Journée rouge à San Guaracha.

Juan regarda la cannette de coca puis l'occidental de façon tel que le mépris pouvait se lire sur ses yeux. Déjà qu'il n'aimait pas beaucoup les étrangers..

La jeep bien connue du signor Dinero se gara non loin du bistrot. Ayant terminé la tournée de ses établissements qui, selon la rumeur accueilleraient une partie des œuvres des cartels locaux, Juan Dinero revint boire son habituel cocktail, le Louis Aragon.
Il se rassit à sa table habituelle et scruta la rue d'un air désintéressé, mais en réalité soucieux de l'annonce qui venaient de se dérouler.

Son visage ne trahissait pas ses plans.

Ludwik Zolovsky, immigré Polonais de confession juive, rescapé des camps, gérant de la banque de San Guaracha.
Alors qu'il rentrait dans le bistrot, il se stoppa net, écoutant attentivement les révélations de la radio. Il resta de marbre, après tout, tout ce qui l’intéressait, c'était les sous qu'il engrangeait, et rien d'autre. Son business au Guaracha était plutôt lucratif, et c'est tout ce qui importait. Après tout, arnaquer un pigeon blanc ou un noir, ça ne change strictement rien. Tant qu'il y a des clients, la banque reste debout, et si la banque reste debout, IL reste debout.

C'est donc tout tranquillement que Ludwik s'approcha du comptoir pour commander un café, la consommation la moins chère du bar. Et sans sucre.
Le sucre est payant, ici.

Juan aperçu son associé, il s'approcha de Zolovsky dans le but de lui payer un verre, pas par amitié, mais plutot par envie de frimer.
Tout en Zolovsky énervait Juan, sa sobriété, son avarice ... ses origines polonaises aussi ... et sa juiverie ne faisait rien pour arranger. Aux yeux de Juan, qui selon la rumeur avait aidé quelques années plus tôt, des dignitaires nazis à fuir l'Europe et la justice vers le Paraguay ou l’Uruguay tout proche, on ne pouvait pas faire confiance à cet homme.

"Hé ! Ludwik ! Laisse tomber ta pisse d'âne, je t'offre un verre. PABLO ! Donne à mon associé un "Mamelones del Puta"."

En offrant ainsi le cocktail le plus fort du bar, il était sur que le polonais refuserait et pourrait ainsi la boire tranquillement.

Ludwik Zolovsky, d'un discret signe au patron, annula la commande qu'avait passé pour lui Juan. Il exécrait ce type, on le soupçonnait d'ailleurs d'avoir eu des liens douteux avec l'extrême droite allemande. Et il était sûr et certain de l'avoir vu, avant d'immigrer... Mais où ?

Enfin bref, ce Juan était envers et contre tout son associé. L'argent passe avant tout, et même s'il ne l'aimait pas, force lui était de reconnaître à son associé une certaine habileté pour le profit.
Mais, pensa-t-il, il serait TELLEMENT plus riche sans tout ce luxe inutile..
Et donc à Ludwik de refuser poliment à Juan son cocktail plus alcoolisé que de raison, sirotant tranquillement son café sans sucre, faisant fi des âneries de son associé.

Juan s'empara du "Mamelones de Puta" a peine était il servi et le sirota tranquillou en causant finance locale avec Zolovsky.

Il commanda, et but, également un "Jugo del Testiculadores" et deux "Sangre da Virgen".

Il voulait aborder le souci des traites de la famille Menayez dont les trois filles se prostituaient, selon la rumeur dans les établissements du signor Dinero, et qui n'arrivaient plus à payer le loyer et les médicaments de la mère de famille, le souci principal étant que la cave de la maison accueillait le petit laboratoire de Dinero et que la famille bénéficiait d'un rabais sur les loyers en échange.
Bref, la "Zolovsky & Oro Bank" réclamait plus de 2000 guarachopesos d'impayés et Dinero voudrait faire oublier cette dette à son associé tatillon.

Après tout, si quelques centaines de Guarachopesos manquaient dans les caisses et si les filles Menayez pouvait continuer de travailler la Z.O.B ne s'en porterait pas plus mal.

Enfin, les étrangers se décident à arriver ! Maria écrase les restes de son cigare dans un cendrier, et s'étonne de trouver une canette de Coca ici. Bastardos de americanos ! Toujours à ramener leur camelote dans les pays voisins...

- Pablo ! crie-t-elle. Un Torquemada !

Voilà un alcool bien guarachéen. Bien traditionnel, bien tord-boyau, avec ses glaçons et sa tranche de... urgh...

- ... et sans citron ! ajoute-t-elle.

La tranche de citron qui gâche tout le goût. Juste pour faire "cocktail civilisé". Que atrocidad.

