Forum de Jeu de Rôle et de Grande Stratégie amateur |
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| [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus | |
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Dodo Le conquérant du pain
Messages : 1352 Date d'inscription : 20/11/2011 Age : 31
| Sujet: [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus Dim 28 Avr - 13:06 | |
| Hoggart la Fouine Les Sangliers Furieux. À la base, ça avait eu l'air d'être une bonne idée. Rejoindre une compagnie mercenaire dans un monde toujours en guerre, rempli de brigands crasseux, de gobelins ricanants et d'oiseaux qui puent, trouver l'aventure et la fortune, se battre aux côtés de valeureux camarades. À la base. Le Capitaine Bernhardt s'est en fait vite avéré être un incompétent. Un gars bien, mais un incompétent, beaucoup plus préoccupé par la bonne santé de ses gars que par celle de la compagnie. Durant les quelques années de service avec lui, je lui ai hurlé dessus plus d'une fois. Et cet idiot en avait profité pour me nommer "Sergent" -c'est à dire, dans les faits, un bras droit moisi. Et les derniers mois, tout était encore plus parti en vrille, de contrat en contrat. Ça avait commencé avec la défense d'un petit village du nord contre une "bande" de peaux-vertes, en fait deux gobelins sur des loups. J'avais fait ce que j'avais pu, mais les gobelins avaient tout de même contourné le mur de boucliers et les loups avaient mis à terre Ecberth et Gerhart, nos deux archers. Ensuite, un groupe de brigands avait mortellement blessé un gamin engagé pour tenir la ligne, que j'avais conseillé au Capitaine de ne pas prendre, Markus. Et de là, ç'avait été une descente aux enfers, jusqu'à ce que je conseille au capitaine un plus petit contrat au village de Krumhorn, pour aller chercher une petite frappe locale, Hoggart la Fouine. Et ça, c'était une putain de mauvaise idée. Pas ma plus belle intuition, je dois l'avouer. Hoggart nous avait embusqués dans les collines... J'avais été une des premières victimes. Une flèche dans le poumon. D'autres flèches volèrent, des deux côtés, les cris retentirent. En quelques instants, nous avions deux morts, et eux aussi. En face de nous, trois brigands. L'un avec un gourdin, l'autre avec... Un gourdin, plus gros encore, un goedendag, et le dernier, Hoggart. Les deux sbires se ruèrent en avant, et celui qui avait la petite masse défonça le crâne de Bernhardt, avant de lui trancher la gorge alors qu'il s'écroulait au sol. Le bandit au goedendag me faucha les jambes. J'entendis quelque chose se briser. Au moins, de notre côté, nous étions (bon sang, ils étaient) trois combattants encore valides : Wilhelm, notre arbalétrier, Gunther le Berserker, notre porteur de hache, et Hilmar le Vif, à l'origine la pierre angulaire du mur de boucliers. A l'époque où nous avions encore un mur de boucliers. Depuis le sol, j'ai crié quelques ordres. Au moins, les gars m'écoutaient toujours. Wilhelm a tiré quelques carreaux en restant le plus à l'abri possible, tandis qu'Hilmar essayait de le protéger comme il pouvait, en manoeuvrant. Gunther s'est attaqué au brigand avec le plus petit gourdin, qui était assez proche, mais pour un succès... Relatif. Le brigand l'a frappé au crâne et l'a sonné. Le groupe avait été contourné... Et Hilmar n'avait pas bien écouté mes ordres. J'ai dû crier quelque chose comme "Hilmar, Bouclier", entre deux crachats de glaviots de sang, et il a levé son bouclier, alors que je voulais qu'il frappe le bandit au gros gourdin d'un coup de bouclier pour laisser du champ libre à Wilhelm. Résultat, ce dernier a pris un sale coup lorsqu'il s'est retiré. Au moins, tandis que les deux faisaient n'importe quoi, Gunther achevait le brigand. Wilhelm, grièvement blessé et -je le voyais- salement inquiet de la tournure de la bataille, réussit pourtant à recharger son arbalète, et un carreau fendit l'air pour se ficher dans le ventre du