[MV] De Pella à l'Indus II

FACTIONS :

ROYAUME DE MACEDOINE, capitale Pella.
LIGUE DE CORINTHE, capitale Athènes.
SPARTE, capitale Sparte.
THESSALIE, capitale Larissa.
ROYAUME D'EPIRE, capitale Epidammos.
MOLOSSE, capitale Dodome.
THRACE, pas de capitale.
PERSE, capitale hors map.

Il n'y a qu'une seule "ressource" : les statères, qui sont l'une des monnaies de l'époque. Les statères servent à payer des troupes, des espions, des navires, des améliorations économiques ...

Une capitale (représentée avec des murailles sur la carte) génère 5D10 statères par tour à son propriétaire ou gestionnaire. Une ville (représentée sans murailles) génère 3D10 statères par tour à son propriétaire ou gestionnaire. S'il y a un port (symbolisé par un petit quai), cela fait gagner 1D10 statères de plus. Par exemple, Athènes est une capitale et dispose d'un port, et génèrera donc 6D10 statères par tour.

/!\ La représentation avec ou sans murailles sur la carte est là uniquement pour distinguer les capitales des villes, cela ne veut pas dire que la plupart des cités n'ont aucun ouvrage défensif.

Il est possible d'augmenter la richesse d'une ville ou d'une capitale en investissant 20 statères pour augmenter d'1D10 les revenus.

Tous les personnages peuvent également investir de l'argent à titre privé pour obtenir des revenus. L'investissement se fait par tranche de 10 statères, et génèrera définitivement 1D4 statères par tour. Les investissements doivent être localisés dans une ville de votre faction (venez me voir si vous voulez discuter de cas particuliers).

/!\ Il n'y a pas de limite au nombre d'investissements faisables en un tour, sinon votre pognon.

/!\ Aucune avance, aucun crédit, si vous n'avez pas l'argent, votre action est annulée, quelle qu'elle soit. Si vous êtes en défaut de paiement, les unités ou réseaux que vous ne pouvez pas payer se dispersent immédiatement.

UNITES TERRESTRES

Il y a deux grandes catégories d'unités terrestres : les unités citoyennes et les unités courantes.

Les unités citoyennes vous sont données par votre culture (des phalangistes et des Compagnons pour les Macédoniens, des hoplites pour les Grecs ...). Elles sont gratuites, que ce soit au recrutement ou à l'entretien, et sont généralement très efficaces, mais vous ne pouvez en lever qu'un nombre fixe indiqué dans vos stats (et dépendant globalement des villes que vous contrôlez). S'il y a des pertes, elles mettront bien longtemps à se régénérer, donc prenez-en soin !

Les unités courantes sont des unités plus ou moins générales, qui demandent à être payées et entretenues, mais qui peuvent être achetées en nombre illimité. Généralement moins efficaces que les unités citoyennes, elles ont toutefois l'avantage d'être facilement renouvelables.

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FLOTTES

La flotte est classique : il y a quelques types de navires différents pour représenter différents niveaux d'efficacité et de coûts.

Le transport d'unités terrestres ne nécessite pas de construire des bateaux particuliers. Les navires de guerre peuvent transporter des hommes, et au pire des réquisitions de navires civils se feront automatiquement. Par contre, si vous transportez vos armées sur des barques sans escorte navale, ne soyez pas surpris que le moindre navire de guerre que vous croiserez vous cause des pertes astronomiques.

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MERCENAIRES

Il y a également quelques grandes compagnies de mercenaires qui peuvent être recrutées. Cela demande un lourd investissement, mais il y a à la clé pas mal de troupes de qualité. Mais gare à vous si un paiement venait à trainer ...

Je publierai à chaque tour la liste des compagnies mercenaires opérant dans les zones.

ESPIONNAGE

L'espionnage fonctionne par réseaux. Chaque réseau est composé de branches, et le nombre de ces branches détermine l'efficacité dudit réseau.

Quand vous créez un réseau, vous devez déterminer combien de branches il a. Chaque branche coûte 10 statères à former, et 4 statères à entretenir à chaque tour. Ensuite, il vous faut choisir une ville ou une capitale à infiltrer, et parvenir à passer outre le contre-espionnage. Cela se déroule par un jet de dé : je jette XD6, X étant votre nombre de branche, et je regarde si le résultat est supérieur ou inférieur à la valeur de contre-espionnage. S'il est supérieur, alors le réseau passe. S'il est inférieur, il ne s'infiltre pas et perd des branches en fonction de l'écart du jet de dé (cf tableau à la fin de cette rubrique).

ATTENTION ! Quand un réseau est dans une ville qui ne vous appartient pas (ou n'appartient pas à votre royaume), vous ne pouvez plus y ajouter de nouvelles branches. En revanche, si un joueur possède deux réseaux dans une même ville, il peut les fusionner.

Chaque fois qu'un réseau passe un tour en mission dans une ville sans se faire repérer par le contre-espionnage, il gagne une branche supplémentaire.

Un réseau peut tout à fait être déplacé d'une ville à l'autre gratuitement, mais devra réussir un test de contre-espionnage dans la nouvelle ville, évidemment.

