut finalement le premier à arriver à Byzance, le cinq. Bien que la garnison ne fût composée que de cent hommes, il préféra piller la région. Pendant ce temps, en Chersonese, la situation se crispa de plus en plus. Une sévère répression fut mise en place, et le gouverneur décida que quiconque énoncerait la moindre critique à l’encontre des nouveaux impôts serait exécuté. Cependant, cela provoqua l’inverse de l’effet escompté, et une pluie de protestations cibla les impôts, la répression, le pantin-gouverneur, et sur Amyntas, autrefois tant aimé, mais désormais si détesté. La milice du gouverneur, même appuyée par celle de l’oncle du roi, ne suffisait pas à imposer l’ordre.
Le huit, Cratère arriva en vue de Byzance. Le soulagement de voir la ville intacte fut mitigé par la découverte de la dévastation causée par le passage d’Attale. Le général macédonien se mit immédiatement à la recherche de son adversaire pour mettre fin à ses méfaits. Le même jour, à Lysimachia, une patrouille du gouverneur tenta d’interpeller quelques dissidents dans un marché. Des habitants s’interposèrent, et une foule de curieux vinrent entourer les miliciens. Nerveux et inquiet, un des gardes dégaina son épée. Les observateurs crurent qu’il allait exécuter sur le champ les coupables, comme l’avait annoncé le gouverneur, et des cris s’élevèrent pour conspuer les militaires. Une pierre, jetée depuis la foule, toucha un milicien en pleine tête. La tension explosa, et alors que le petit groupe tenta de s’extirper en urgence de ce guêpier, la populace les attaqua et les tua tous. Cette émeute fut la première d’une longue série … Elle fut réprimé dans le sang, mais la répression ne fit qu'accroitre le ressentiment envers la force public, et même certain officier de la milice civil commencèrent a douter de leur devoir. Le soir de l'émeute un conseil de révolté eu lieu, et ses derniers envoyèrent une lettre pour demander de l'aide au général grec le plus proche : Hephaystion ! Toutefois, ce dernier avait déjà son lot de problèmes. Les vivres que les Macédoniens distribuaient dans Amphipolis seraient empoisonnés … La rumeur fit exploser la ville entière, et les troupes du général furent prises à partie à de nombreux endroits par une foule ulcérée. La peur se répandit parmi les soldats qui maintenaient le blocus. Elle n’était pas due aux pierres, bâtons ou marteaux des émeutiers, mais à la contamination possible dans les affrontements.
Le 10 septembre, après deux jours de recherche, Cratère fut contraint de se rendre à l’évidence : Attale n’était plus dans le Bosphore ! De plus, il n’avait pas la moindre idée d’où il pouvait être parti … A Lysimachia, la situation continua d’empirer. La nuit, tandis que les miliciens se barricadaient dans leurs baraquements, des petits groupes gouvernementaux allaient discrètement assassiner des présumés coupables pendant leur sommeil, et n’hésitaient pas à incendier une maison entière, corps et biens compris, pour s’assurer que le message passe auprès des rebelles. Le jour, la milice civile ne tentait plus la moindre sortie, à moins que ce soit absolument nécessaire. Lorsqu’elle le faisait, c’était toujours en grand nombre, et cela aboutissait forcément en de véritables batailles rangées meurtrières au beau milieu des rues. A cause de ce chaos, le bruit courait qu'Amyntas voulait mettre le feu à la ville, un gouvernement indépendant se constitua pour organiser les insurgés. A Amphipolis, après deux jours de combats, Hephaystion proposa des négociations avec les habitants. Les rumeurs d’empoisonnement l’inquiétaient au plus haut point, et il demanda une trêve le temps qu’une enquête commune soit menée.
En Chersonese, la tension oppressante qui dominait la ville donna lieu le 13 à un vaste assaut du gouvernement indépendant pour prendre le contrôle de la cité. L’attaque fut terrible, et dura plusieurs heures. Seul le fort intérieur surplombant les rues évita à Amyntas et ses hommes une mort atroce. Le gouverneur, en revanche, n’y réchappa pas. Les archers repoussèrent toutes les tentatives d’intrusion dans le fort, et, depuis cet ultime bastion, Amyntas s’autoproclama gouverneur. Au final, l’émeute fut un échec, puisque la garnison résistait toujours, mais ce qui restait de la milice civile n’eut pas la tentation de reprendre le contrôle des rues, et préféra rester barricadée.
Le 17 septembre, l’enquête d’Hephaystion et du conseil de la ville établit un bilan assez opaque. S’il fut avéré que la nourriture avait bel et bien été empoisonnée, le manque de preuves pour déterminer le coupable était inquiétant. Quelques témoignages purent finalement amener l’idée selon laquelle des hommes à la solde d’Amyntas pourraient avoir été impliqués dans cette action. Cette solution fut adoptée par tous. L’oncle du roi était loin, et facile à haïr … Et cela permettait en outre à la population de ne pas à avoir à affronter à nouveau l’armée macédonienne. Amyntas était toutefois bien trop préoccupé pour se soucier de ce qui pouvait se passer à Amphipolis. La majeure partie de la garde civile se rangea du côté des insurgés, de même que de nombreux archers de sa garde personnelle. Malgré cela, le gouvernement indépendant n’osait pas passer à l’attaque, préférant garder ses forces pour se prémunir d’Attale, qui aurait été aperçu non loin.
Illyrie : - Spoiler:
Ptolémée et Bardys Ier formèrent un beau duo. Tandis que le premier faisait parader ses troupes pour faire taire les récalcitrants au nouveau roi, le second bâtissait peu à peu sa légitimité. Toutefois, ce « vendu au Macédonien proclamé roi » ne cessait d’énerver les clans, dont une partie de leurs membres n’hésitèrent pas à patrouiller près de la frontière, très près. Un peu trop pour Ptolémée, qui organisa durant cinq jours une expédition punitive, où furent livrés de nombreux massacres et pillages. Cette opération, bien qu’elle mit fin aux légères intrusions en Illyrie macédonienne, eut surtout pour effet de faire basculer tous les clans libres sous la bannière de l’un d’entre eux, Shefket, qui fut proclamé roi. La rumeur dit que lui et ses hommes ne cesseraient le combat qu’une fois « Bardys-le-Faible » tué, et les traitres macédoniens avec.
Molosse : - Spoiler:
L’armée rebelle du Molosse ne donne plus aucune nouvelle … Un mystère de plus à éclaircir, car il serait risqué de laisser 8.000 hommes hostiles en pleine nature.
Thessalie : - Spoiler:
Le Sud du pays est un véritable désert. Les famines et la guerre ont fait se déplacer tout ce qui restait de population vers le Nord, ce qui ne facilita pas le ravitaillement des armées d’Alexandre et d’Antipater. Larissa serait-elle en passe de devenir une ville fantôme après avoir été sérieusement endommagée par les combats des dernières semaines ?
Rumeurs et actions diverses : -La flotte perse bloquerait toute la mer Egée. -L’épitaphe de Thersandre de Thèbes serait : « ne faites jamais confiance à Aedhr ». -Des navires égyptiens seraient venus renforcer la flotte perse. -Les armées des satrapes de Cappadoce et de Cilicie seraient chacune trois fois supérieures à celles de tous les généraux macédoniens d’Anatolie rassemblées. -Des fraises au miel venues du Bosphore feraient fureur chez les riches Grecs. -Attale entretiendrait une liaison avec Parménion. -De grandes statues aux effigies d’Alexandre, de Bardys et de Ptolémée auraient été construites en Macédoine. -L’Illyrie serait de plus en plus polythéiste.
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| | | Luis Daoiz
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| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Jeu 31 Mai - 23:16 | |
| Tour 4: Du 18 Septembre au 1 Octobre. Macédoine : - Spoiler:
Le siège d’Amphipolis fut levé dès le matin du 18. Alors que l’infanterie démontait les camps, Hephaestion se précipita vers l’Est avec toute sa cavalerie. En ville, le peuple est en liesse, et l’euphorie se transforma presque en émeute lorsque les premiers marchands arrivèrent dans les rues avec leurs marchandises.
A Lysimachia, la situation est bloquée. La présence d’Attale dans les environs empêche les insurgés de se lancer à l’assaut du fort, tandis qu’Amyntas s’égosille et gesticule du haut des remparts de manière totalement inutile.
Une évolution eut lieu deux jours plus tard, le 20. Une rumeur indiqua qu’Attale aurait traversé la région en direction de la mer sans s’intéresser à la cité. A l’intérieur de celle-ci, les 1020 archers de la garde personnelle d’Amyntas tentèrent une sortie « au nom d’Alexandre », mais furent contraint de se replier sous la pluie de pots de fleurs, seaux, fourches et autres projectiles divers lancés par les citoyens. Le Conseil indépendant, quant à lui, recrutait des hommes et organisait sa propre armée. Bientôt, la menace d’Attale sera loin, et cela marquera la fin du félon. Dans le Bosphore, Cratère n’hésite pas à prendre sur ses deniers personnels pour reconstruire la région, pillée par Attale. Sa popularité ne cesse d’augmenter, tout comme son pouvoir depuis le départ de Cleithos. Les volontaires affluent pour intégrer sa troupe, et grâce à des fonds débloqués spécialement par Alexandre, il recruta 500 hoplites et 1.000 fantassins. Son initiative fut heureuse, car il apprit très vite que des petits groupes celtes traversaient l’Isther et étaient poursuivis par la garnison locale.
Hephaestion arriva à Lysimachia avec sa cavalerie le 24, alors que les troupes du Conseil indépendant se préparaient à donner l’assaut. Attale n’avait pas été vu depuis un moment, et le bruit courait qu’il aurait embarqué avec ses troupes pour une destination inconnue. Le général macédonien se fit désigner gouverneur par les autorités locales, puis demanda à Amyntas de sortir de la forteresse et déposer les armes. L’oncle du roi obtempéra. La haine de la foule fut contenue par la cavalerie d’Hephaestion et par la Garde Civile, qui lui était désormais acquise. Pendant deux jours, Amyntas envoya de nombreuses missives et paya lui-même les réparations des dégâts causés par les émeutes. Mais une fois ce délai passé, l’infanterie arriva en renfort, et Hephaestion fit arrêter Amyntas pour haute trahison, gaspillage de deniers publics, tentative d’empoisonnement et maltraitance du « bon peuple de Macédoine ». Abandonné par ses gardes, le vieillard tenta de s’enfuir, mais trouva sur sa route un solide fantassin qui l’envoya au sol d’un coup de poing.