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Fareihni s'empressa de retourner chez lui. Il pénétra dans son appartement, laissant la porte ouverte, grimpa à grande enjambée les escaliers et arriva devant son armoire. Il choisit une cravate grise qu'il noua avec méticulosité, puis redescendit, bondit dehors en claquant la porte puis marcha d'un air rapide dans la rue...

Moins d'une demi-heure plus tard, il franchit la porte d'un gratte-ciel qui se dressait en centre-ville, traversa le hall désert, excepté une secrétaire qui lui fit un signe de la main et attendit devant un ascenseur. Fareihni remua ses soucis. Il attendait aujourd'hui la réponse de la SGE pour construire un barrage Hydroélectrique mais s'inquiétait de l'état de guerre : aucune entreprise, fusse-t-elle une multinationale, accepterait de risquer la vie de son personnel. Un refus signifierait pour lui un licenciement. Plongé dans ses pensés, les sifflements et explosions lui semblaient des bruits lointains, issu d'un mauvais rêve. Enfin, un bruit sourd se fit entendre et Fareihni poussa la porte et croisa un homme qu'il connaissait bien : le secrétaire-d'état au ministère de l'industrie. Il tressaillit et pénétra dans la cabine. Le gouvernement connaissait-il la réponse de la SGE ? Quelques minutes plus tard, Fareihni, tremblant et en sueur, sortit de l'ascenseur et se dirigea vers son bureau. Un endroit spacieux et illuminé. Divers espèce de plante verte, certaines originaire de l'Europe, agrémentait les murs. Il s'assit dans son fauteuil moelleux. Un portrait de El Generalisimo Theodore accrochait derrière lui complétait le décor. Pour se soulager les idées, il tendit la main et attrapa un transistor. Il dût cependant rapidement l'éteindre car sur toutes les ondes et canaux, passait en boucle un message du gouvernement.

Vomitsu se mit à lire ce qu'il y avait dans sa serviette. Une once d'anxiété apparût sur son visage. Et si tout ce qu'il était écrit était vrai ...

Ludwik écoutait Juan plaider la cause des Menayez tout en buvant son café à petite traites.
Les Menayez leurs devaient de l'argent et Juan voulait effacer leurs dettes.
Ce type était fou. Les Menayez ne récoltent que ce qu'ils ont semés par fainéantise, et leurs filles n'ont qu'à continuer à se prostituer sous l'égide de Dinero. Elles font ça plutôt bien, pourquoi arrêter ?
Ce que la famille Menayez faisait pour le rembourser ne le regardait pas, mais il voulait son argent, et le fit bien comprendre à cette fripouille de Dinero.

Et à Ludwik de laisser Dinero parler, parler, jetant un coup d'oeil en arrière pour voir "la Oscura" boire son cocktail. Il hésitait, l'annonce l'avait plus perturbé qu'il n'aurait cru. Zolovsky avait de nombreux contacts aux États-Unis qui seraient tout à fait capables de lui vendre des armes qu'il revendrait à prix d'or au San Guaracha. Mais, il se savait comme n'étant pas très apprécié. Peut-être valait il mieux prendre son argent et ouvrir une banque, ailleurs ?

Juan râla, ce fumier de Ludwik lui mettait des bâtons dans les roues à chaque instant. Et sans le faire exprès en plus, quel comble.

Heureusement, Juan avait un plan pour éliminer de la direction de la Z.O.B ce gênant personnage.

Dinero avait truandé un peu les comptes de la société et avait permis, par le moyen de diverses tractations foireuses avec d'autres banques plus ou moins verreuses, l'émission de nouveaux titres qui avaient été rachetés par un fond d'investissement financé par les loyers perçus par la Guaracha Redistriale Oro Situation, la branche immobilière de la Z.O.B.
La G.R.O.S était contrôlé fort heureusement à 65% par Dinero et à 35% par Ludwik, malheureusement, le Z.O.B affichait les valeurs 55% pour Ludwik et 45% par Dinero.

Les fonds de la Z.O.B étant lourdement plus importants que la G.R.O.S, c'était donc Ludwik qui avait le contrôle de l'entreprise, mais fort heureusement, ces nouveaux titres émis, appartenant à Dinero allaient bientôt passer officiellement sous son contrôle et il détiendrait ainsi 49.5% des parts de la Z.O.B et 65% des parts de la G.R.O.S, soit un total en tenant compte des valeurs des actions et de l’importance des chiffres d'affaire de 51% de l'entreprise de Ludwik.