Chaque réseau envoyé dans une ville doit recevoir une mission :


Au tour suivant, on refait un jet d'espionnage contre le niveau de contre-espionnage (peut-être que le réseau va se faire attraper ce tour-ci). Si le score est supérieur, il reste intact. En revanche, s'il est inférieur, on regarde l'écart entre le score réalisé et la valeur de contre-espionnage. Le réseau perd alors un nombre de branches égal à :



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CONTRE-ESPIONNAGE

La force du contre-espionnage se calcule en additionnant deux éléments : la valeur de base liée à la localité (capitale ou ville), et un niveau payé par le propriétaire (ou l'occupant) de la ville.

Pour une capitale, la valeur de base du contre-espionnage est de 7.
Pour une ville, la valeur de base du contre-espionnage est de 3.

Chaque branche de contre-espionnage coûte 10 statères à acheter, et offre un bonus selon le tableau suivant :

TROUBLES

Chaque ville peut connaître des troubles, allant d'une manifestation pacifique de mécontentement à une insurrection de la garnison et de la population.

Les troubles peuvent avoir de multiples origines, comme la décision d'un personnage dans la région ou la faction, la prise d'une ville et sa mise à sac, des orateurs lançant des accusations publiques, des espions fomentant des complots. Bref, soyez assez libre sur le type de trouble que vous souhaiteriez voir naître, si vous souhaitez en voir naître.

Quand le total des troubles d'une ville atteint 50%, je lance un D100 pour voir si ces problèmes éclatent. La puissance du trouble dépendra du % au moment de l'explosion.

Un trouble qui n'est pas géré activement de manière efficace gagne 5% par tour. Vous êtes libre d'essayer ce que vous souhaitez pour le régler.

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INFLUENCE

L'influence reflète votre place dans la haute société de votre pays. Plus votre influence est grande, plus vous apparaissez comme un leader accompli et incontestable.

L'influence varie en fonction d'actions que vous réalisez ou subissez, mais aussi par l'espionnage ou par un choix volontaire de perdre en influence.

Vous voulez gouverner une région ? Vous voulez apparaître comme un héros du peuple ? Vous voulez être plébiscité par une assemblée ? Vous voulez vous asseoir sur un trône sans craindre une émeute ? Il vous faut alors être influent.

Un tableau d'influence sera fait séparément pour chaque faction à chaque tour, et la liste ci-dessous pourra être amenée à évoluer.

La première règle à savoir, c'est que si votre personnage meurt, vous avez perdu.

Ensuite, chaque personnage a un ou deux "rôles". Ces rôles sont fixes, ne peuvent pas être changés, et donnent des bonus :

Général : Bonus lors de la résolution des batailles terrestres auxquelles le personnage participe.
Amiral : Bonus lors de la résolution des batailles navales auxquelles le personnage participe.
Gouverneur : Pour chaque ville qu'il contrôle, il génère 3D10 statères supplémentaires par tour.
Intriguant : Les frais liés au recrutement et à l'entretien des branches d'espionnages sont réduits de moitié.
Trésorier : Lorsqu'il investit dans une rente personnelle, les revenus sont de 1D8 au lieu de 1D4.

MACEDOINE :
Alexandre – Dodo – Général – Jeune roi de Macédoine, il vient d'être couronné avec la bénédiction de l'armée.
Parménion – Endwars – Général – Noble macédonien, officier de Philippe II, il est très proche de la famille royale. - ASSASSINE/TRAHI
Amyntas IV – Firias – Gouverneur – Cousin d'Alexandre, il a été écarté du trône dans son jeune âge par son tuteur, Philippe II, mais a été maintenu à la cour royale. - EXECUTE
Antipater – hgh23 – Général – Officier de Philippe II, il a été pendant un temps régent de Macédoine, et a aidé Alexandre à monter sur le trône à la mort de son père.
Héphaestion – SergueiBorav – Général – Officier des Compagnons, favori d'Alexandre, il est un des plus intimes du jeune roi. - INACTIF
Olympias – Temudhun – Intriguante – Mère d'Alexandre, ambitieuse, autoritaire et sans pitié, elle est prête à bien des manoeuvres pour soutenir ses intérêts ... Et ceux de son fils. - MORTE
Eumène de Cardia – Koratos – Gouverneur – Secrétaire particulier de Philippe II puis d'Alexandre, il est un gestionnaire efficace et s'est illustré en déchargeant le monarque macédonien de nombreuses tâches administratives.
Attale – Fabian_ – Intriguant – Proche de Philippe II, gendre de Parménion, il est envoyé avec ce dernier en -336 en Asie mineure pour préparer une expédition macédonienne contre Darius III.

EXILES MACEDONIENS
Harpale – Arzgluf – Trésorier et gouverneur – Ami d'Alexandre, gestionnaire compétent, il fut exilé par Philippe II en -337.
Néarque – LARS – Amiral – Ami d'Alexandre, navigateur de talent, il fut exilé par Philippe II en -337. - MORT
Ptolémée – Lucius – Général – Ami d'Alexandre, il fut exilé par Philippe II en -337. - ASSASSINE

LIGUE DE CORINTHE
Phocion – Aedhr – Général et intriguant – Stratège et orateur athénien, c'est un homme fort de son époque, sachant manoeuvrer avec les Grecs, les Macédoniens et les Perses pour servir les intérêts de sa cité.
Thersandre de Thèbes – Maraud – Gouverneur – Homme d'Etat thèbien, ce gestionnaire efficace est un conseiller influent au sein de la Ligue de Corinthe.
Antigone – Arkantos – Général – Placé par Philippe II comme stratège de la Ligue de Corinthe, il est le chef des armées grecques.