Le 27, alors qu’à Lysimachia se préparait le simulacre de procès qui condamnerait Amyntas, Cratère quitta le Bosphore pour se diriger vers le Nord avec ses troupes afin de repousser les incursions celtes, de plus en plus nombreuses. Tandis qu’il avançait sous les acclamations de la populace qui sortait des maisons pour le voir passer, les sifflements de plusieurs flèches se firent entendre. Elles vinrent percer la cuirasse du général, qui tomba de cheval sous l’impact, et resta inerte. La bande d’archers mercenaires fut rapidement capturée et interrogée, ce qui permis de déterminer qu’ils venaient de Lysimachia. « Assassinat d’un général macédonien » fut ajouté à la liste des accusations à l’encontre d’Amyntas, même si aucune preuve ne permettait d’établir un quelconque lien entre les archers et l'oncle du roi.
Le jugement d’Amyntas fut ouvert et clôt le lendemain. Très rapidement, Amyntas, qui n’eut pas le droit à la parole, fut déclaré coupable de tous les crimes qui lui étaient imputés. Emmené sur la place centrale de Lysimachia, les bourreaux introduisirent un pieu par un endroit qui n’eut pas fait rougir Phocion, tandis qu’un orateur proclamait qu’Alexandre, dans sa grandeur, offrait au peuple le corps de ce traitre. Après des heures d'ivresse populaire, on ne retrouva aucun reste de l'oncle du roi.
Au premier jour d’octobre, la situation macédonienne se résume ainsi. Hephaestion est devenu gouverneur de Lysimachia, qui se calme petit à petit et se reconstruit. A Pella, une garde d’élite a été crée après des entraînements gardés secrets jusqu’à présent. Enfin, à l’Est, il semblerait que Cratère ait survécu à l’attaque, mais ses blessures sévères l’immobiliseraient, avec toute son armée, tandis que les Celtes se déversent sur les faibles garnisons du Nord, qui se barricadent derrière leurs murs.
Illyrie : - Spoiler:
Ptolémée et Bardys Ier ont une courbe de popularité en constante amélioration. Des réserves d’armes ont été créées en prévision de la guerre qui se livrera sous peu. Aux frontières, les troupes du roi Shefket s’assemblent, toujours plus nombreuses, mais ne semblent toujours pas vouloir passer à l’attaque. Des Molossiens auraient été aperçus dans leurs rangs. Peut-être les rebelles ?
Grèce : - Spoiler:
Le pays fut assez calme jusqu’au 20 septembre, malgré la dizaine de tentatives d’assassinats à l’encontre des plus hauts officiers de Phocion. Quatre de ces derniers furent tués. Ce jour-là, Aménïus d’Argos, principal lieutenant de Phocion, se présenta au camp fortifié d’Alexandre pour parlementer. La proposition qu’il exposa le lendemain était simple et claire : Antigone le Borgne contre la paix. En attendant la réponse macédonienne, Arménïus dressa son propre camp. Il fut toutefois informé qu’Alexandre était apparemment parti au Nord avec toute sa cavalerie pour régler une révolte.
Le 21, à l’heure convenue, les deux armées se présentèrent en ligne, l’une face à l’autre. Un groupe de Macédoniens s’avança, en amenant avec lui Antigone, qui était facilement repérable à cause de ses gigotements incessants. Arrivé au quart du chemin, ses liens cèdent. Il se saisit d’une épée tendue par l’un de ses gardiens, et avec le soutien de la moitié du groupe, élimine l’autre partie. Dans les rangs macédoniens, on entend des cris et des bruits de fer, tandis que la ligne s’éparpille et que les premiers hommes tombent. Des régiments se forment, et une bataille se déclenche, devant les yeux écarquillés du général grec. Ses officiers lui soufflent de profiter de cette aubaine pour réduire à néant Macédoniens et rebelles, et il sait que c’est une occasion unique … Et pourtant, il a reçu un ordre formel de son roi de ne pas attaquer, quoi qu’il arrive, et il compte s’y tenir. L’injonction circule d’ailleurs parmi les officiers. L’affrontement tourne nettement à l’avantage d’Antigone, et, malgré les ordres, deux régiments grecs quittent la ligne pour rejoindre la bataille. Aménïus décide alors de faire sonner la retraite pour couper court à cette initiative. L’occasion était parfaite pour agir … Trop parfaite. Alors que l'armée tournait les talons pour rejoindre son camp, Aménïus aperçut un nuage de poussière à l’horizon, venant de l’arrière … Et de nombreuses silhouettes de cavaliers se détachaient du nuage. D’un rapide coup d’œil, le général grec remarqua que la mêlée d’infanterie entre rebelles et Macédoniens avait pris fin, et que tous les « morts » se relevaient pour reprendre leur place dans les rangs ! Un instant stupéfié, le général fut toutefois réveillé par les premières volées de flèches macédoniennes qui précédèrent la cavalerie. Il cria rapidement quelques ordres, et toutes ses forces se mirent en cercle, boucliers levés, afin de se protéger des projectiles. Un homme cria « pour le roi », et son appel fut repris par tous, montrant leur détermination à vendre chèrement leurs vies. Pendant se temps l'infanterie macédonienne avançait lentement, faisait profité a l'ennemi de la vue impressionnante de ses quelques 52 000 hommes. Plus de 10 000 archers s'en donnaient également a cœur joie bien que les boucliers grecs stoppent leurs projectiles. La majorité d'entre eux se trouvaient du coté d'Alexandre et de sa cavalerie. C'est d'ailleurs de celle ci que vint le premier danger. La cavalerie grec s'élança pour la contrer, mais les flèches les fauchèrent tous, tandis que dans un nuage de poussière Alexandre et ses hommes percutait les grecs. Alors qu’Alexandre et ses troupes montées se rapprochaient, la cavalerie grecque s’élança pour les contrer. Ils furent cependant tous fauchés par les flèches macédoniennes, laissant la voie libre à Alexandre, qui percuta les rangs grecs. La charge fut un massacre … Pour le camp macédonien. Les longues lances des hoplites tuèrent bon nombre de chevaux et de cavaliers, mais le choc désorganisa le bloc grec, ce qui laissa la possibilité aux Macédoniens survivants de se replier, en récupérant leur roi, blessé au bras. L’échec de cette charge créa une large brèche dans l’encerclement. Aménïus s’y engouffra avec son armée, au pas de charge, sous les tirs des archers macédoniens. Il y eut un certain nombre de pertes, mais la plus grande partie de son armée parvint ainsi à se replier. Les officiers macédoniens pestèrent : ils avaient perdu la meilleure occasion d’écraser sans peine l’armée grecque.
L’armée d’Alexandre prit un jour pour se rassembler, se reposer et soigner les blessés. Le 22, toutes les troupes prirent la direction de Delphes, contrôlée par Sparte. L’armée y arriva le 27, très affaiblie par le harcèlement constant que les troupes légères spartiates lui faisaient subir. Delphes ouvrir ses portes à Alexandre, et les fidèles de Sparte furent jetés du haut des remparts. Les troupes spartiates se concentrèrent sur la perturbation de l’approvisionnement de la ville où les Macédoniens avaient pris leurs quartiers. Pendant ce temps, Aménïus d’Argos s’empara des territoires macédoniens en Grèce, et s’assura du contrôle des Thermopyles. Néanmoins, il ne se risqua pas à s’avancer en Thessalie.
Mer Egée : - Spoiler:
La flotte perse impose sa loi. Tandis que la majorité de la flotte bloque tout échange entre Asie et Grèce, un petit groupe de navires s’est attaqué aux ports macédoniens. Ceux de Ionie furent les premières cibles, et les quelques navires militaires furent coulés à quais, de même que les navires de commerce. Le groupe naval remonta ensuite les côtes anatoliennes, coulant tout ce qui se présentant face à lui, avant de se placer dans le détroit du Bosphore. La flotte perse aurait mené des expéditions pour trouver le port d’attache de la flotte macédonienne.
