La guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d'arriver au même but : celui de posséder ce que l'on désire.
- Devise de la République de Denerim
Les fondateurs de la cité-Etat de Denerim ont fui la guerre. Marchands et navigateurs, ils étaient oppressés par les souverains des royaumes en guerre. D'une part, les vies étaient drainées par ce tourbillon infernal, et tous ceux qui partaient au combat étaient non seulement des bras en moins pour travailler, mais également des acheteurs en moins. D'autre part, les caravanes commerciales étaient des cibles de choix : nourriture, vêtements, chevaux, armes, bijoux, ou tout simplement pièces d'or. Les hommes en armes arpentaient tous les chemins, et le moindre trajet était susceptible de finir en bain de sang pour quelques biens. Enfin, même dans des cités pacifiées, les gouvernants étaient régulièrement tentés de faire saisir les ressources nécessaires à leurs efforts de guerre.
Cette situation n'étant plus tenable, quelques grandes familles marchandes ont planifié la constitution d'une flotte coloniale pour s'échapper de cet univers empli de mort et de destruction pour trouver un havre de paix, un lieu où les rapports ne seraient pas dominés par la force et le tranchant d'une épée, mais par la discussion et le bruit de pièces d'or s'entrechoquant.
C'est sur cette base qu'une armada se forma et pris le large. Les riches marchands partirent avec leurs proches, leurs employés, ainsi qu'un certain nombre de travailleurs et de propriétaires prêts à payer un prix non négligeable (en monnaie frappante ou en années de services), et ils rallièrent à eux d'autres navires de réfugiés.
Dans ce nouveau monde où tout est à construire, les rapports de force dans la société ont été complètement réécris : la noblesse d'épée n'existe plus, les liens vassaliques ont été brisés, les couronnes ont été fondues pour frapper davantage de monnaie. La noblesse de robe s'est imposée, les liens commerciaux ont créé des dépendances incontournables, et le poids des coffres d'or est devenu le nouveau critère déterminant la puissance personnelle de chacun.