SPARTE
Agis III – Kevin13 – Général – Roi de Sparte charismatique et déterminé, il oeuvre pour consolider la position de sa cité, dans l'ombre de la Macédoine.
Eudamidas – Silvio007 – Gouverneur – Frère d'Agis III, il est très discret et participe aux affaires civiles et économiques de sa cité.

A Pella, Alexandre a rassemblé la Phalange dans sa quasi totalité. Il a pris le commandement de la majeure partie et s'est dirigé vers le Nord-Ouest, tandis qu'une autre armée, dirigée par Antipater, est partie vers le Sud.

Assez rapidement après le départ des armées, la capitale macédonienne a été envahie par des orateurs grecs qui ont répandu un bruit. Le bruit est devenu une rumeur, qui est devenue un ragot, qui est devenu un sujet de discussion, qui est devenu une polémique publique. Olympias et Alexandre auraient comploté pour l'assassinat de feu le roi Philippe II. La prêche était si intense que les gardes de la ville furent dépassés et ne purent empêcher la naissance d'importants mouvements de foule. Les phalangistes qui avaient été laissés en garnison se sont repliés autour du palais royal et défendent les grands axes, tandis que le reste de la ville s'enflamme. "Meurtrière ! Meurtrier ! Régicides !"

Dans le même temps, à Amphipolis, Amyntas IV a levé une importante armée de mercenaires. Le premier coup d'éclat de ces hommes fut de se ruer sur les phalangistes qu'Alexandre avait laissé dans la cité. Amyntas IV s'autoproclama roi légitime de Macédoine, et les citoyens d'Amphipolis qui ne s'inclinèrent pas devant lui furent exécutés. Cette purge ayant été faite, Amyntas IV quitta la ville à la tête de sa nouvelle armée et marcha vers l'Ouest.

Alexandre, quant à lui, alla au devant de Clitos, le fils de l'ancien roi d'Illyrie et actuel chef des rebelles illyriens. Il n'y eut cependant que quelques escarmouches dans un premier temps, Clitos préférant se replier plus loin dans les terres pour gagner du temps et rassembler toujours plus d'hommes. Quand enfin les Illyriens arrêtèrent de reculer et se préparèrent pour la bataille décisive, Alexandre reçut un message venu de la capitale ...

A Pella, justement, la situation est explosive. Amyntas IV s'est présenté devant les portes de la ville à la tête d'une force de presque dix mille hommes, et a été acclamé par la foule qui occupe les rues. Il s'est rendu en vue du palais royal et a exigé la reddition de la Phalange, sa soumission au vrai roi de Macédoine, et l'arrestation d'Olympias et d'Eumène de Cardia, mais Antikos, le commandant de la place forte, a refusé de déposer les armes malgré l'écrasante supériorité numérique.

Pendant ce temps, le roi thrace Symos a franchi la frontière orientale de la Macédoine à la tête de son armée et s'est avancé jusqu'à la ville d'Amphipolis. Vidée de sa garnison, la cité n'a pu que se soumettre à l'occupation.

Alexandre décida finalement de livrer bataille face à Clitos plutôt que de repartir immédiatement à Pella. Les rebelles illyriens étaient plus nombreux et plus mobiles que l'armée royale, mais composée de tirailleurs irréguliers. L'affrontement fut rapide et sanglant. Les soldats d'Alexandre, rompus au combat rapproché, percèrent la ligne de Clitos à chaque endroit où une charge était donnée, mais aux prix de pertes importantes dès que les Illyriens se repositionnaient sur les flancs de la Phalange pour la cribler de javelots. En l'absence de troupes légères pour couvrir le flanc droit, les morts s'accumulèrent. Cela ne put toutefois pas empêcher l'inévitable : la cavalerie des Compagnons, menée par Alexandre sur la droite de la ligne macédonienne, ravagea l'aile illyrienne avant de se rabattre sur le centre. Clitos périt dans la mêlée contre la Phalange, mettant définitivement en déroute l'armée rebelle.

Antipater et Antigone entrèrent tous les deux en Thessalie, l'un par le Nord à la tête d'une partie de l'armée macédonienne, l'autre par le Sud à la tête d'une partie de la Ligue de Corinthe. Les deux généraux se retrouvèrent à Larissa, et marchèrent conjointement jusqu'à Dodone. Là, ils s'assurèrent du rattachement du roi de Molosse à la cause d'Alexandre, avant de remonter vers le Nord. Arrivé à Epidammos, Alexandre Ier d'Epire a renouvelé son alliance avec son neveu et beau-frère, Alexandre III de Macédoine.