Anatolie : - Spoiler:
Aucun évènement majeur n’est à relever avant le 20. Ce jour-là, l’armée de Philotas et la garnison d’Isaura se rencontrèrent. Le général macédonien avait au préalable choisi le terrain, qui semblait avoir été légèrement aménagé au cours des journées précédentes. C’est du haut des hauteurs où ils s’étaient installés que les Macédoniens virent s’avancer les Perses sur un terrain rendu boueux par la pluie coutumière de la fin du mois d’août. La cavalerie se détacha du flanc droit pour inciter les assaillants à s’approcher de plus en plus de la colline. Voyant cette dernière isolée et en partie embourbée, le capitaine perse ne réfléchit pas davantage et exhorta son infanterie à avancer au pas de charge, tandis que les archers bandaient leurs arcs. Les Grecs reculèrent alors progressivement, de façon sans doute trop imperceptible pour les bleus avides de gloire qui composaient la majeure partie des troupes perses. Une fois l’ensemble des assaillants à portée, les archers grecs noircirent le ciel par une pluie de projectiles. Se considérant comme trop avancé pour pouvoir reculer, le capitaine perse ordonna une offensive massive de tous ses combattants. Tous furent d’ailleurs ragaillardis de voir que la vingtaine de cavaliers macédoniens était en train d’être décimée par les flèches perses, et ils redoublèrent d’ardeur pour se sortir du terrain boueux et marcher vers l’ennemi, malgré les pertes déjà lourdes. Cependant, une fois arrivés en bas de la colline, les assaillants eurent de très mauvaises surprises : Philotas avait fait creuser des trous dans le sol, au fond desquels avaient été plantés des pieux, et le tout avait été masqué. Ces pièges engloutirent un certain nombre de Perses, et le moral des survivants chuta en flèche, car les hurlements de surprise et de douleur amplifiaient leur propre peur. Pendant ce temps, en haut de la colline, une grande clameur résonna dans les rangs macédoniens, et l’infanterie s’élança en avant pour briser les dernières volontés belliqueuses des assaillants. Avant même que le contact ait lieu, les Perses tournèrent les talons et se débandèrent. Malheureusement, les Grecs étaient trop lourdement armés pour les poursuivre efficacement, et une fois leurs ennemis sortis de la zone de tir des archers, ils ne purent qu’observer les survivants prendre la direction d’Isaura. Ce soir là, le coucher du soleil ne fut pas synonyme de trêve en Anatolie. En effet, une fois la nuit tombée, d’étranges ombres s’animèrent au pied des murs de Gordion. L’armée de Cleithos s’était rassemblée en grand secret, et s’introduisit en ville, les portes étant mystérieusement ouvertes. Les gardes ne donnèrent pas l’alerte assez tôt, et nombre d’entre eux passèrent silencieusement dans l’autre monde. Lorsqu’enfin la garnison s’aperçut de cette intrusion, les troupes mal réveillées et désorganisées tentèrent de se défendre. Les Perses ne purent finalement que couvrir la fuite du satrape, qui abandonnait pour la seconde fois une ville aux Macédoniens.Cleithos organisa une redistribution des vivres pillés au bénéfice de la population, tandis que la majorité de ses hommes se reposaient. La journée à venir serait rude, puisqu’il restait encore vingt mille hommes fidèles au satrape dans la région. Toutefois, afin de dissuader les gens d’essayer de l’assassiner, le général macédonien exhiba le trésor que le satrape avait oublié dans sa fuite. Tous purent ainsi constater que la prime n’aurait jamais pu être versée même si le méfait avait été commis, ce qui ne manqua pas de refroidir les ardeurs des plus téméraires. Le 21 au matin, après une bonne nuit de sommeil, les Macédoniens firent retentir plusieurs fois le cor au pied des murailles de Gordion. Petit à petit, des groupes de Perses arrivèrent en ordre dispersé, et furent criblés de flèches. Cependant, cette position favorable devint difficilement tenable au fur et à mesure que les Perses se regroupaient et s’organisaient. Les Macédoniens se réfugièrent à l’intérieur des murs par précaution, et les portes furent fermées.
Philotas mit le siège sur Isaura le 23, tandis qu’en Pamphylie, Thimbron était contraint de reculer régulièrement face à l’armée lycaonienne et à une partie des forces du satrape de Cilicie. Le général, dont l’armée est loin d’égaler celles de ses adversaires, mit en place une tactique d’harcèlement. Parménion arriva en vue de Gordion le 24. Sitôt la nouvelle de son approche répandue dans la région, les Perses, en infériorité numérique et impayés, préférèrent exécuter le satrape d’Anatolie et se disperser dans la nature sans demander leur reste. Les deux généraux macédoniens firent jonction avec joie, mais celle-ci fut de courte durée. Dès le lendemain, Memmon pénétra en Phrygie par le Nord, gueulant à qui voulait l’entendre de fuir, car une partie des forces du satrape de Cappadoce était à sa poursuite.
Isaura se rendit finalement sans combattre le 25, mais Philotas était loin d’être hors de danger. Une partie des troupes du satrape de Cilicie était en train de traverser la Lycaonie et marchait dans sa direction, avec la ferme intention de faire reculer les forces macédoniennes jusqu’au fond de la mer Egée. Le même jour, l’Ionie assista à un curieux spectacle. Les services spéciaux du « gouverneur d’Orient » ont arrêté un certain nombre de Grecs armés de dangereux statères. Si eux ne purent accomplir leurs missions, il ne fait aucun doute que d’autres ont échappé aux mailles du filet, et que la Ionie devrait désormais se tenir sur ses gardes. De plus, la nourriture distribuée par Harpale au bas peuple a été déclarée empoisonnée dans de nombreux cas, et plusieurs orateurs n’ont pas hésité à accuser personnellement le gouverneur. La toute puissance comme la bienveillance d’un certain « royaume de Grèce du Nord » ferait partie intégrante des prêches.
Deux jours plus tard, le 27, Attale profita de la destruction des rares navires militaires d’Ionie pour débarquer au cœur même d’Ephèse avec ses troupes. La Garde Civile locale, rongée par la corruption, fut incapable de réagir efficacement. Poùplios, gouverneur de la ville, parvint cependant à rassembler les gardes fidèles et tous quittèrent la ville, intenable. Telle la girouette ornant son toit, le gouverneur de Milet, Aggripas, ouvrit ses portes à Attale. Ce dernier proclama l’Ionie « province du royaume de Grèce du Nord », mais si les deux principales villes de la région sont effectivement sous le contrôle grec, les campagnes restent fortement hostiles, et les Macédoniens gardent de nombreux appuis.
Dans la soirée du 1 octobre la situation est la suivante : Dans la soirée du premier octobre, la situation est la suivante. A l’Est, Memmon, Cleithos et Parménion sont rassemblés, mais personne n’a vu le moindre soldat cappadocien. Alors que certains proposent déjà de lyncher le pauvre mercenaire, d’autres pensent que les Perses ne font que se rassembler pour mieux déferler. Chacun se fera son propre avis. A Isaura, Philotas se prépare à affronter les troupes du satrape de Cilicie, dont les éclaireurs ont été aperçus à proximité de la ville. En Pamphylie, malgré tous ses efforts, Thimbron risque d’être bientôt contraint de quitter la région. Ses pertes sont heureusement faibles. Enfin, en Ionie, les Grecs assoient peu à peu leur domination sur les campagnes, mais une partie de la population ne demande qu’un soutien armé pour se soulever contre ces « traitres à la solde d’un traitre ».
Rumeurs et actions diverses : -La satrapie d’Anatolie serait dissoute. -Phocion anoblirait de nombreuses personnes. -Des marchands disent avoir vu des troupes du satrape de Cappadoce embarquer en Pamphlagonie, pour une destination encore inconnue. -On aurait aperçu Mazéos en Hellespont. Mensonge, rumeur d’ivrogne ou terrible vérité ? -La Macédoine se serait dotée d’une flotte compétente. -Des unités spéciales seraient en recrutement un peu partout. - «Corrompu comme un grec» serait devenu une expression populaire.
Dernière édition par Luis Daoiz le Jeu 31 Mai - 23:49, édité 1 fois |
| | | Luis Daoiz
Messages : 384 Date d'inscription : 24/12/2011 Age : 30
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Jeu 31 Mai - 23:22 | |
| Tour 5 : Du 1 au 22 Octobre -336 Ou "Le monde parfait des Bisounours" Macédoine : - Spoiler:
Nous sommes au début du mois d’octobre, mais nulle armée ne put se permettre de se reposer des conflits précédents. En Thrace, conscient de son piteux état, Cratère envoie la grande majorité de ses troupes vers Callatis pour soutenir son capitaine en difficulté, tandis que lui panse ses blessures. En même temps, ses gardes en profitent pour interroger les assassins survivants. Plus au Nord, les groupes celtes qui rôdaient autour de Callatis se rassemblent pour former une grande masse, tandis qu’à Lysimachia, Hephaestion se dirigea vers le Nord pour rejoindre Cratère, avec qui il fit jonction le 8. Pendant ce laps de temps, la Macédoine a vu Ptolémée et une partie de ses forces repasser la frontière en direction du Sud, trainant à sa suite les rumeurs les plus folles sur l'Illyrie. Une drogue inconnue aillant fait perdre la parole aux assassins, Cratère s’en débarrassa en les livrant à une foule en colère le jour de l’arrivée de son collègue, tout en précisant que leurs souffrances devaient être longues. Une fois le spectacle terminé, les deux généraux partirent vers le Nord, d’où venaient des rumeurs signalant que des Celtes tentaient régulièrement de pénétrer dans Cattalis de nuit, en escaladant la palissade.
Le 9, alors que la flotte macédonienne, composée de plus de quatre-vingt navires, quittait le port de Pydna pour entrer en mer Egée, les Celtes passèrent à l’assaut. Le capitaine Isthos ne possédait que deux mille hommes pour tenir la ville, alors que les assaillants étaient presque cinq fois plus nombreux. Les Macédoniens luttèrent autant qu’ils le purent, mais une brèche dans la palissade causa la perte de la ville. La garnison tenta de battre en retraite, mais les Celtes débordèrent les derniers défenseurs, malgré l’intervention des habitants, et le capitaine Isthos tomba dans la cohue. Une fois toute résistance éliminée, la ville fut livrée au pillage, et la population eut droit au même traitement que la garnison. L’armée que Cratère avait placée en avant-garde arriva en vue de la ville deux jours plus tard. Un murmure traversa les rangs à la vue de la fumée qui émanait des ruines. Les Macédoniens continuèrent à avancer, et ne s’arrêtèrent pas avant d’avoir atteint la palissade, malgré les têtes plantées sur des pieux et les nombreux charniers. Il ne restait finalement rien de la capitale des Bouches de l’Isther, sinon des cendres et des corps sans vie. Dans un mélange d’effroi et de haine, les Macédoniens se mirent aussitôt à la recherche des Celtes. Cependant, une semaine plus tard, le 17, lorsque toutes les troupes macédoniennes se retrouvèrent dans les ruines de Cattalis, il fallut se rendre à l’évidence : les Celtes n’étaient plus dans la région. Au contraire, il semblerait qu’une raison encore inconnue les ait poussés à retraverser précipitamment l’Isther sans tenter de piller quoi que ce soit d’autre. Le 22, un messager celte se présenta, voulant conclure un accord pour l’intérêt commun des Celtes et des Macédoniens.