bandit. Il se plia en deux, et Hilmar en profita pour lui enfoncer sa lance dans le torse. Je vous passe les détails les plus morbides. Bernhardt était mort, tous les autres ou presque l'étaient aussi. Ne restaient plus qu'Hilmar, Gunther, Wilhelm et moi, un poids presque mort. D'un commun accord, pourtant, ils me nommèrent capitaine. J'étais le plus gradé et, comme je ne pouvais plus vraiment me battre -foutue flèche, foutu goedendag qui m'avait brisé les jambes-, je pourrais observer le champ de bataille et crier des ordres. Je m'appuyai sur le goendendag récupéré, encore couvert de sang -le mien, donc, j'avais le droit. Notre état était franchement mauvais. La tunique de Wilhelm était en lambeaux, et lui et Gunther boitaient presque plus que moi. Hilmar s'en était à peu près bien sorti, mais personne n'avait vraiment le coeur à rire. Même les plaisanteries de Gunther n'étaient pas franchement amusantes ("Hé, capitaine, il va falloir te soigner, tu veux quand même pas que ce soit Wilhelm le prochain chef !"). Finalement, nous sommes repartis pour Krumhorn. J'étais le capitaine, maintenant ; c'était l'occasion de redorer le blason de la compagnie, peut-être même de la mener à la fortune, pour pouvoir me retirer dans, je ne sais pas, une maison à la campagne. Mais en attendant, j'avais la responsabilité de ces trois-là. Ils n'allaient pas mourir, pas comme les autres. Je n'allais pas commettre les erreurs de Bernhardt. Nous étions des frères de bataille. |
| | | Dodo Le conquérant du pain
Messages : 1352 Date d'inscription : 20/11/2011 Age : 31
| Sujet: Re: [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus Dim 28 Avr - 13:36 | |
| Les Chevaliers de la Table Moisie Krumhorn. Village des marais, dirigé, ou plus ou moins dirigé en tout cas, par Bernferd l'Ancien. Nous l'avons traversé dans un silence de plomb. Les villageois s'étaient attendus à un retour glorieux, au corps de Hoggart sur une charrette, mais nous n'avions ni gloire, ni cadavre, seulement quatre vieux mercenaires fatigués et ensanglantés. Bernferd nous offrit cependant le pain et le vin en nous accueillant, en appelant un soigneur. Alors que l'aiguille s'enfonçait dans ma peau pour me recoudre (et que le soigneur m'affirmait, à la surprise de personne, que je ne pourrais plus me battre), j'expliquai la situation à Bernferd. Hoggart avait fui, mais ses hommes étaient morts. Il nous accorda malgré tout nos 400 couronnes. Notre travail, après tout, avait été littéralement de "chasser les hommes d'Hoggart la Fouine pour qu'ils ne nuisent plus au village". Hoggart n'avait plus d'hommes et, même si nous n'en n'avions plus non plus, nous avions rempli notre part du contrat. Mais je ne tenais pas à m'en arrêter là. Après quelques négociations agitées, je convainquis l'ancien ; pour 400 couronnes de plus, nous allions retrouver Hoggart, et l'achever pour de bon. Après quelques hésitations, il accepta, et nous proposa de nous reposer quelques temps, tandis qu'il enverrait des gens chercher la trace du bandit. En sortant de sa demeure, Hilmar me tapa sur l'épaule. "Capitaine", me dit-il, "On est pas assez nombreux. On peut récupérer un poignée de pécores ici, ou aller à Ognasted". Hilmar n'était pas quelqu'un de très bavard, et je le soupçonnais d'être déçu de ne pas être parmi les morts, mais il avait raison. Aucune compagnie de mercenaire ne faisait fortune avec trois combattants. J'envoyai Gunther réunir un petit groupe de villageois, pour trouver qui voudrait rejoindre la compagnie. A ma grande surprise, ils étaient nombreux. Six ; trois pêcheurs, deux femmes, et un ex-fossoyeur. J'interrogeai les plus convaincants. Robert, l'un des pêcheurs, avait l'air plutôt intéressant ; quelques démonstrations de lancer de filet me firent penser qu'il avait une bonne coordination. Avec du temps, j'en ferai un bon archer. Les autres n'étaient pas franchement engageants. Les villageois étaient ravis. Robert