Cependant, la présence de ces armées dans ces territoires ne se fit pas sans troubles. Les soldats d'Antigone, dont la solde ne fut pas entièrement versée par leur stratège, reçurent pour consigne de se payer en pillant les villages autour d'Epidammos et de Dodone. Des accrochages eurent lieu lorsque les soldats des deux petits royaumes vinrent mettre fin à ces attaques. Les rois d'Epire et de Molosse, outrés par ces actes, suspendirent leur soutien à Alexandre de Macédoine, mobilisèrent leurs troupes et exigèrent le départ immédiat des deux généraux macédoniens et de leurs armées. Des ambassades ont été envoyé à Pella pour exiger des explications, et des réparations.

Après le départ d'Antigone, stratège de la Ligue de Corinthe, la situation à Athènes a connu une évolution rapide. Des espions macédoniens furent arrêtés à Athènes par les gardes de la cité, alors qu'ils tentaient de s'infiltrer pour obtenir des informations. Les représentants de Delphes, de Thèbes, de Corinthe et le commandant de la garnison laissée par Antigone furent conviés par Phocion, stratège et orateur d'Athènes, qui leur présenta ces faits récents. Il implora la Ligue de Corinthe de relever Alexandre de toute fonction, même honorifique, au sein de la Ligue, jusqu'à ce que la lutte entre les prétendants au trône de Macédoine soit réglée.

Après le discours de Phocion devant les représentants de la Ligue de Corinthe et la révélation de la présence d'espions macédoniens en Grèce, les stratèges de Delphes et de Corinthe ont sollicité une réunion extraordinaire de la Ligue.

A Sparte, alors que le roi Agis III fait des manoeuvres à la tête de ses hoplites, son frère Eudamidas oeuvre pour dynamiser la ville et développer son activité. Il apparait proche des acteurs économiques, peut-être même un peu trop préoccupé par l'argent et les festivités plutôt que par ce sur quoi Sparte s'est construite : la puissance militaire, qui reste l'apanage de son frère, le roi.

En mer, ce fut calme ... Sauf autour de la Crète. La tension sur l'île monta d'un cran lorsque plusieurs navires perses furent aperçus au large. Cela n'était en fait que l'avant-garde de la flotte perse, qui arriva à proximité d'Heraklion et exigea que les navires macédoniens à quais soient expulsés.

D'abord réticent, le roi de Crète fut contraint de céder aux exigeances des Perses quand ceux-ci, après avoir abordé un navire venu de Macédoine pour Heraklion avec un important chargement d'or, ont accusé le souverain de soutenir Alexandre, et menacé l'île d'importantes représailles s'ils ne livraient pas Néarque.

L'amiral macédonien fut saisi en ville par les hoplites, et escorté jusqu'au port. Là, il fut sommé de prendre le large ou il serait exécuté. N'ayant pas d'autre choix, Néarque mit les voiles avec ses quatre navires, et se dirigea vers le blocus perse ...

Le lendemain, la flotte perse s'éloigna d'Heraklion. Néarque, quant à lui, ne réapparut pas.

Dans l'Hellespont, des armées semblent jouer au chat et à la souris. Les rumeurs venant de cette zone sont assez confuses. Cyzique aurait été décimée par des mercenaires grecs au service de Darius III. Des Macédoniens auraient débarqué, ou rembarqué, on ne sait pas trop.

La situation à Pella se dégrada à grande vitesse. Amyntas IV, rassemblant dans les rues ses partisans, marcha en direction du palais royal avec plus de trente mille personnes. Cette foule hétéroclite alignait des phalangistes soutenant le roi autoproclamé de Macédoine, des mercenaires se battant pour l'or, et des civils armés de bâtons réclamant la tête des régicides. Face à eux, deux mille phalangistes loyalistes menés par le commandant Antikos bloquaient les grands axes autour du palais.

Amyntas IV réclama à nouveau la reddition de la Phalange, ce à quoi le commandant Antikos répondit en faisant s'abaisser les sarisses des premiers rangs, prêts à charger ou réceptionner une charge. Furieux, Amyntas IV lança ses hordes à l'assaut de la ville haute. Un rugissement monta depuis tous les quartiers de la capitale, et on dit que même les murs de la chambre d'Alexandre vibrèrent en subissant cette clameur.

Les premières secondes furent d'une violence rare. Les loyalistes encaissèrent toutefois la charge et les corps commencèrent à s'ammonceler. Si la détermination de certains insurgés vacilla, l'accumulation des assaillants était telle que nul ne pouvait résister à l'inertie de la foule, et devait donc poursuivre vers l'avant. Après une heure de guerre dans les rues, il fallait escalader des murs de cadavres pour pouvoir atteindre les zones de combat.

C'est alors que les mercenaires entrèrent en action. S'infiltrant dans les rues, montant sur les toits, ils menacèrent les flancs des différentes formations loyalistes en faisant pleuvoir des javelots, des pierres, des tuiles ou même des meubles pour perturber les phalangistes. Ceux-ci furent contraints de reculer sur bien des avenues et de se regrouper sur les places autour du palais royal.