Illyrie : - Spoiler:
Rien ne se passe avant le 4 octobre, où Ptolémée décide de partir vers le Sud en laissant 10.000 hommes à Bardys afin qu’il tienne la région. Le roi en eut bien besoin. Son adversaire Shefket, pressé par ses conseillers et par ses vassaux, se trouva rapidement contraint de passer à l’action avec ses 60.000 hommes. La frontière fut franchit le 7, et aussitôt les troupes illyro-macédonienne se mirent en route. Malheureusement il plut beaucoup en Illyrie et les deux armées eurent du mal a se rencontrer, malgré plus d'une quinzaine d'escarmouches mineurs. Le 19, Shefket qui n'était pas étranger à ses difficultés fut contraint par ses vassaux et conseiller de livrer bataille. C'est ainsi que quelques 100 000 hommes se rencontrèrent dans une plaine boueuse à souhait, mais par bonheur se jour la il faisait soleil. L’avenir de l’Illyrie se joua dans cette bataille, qui opposait les deux rois revendiquant le même titre. Shefket fut le premier à prendre l’initiative, en envoyant son aile droite et son centre contre l’aile gauche adverse, tandis que sa propre aile gauche couvrait la manœuvre et les catapultes restées à l’arrière.Des deux côtés, la majorité des troupes étaient composées de soldats légers, qui se déplaçaient plutôt bien malgré la boue. Pour tenter de réduire le surnombre écrasant, Bardys employa ses javeliniers et ses archers … Mais lorsque ses rangs furent au bord de l’implosion et de la déroute, il fallut se rendre à l’évidence. Le roi illyro-macédonien rassembla toute sa cavalerie et prit la tête d’une charge générale. Cela fit un grand effet sur l’infanterie légère de Shefket, qui n’était pas équipée pour faire face à ce genre de menace. La balance se rééquilibra, mais ne se stabilisa pas. Les catapultes et archers adverses se mirent en action, tandis que la dernière aile illyrienne se ruait sur le centre illyro-macédonien. Heureusement, Bardys eut l’intelligence de ne pas laisser sa ie s’embourber dans un combat s’éternisant, et laissa son infanterie faire face, bien que sérieusement entamée par les tirs adverses. Une fois en sécurité, Bardys appela la réserve macédonienne laissée par Ptolémée, composée d’hoplites macédoniens d’élite, vétérans des guerres de Philippe. La charge de ces troupes lourdes et rompues au combat dans la mêlée infâme fut dévastatrice. Paniqué par la tournure des évènements, Shefket fit intervenir l’ensemble de sa propre cavalerie. L’infanterie illyro-macédonienne se sacrifia pour laisser le temps aux hoplites de se placer pour faire face à cette charge, qui s’empala sur les longues piques sans faire véritablement de pertes chez les piétons. Le mouvement de la cavalerie avait laissé les catapultes sans autre protection que celle de Shefket et de son état-major. Bardys décida d’en profiter, et les attaqua avec le soutien de ses cavaliers. Les servants d’armes périrent, et Shefket ne dû son salut qu’en rejoignant son infanterie dans la mêlée. Il réalisa rapidement qu’il allait se retrouver prit en tenaille entre l’infanterie et la ie illyro-macédonienne. Le roi ordonna alors immédiatement une retraite, qui fut couteuse. Une fois en sécurité, il s’avéra que les Illyriens restaient encore en supériorité numérique. Cependant, aucun des deux camps n’était en mesure, physiquement ou moralement, de relancer le combat, et la journée se termina sur un statut quo. Aucune autre bataille ne fut livrée dans les jours suivants, les deux armées s’évitant soigneusement. Les villages passaient d’un camp à l’autre selon le jour et la couleur du ciel, mais aucun élan populaire ne semblait pour le moment soutenir un roi ou un autre. Ainsi, au soir du 22, la situation semble bloquée, bien que des renforts illyriens doivent bientôt arriver et que Shefket a tout de même réalisé quelques conquêtes territoriales.
Ligue de Sparte - Spoiler:
L’arrivée du mois d’octobre coïncida à l’arrivée de bien curieux orateurs à Rhodes et en Crète. Ces individus déclamèrent pendant des heures les vertus du royaume de Grèce du Nord auprès de la plèbe qui s’attroupait autour d’eux. Des rumeurs disent également que des hommes, un peu plus discrets, tenteraient d’aborder l’élite des deux îles dans le but d’un possible changement d’allégeance. Cependant, ces nouvelles parvinrent jusqu’à Sparte, et le roi était déterminé à ne pas se laisser faire.
Grèce : - Spoiler:
Dans la soirée du 4 octobre, un goûteur du palais athénien décéda suite à l’ingestion de fraises au miel venues du Bosphore, soi-disant envoyées par Attale. Évitant ce met peu recommandable, le roi de Grèce du Nord soupa convenablement et accorda quelques audiences à divers nobles, avant de rejoindre sa chambre. Celle-ci ne manquait pas de protection, puisque de nombreux gardes étaient placés devant la porte, mais aussi derrière, un peu partout dans la pièce. Après un bref entretien avec le capitaine de ce groupe, il gagna sa couche et laissa choir son séant dessus … avant de se relever d’un bond en poussant un cri. Tâtant le lieu de la douleur de la main, il sentit une aiguille qu’il extirpa en grimaçant. Alors qu’il examinait la pointe de métal, qui était creuse, une fièvre commença à monter et il dut essuyer des gouttes de sueur sur ses tempes. La douleur qui le lançait depuis le fessier n’était pas seulement due à cette aiguille, puisqu’elle commençait à se répandre. Phocion comprit rapidement que l’aiguille était empoisonnée, et ordonna au capitaine de la garde d’aller chercher les médecins, alors qu’il s’effondrait sur un siège tendu par un soldat. Lorsque les guérisseurs arrivèrent, le roi était inconscient avec une forte fièvre et une respiration très faible. Pour tenter d’évacuer le poison, de nombreuses saignées ont été pratiquées, et même si l’état du souffrant n’empirait pas, il restait critique. Alors que les médecins s’affairaient, la garde royale s’empressa de convoquer tout le personnel de chambre, et chaque individu fut « fermement » interrogé. Les soupçons se portèrent finalement sur la dernière personne à s’être approchée de la literie, une servante présente depuis plusieurs années à Athènes. Les services secrets prirent le relai, et continuèrent l’interrogatoire tout en menant une enquête sur la vie de cette femme. Il fut découvert qu’elle était originaire de Smyrne, et que la tentative d’assassinat devait être l’aboutissement d’une longue mission d’infiltration. Dès l’aube, la nouvelle se répandit dans tout le royaume : le roi était passé proche de la mort, et il n’était pas encore tiré d’affaire. Le petit peuple se déversa dans les rues en poussant des cris de douleurs, tandis que des processions s’organisaient pour rejoindre les temples et implorer les dieux de guérir le souverain.
Pendant ce temps, l’élite intellectuelle grecque agissait avec efficacité. Phocion n’ayant pas désigné d’héritier, il allait falloir instaurer une régence en attendant son rétablissement, et personne à Athènes n’avait la carrure ou le soutien populaire nécessaire pour assumer ce rôle. Tandis que des messagers partaient prévenir Aménïus d’Argos et Tidius d’Athènes, les deux plus fidèles lieutenants de Phocion, l’élite et une partie des nobles agirent en faveur de l’ennemi juré du régime. Cet individu avait distillé des promesses d’indépendance aux grandes cités, et avait fait tomber des statères dans la poche des personnes influentes du régime, et tout ce beau monde proposa alors de le placer comme régent. Toutefois, le peuple restait hostile à cet ancien hégémon, déchu de son titre et accusé de trahison par Phocion, et il sera nécessaire à Antigone de venir lui-même à Athènes s’il voulait prendre effectivement le poste. Mais le « régent » possédait un avantage majeur sur les deux généraux loyalistes qui lui disputeraient le titre : ses hommes assuraient la garde du roi malade, et donc du royaume tout entier. Profitant de son influence, Antigone reprit à son compte la loi martiale imposée par Phocion. Le Conseil Royal démit rapidement Titus d’Athènes et Aménius d’Argos de leurs fonctions, leur demandant de regagner le palais au plus vite et de laisser le commandement de leurs troupes à des hommes envoyés par le Conseil.
