Vue de Meneskad, la capitale menesk à son apogée, bâtie au bord du delta, par Oyalor, artiste-peintre, VII° siècle après l'Empire. I. GénéralitésParmi les changements opérés dans la civilisation menesk lors du passage à l'Antiquité, le plus notable est sans doute d'ordre architectural. Le commerce florissant leur permet d'exploiter les ressources du delta, des produits de luxe, exotiques. Les bâtiments s'élèvent, on recherche avant tout la magnificence et l'opulence. On sculpte des statues et des bas-reliefs, on perfectionne l'art des jardins suspendus, on creuse des canaux et des bassins purement décoratifs. Les tissus sont de plus en plus décorés, les bijoux sont faits de matériaux de plus en plus précieux, l'art est à son apogée. La capitale, au bord du delta, se nomme Meneskad, et est un exemple de raffinement pour tout le pays.
Toutefois, les traditions liées à la chasse n'ont pas disparu, et se sont même renforcées. Les chasseurs sont devenus des guerriers, et ils mettent à profit leur longue expérience de la chasse pour défendre Vekhyr. Leur tactique favorite est celle de la guérilla : le moindre envahisseur est attaqué de loin, souvent la nuit ou par temps instable, et on se débarrasse très vite des corps.
L'organisation même du pays a changé. Les clans qui n'étaient autrefois que de petits villages de quelques centaines d'habitants sont maintenant des régions entières formées de milliers de villages. Les
lairds dirigent à présent ces régions, et les villages ont à leur tête des
anors. Le système de succession n'a, quant à lui, pas changé.
II. ReligionPeu à peu, avec la découverte d'autres nations, d'autres cultures, la religion menesk a perdu en influence. Les morts sont tous brûlés, sans exception, et les dieux se font ériger de nombreux temples luxueux. Les Menesker vénèrent toujours leurs dieux majeurs et mineurs, mais devant la menace des peuples voisins, ils se sont beaucoup plus recentrés sur l'unité du pays et sur le Lode'nare.
Cependant, les autres religions gagnent difficilement leur place sur le territoire menesk, et il n'est pas rare, au début de l'Antiquité, d'entendre de glorieux récits de massacres de prêtres étrangers, notamment vojaci.
III. Diplomatie et chronologieLes Menesker sont plus ou moins neutres avec les autres peuples. Ils ne cherchent pas à envahir les autres nations, à moins d'être provoqués. Leurs relations avec les autres peuples ont évolué, en bien ou en mal.
- VI° siècle avant l'Empire
Leurs voisins vojaci, dans leur désir d'expansion religieuse, envoient des missionnaires tenter une conversion de Vekhyr. Resola, la
morlaird de l'époque, ordonne aux
beroya du royaume de s'en occuper. Rapidement, les Vojaci cessent de recevoir des nouvelles de leurs prêtres, et des rumeurs de monuments faits d'ossements circulent. Pourtant, il n'y a pas d'animosité entre les deux peuples, les
beroya menesker voyant cette traque de grande envergure comme une distrayante façon de prouver leur valeur au combat.
- III° siècle avant l'Empire
Pendant que des frictions ont lieu sur tout le continent, les prêtres vojaci, semblant ignorer la peur, continuent de franchir les frontières de Vekhyr. Petit à petit, le traditionnel Wasur'bero, la Chasse à Ceux de l'Ouest, pratiqué dès l'enfance par les Menesker depuis trois siècles, se change en véritable guerre pour la défense du territoire et des croyances du peuple. Des exécutions ont lieu, publiques, des jeux du cirque s'organisent, on envoie combattre les plus forts des prêtres vojaci contre des bêtes sauvages, on se sert des plus faibles comme mannequins d'entraînement pour les enfants. Ce qui n'était au départ qu'une tradition plaisante, aussi attendue que la saison des champignons, est devenue une mission divine, renforçant par la même occasion la cohésion du peuple et le pouvoir des
curams.
Les Silvitaliens, peuple incompréhensible venus des îles du sud, pillent les côtes menesker. L'incrédulité des Menesker devant l'absurdité d'une telle attaque leur permet de s'établir sur les côtes. Toutefois, ils sont vite ralentis par le désert, connu par coeur par les
beroya, et sans merci pour les envahisseurs. Petit à petit, les nouveaux-venus, ébahis par tant d'opulence, se mêlent à la civilisation menesk, qui les accueille volontiers. Ils sont acceptés en tant que Menesker et sont autorisés à porter la
dita.
- II° siècle avant l'Empire
Les anciens Silvitaliens construisent de petites villes de pêcheurs, se revendiquent Menesker. Devant cette trahison, les raids de pirates silvitaliens se multiplient, et les Menesker voit leur flotte immobilisée, leur commerce ralenti. Malgré une glorieuse défense à terre, les pirates tiennent bon sur les rivages.