Les phalangistes d'Amyntas IV avancèrent alors pour faire face à leurs frères loyalistes. Epaulés sur les flancs par les mercenaires et les irréguliers, ils passèrent à l'assaut du palais. Le choc fut extrêmement brutal. La phalange macédonienne était une redoutable formation, mais son meilleur contre en combat de face était sa soeur jumelle. Les citoyens de Macédoine tombèrent par centaines tandis que le ciel devenait noir sous les flèches et les javelots. Progressivement, les loyalistes furent acculés, jusqu'à devoir se battre à l'intérieur du palais royal. Le commandant Antikos tomba en haut des escaliers menant aux portes du palais. Chaque antichambre fut défendue, chaque porte fut barricadée, chaque loyaliste fut exécuté. Le palais fut envahi par les partisans d'Amyntas IV ... et fut pillé par la même occasion.

Olympias fut exhibée sur le parvis du palais devant une foule en délire. "REGICIDE ! REGICIDE ! REGICIDE !" furent certainement les derniers mots que la mère d'Alexandre entendit avant de se faire lyncher. Eumène de Cardia, le gouverneur de Pella et secrétaire d'Alexandre, fut escorté hors du palais par les phalangistes d'Amyntas IV. Celui-ci, victorieux et nouveau maître de la capitale macédonienne, pris la parole devant ses partisans.

"Peuple de Pella, mes frères ! Notre Roi, Philippe II à été lâchement assassiné, empoisonné. La Vipère, sa propre femme, Olympias a conspiré avec l'aide de son propre fils afin qu'il monte sur le trône à sa place. Celle çi a été punie pour ses actes ! Son fils, Alexandre, mérite lui aussi un châtiment pour son parricide. M'aiderez-vous à apporter la justice à cette cité ?!"

Pendant plusieurs jours, ce fut l'euphorie dans la cité, mais également le chaos. De nombreuses propriétés de citoyens en campagne dans les armées d'Alexandre furent mises à sac. Et alors qu'Amyntas IV goûtait enfin à ses premiers jours de règne, des nuages noirs apparurent rapidement à l'horizon ...

Une armée arriva du Nord-Ouest. Alexandre était à sa tête, avec la ferme intention de récupérer sa capitale, et ses hommes n'aspiraient qu'à une chose : se venger de ceux qui contestaient l'autorité de l'Assemblée des Macédoniens. Il mit la cité en état de siège, tandis qu'à l'intérieur des murs, des émeutes éclatèrent, les civils paniquant à l'idée des représailles en cas de reprise de la ville.

Cependant, à peine trois jours plus tard, sur la fin du mois de juillet, une nouvelle armée se présenta en vue de Pella. Venu de l'Est, le roi thrace Symos était fermement décidé à faire entendre ses revendications au roi de Macédoine, quel qu'il soit.

Antipater et Antigone rassemblèrent leurs troupes et marchèrent vers le Sud. Ils avaient dépassé Dodone depuis deux jours quand des officiers grecs vinrent à leur rencontre. Ils étaient porteurs d'ordres de mission et de la paie pour l'armée grecque, et devaient démettre Antigone de ses fonctions de stratège de la Ligue, et ce alors qu'Antigone avait lui-même reçu de l'or venu de Macédoine pour payer ses hommes. Il y eut une heure de discussions intenses et de plus en plus houleuses entre les différents généraux présents sur place, heure pendant laquelle les soldats ne surent pas très bien quoi faire. La marche étant arrêtée, une tension se mit à croître dans les deux colonnes. Jusqu'à l'explosion.

Il est difficile de dire qui était à l'origine de ce qui s'est passé, mais les épées furent tirées et le sang coula. Les officiers des deux armées rejoignirent à la hâte leurs régiments, et avant même que les lignes de bataille ne furent organisées, ce fut le contact. Les Grecs étaient plus nombreux, mais les Macédoniens étaient mieux entraînés et mieux équipés. Pendant qu'Antigone menait la Phalange, Antipater rassemblait les Compagnons et effectuait une charge sur le flanc droit de la ligne grecque improvisée, et c'est une foule désordonnée qui tenta alors de quitter le champ de bataille pour ne pas être prise entre le marteau et l'enclume.

Les Grecs eurent pendant quelques minutes l'espoir de pouvoir distancer l'armée macédonienne, plus lourde et donc plus lente, mais l'intervention de l'armée de Molosse sonna le glas des fuyards. Péritas II coupa la retraite aux lambeaux de l'armée de la Ligue, et ne fit pas de prisonniers. Si certains ne furent pas directement exécutés sur le champ de bataille, c'est qu'ils furent amenés dans les villages ayant subi les pillages des quinze derniers jours pour y être égorgés.

Deux jours plus tard, Alexandre III d'Epire arriva également sur place avec son armée, et les deux rois se retrouvèrent avec les deux généraux macédoniens. Peu de choses fuitèrent de cette rencontre, mais on dit que les rois regardèrent Antigone avec un sourire carnassier et lui dirent "merci pour ces réparations et pour cette vengeance".