avait étranglé sa femme il y avait deux semaines, dans une bouffée de colère, et ils ne voulaient pas le garder au village. Je lui achetai un arc et des flèches ; les autres lui expliqueraient bien vite comment s'en servir, sans doute. Après Krumhorn, il était l'heure de partir pour Ognasted. La ville était plus loin à l'ouest, après un petit bois gardé par une tour de garde. Le moral des hommes était un peu remonté sur la route ; en arrivant en vue de la ville, Gunther entonna même une chanson à boire, avant d'éclater de rire en disant qu'il se préparait à aller à la taverne. L'ambiance là-bas était plus pesante que dans la compagnie. A notre approche, les gens fermaient leurs portes, claquaient les volets. Seule l'auberge, ou presque, accueillait encore les étrangers. Assez vite, j'y appris qu'ils avaient un "problème de disparitions". Le tavernier m'avait fixé d'un air appuyé en disant ça, mais j'avais haussé les épaules. On avait déjà notre contrat, après tout. Je discutai un peu avec les gens de la taverne, avant d'en sélectionner deux comme les plus intéressants. Le premier s'appelait Ejnar, et disait être un moine. Je ne l'écoutais qu'à moitié, mais il avait un discours qui ressemblait à "Si Dieu existe, pourquoi la guerre, alors je veux être mercenaire". Mais il ne demandait pas une solde si importante, et il avait l'air intéressant. Le deuxième était Ulfert, encore un fossoyeur. Celui-là ne demandait presque rien aussi ; les villageois affirmaient qu'il avait choisi ce métier à cause d'une certaine passion pour les morts. Il n'affirmait pas que non ; à vrai dire, ce grand gaillard n'affirmait pas grand chose. Je les engageai. Je donnai le vieux goedendag à Ejnar, qui se montra bizarrement hâtif de l'utiliser. J'aurais voulu donner une vraie arme à Ulfert, mais les finances étaient de plus en plus réduites. Au moins, il avait une pelle. La compagnie recommençait à ressembler à quelque chose. Peut-être même tout le monde allait-il survivre aux prochains contrats. |
| | | Dodo Le conquérant du pain
Messages : 1352 Date d'inscription : 20/11/2011 Age : 31
| Sujet: Re: [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus Lun 29 Avr - 3:04 | |
| La fin de la Fouine "On a attrapé un des hommes de Hoggart", me dit l'ancien. "Il a parlé. La Fouine est au sud-ouest, dans une petite hutte dans les collines... Mais il a réuni plus d'hommes qu'avant". Evidemment. Evidemment, c'était la seule chose qui pouvait arriver. Lorsque nous sommes rentrés à Krumhorn, le rouquin qui leur sert d'ancien nous a annoncé que tout allait pouvoir se passer comme prévu. Nous allions avoir la chance immense d'attaquer Hoggart la Fouine. Il s'était installé dans les collines, en nombre. Nous étions à peine arrivés au village, et il allait déjà falloir repartir. Le sympathique Bernfried nous l'avait bien fait comprendre : rester, c'était prouver ne pas vraiment vouloir faire notre boulot, pas vrai ? Des chats errants poussaient des cris alors que nous nous préparions à repartir en route. Wilhelm était encore dans un état presque pire que le mien ; lorsque nous avons pu sortir du village, je lui glissai que nous camperions dans les collines avant le repaire de Hoggart. Ces imbéciles de pêcheurs n'avaient pas à savoir que nous allions prendre un peu plus de temps que prévu, pas vrai ? On ne s’arrêterait simplement pas au village, juste dans la campagne. Le soleil se levait alors que nous approchions du repaire, après une très brève nuit dans un col, à l'approche de la vallée où s'était réfugié le bandit. C'est aux alentours de midi que nous sommes arrivés. La bande de l'autre meurtrier, évidemment, nous attendait de pied ferme. Sur le flanc gauche de mes hommes, la colline s'élevait un peu plus ; face à nous, dans un renfoncement rocheux, nos quatre adversaires. En temps normal, j'aurais dit que ce n'était pas insurmontable... Mais on avait vraiment raclé les bas-fonds pour avoir