Antigone, Antipater et Alexandre investirent Chéronnée le 7 octobre. Ne rencontrant aucune résistance, ils marchèrent sur Thèbes, à l’exception d’Antipater et d'une partie de ses troupes, qui partirent vers le Nord sans ordre. Le roi et le régent rencontrèrent finalement les forces de Titus d’Athènes et l’armée spartiate sur les berges du lac Copaïs. Le camps grec alignait un peu plus de 60 000 hommes, les macédoniens n'avaient qu'une légère supériorité de 4000 hommes. Près de 125.000 hommes étaient rassemblés en ce jour, sous quatre bannières différentes. Le champ de bataille était constitué d’une plaine centrale, dont le flanc droit était limité par le lac, tandis que le flanc gauche était constitué par des collines. C’est sur ces dernières que le premier mouvement de la bataille eut lieu. Profitant du relief pour masquer son avancée, un contingent d’archers spartiates vint se placer dans le dos des forces macédoniennes. Ces tirs venant de l’arrière surprirent tout le monde. Cependant, très rapidement, les 550 cavaliers macédoniens ayant survécu à la bataille de Livadia décidèrent de déloger ces archers téméraires, avec la bénédiction de l’état-major. Malheureusement, ils découvrirent avec stupeur que les archers bénéficiaient du soutien de nombreux hoplites, préparés à les recevoir. Si le choc fut évité à temps, les flèches firent de nombreux morts, et ceux qui y réchappèrent détalèrent en désordre. Comprenant que tenter de déloger ce groupe serait coûteux en hommes, les généraux macédoniens décidèrent d’avancer pour s’en mettre hors de portée. Ne souhaitant pas laisser à leurs adversaires le choix d’une position favorable, les Grecs firent de même, jusqu’à ce que les deux armées soient à portée de tir. A ce moment, les flèches se mirent à pleuvoir allègrement sur les deux lignes. A ce petit jeu, les Grecs étaient à la fois plus nombreux et plus efficaces. Décidant de ne pas rester immobile en attendant la mort, les Macédoniens décidèrent de faire se succéder des vagues d’assaut sur les forces de Titus, qui étaient les moins nombreuses. Les deux premières charges, composées de fantassins, venaient à peine d’être vaincu que quelques dix mille hoplites spartiates chargeaient le flanc droit de la ligne macédonienne. Ce dernier, réorganisé à la va-vite, fut assez facilement enfoncé, et les généraux macédoniens durent dégarnir leur centre pour éviter une déroute de l’aile droite. Profitant de cela, Titus envoya sa cavalerie menacer les fantassins, qui se replièrent sans demander leur reste. Il put alors organiser ses propres charges, avec pour cible Antigone-le-Traitre et ses hommes. Dans le même temps, les Spartiates faisaient charger le reste de leur infanterie, tandis que leur cavalerie cherchait la faille qui achèverait les troupes ennemies. La mêlée s’éternisait et les morts s’amoncelaient. Du côté macédonien, Alexandre et ses hypaspistes motivaient les troupes à tenir bon et permettaient de conserver un semblant d’ordre dans les rangs. En revanche, la zone commandée par Antigone était en très mauvaise posture. Comprenant que la bataille était sans doute perdue, le général quitta la protection de son bataillon sacré et rejoint la mêlée. Il enleva son casque et jeta son épée au sol avant de crier pour surmonter le tumulte de la bataille. « Je suis Antigone le Borgne, ancien hégémon de la Ligue de Corinthe et régent du royaume de Grèce du Nord par la volonté du Conseil Royal. Je suis votre frère ! J’ai combattu à vos côtés en tant que général, et j’assure désormais le versement de votre solde en tant que régent royal. Comptez-vous encore longtemps tuer les vôtres ?! » Plusieurs flèches traversèrent l’air avec un sifflement mortel, et vinrent se planter dans la lourde cuirasse sculptée du général. Ce dernier lâcha son casque, qui tomba au sol, mais serra les dents et se maintint en selle. La mêlée autour de lui s’était arrêtée, et un flottement d’indécision parcourait les rangs grecs. Les secondes durèrent des années, mais le cavalier restait droit sur sa selle, visiblement insensible à ses blessures. La ligne de Titus recula finalement de quelques pas, puis s’effondra. La victoire venait de changer de camp, et les Spartiates ne tardèrent pas à le comprendre. Ils profitèrent de la difficulté temporaire de la ligne macédonienne pour se replier en bon ordre avec l’appui de leurs archers. Ils récupérèrent avec eux le pauvre Titus et ses loyalistes et quittèrent la bataille. Antigone avait ainsi sauvé la bataille, mais il en paya le prix fort. Si les flèches n’avaient pas blessé mortellement le régent, elles rendraient son transport difficile et lent. Tandis que les Grecs se repliaient vers Thèbes et qu’Alexandre s’était élancé à leur poursuite, Antigone resta en arrière avec son bataillon sacré pour se remettre de ses blessures. A Athènes, le Conseil Royal proclama une alliance indéfectible entre le royaume de Grèce du Nord et le royaume de Macédoine, au prétexte que « le fait qu’Alexandre soit notre allié ne fera qu’accélérer le retour de la Grèce au juste fonctionnement, aux cités libres et aux éclairés conseils des cités ; une fois que le royaume sera stabilisé, les cités retrouveront leur indépendance, et Alexandre restera notre allié, et rien de plus ». Le Conseil proclama également céder la Ionie au profit de la Macédoine. La bataille du lac Copaïs avait considérablement amélioré la réputation du nouveau régent. Ce phénomène avait été accentué par les intrigues du Conseil Royal et par les nombreux orateurs parcourant le royaume. De plus, le Conseil jugea bon de déclarer Titus et Aménius coupables de haute trahison. Leurs soldats devaient se rendre au plus vite à l’autorité macédonienne la plus proche, sous peine de subir le même sort que leurs chefs. Cependant, alors que le régent était présenté par ses partisans comme fils spirituel d’un Phocion inconscient dont on préparait déjà l’enterrement, l’opposition s’organisait autour des Spartiates. Ces derniers n’avaient en effet aucune intention de rester inactifs face à tous ces changements, et ils déployèrent une nouvelle armée dans le Sud du royaume, de sorte à s’assurer la fidélité des cités à une certaine « Ligue de Grèce ».
Le 11 octobre, les troupes spartiates en Etolie s’attaquèrent à Delphes. La ville semblait n’avoir qu’une garnison fantoche composée d’épouvantails mis sur les murs et de citoyens mobilisés à la hâte. Finalement, grâce à des agents infiltrés, les assiégeants purent entrer de nuit par les portes ouvertes, et la cité fut soumise sans combat. Néanmoins, il y eut de nombreuses dénonciations de pro-macédoniens, et encore plus d’arrestations.
Le 16, alors que l’homme désormais connu sous le nom d’Antigone l’Immortel gagnait tranquillement Thèbes, tombée sans combat, l’armée d’Aménius évacuait les Thermopyles. Deux jours plus tard, le 18, une armée venue de Molosse traversa la frontière en direction de Delphes. Elle n’y serait toujours pas arrivée, et on raconte qu’une bataille contre les Spartiates serait sur le point d’avoir lieu dans la région.
Au soir du 22 octobre, la situation en Grèce était moins claire encore que le pire bordel athénien. Le roi, dont la situation s’était stabilisée même s’il restait dans le coma, avait disparu du palais royal, mais restait tout de même la personne la plus aimée du royaume. Cependant, les hommes du régent ont plus ou moins le contrôle sur l’administration royale, comme le montre la condamnation par contumace des deux plus fidèles lieutenants du roi. Il faudra tout de même s’atteler à retrouver le corps du souverain … Et à surveiller les Spartiates, qui regroupent autour d’eux les partisans de Phocion.
Thessalie et Royaume de Molosse : - Spoiler:
Les jours d’octobre virent de nombreux agents grecs se faufiler par les Thermopyles, tenus par Aménius d’Argos. Ils étaient porteurs de sombres nouvelles : la mort d’Alexandre à Delphes et le massacre de son armée, la cession de l’Anatolie et de la Thrace … Cependant, il n’y avait aucun moyen de vérifier ces rumeurs. Tandis que le général grec renforçait sa position, Lysimacque vint camper a l'extérieure nord du défilé le 5. Des rumeurs disent que des catapultes et leurs servants seraient en route depuis la Macédoine. Le 10 Antipater et ses fidèles arrivèrent au sud du défilé. Pressé d'entrer en Thessalie, l'ex régent de Macédoine fit donner l'assaut. Malheureusement lui et ses 15 000 hommes n'avait qu'un léger avantage numérique de 4000 soldats, et les grecs étaient habilement retranché. La troisième bataille des Thermopyles commença et dura deux jours. Les pertes furent lourdes dans les rangs des fidèles d'Antipater. La bataille s'acheva finalement par un cessez le feu tacite. Antipater avait arraché une partie du défilé aux grecs qui n'avaient aucune envie de descendre les reprendre, de plus ils étaient arrivé à court de flèche. Chacun campa donc jusqu’au 14, où l’arrivée ostentatoire de catapultes parmi les troupes de Lysimaque poussa les Grecs à négocier avec Antipater. Celui-ci franchit donc pacifiquement le défilé, de nuit avec ses troupes. L’armée macédonienne ne fit qu’une brève halte au camp thessalien, aillant des « affaires pressantes » à régler par ailleurs.. Peu après le départ d’Antipater, les sentinelles de Lysimaque furent confrontées à un incendie qui se déclara parmi les catapultes.
Lysimacque fit donné l'assaut sans les catapultes le 15 au matin. Les thermopyles lui furent abandonné sans combat. Le général macédonien fit renouveler le serment de fidélité de Larissa en arrivant dans la ville, puis marcha vers le Nord.
Mer Egée - Spoiler:
Le 9 octobre, la flotte macédonienne quitta le port de Pydna pour aller défier sa rivale perse. Cette dernière était dispersée en petits groupes, afin de bloquer toute tentative de passage par des navires isolés. Après avoir envoyé par le fond deux flottilles, l’escadre macédonienne se dirigea vers le Bosphore dans le but de rétablir le passage entre la Macédoine et l’Anatolie. Elle y arriva le 17, en ayant coulé en chemin d’autres groupes perses. Dans la mer de Marmara, une centaine de navires se massèrent en vue du combat. Chaque flotte comptait trente trirèmes, mais alors que les Perses n’avaient que dix birèmes en soutien, les Macédoniens en alignaient cinquante cinq. En plus du plus grand nombre de nefs, les Macédoniens avaient de meilleurs équipages, composés d’une dizaine d’hoplites et d’une quinzaine d’archers d’élite par bâtiment, contre seulement quinze combattants chez leurs adversaires. Tous ces éléments assuraient une supériorité totale de la flotte macédonienne, que ce soit pour les combats à l’éperon ou pour les abordages. Vingt-cinq navires perses furent ainsi détruits, dont huit trirèmes, tandis que seulement quinze bateaux avaient sombré dans la flotte macédonienne. Toutefois, sur ces quinze, douze étaient des trières. Après cette déroute, les capitaines perses se replièrent dans la mer Noire.