Il comptait par la suite, étant seul maitre a bord, réunifier les deux sociétés afin de créer son consortium, le G.R.O.S.Z.O.B. Ce consortium lui permettrait entre autre de briguer une place au conseil municipal de San Guaracha, mais également de la faire à l'envers à Zolovski et c'était en cet instant ce dont il avait le plus envie.

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Moins d'un quart heure plus tard, il franchit la porte d'un gratte-ciel qui se dressait en centre-ville, traversa le hall désert, excepté une secrétaire qui lui fit un signe de la main et attendit devant un ascenseur. Fareihni remua ses soucis. Il attendait aujourd'hui la réponse de la SGE pour construire un barrage Hydroélectrique mais s'inquiétait de l'état de guerre : aucune entreprise, fusse-t-elle une multinationale, accepterait de risquer la vie de son personnel. Un refus signifierait pour lui un licenciement. Plongé dans ses pensés, les sifflements et explosions lui semblaient des bruits lointains, issu d'un mauvais rêve. Enfin, un bruit sourd se fit entendre et Fareihni poussa la porte et croisa un homme qu'il connaissait bien : le secrétaire-d'état au ministère de l'industrie. Il tressaillit et pénétra dans la cabine. Le gouvernement connaissait-il la réponse de la SGE ? Quelques minutes plus tard, Fareihni, tremblant et en sueur, sortit de l'ascenseur et se dirigea vers son bureau. Un endroit spacieux et illuminé. Divers espèce de plante verte, certaines originaire de l'Europe, agrémentait les murs. Il s'assit dans son fauteuil moelleux. Un portrait de El Generalisimo Theodore accrochait derrière lui complétait le décor. Pour se soulager les idées, il tendit la main et attrapa un transistor. Il dût cependant rapidement l'éteindre car sur toutes les ondes et canaux, passait en boucle un message du gouvernement.

Celui-ci le rendait perplexe. S'agissait-il de la réalité ou d'un mensonge ? Il baissa les paupières et écouta les bruits venus de l'extérieur. Les tirs et fracas d'obus, de bombes n'avaient pas cessé et augmentaient d'intensité à chaque instants. L'armée résisterait-elle face à l'assaut ? Comment se comportent les rebelles et qui sont-ils ? Par quelle fatalité font-ils la guerre ? Il doutait de la propagande du régime qui les présentait comme des "bandits qui massacrent et pillent." Il essaya d'imaginer les insurgés vainqueurs, occupant triomphalement San Guaracha. Commettront-ils des exactions, si oui, dans quelles proportions ? Un éclair d'espoir illumina son esprit : l'effondrement du régime lui rendait la certitude de conserver son poste d'ingénieur : les rebelles auront surement besoin de son savoir et de ses compétences pour reconstruire les infrastructures détruites. Son coeur s’allégea et il se leva ouvrir la fenêtre.
Un cri lugubre lui glaça l'âme et le remplit d'effroi. Il recula, vacillant. Pourquoi cet hurlement désespéré ? Une personne venait-elle de perdre un proche, emporté par les atrocités de la guerre ? Éparpillés dans les rues alentours, des salves de fusil retentirent. Probablement les milices qui traquaient et exterminaient tous ceux qu'elles considéraient traîtres ou déserteurs. Il trembla de peur autant que de fureur et faisant volte-face, fixa d'un regard haineux le portrait accroché au mur du fond.

Juste parce qu'elle est classe :

Spoiler:

Alcalo finit sa tournée de livraison avec sa camionnette.

Il finit par rentrer chez lui - dans son magasin - où attendaient des croissants prêts à sortir de four. Il mit les nouveaux produits frais sur le présentoir de son magasin et pris le relais de sa femme.
Tenir une boulangerie avait quelque chose d'exceptionnel. Produire du pain, cet aliment venu de la nuit des temps, était plus qu'une simple activité de production. Avec la farine du pays, on faisait la nourriture du pays. Certes, en Guaranchée, on aimait d'autres pains que les Européens, le pain au maïs, au seigle. C'étaient surtout les étrangers qui achetaient des pâtisseries. Surtout des croissants. Ainsi, il savait qui venait d'où. Rien qu'en vendant ses produits. Et lorsqu'il demandait : "Je ne vous ai jamais vu, d'où venez-vous ?"
Même ceux qui s'inventaient une histoire était percée à jour. En communication, un boulanger s'y connait.

Pour lui même "Hum... Ce mec n'est pas mon contact, il l'aurait pas gueuler en plein milieu du bar"...
Au gars qui fake " Hey mec, je dois y aller on se revoit plus tard... chien communiste..."

Arg ce mec est vraiment collant pour rien, j'ai rien pu en tirer.

Sur ces entre faits, Kevigor se retira dans son taudis planqué où il entreposait des armes et mit en route ces pièges... au cas ou...