de nouveaux hommes. Ils avaient un lancier. Un lancier, avec un bouclier ; et Hoggart que j'avais reconnu au fond portait lui aussi un bouclier... Et une armure de mailles. Celui qui m'inquiétait le plus, pourtant, c'était leur archer... La plupart de mes gars n'avaient aucun bouclier, eux. Si l'archer commençait à tirer, ça risquait d'être un massacre. Malgré ça, je criai à Wilhelm et Robert d'attendre avant de tirer. A vrai dire, je donnai l'ordre à tous les gars de tenir la position. Il y avait un léger risque qu'ils s'installent en hauteur... Mais Hoggart n'était pas un stratège. Leur archer tira, en visant Ejnar, je crois, mais sans le toucher. Et même s'ils avançaient assez calmement... Ils étaient désormais à portée. Et l'espèce de paysan déluré avec une fourche était à l'avant. Je hurlai mon ordre, et un carreau vola, sans pour autant le toucher. Les deux flèches que Robert eut le temps de tirer n'eurent pas plus d'effet. C'était de pire en pire, de plus en plus inquiétant, et Hoggart arrivait au corps à corps. Ejnar fit valser son goedendag (encore ensanglanté), mais rata largement la Fouine, à l'instant où une flèche venait s'enfoncer dans le flanc d'Ulfert. Le premier sang était pour eux... Mais ce n'était pas celui qui comptait. Une flèche de Robert put atteindre l'archer, mais sans vraiment de succès. Tant pis ; il fallait donner l'ordre de l'assaut. Hilmar fonça en avant... Et Gunther, brave Gunther, abattit sa cognée sur le lancier, qui s'écroula à moitié, blessé. C'était déjà ça. D'un geste, je fis signe à Wilhelm de se concentrer sur Hoggart, qu'il fallait abattre le plus tôt possible, tandis qu'Ulfert agitait sa pelle. Celui-là, il fallait lui remplacer son arme. La bataille s'annonçait mal. Le lancier avait enfoncé son arme dans le ventre d'Ejnar, qui s'était écroulé à genoux, agonisant. Mais à ce moment-là, alors que je m'appuyais sur ma béquille en essayant de voir une faille dans leurs défenses, j'entendis Gunther hurler. "C'EST POUR BERNHARDT, FILS DE PUTE !". J'esquivai de peu la tête rousse et barbue de Hoggart qui volait. Pendant un instant, il n'y eut plus un bruit... Puis Hilmar enfonça sa lance dans la jambe du fourcheux, qui s'écroula. La fémorale percée, je suppose ? L'instant d'après, il se jetait sur le lancier en hurlant... Et je vis le lancier baisser son bouclier, blêmir, et tourner les talons. Pour être cueilli par le goedendag ensanglanté d'Ejnar, qui vint lui défoncer les jambes. Bien fait. Restait cependant l'archer. Il allait y avoir un mort. C'était ce que je pensais en voyant la scène ; j'avais l'impression de penser ça sans cesse, durant une éternité, alors que le combat ne durait pourtant que depuis quelques minutes. L'archer banda son arc... Et tourna les talons. Les hommes hurlèrent de joie, Ejnar plus fort que les autres. Et je vis le vieux moine s'effondrer en lâchant le goedendag maudit. Hémorragie. Le gars Ejnar avait à peine rejoint la compagnie. Au moins, l'armure de Hoggart était en état d'être récupérée, peut-être même rafistolée. Gunther avait fait du bon boulot en découpant la Fouine ; j'envoyai Hilmar récupérer la tête, et j'autorisai notre brave berserker à récupérer l'armure. Il l'avait bien mérité. Nous avions aussi gagné dans l'affaire deux boucliers, une lance, une épée, et même une poignée de couronnes et d'éclats d'ambre. Et ce foutu goedendag. Ulfert était toujours blessé au flanc. Pour lui éviter de trop regarder les cadavres -on ne sait jamais-, je dis à Wilhelm de lui mettre une lance et un bouclier dans les mains. Ce serait bien plus utile que sa pelle. Ou que le goedendag. Il put même récupérer le surcot de Gunther -Ulfert était sans doute le seul à faire la même taille que notre colosse. Nous étions épuisés, et la route jusqu'à Krumhorn faillit nous achever. Mais ce fils de pute de Hoggart avait payé... Et Bernfried le fit aussi à notre retour, rubis sur l'ongle, et je pus lever la bourse remplie de couronnes en m'adressant aux hommes. "Aussi longtemps que notre sang coulera dans nos veines, aussi longtemps que nous tiendrons l'épée et le bouclier, notre compagnie tiendra ! Partout dans le royaume, on connaîtra le nom des Sangliers Furieux ! Nous sommes frères !" Ce n'était pas un mauvais discours, et les hommes répétèrent ces derniers mots, ce très bien vu "Nous sommes frères !". Puis Gunther ricana, l'air sombre. "Si notre sang coule ailleurs, par contre..." Foutu Gunther. Je crois que les mots en G ne me réussissent pas. |