Ionie : - Spoiler:
Dans ce petit coin de paradis à la fidélité bien volatile, le fait de se battre pour un maître semble être à la mode. De nombreux soldats se pressent pour soutenir chaque camp. Les Anatoliens ont ainsi fait recruter à grand prix plus de dix mille hommes, tandis qu’Attale en levait autant de son côté. Le général Erasmos commande cette armée de bleus, et fait jonction le quatre avec la majorité des loyalistes de Poùplios, non loin de la frontière avec la Lydie. Les hommes du gouverneur d’Ephèse ne sont toutefois que de modestes gardes civils, et les Anatoliens restent inférieurs en nombre, ce qui les place théoriquement dans la peau des perdants. Attale aillant compris que le soutien du peuple serait essentiel, il organisa de grandes fêtes, des jeux, des distributions de nourriture et d’or, au nom du roi de Grèce du Nord. Alors que la population ionienne bascule lentement dans le camp grec au vu du luxe étalé dans les rues, plusieurs plusieurs opposants notables sont assassinés par des gardes d’Attale à l’écart de la foule en liesse. Cependant, les services d’Harpale n’étaient pas en reste. Les jeux et les fêtes étaient sabotées, et la nourriture régulièrement volée. Enfin, aux assassinats de leurs partisans, les Anatoliens répliquèrent par l’élimination de nombreux fidèles d’Attale, dont Aggripas, gouverneur de Milet. S’engagea alors une terrible guerre de l’ombre, à coup de couteaux et de statères, révélant au petit matin des tueries dans des lieux divers, allant de petites ruelles à des villas luxueuses. Toute action entraînait une réaction, et les vengeances succédaient aux vengeances, sans qu’aucun service ne puisse prendre l’ascendant sur l’autre. Militairement parlant, les actions ne commencèrent que le huit. Jusque là, les deux villes d'Ephèse et de Milet ainsi que les campagnes, étaient contrôlées par les Grecs. Erasmos décida d’agir et mit le siège sur la première ville, fief de Poùplios. Les troupes d’Attale étant dispersées, le général anatolien se retrouva temporairement en supériorité numérique. Malgré cela, il ne fut pas capable de prendre la ville, et finit par se replier avec ses morts et ses blessés. Enhardi par la défaite des Anatoliens à Ephèse, Attale rassembla ses troupes et pourchassa Erasmos pendant cinq jours, avant de le retrouver le 13 dans la vallée dit « du petit méandre ». Les deux armées étaient équivalentes en nombre, 16.000 hommes, mais plus du tiers des forces du gouverneur d’Orient était composé de gardes civils, connus pour leur capacité à se débander au premier signe de défaite. La course-poursuite avait fatigué tous les soldats, et si les Grecs avaient un meilleur moral, les Anatoliens avaient l’avantage du terrain. La bataille commença par un échange de tirs entre les archers des deux camps. Le nombre de tireurs était équivalent, mais l’expérience des hommes d’Attale fit pencher la balance en leur faveur. Malheureusement, des flèches ne peuvent suffire pour gagner une bataille, et les Grecs le savaient. Confiants dans leur supériorité, ils lancèrent un assaut massif sous le couvert de leurs tireurs. Trop occupés à se protéger avec leurs boucliers, les Anatoliens ne purent qu’encaisser le choc de la charge. Ils résistèrent cependant mieux que les assaillants l’avaient imaginé. Cela était notamment dû au fait qu’Erasmos tenait un bataillon d’archers sous ses ordres à l’arrière de la mêlée, avec pour ferme intention de faire exécuter tout fuyard. Les grecs forçant toujours plus avant pour effondrer la ligne adverse, et les anatoliens résistant avec la rage du désespoirs, la bataille devint bientôt une mêlée informe ou chacune des deux lignes disparu. Les soldats d’Attale forçaient toujours plus pour faire s’effondrer la ligne adverse, tandis que les Macédoniens résistaient avec la rage du désespoir. L’affrontement se transforma en une mêlée informe dans laquelle les deux lignes se brisèrent et perdirent toute cohérence. Erasmos en profita pour arroser les cavaliers ennemis sous une pluie de flèches, cavaliers qui peinèrent à se mettre hors de portée. Démoralisés par les pertes et par la vue d’un ennemi inaccessible, les cavaliers grecs, qui n’en étaient pourtant pas à leur première bataille, partirent en déroute. Le général anatolien ordonna alors à sa cinquantaine de soldats montés de se déployer autour de la masse d’infanterie pour la harceler. Cela créa la diversion nécessaire à la victoire. Les hoplites macédoniens, embusqués depuis le début de la bataille, surgirent et lancèrent une charge dévastatrice. Il n’en fallait pas plus pour qu’Attale batte en retraite, alors même que les premiers gardes civils prenaient le risque de la fuite. « Il était temps ! » s’exclama Erasmos. Préférant rester sur une victoire et économiser ses troupes, Erasmos ne poursuivit l’armée ennemie que de loin. Mais Attale ne comptait pas rester sur une défaite. Les deux armées se retrouvèrent à proximité de la ville de Colophon, voisine d’Ephèse. Celui qui sortirait victorieux de ce combat gagnerait sans doute la possession de la cité, et le général anatolien le savait. Ce qu’il savait aussi, c’est qu’Attale avait reçu des renforts, mais il ne découvrit qu’au matin l’ampleur de ces derniers. Les Grecs étaient désormais 33.000, bien qu’on dénombrait plus de 12.000 gardes civils dans cette armée extrêmement disparate. Erasmos n’avait plus que 14.000 hommes, mais ses troupes avaient un moral au plus haut, et un terrain favorable, car placés sur des petites buttes derrière un ruisseau. Aucun des deux généraux ne se décidant à l’attaque, la bataille débuta une fois de plus par un duel d’archers, dont les Grecs sortirent une nouvelle fois vainqueurs. Mais les flèches rencontraient plus souvent un bouclier ou du cuir que de la chair, aussi, une fois les réserves de munitions vidées, il fallut se résoudre à lancer l’assaut, bien qu’aucun des deux généraux n’avait vraiment envie de prendre le risque. Finalement, Attale céda le premier et envoya toute sa garde civile en avant, pendant que les soldats professionnels attendaient en retrait. Les miliciens étaient presque aussi nombreux que les Anatoliens, et ils se ruèrent au contact. La charge de ses hoplites macédoniens, de ses cavaliers et de ses peltastes de réserve permis à Erasmos de mettre en déroute la première vague. Cependant, sa propre garde civile se débanda quand les troupes d’Attale chargèrent à leur tour. La situation tournait encore une fois à l’avantage des Grecs, plus nombreux et frais. Sans grand espoir, Erasmos fit reculer progressivement sa ligne, tandis que les hoplites et cavaliers regagnaient la réserve, sur la droite. La retraite dura plusieurs longues minutes, puis, une fois les Grecs arrivés derrière les buttes, les hoplites et cavaliers macédoniens lancèrent une contre charge, sur le flanc gauche des assaillants. Pressés entre le relief derrière, la ligne macédonienne devant et la réserve à gauche, les soldats d’Attale tentèrent de fuir pour se rassembler sur la droite. Cette idée fut très mauvaise, car la zone dans laquelle ils se précipitèrent avait été piégée par les Macédoniens, avec des fosses à pieux et des trappes dans lesquelles les Grecs se retrouvaient avec une jambe coincée. Tous ces éléments les empêchèrent de se réorganiser à temps pour faire face à la charge conjointe des hoplites et de la ligne d’Erasmos. La panique s’empara de la masse informe, et Attale en personne dut mener une charge de ie pour permettre un semblant de retraite organisée à ses troupes. On murmure d’ailleurs qu’il fut blessé à l’épaule par une lance dans la mêlée. La bataille de Colophon fut une victoire pour les Anatoliens, mais ces derniers ne purent prendre Ephèse, où Attale et ses hommes se retranchèrent. Durant le même temps, les services anatoliens réussirent a supprimé de nombreux assassins venu de Grèce avec pour cible les généraux anatoliens. Malheureusement certains passèrent entre les mailles du filet.
Anatolie - Spoiler:
Le mois d’octobre commença par une mobilisation générale de la population sur ordre du gouverneur d’Orient, ce qui laisse présager des évènements à venir. Il faut noter également le départ de Gordion de Cleithos et son armée, ainsi que l’abandon définitif de la Pamphylie par Thimbron, pour rejoindre le mont Cadmus, au Sud de Colosse. Thimbron et ses hommes s’étaient donc postés en embuscade dans les montagnes. Le général anatolien disposait de 12.000 hommes pour faire face aux 50.000 Perses. L’homme du gouverneur avait cependant très bien choisi sa position, et fait placer de nombreux pièges, et ne désespérait pas d’arriver à obtenir la victoire. C’est dans ces conditions que la nuée de Lycaoniens et de Ciliciens monta à l’assaut. L’ascension fut longue et coûteuse en hommes, mais les Perses finirent par arriver au contact, qui fut très rude. Quelques instants plus tard, des hommes cachés dans des grottes surgirent à l’arrière des assaillants et les prirent à revers. Plus les minutes passaient, plus le combat perdait en ardeur. Les Anatoliens, qui résistaient plutôt bien, ne désespéraient pas de battre sur la durée des Perses incapables de profiter efficacement de leur large supériorité numérique. Thimbron, lui, haranguait ses troupes. Le moral de ces dernières reposaient principalement sur lui, et il en avait conscience, aussi faisait-il bien attention à ne pas trop s’exposer. Tandis qu’il passait à l’arrière des peltastes pour les encourager, une nuée de flèches perses tomba sur la zone, et le général eut à peine le temps de se jeter sous les boucliers de ses hommes pour se protéger. L’averse se termina, et les hommes signalèrent au général qu’il ne risquait plus rien. Thimbron ne se releva cependant pas, et lorsqu’on le retourna, on vit qu’il avait été égorgé avec précision. Horrifiés, les peltastes virent un des leurs s’enfuir, celui qu’on appelait « l’Athénien ». Il fut tué au javelot, mais le mal avait été fait : le général anatolien n’était plus. La nouvelle se répandit dans les rangs en moins de temps qu’il ne faut pour avaler une fraise au miel, et l’armée anatolienne, désormais sans chef, partit pour sa grande majorité en déroute. Certains régiments, emmenés par de courageux capitaines, tentèrent bien de résister, mais ils furent tous massacrés par les Perses, à qui revenait la victoire. La bataille s’était déroulée le 5. Deux jours plus tard, la plupart des fuyards se retrouvèrent sous les murs de Colosse. Cependant, les portes restèrent closes, et le gouverneur fit rapidement une apparition sur les remparts. Il proclama que la ville et la région étaient désormais possession du royaume de Grèce du Nord, et que les portes ne s’ouvriraient qu’à ceux souhaitant le servir. Les autres pouvaient retourner voir les Perses. Après une telle défaite, la majorité des soldats ne cherchait qu’à assurer sa survie, peu importe le camp. Ainsi, la majorité des restes de l’armée de Thimbron décida de rejoindre la ville. La journée du 7 fut finalement riche en évènements. Les services anatoliens retrouvèrent le général Mazéos dans l’Hellespont, et il était un peu trop vivant à leur goût. Son interrogatoire révéla qu’il attendait une armée dont il devait prendre le commandement. Une fois la nouvelle apprise, il fut sobrement décapité. Le même jour, alors qu’il entrait en Pisidie pour rejoindre Isaura, le général Cleithos fut lui aussi victime d’une odieuse tentative d’assassinat. Heureusement, l’agent grec fut abattu avant d’avoir pu finir son geste. Il avait néanmoins réussi à labourer la fesse gauche du pauvre général. Les dégâts commis par cette pratique que n’aurait pas démentie Phocion empêchèrent le général de remonter à cheval. Cependant, conscient de l’importance de l’arrivée de ses troupes à Isaura, il laissa le commandement à un de ses subalternes pour continuer la marche, tandis qu’il suivrait à son rythme... Bien lui en prit, car l’armée du satrape de Cilicie n’était plus très loin de la capitale de la Pisidie. Au même moment, plus au Nord, le satrape de Cappadoce avait rassemblé ses forces et menaçait Gordion.