Ces trois armées reprirent alors la route du Sud et entrèrent sur les terres de la Ligue de Corinthe. Une armée grecque se porta à leur rencontre, venue de Delphes, et douze milles hommes s'interposèrent entre la Grèce et les envahisseurs. La ligne de bataille macédonienne, plus nombreuse, surclassa toutefois sa rivale grecque, et une nouvelle charge d'Antipater à la tête des Compagnons, avec le soutien des cavaliers d'Epire et de Molosse, mirent en déroute les peltastes ennemis. Les hoplites, exposés et malmenés par les phalangistes macédoniens, finirent par quitter à leur tour le champ de bataille. L'armée grecque meurtrie se replia sur Delphes, laissant ses morts et ses blessés en pleine campagne à la merci des Macédoniens.

Les deux rois et les deux généraux, après avoir réorganisé leurs troupes suite à la bataille, reprirent leur marche vers Delphes.

La situation politique de la Ligue de Corinthe connut une évolution fulgurante. Les représentants de chaque cité se retrouvèrent à Athènes, et tous eurent la surprise de voir le roi Agis III de Sparte se joindre à l'assemblée. Inquiets des tentatives d'espionnages venant de la Macédoine et de la possible tentation d'Alexandre de continuer à user de l'armée de la Ligue pour sa guerre l'opposant à Amyntas IV, les dirigeants grecs décidèrent de relever Antigone du commandement de son armée et proclamèrent la neutralité totale de la Ligue dans la lutte pour le trône de Macédoine. Un nouveau stratège devait alors être nommé, et le choix des orateurs se porta alors sur Agis III, qui montrait d'excellentes aptitudes de commandement. Mais pour accepter cette nomination, il dut faire intégrer Sparte à la Ligue de Corinthe, ce qu'il accepta. Le nouveau stratège reçut symboliquement la transmission du commandement de la garnison qu'Antigone avait laissé en Grèce, et se dirigea vers les Thermopyles, où un fort contingent athénien était déjà en manoeuvre.

Des navires battant pavillon spartiate se présentèrent au prot d'Heraklion. Une audience fut reçue par le roi.

Peu d'informations filtrent de l'Hellespont. La flotte perse a repris pleinement son blocus après son bref passage en Crète. Les rumeurs font cependant état d'une importante bataille impliquant trois armées différentes. Il serait difficile de déterminer qui en est sorti victorieux, Memnon de Rhodes affirmant après s'être replié à Sardes avoir infligé de lourdes pertes à ses adversaires tandis que la ville de Cyzique semble être occupée par des forces meurtries se revendiquant comme macédoniennes.

Néarque, Macédonien ami d'Alexandre, disparu au large d'Heraklion face à la flotte perse.
Olympias, Macédonienne mère d'Alexandre, lynchée à Pella par les partisans d'Amyntas IV.

Alors que le jour se lève sur Pella, un grondement résonne dans toute la plaine. Depuis les murailles de la capitale macédonienne, les partisans d'Amyntas IV assistent à la mise en ordre de bataille de l'armée d'Alexandre au Nord-Ouest et de l'armée de Symos au Nord-Est. Le roi de Thrace est le premier à entrer en action et à faire se mouvoir ses troupes. Mais sa cible est la cité, et non l'armée se trouvant sur la plaine. Un vent de panique souffle sur les défenses de Pella en même temps que la nouvelle se répand. Très vite, les murailles sont prises d'assaut.

Du côté de l'armée macédonienne, la mise en marche des Thraces a été saluée par une clameur. La Phalange, prête au combat, a soif de sang. Mais les ordres tardent à arriver. Alexandre n'a pas encore quitté sa tente de commandement, et plusieurs de ses officiers quittent leurs formations pour venir voir leur souverain. Un murmure circule dans la troupe. Quelques hommes lèvent même la voix, demandant si le roi de Macédoine allait vraiment laisser les Thraces libérer sa capitale alors que ses propres citoyens n'attendent que son ordre.

L'immobilisme de l'armée d'Alexandre ne fit au final qu'augmenter la peur qui était en train de naître dans les civils de Pella. Etait-ce là la vengeance d'Alexandre ? Laisser les rebelles se faire massacrer par les Thraces ? Une foule se pressa à la porte Nord-Ouest pour demander à ce que des messagers soient envoyés supplier la clémence d'Alexandre. Mais Amyntas IV n'abandonna pas. Il prit la tête de ses phalangistes et tenta de défendre sa cité et son trône.

Quand Alexandre se décida enfin à sortir de sa tente et à ordonner la marche vers Pella, des officiers vinrent le voir en l'informant que de nombreux hommes se plaignaient de maux de ventre particulièrement douloureux, rendant une partie notable des effectifs inapte au combat. Ce ne fut finalement qu'en milieu d'après-midi, et avec un contingent particulièrement réduit, qu'Alexandre fut en mesure de rejoindre sa capitale. De ce fait, les Macédoniens ne participèrent qu'à des combats d'arrière-garde pour la reprise de la cité.

La bataille dura toute une journée. Les partisans d'Amyntas IV guettèrent jusqu'au coucher du soleil un signe, un message qui leur indiquerait que la délivrance est proche et que leur calvaire allait finir. Mais la seule fin qu'ils trouvèrent fut la mort. Amyntas IV, acculé dans un marché, fut exécuté par les Thraces, et son corps fut remis à Alexandre qui l'exposa aux vautours pendant plusieurs jours.