| | | Dodo Le conquérant du pain
Messages : 1352 Date d'inscription : 20/11/2011 Age : 31
| Sujet: Re: [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus Mar 30 Avr - 2:10 | |
| Survivre, c'est bien, vivre, c'est mieux Bizarrement, les choses s'arrangeaient. A peine la soirée finie, nous apprenions de la part de l'ancien de Krumhorn que des disparitions avaient eu lieu récemment au village. Rien d'insurmontable pourtant, et je crois que nous (c'est à dire, surtout les gars) commencions à apprécier ce village. Le paiement qu'il proposait si nous élucidions l'affaire n'était pas vraiment magnifique, même pas de quoi engager quelqu'un pour remplacer Ejnar, mais ça nous aiderait un peu -du reste, le contrat allait réveiller les hommes, et les empêcher de trop sombrer dans la paresse. Oui, c'était ma réflexion après quelques heures de chômage. Pas vraiment d'histoire épique à raconter. Les responsables étaient deux énormes loups, qui ont attaqué notre camp alors que nous les cherchions, de nuit. Le combat fut bref, intense, et une victoire totale ; nous quittâmes Krumhorn les poches un peu alourdies. La route vers Ognasted s'offrait à nous. Le chemin fut rapide, et les hommes étaient de bonne humeur ; sur place, cependant, je faillis m'arracher les cheveux. Trois offres de contrat, pas forcément inintéressantes, mais horriblement mal payées. Cent couronnes pour aller chasser un groupe de brigands ? On aurait plus vite fait fortune en vendant la barbe de Gunther ! A peine arrivés, à peine partis. Foutus bourgeois, plus radins que des rats et des daims. Un peu plus tard, alors que nous approchions d'un croisement, j'ai été apostrophé par Wilhelm. Il voulait savoir ce que nous allions faire. C'était une bonne question, et je pris mon temps pour y répondre, en balayant du regard l'horizon. Il était midi, le soleil était haut dans le ciel, et les visages de mes hommes se tournèrent vers moi, anxieux, intrigués, attentifs comme des enfants qui attendraient l'histoire de leur père. Je les toisai un instant, mon vieux coeur adouci par leur vision : ils avaient besoin de moi comme j'avais besoin d'eux, car nous étions des frères de bataille. Après une petite dizaine de minutes de discours, je conclus par un tonitruant "Et nous obtiendrons un étendard, et plus personne ne pourra jamais plus ignorer le nom des Sangliers Furieux !". Wilhelm vint me taper sur l'épaule. "Génial, capitaine. Mais je voulais dire, on va à gauche ou à droite ?" Aucun sens de la poésie. |
| | | Dodo Le conquérant du pain
Messages : 1352 Date d'inscription : 20/11/2011 Age : 31
| Sujet: Re: [Battle Brothers] Pour quelques thalers de plus Mar 30 Avr - 2:41 | |
| À la croisée des chemins ? Bon, la question de Wilhelm n'était pas si idiote. On avait repéré des traces qui suivaient le chemin de droite ; au mieux, c'étaient des voyageurs, au pire des brigands. Dans les deux cas, ça faisait du travail en plus. Et je ne m'étais pas trompé ; après quelques heures de marches, nous arrivions près d'une caravane, qui nous informa que nous approchions de Weissenschacht. Jolie petite ville des montagnes, quelques mines de gemmes. On pouvait espérer y trouver un VRAI travail payé, cette fois-ci. Il y avait aussi quelques gaillards sur la place du marché. J'en écartai quelques-uns (Walter le génocideur de rats me paraissait assez louche, par exemple), pour finalement