Le lendemain, Harpale se rendit au marché de Sardes dans la matinée pour inspecter les travaux qu’il avait demandé, en vue d’agrandir l’espace destiné aux petits commerces. Des précautions avaient été prises, et en plus de ses gardes rapprochés, des agents des services spéciaux avaient été déployés dans les environs. Le parcours du gouverneur était donc sous haute surveillance … Ce qui ne fut pas suffisant pour dissuader tout le monde. Alors que le Macédonien traversait le marché, un homme brandit un poignard et se précipita vers lui. L’individu n’avait visiblement jamais eu à combattre quoi que ce soit avec une arme, et fut neutralisé par l’escorte sans aucune peine. Blessé dans la mêlée, il fut emmené par les services spéciaux, qui apprirent en l’interrogeant que son fils était mort il y a deux semaines en Ionie, après avoir ingéré de la nourriture empoisonnée, et qu’alors qu’il était allé s’enivrer dans une taverne, un Grec lui proposa de se venger contre quelques statères. Le malheureux ne put toutefois pas en dire plus, puisqu’il décéda peu après. Alors que le gouverneur arpentait le marché, les cuisines du palais s’activaient pour préparer le repas qui lui serait présenté dès son retour. Au milieu des allées et venues des livreurs et des marmitons, un homme tenta de s’introduire discrètement dans les réserves. Toutefois, la surveillance avait été renforcée, et à peine eut-il le temps d’entrer et de refermer la porte derrière-lui que celle-ci fut enfoncée par les services spéciaux et par la garde, qui mirent immédiatement l’intrus grec aux arrêts. En le fouillant, ils découvrirent sur lui une fiole de poison et quelques statères. Il n’en fallait pas plus pour qu’il soit promptement exécuté. Après avoir réchappé à deux tentatives d’assassinat, Harpale gagna son bureau, dont les fenêtres donnaient sur les jardins du palais. Quelques notables et marchands furent introduits pour une audience, et des esclaves apportèrent des biscuits et autres gâteaux pour rendre les discussions plus agréables. A cet instant, une flèche rata d’un bras le siège du gouverneur pour finir sa course dans le flanc d’un esclave. La garde fut immédiatement déployée, mais malgré un ratissage des jardins, le tireur ne put être identifié.
Le 10, tandis que les troupes de Cleithos sont toujours en chemin, 45.000 Perses mettent le siège sur Isaura, qui ne contient qu’un peu moins de 19.000 hommes. Les Anatoliens avaient prévu cela depuis longtemps, et s’y étaient préparés en faisant des provisions, en renforçant les remparts et en en lançant la construction d'armes de jet. Après deux jours, aucun assaut n’avait encore été donné, mais la trentaine de catapultes des assiégeants avaient tiré jour et nuit. Le rempart fut sérieusement amoché, et la garnison compta des pertes non négligeables, certains pièges, comme de l’huile bouillante amassée à grand prix, s’étant retournés contre les défenseurs. Quelques incendies se déclarèrent également. Alors que la situation des assiégés commençait sérieusement à sentir aussi bon que les cadavres des soldats morts sur les remparts, une bannière macédonienne apparut à l’horizon. 11.000 hommes, appartenant à l’armée de Cleithos, arrivaient pour prêter main forte à la ville. Ce qui soulagea la garnison, même si ces nouveaux hommes étaient fatigués et mal commandés. Du côté perse, le général rassembla ses conseillers en urgence pour décider de la marche à suivre. Ils n’eurent toutefois pas le temps de discuter, puisque conformément aux ordres, les hommes de Philotas tentèrent une sortie. Tandis que l’infanterie courut au contact, les archers et peltastes entreprirent de décimer la nombreuse cavalerie perse. D’abord surprise, cette dernière préféra se mettre hors de portée. Sous les murs d’Isaura, les Anatoliens se battaient avec acharnement malgré la supériorité numérique adverse. Les catapultes commencèrent à prendre pour cible les archers, ce qui poussa Philotas à envoyer un messager pour demander au capitaine Ilias pourquoi lui et ses hommes n’intervenaient pas. Quand ce dernier se décida enfin à intervenir, les assiégés avaient déjà subit des pertes très lourdes, et pensaient à se retirer. L’arrivée tardive de leur allié leur redonna néanmoins la force nécessaire pour faire face à l’ennemi. Cependant, outre son manque d’inititative, le capitaine Ilas ne brillait pas par ses compétences. C'est ainsi qu'un mauvais placement de sa ligne permit au perse une charge de 5000 cavaliers sur son flanc droit. Le morale des macédoniens n'en chuta qu'encore plus et l'armée entière rentra dans la ville. Une heure plus tard elle en sortaient par une autre entrée, et s'enfuyait en profitant du fait que les perses n'avaient pas encore put reformer le siège. Du sommet des remparts, la garde civile qui avait fait veut de ne pas se rendre les observaient...
Finalement, la ville se rendit trois jours plus tard, le 15 octobre. Les Perses s’y installèrent pour soigner leurs blessés et pour profiter des vivres abandonnés par les Macédoniens. La suite des évènements est un peu mystérieuse, car les versions divergent. Certains avancent que des Macédoniens s’étaient cachés dans les habitations et qu’ils profitèrent de la tombée de la nuit pour se ruer avec le soutien des habitants sur les Perses qui occupaient la ville. D’autres prétendent qu’après la capitulation de la ville, les assiégeants se sont tellement enivrés que des rixes éclatèrent, puis dégénérèrent en affrontements D’autres enfin affirment que la cité fut tout simplement pillée lorsqu’elle s’est rendue. Toujours est-il qu’un incendie dévasta l’intérieur des remparts, que des combats entre pillards eurent lieu dans les rues pendant l’évacuation, et qu’une partie des vivres entreposés par les Macédoniens en prévision du siège, qui ont ensuite été utilisés par les Perses, étaient empoisonnés. Les Perses y perdirent de nombreux hommes, et toute la région sombra dans un silence de plomb, car tous avaient peur de tout le monde.