Ironiquement, c'est le roi Symos qui accueillit Alexandre dans le palais royal. Le Thrace avait toutefois veillé à laisser le trône inoccupé, se contentant d'un siège voisin habituellement réservé au conseil du roi. Les deux souverains se rencontrèrent et prirent un long moment pour discuter ...

L'armée athénienne, qui stationnait aux Thermopyles, avança à travers la Thessalie en direction du Nord. Elle se présenta devant Larissa, et le stratège de la ville aligna ses propres troupes pour empêcher le passage aux Grecs. Cependant, à un contre deux, l'armée thessalienne fut broyée par la rigueur athénienne et la tactique militaire de Phocion.

Le général athénien pris le contrôle de Larissa, et décida de s'assurer de sa domination sur la vallée. Il fut finalement rejoint par une armée corinthienne venue du Sud.

L'armée coalisée des deux rois et des deux généraux macédoniens a décidé, après avoir pris quelques jours pour établir une stratégie, de poursuivre sa marche sur Delphes. Une fois en vue de la ville, les défenseurs prirent position pour s'interposer et le stratège tenta de négocier la reddition pacifique de sa cité. Cela fut toutefois rejetté, sous la pression des deux rois d'Epire et de Molosse. La bataille s'engagea donc.

L'armée de Delphes était largement inférieure en nombre par rapport à ses adversaires. Il ne fallut pas longtemps pour que sa ligne soit débordée et menacée sur les flancs, entraînant une retraite organisée jusqu'à la cité, malgré l'intervention de plusieurs milliers de cavaliers thébains venus à leur secour. Mais les Grecs n'eurent pas de repos et furent traqués jusque dans les rues de la ville, jusque dans les maisons, et Delphes fut livrée au pillage pendant trois jours.

Au deuxième jour de ce pillage, une armée spartiate arriva dans la région, menée par le roi Agis III. Mais lorsque celui-ci constata la prise de la ville et l'absence de l'infanterie thébaine, son regard devint sombre et se détourna vers l'Est. Il fit faire demi-tour à son armée et marcha jusqu'à Thèbes. Il y trouva l'infanterie qu'il avait cherché sans succès à Delphes, paisible et surprise de voir débarquer cette horde spartiate courroucée. Agis III n'attendit pas et lança ses troupes à l'assaut.

L'affrontement fut sanglant. Les Spartiates, menés par leur roi, hurlaient leur soif de vengeance, vengeance pour les décennies passées où Thèbes humilia Sparte, vengeance pour les défaites où les Spartiates tombèrent par centaines, par milliers, vengeance pour la chute de Delphes alors que l'infanterie thébaine n'était pas intervenue malgré sa proximité. Les Thébains défendirent vigoureusement leur cité et leur honneur, accusant Eudamidas d'être à l'origine de l'inaction de l'armée, et crachant sur cette Sparte-à-Deux-Têtes qu'ils accusèrent de comploter pour la chute de la Ligue.

Quand le calme revint enfin sur Thèbes, la ville comme ses alentours étaient jonchés de cadavres. Mais la bannière spartiate flottait, victorieuse, sur les murailles.

Pour une fois, des informations ont fuité de l'Asie mineure. Une nouvelle bataille aurait eu lieu dans l'Hellespont, et aurait abouti à l'extermination de l'armée que Philippe II avait envoyé. On raconte même que Parménion, le général macédonien de cette force, fut tué au coeur de la mêlée par nul autre que Ptolémée, un de ses officiers. La ville de Cyzique, qui a vu la bannière macédonienne flotter pendant quinze jours, a été prise par Ptolémée et ses mercenaires avant d'être livrée à Memnon de Rhodes. Le mercenaire aurait paradé en ville avec à ses côtés le général macédonien exilé, tandis que la population restait cloîtrée chez elle, par crainte d'une nouvelle décimation.

A Ephèse, à l'inverse, ce fut une période de joie et d'allégresse. Un riche mécène a pris sur ses fonds pour reconstruire le Temple d'Artémis. Des hordes d'esclaves ont travaillé nuit et jour pour reconstruire ce gigantesque bâtiment, et il reprit son activité cultuelle – et bancaire ! - immédiatement après son inauguration. Ce bienfaiteur, Harpale, est désormais connu dans toutes les villes des alentours.

Amyntas IV (Firias), prétendant au trône de Macédoine, exécuté par Alexandre de Macédoine à Pella.
Parménion (Endwars), général macédonien, tombé au combat dans l'Hellespont.

Les deux rois, Alexandre de Macédoine et Symos de Thrace, quittèrent Pella chacun de leur côté. Le premier se dirigea vers le Sud, en direction de la Thessalie, tandis que le second pris la route du Nord-Est en direction d'Amphipolis.

A Pella, la situation s'apaise après plus d'un mois de chaos. Eumène de Cardia, qui a repris les rênes de la cité, ne compte pas ses sous pour permettre un retour à la normale et un apaisement des esprits.

En Thessalie, c'est un chassé-croisé qui se déroula entre les deux armées grecques et l'armée d'Alexandre. Les Athéniens quittèrent Larissa, non sans laisser quelques centaines de cavaliers dans la région, et se dirigent vers Dodone. Les Corinthiens, quant à eux, repartirent vers le Sud. L'armée d'Alexandre progressa lentement, subissant un harcèlement constant des cavaliers légers athéniens.