engager un grand costaud, Rumold. Il m'affirmait travailler dans des fermes de la région pour nourrir ses deux femmes et ses douze enfants, mais Wilhelm, parti discuter un peu avec quelques paysans du coin, me rapporta qu'il couchait en fait avec la fille d'un fermier du coin, et que le père l'avait sûrement appris. C'était parfait : quelqu'un qui n'avait plus de chez lui se battrait d'autant mieux. Le problème, cela étant, c'est que nous manquions de plus en plus d'or et Rumold n'était naturellement pas équipé. Je lui mis une fourche dans les mains (il pourrait au moins s'en servir à l'abri) et lui ordonnai de rester à l'arrière de la ligne, avant d'aller quêter du travail. Et la chance nous sourit. A l'auberge, on me dit que quelqu'un voulait me voir ; Hildebert, le maître d'une guilde locale (celle des chevriers, je crois), qui offrait cent soixante couronnes pour vaincre un groupe de brigands. C'était encore peu, mais nous étions six, et il fallait à tout prix renflouer un peu les caisses. Les brigands, apparemment, étaient réfugiés dans une ruine plus au nord. Je réunis les hommes, et nous étions en route dans l'heure. La route promettait d'être longue... Et bon sang, elle le fut. Le ghildmeister ne nous avait pas dit qu'il y avait une foutue chaîne de montagnes sur le chemin. Il nous fallut toute la nuit pour arriver dans la vallée où s'étaient retranchés les brigands, et tout ça pour découvrir qu'ils s'étaient installés sur une position défensive. Ca s'annonçait mal. Je donnai l'ordre aux hommes de reculer... Avant d'éclater de rire. Les brigands étaient encore moins bien armés, certains portaient des hachoirs, pas de chemise, et deux d'entre eux avaient même des luths. Malgré ça, je criai de prendre une position défensive ; un hachoir, dans une main un peu sûre, c'était redoutable. Non sans fierté, je vis mes hommes obéir et me rejoindre à l'arrière. Ils approchaient... Et je vis Robert décocher deux flèches, coup sur coup. La première abattit l'un des porteurs de luth, la seconde blessa grièvement celui qui portait un marteau. Je hochai la tête, tandis que Wilhelm armait son arbalète pour ne pas être en reste... Et relâchait un carreau sur un autre bandit avec une hache qui avait pointé le bout de son nez. En une fraction de seconde, la bataille s'était avérée être en notre faveur ; les bandits ne pouvaient pas approcher des deux lanciers, et s'ils restaient à distance, ils étaient menacés par les archers. Ils ralentirent sensiblement, hésitants, mais je donnai l'ordre à mes gars de ne pas charger. Chaque chose en son temps. Le bandit blessé à la flèche avança un peu, pour être promptement empalé par Ulfert, qui se battait bien mieux à la lance qu'à la pelle, et je fis un signe à Hilmar, qui contourna le groupe en hâte. Ulfert recula pour en empaler un deuxième, qui voulait nous déborder, et je vis un carreau de Wilhelm s'enfoncer dans le torse d'un des deux derniers restants. Gunther fonça en avant en hurlant et fit tournoyer sa hache. Il ne restait plus qu'un des bandits, un barbu avec un hachoir, et c'est Robert qui l'acheva, d'une dernière flèche. Les hommes étaient presque stupéfaits, mais les cris de victoire retentirent dans la vallée. J'attendis quelques minutes avant de donner l'ordre de piller les cadavres -un ordre qui devait nous rapporter presque quatre-vingt couronnes et pas mal d'équipement-, puis j'ordonnai de rentrer à Weissenschacht. C'était plus que rondement mené, et les hommes étaient de bonne humeur. Même Gunther semblait presque de bonne humeur, et Wilhelm parlait déjà de ce qu'il ferait avec sa paie. Nous allions quitter Weissenschacht (au retour, une fois payés, nous allions découvrir que les habitants n'avaient plus rien de valeur à offrir contre notre aide), mais d'ici-là... Eh bien, les hommes pouvaient bien se détendre un peu. Ils l'avaient diablement mérité. |
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