L’armée de Cappadoce arriva sur Gordion le 14. Composée de 85.000 hommes, et commandée par Parsa de Cappadoce en personne, la troupe était loin de s’attendre à la bataille qui se préparait. En face, il n’y avait pour eux strictement rien, et les fortifications de la ville leur semblaient bien plus impressionnantes que les pauvres 35.000 hommes qui les défendaient. Ce sentiment était accentué par le fait qu’un peu moins du tiers des défenseurs n’était même pas composé de soldats professionnels. Dans les rangs anatoliens, Parménion s’acharnait à inspecter ses hommes pour s’assurer que tout était prêt pour l’affrontement. Il fut d’ailleurs heureux de voir un millier d’hommes venir de Sardes pour renforcer sa garnison. Malgré tout ceci, l’espoir de sortir vivant de cette confrontation était inexistant dans l’esprit de tous. Memmon lui-même se surprit à penser qu’il avait peut-être eu tord de décapiter discrètement le Grec qui lui avait proposé un titre de noblesse contre sa trahison. Ce titre lui aurait assuré la survie, alors que tous les statères du monde ne peuvent pas protéger des risques d’une bataille …
Les Perses commencèrent par se déployer autour de la ville, et testèrent l’efficacité de leurs catapultes sur les solides murailles. A la nuit tombée, les tirs cessèrent, et de nombreux feux de camp s’allumèrent à distance respectueuse. Parménion décida de faire sortir discrètement des troupes en vue de mener une opération nocturne, mais il s’avéra que le satrape s’attendait à une action de nuit. Il avait toujours en tête que la bataille de Sardes s’était réglée en une nuit par une brillante victoire macédonienne. Les soldats qui étaient en train de sortir furent très vite pris à parti par de nombreux groupes perses, qui avaient profité de l’obscurité pour se dissimuler au pied des remparts. Ils avaient un objectif simple : pénétrer dans la ville. Les Anatoliens comprirent le piège et donnèrent l’alerte. En moins de dix minutes, toute la garnison fut sur les remparts, et ce fut tant mieux, car les Perses s’apprêtaient à les escalader. Les flèches fusaient de toute part, mais pour un Perse qui tombait, deux autres se lançaient dans l’escalade du mur, et des têtes de pont furent bientôt établies sur les remparts. Les combats furent très longs. Les Macédoniens avaient prévu tout ce qu’il fallait pour minimiser les pertes, mais après plus de deux heures de lutte, il fut nécessaire d’envisager la retraite sur une autre ligne de défense plus réduite. Parménion réussit alors un coup de maître en faisant s’effondrer par un mécanisme murement réfléchi tous les fortins qui surveillaient les portes extérieures de la ville, ensevelissant ainsi le passage sous des tonnes de gravats. Les quelques 20.000 cavaliers perses qui piétinaient d’impatience à l’extérieur du mur d’enceinte se virent alors refuser définitivement l’accès aux rues, où leur charge aurait été dévastatrice, à moins d’apprendre à leurs montures à grimper à des échelles. Les Macédoniens se replièrent alors dans les rues, profitant de l’étroitesse des divers passages pour faire manœuvrer quelques phalanges et pour tendre des embuscades dans différentes maisons. Tout ceci dura une journée entière, aucun des deux camps ne voulant s’avouer vaincu. Dans la matinée du 16, tandis que Parma de Cappadoce faisait passer ses chevaux un par un par-dessus les murs avec un système de treuil activé par son infanterie, Parménion sonna la retraite vers la seconde enceinte, qui protégeait les habitations des notables et le bastion de la ville. Bien que chaque armée accusait de très lourdes pertes, les Perses ne comptaient pas laisser leur proie s’échapper aussi facilement, et ils s’élancèrent à la poursuite des Macédoniens qui se repliaient. C’est alors que surgit Memmon, malgré son piteux état, qui employa toute la ie disponible pour gagner du temps. Le Rhodien mena de nombreux assauts, avant de finalement chuter de cheval au milieu des rangs adverses lors d’une ultime charge. Cependant, même à terre, il continua de résister, entouré de ses derniers hommes, alors que Parménion et les siens verrouillaient les portes de la seconde enceinte. Quand les défenseurs virent Parma et ses troupes lancer l’assaut sur la nouvelle ligne de bataille, le mercenaire fut considéré comme mort, ainsi que tous ses compagnons. Mais malgré ce sacrifice, il fallut se rendre à l’évidence : les Macédoniens n’étaient plus assez nombreux pour tenir la dernière enceinte, et un nouveau repli fut entamé vers les rues et les maisons.Le combat dura bien toute l’après-midi, et de nombreux incendies se déclenchèrent dans la ville haute, avant que le satrape de Cappadoce ne perde connaissance en plein affrontement, pour une raison encore inconnue. Son second le fit évacuer à l’arrière, mais se trouva très gêné en devant prendre le commandement. Après vingt ans passés à écouter son maître et à le voir s’occuper de toutes les responsabilités, il n’avait plus l’habitude de gérer quoi que ce soit. Persuadé qu’une défaite lui coûterait sa tête, et affolé devant la résistance des Macédoniens, il préféra la retraite. Cette dernière se déroula aussi tranquillement qu’une promenade, les défenseurs n’ayant plus du tout les moyens de gêner les Perses, pourtant considérablement affaiblis. Les assiégeants quittèrent la ville le 17 octobre, en partie brûlée et dont les rues étaient parfois obstruées à cause des empilements de cadavres. Durant les trois jours de lutte, les habitants de Gordion étaient restés passifs, ne prenant que très rarement part aux combats, qui se déroulaient parfois pourtant à l’intérieur de leurs maisons.
Alors que les Macédoniens réinvestissaient peu à peu la ville basse, Parménion passa voir les différentes compagnies qui étaient encore en vie… Il ne restait plus grand-chose de sa fière armée, mais il savait désormais qu’il pourrait compter sur les survivants quoi qu’il arrive. Il fut d’ailleurs surnommé « le Lion de Macédoine » par la population de Gordion, car il prit part à de nombreux combats dans les rues et dans les maisons, bondissant sur ses adversaires en poussant des rugissements terribles, et en ne laissant derrière lui que des corps sans vie. On raconte que le satrape de Cappadoce se réveilla en sursaut le 19 octobre, après trois jours d’inconscience. Sa faiblesse ponctuelle ne l’empêcha pas de décapiter d’un coup précis son second quand celui-ci lui annonça la retraite. Bien décidé à se venger de ce déshonneur, il ne perdit pas une minute pour se mettre au courant de la situation, et pour se faire expliquer les moindres détails de la fin du siège. Des rumeurs disent que le prochain manteau de Parma sera en peau de lion.A Gordion, alors que les milliers de cadavres étaient évacués hors de la ville, on retrouva Memmon, gravement blessé mais toujours vivant. Cependant, le mercenaire ne semble tenir que des propos incohérents, et on craint le pire pour lui.
Sardes, 20 octobre. Alors que le soleil se couche et que les ombres s’étendent sur la capitale de l’Anatolie, le gouverneur d’Orient classait ses notes à son bureau et rangeait diverses cartes, alors que ses agents du contre-espionnage veillaient aux différentes issues de la pièce. Les nouvelles étaient mitigées, bien que sur le plan militaire, le péril le plus gros avait été écarté : Attale était acculé à Ephèse, les Perses n’avaient pas tenté de traverser la Carie, l’armée de Cilicie était ponctuellement stoppée à Isaura, et Gordion était en train de faire face aux terribles assauts des troupes de Cappadoce. En revanche, ce qui préoccupait davantage Harpale venait de ses services spéciaux, et du bras de fer qu’ils ont engagé en Ionie avec les agents du roi de Grèce du Nord, Phocion. Si les Perses ne semblaient pas vouloir faire usage d’agents de l’ombre, le souverain d’Athènes, en revanche, leur portait une attention très particulière. C’était d’autant plus inquiétant que les services anatoliens n’avaient pas pu empêcher l’assassinat de Thimbron. Il allait être nécessaire de renforcer la surveillance des personnalités macédoniennes. Pendant ces réflexions, ailleurs dans le palais, des ombres se mouvaient autour d’une porte dérobée. La porte s’ouvrit juste le temps de faire entrer un groupe avant de se refermer en toute discrétion. Rien n’avait été laissé au hasard. Le serviteur qui avait été payé pour ouvrir la porte fut égorgé dans le silence absolu, et le commando s’introduisit dans les couloirs. Les sentinelles et patrouilleurs tombèrent les uns après les autres dans des guets-apens, et nul ne put donner l’alerte. En arrivant au premier étage du palais, le groupe eut quelques soucis, puisqu’en plus des gardes habituels, les services spéciaux du gouverneur s’étaient déployés. Si l’antichambre put être « nettoyée » en silence, le bureau d’Harpale nécessita un affrontement difficile. La demi-douzaine d’agents qui formaient le dernier rempart opposa une farouche résistance et élimina plusieurs membres du commando, mais ils furent finalement débordés et éliminés.
Au petit matin, la ville fut en ébullition. La nouvelle ne tarda pas à se répandre : la garde du palais avait été presque intégralement décimée, et les agents des services spéciaux qui menèrent l’enquête ne retrouvèrent pas les corps des assaillants, qui avaient été visiblement évacués.
Rumeurs et actions diverses : -Harpale et Phocion correspondraient régulièrement à propos de sodomie. -Les rebelles molossiens seraient venus en Grèce dans le plus grand secret. -Le serment de fidélité renouvelé par la garnison de Larissa serait particulier. -La Ligue de Smyrne aurait un nouveau slongan, « Smyrne, tout ce que j’aime ». La rumeur attribue la paternité de la phrase à Antigone. -Ptolémée serait en Grèce, ou en Thessalie. L’abus de rumeur tue la rumeur, si cela continue, il va finir en Egypte … -Un navire venu d’Egypte aurait d’ailleurs accosté en Thessalie. -De terribles cavaliers auraient été aperçus au Nord de l’Ister. -Si la flotte perse a été éliminée dans le Bosphore, elle contrôle encore la mer Egée. Des navires égyptiens seraient venus la renforcer. -Quelqu’un n’aurait pas hésité à dépenser ses statères en compagnie féminine. -La sodomie ferait partie des nouvelles méthodes d’interrogatoire des Macédoniens. -Certains n’hésiteraient pas à mettre des glaçons dans leurs sous-vêtements. -Ce MV commence sérieusement à prendre une allure de film pornographique. |
| | | Raft_Wars Plutôt la mort que la souillure
Messages : 1067 Date d'inscription : 03/12/2011 Age : 26 Localisation : Rennes
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Ven 3 Aoû - 19:58 | |
| Serait-il possible d'avoir des révélations sur les plus grandes fourberies ? Ainsi que titres si ca te dérange pas bien sur ^^
ça m'a vraiment fait plaisir de relire ce MV |
| | | SergueiBorav L'homme que nous aimons le plus
Messages : 2631 Date d'inscription : 30/10/2011 Age : 34
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Dim 5 Aoû - 10:20 | |
| Glorieux ! C'est en relisant ça qu'on regrette de ne pas y avoir participé ^^ |
| | | Aedhr Celui qui ne craignait pas Staline
Messages : 1186 Date d'inscription : 03/12/2011 Age : 30 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 15 Aoû - 0:06 | |
| J'avoue que des titres ça serait carrément glorieux ! |
| | | Adilénine Colonel-guide de la révolution
Messages : 1797 Date d'inscription : 25/11/2011 Age : 28 Localisation : Empire du Maroc
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 15 Aoû - 0:35 | |
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| | | Luis Daoiz
Messages : 384 Date d'inscription : 24/12/2011 Age : 30
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 15 Aoû - 10:18 | |
| Bon et bien je vais y penser ! |
| | | kevin13 La victoire jusqu'à Jérusalem !
Messages : 1913 Date d'inscription : 03/12/2011 Age : 29 Localisation : LYON ! (oui Lyon ^^)
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 2 Jan - 4:33 | |
| Il t'en faut du temps pour penser. |
| | | Luis Daoiz
Messages : 384 Date d'inscription : 24/12/2011 Age : 30
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 2 Jan - 17:24 | |
| Moins que toi pour te souvenir ! |
| | | Aedhr Celui qui ne craignait pas Staline
Messages : 1186 Date d'inscription : 03/12/2011 Age : 30 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Mer 2 Jan - 18:20 | |
| ça ne t'exempte pas de les faire.. ! |
| | | kevin13 La victoire jusqu'à Jérusalem !
Messages : 1913 Date d'inscription : 03/12/2011 Age : 29 Localisation : LYON ! (oui Lyon ^^)
| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus Sam 28 Oct - 2:34 | |
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| Sujet: Re: MV - De Pella à L'Indus | |
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| | | | MV - De Pella à L'Indus | |
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