Les Vojaci, quant à eux, font toujours l'objet de persécutions, de purges. Les rares Menesker convertis, pour la plupart des anciens Silvitaliens, sont traqués et exécutés rapidement, les têtes des prêtres vojaci sont renvoyées à leur roi. Cependant, les
beroya ne franchissent jamais la frontière et ne massacrent pas de Vojaci sur leur territoire. Ils ne font qu'attendre que les prêtres arrivent à Vekhyr, chargés de trésors et de trophées. Cette situation va durer plusieurs siècles.
Une grande partie du territoire occidental de Vekhyr est conquise par l'Empire devlan, et un dirigeant menesk corrompu, Dinil, en prend la tête. C'est un coup dur pour Getala, la
morlaird, qui envoie son meilleur assassin régler son compte à Dinil. Selon l'efficacité menesk, une nuit, l'assassin pénètre le palais de Dinil, l'élimine sans un bruit, sans une trace. Il est accompagné d'Arali, un fidèle de Getala, qui prend la place de Dinil, qui parvient facilement à tromper la vigilance de l'Empereur, et qui sème quelques graines de révolte autour de lui, conformément aux ordres de sa
morlaird.
Les peuples voisins, attirés par le faste menesk, tentent quelques invasions, mais sont repoussés par le courage des
beroya et par la colère du désert. Les Aedhrolfks comprennent la leçon et finissent par abandonner leurs espoirs de conquête.
Dans le même temps, les prêtres vojaci réalisent enfin que leurs confrères ne reviennent pas. Ils appellent à la paix et à la réconciliation. Les Menesker, peu enclins à renoncer à un de leurs rituels les plus festifs, font la sourde oreille.
- Du II° au IV° siècles après l'Empire
La résistance contre les pirates silvitaliens reprend, et les Menesker s'amusent beaucoup de leurs tentatives de débarquement. Les plaisanteries et les quolibets vont bon train, et le peuple du sud donne l'image d'une sous-race limitée intellectuellement, non pas à exterminer, mais à mépriser gentiment. "Passer pour un Silvitalien", "fils de Silvitalien", "sale comme un Silvitalien" et d'autres expressions, sont devenues monnaie courante dans la langue menesk. Toutefois, la flotte des pirates résiste bien, et le commerce menesk s'en ressent pendant plusieurs décennies. Les quelques Silvitaliens qui souhaitaient s'intégrer au peuple menesk sans renoncer à leurs traditions et donc sans adopter le Lode'nare, sont exterminés, et leurs villages rasés.
- Du V° au VI° siècles après l'Empire
Les Aedhrolfks sont envahis par les armées impériales. Katal, le
morlaird de l'époque, envoie un régiment de
beroya, dirigés par le géant Lonanur, en les faisant passer pour des mercenaires. Extrêmement bien payés, ils impressionnent les troupes alliés par leur courage et leur adresse, et font des ravages dans les rangs aedhrolfks. Ils reviennent au pays chargés de gloire et de richesses, et on conte encore des légendes sur la férocité de Lonanur et de ses hommes.
Les derniers foyers silvitaliens sont ravagés, et on compte dans les rangs des Menesker des descendants d'anciens Silvitaliens intégrés à la culture menesk.
- VII° siècle après l'Empire
Vekhyr retrouve sa gloire passée, l'armée se perfectionne, le commerce reprend petit à petit. La religion menesk, renforcée par les intrusions vojaci, est acceptée par une très large majorité d'habitants.
Moment historique, la
morlaird Mahatal conclut un accord avec le Velika Vodnik vojak. Après des siècles de résistance face à l'Empire, après des siècles de massacres de prêtre vojaci, les deux peuples sont alliés contre leur ennemi commun, l'Empire. Le Velika Vodnik se retire de l'Empire, les terres prises aux Menesker sont rendues en échange d'une enclave où les adeptes menesker de la religion des vojaci, l'Üctavojak, peuvent vivre sans risquer de persécution.
Dans le même temps, sans doute en guise de promesse de paix, un prince-marchand sha-lug vend une bande de terre du territoire aedhrolfk à Vekhyr. Sur le coup étonnée d'une telle démarche et ne comptant pas s'éterniser sur ces terres peu glorieuses, Mahatal reçoit des menaces de la part du dirigeant aedhrolfk, et décide finalement de lancer un défi à ce peuple : s'ils parviennent à reprendre leurs terres par la force, ils pourront se vanter d'avoir vaincu des guerriers d'honneur, sinon, ils animeront les prochains jeux du cirque de Meneskad. L'issue du combat, si combat il y a en cas d'acceptation du défi, est évidente pour la
morlaird.