SV - Obi-Wan Kenoby II

Vous avez aimé Obi-Wan Kenoby ? Votre vie n'est plus qu'une successions de journées mornes et tristes, illuminée seulement par le souvenir de ce jour glorieux, dans un lointain passé, où vous avez goûté à la gloire ultime ? Vous pouvez d'ores et déjà appeler votre client flamand favori pour lui dire que, ce soir, vous ne lui vendrez pas votre corps pour pouvoir vous payer quelques doses de crack constituant une illusion de fragment de palliatif à cette pleine béatitude que vous avez pu expérimenter. Ce soir, la gloire est ressuscitée et tous les enfants du monde dorment sur leurs deux oreilles. Ce soir, Obi-Wan revient, plus loser que jamais.

Finalement, l'annonce de fin de votre carrière de jedi était quelque peu prématurée. Vous vous êtes réveillé quelques jours plus tard dans un hôpital ponéroumain, où vous avez appris que vous devriez rester en convalescence quelques jours pour récupérer de cette balle en pleine tête qui n'a heureusement touché aucun organe vital. Silvio Zerozeroset est venu vous rendre visite à votre chevet, afin de savoir si vous étiez disposé à devenir son bouffon personnel, mais il s'est vu fort déçu lorsque vous lui avez demandé "Qui est le plus con des deux ? Le con ou le con qui écoute ses conneries." Il est néanmoins reparti en vous restituant votre bâton fluo laser, car ça l'avait quand même bien fait rigoler.

Après être venu à bout de votre convalescence, vous vous retrouvez en pleine santé et toujours à la rue.

Comme vous n'avez aucune idée de comment retrouver le réseau pédophile qui a kidnappé Luke et que vous avez trop de fierté pour faire la manche comme un crevard de jawa, il vous semble que le moment est venu d'aller sauver Leïla.

Votre plan était infaillible, vous aviez improvisé une tyrolienne à faire pâlir de jalousie ce jeune freluquet d'O'Neill, avec une corde et une roue de tricycle. Vous aviez même prévu une brouette, parce que tout bon plan implique une brouette. La seule chose à laquelle vous n'aviez pas pensé, c'était à accrocher la corde à la fenêtre de Leïla, vous vous êtes donc lamentablement cassé la gueule depuis le toit d'en face. Heureusement, c'était pas du chanvre de tapette et vous vous en êtes sorti avec seulement une épaule démise et un peu sonné par une rencontre avec la façade de l'immeuble.
Votre deuxième tentative fût à peine plus fructueuse. Après avoir tabassé une demi-douzaine de gamins pour leur piquer leurs cerf-volants (c'est la dernière mode, en Ponéroumanie), vous avez noué ces derniers entre eux, les avez attachés à votre ceinture et avez pu ainsi traverser sa vitre en hurlant "I believe I can fly!"
Il s'est cependant avéré que Leïla était une de ces connasses de féministes qui tiennent des blogs, pensent que le sexe n'est pas déterminé à la naissance et se considèrent comme des femmes fortes et indépendantes qui n'ont besoin d'aucun homme. Elle a donc refusé de se laisser secourir par un vieux clochard toxicomane, au nez rougi par la vinasse et incrusté de bouts de verre et agitant un bâton fluo en beuglant, sous le prétexte fallacieux qu'elle n'était menacée par absolument personne sinon vous. Après un long silence gêné, vous avez donc répondu "Bon, bin alors, on baise ?"

Votre souvenir suivant tient place dans une cellule de dégrisement et un état de profonde frustration. Vous êtes désormais l'heureux destinataire d'une plainte pour vandalisme et harcèlement sexuel. Mais la bonne nouvelle, c'est que votre épaule a été remise en place par une clé de bras, ce qui vous convainc qu'au fond cette salope a quand même envie d'une démonstration de vos prouesses sexuelles.

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