Quand finalement les Macédoniens arrivèrent en vue de Larissa après une bonne semaine de marche, ils y trouvèrent un spectacle terrifiant. La ville était en proie aux flammes, des réfugiés pleuraient sur les routes, des piles de cadavres avaient été formées sur les places, et les champs avaient été calcinés et salés. Les témoignages disaient tous la même chose : Eudamidas de Sparte n'est pas un gestionnaire attentionné, mais un boucher, car c'est sur son ordre que des cavaliers mercenaires auraient agi ainsi.

Alors que les Macédoniens découvraient le terrible sort qui avait été réservé à leurs alliés, les habitants de Dodone vécurent eux aussi la peur. L'armée athénienne s'élança vers la ville, et la modeste garnison qui tenta de la ralentir fut balayée, les portes ouvertes par des traîtres ou des agents infiltrés. Phocion ordonna de se saisir de la famille royale, mais celle-ci demeura introuvable malgré des recherches, aussi passa-t-il à la phase suivante de son plan et commença à faire embarquer son armée.

Mais alors qu'environ un tiers des soldats athéniens étaient sur les navires, une clameur s'éleva au Sud et une armée arriva en trombe. Le roi de Molosse était déterminé à avoir sa vengeance. Phocion organisa tant bien que mal son armée sur la place tout en demandant aux navires de mettre les voiles avec les hommes déjà embarqués. Le choc fut violent mais désordonné, aucune ligne de bataille n'était clairement établie. Mais après plusieurs heures d'affrontement, Phocion parvint à prendre l'avantage sur son vis-à-vis. Comprenant sa défaite, le roi de Molosse mis fin au combat et déposa les armes, s'avouant vaincu. Les pertes avaient cependant été lourdes des deux côtés.

En Grèce, tous les yeux étaient rivés sur Delphes et Thèbes. Dans ces deux villes, les armées se préparaient à la bataille imminente, à l'exception de celle du roi de Molosse, qui quitta rapidement Delphes vers le Nord-Ouest. Des recrutements importants furent fait, et la région attira tout type de mercenaires pendant quelques jours.

A Thèbes, les administrateurs dépêchés par Eudamidas de Sparte prirent des décisions pour le moins controversées. Ils spolièrent les domaines des citoyens de la ville tombés face aux Spartiates, privant ainsi les familles de ces citoyens de leurs biens, et les revendirent à des marchands venus d'autres cités grecques, le tout au profit exclusif d'Eudamidas. Ils firent loger des esclaves ou des étrangers sans le sou dans les riches villas des hommes morts dans la défense de leur cité. La grogne montait, mais la très grande concentration militaire spartiate maintenait l'ordre.

Quand finalement les deux armées se mirent en branle, on raconta que le sol trembla sous les pas des combattants. Les forces étaient sensiblement équivalentes en nombre, il y avait en tout plus de trente mille hommes répartis dans les deux camps se faisant face. Les Macédoniens et les Epirotes s'élancèrent au combat tandis que les Spartiates adoptèrent une position défensive en forme de courbe pour absorber le choc et étirer la formation ennemie. La Phalange s'enfonça profondément dans les rangs des mercenaires grecs, mais les hoplites d'en face causèrent de lourdes pertes aux Epirotes sur les flancs. Les deux armées ne formèrent bientôt plus qu'une grande masse, qui reculait progressivement du côté spartiate ... Jusqu'à ce qu'une sonnerie de cor résonne dans la montagne. Un grondement s'éleva, comme un orage qui n'en finissait plus de rugir, révélant finalement près de trois mille cavaliers thébains déferlant sur l'arrière de la ligne grecque. Voyant cela, Agis III déploya des réserves qu'il avait maintenu hors de combat pour absorber le choc, et ordonna une retraite ordonnée de l'armée. Cela ne se fit pas sans mal, certaines compagnies de mercenaires ne pouvant pas se désengager se battirent jusqu'à leur dernier souffle. La victoire était macédonienne, mais douloureuse.

Quand Agis III arriva à Thèbes, quelle ne fut pas sa surprise de trouver portes closes ! La ville était tenue par l'armée du stratège de Corinthe, qui refusa l'entrée des troupes spartiates mais qui discuta avec le roi Agis III. Le stratège indiqua au roi qu'à son arrivée, il avait trouvé la ville en proie aux troubles et réclamant la protection de Corinthe face aux agissements spartiates et aux accusations de financement perse émises par Eudamidas, ce que Agis III s'était bien gardé de révéler. De ce fait, le stratège avait pris le contrôle de la ville pour y rétablir l'ordre et chasser les gestionnaires d'Eudamidas de Sparte.

L'armée spartiate meurtrie fut donc contrainte d'établir son camp au pied des murailles, talonnée par l'armée d'Antipater et du roi Alexandre III d'Epire.

Toujours peu de nouvelles filtrèrent de l'Asie mineure. On apprit seulement que Ptolémée, tout en procédant à d'importants recrutements à Cyzique, supervisa de nombreuses battues dans la ville. Au cours de l'une d'elle, ses hoplites et lui furent assaillis dans une ruelle par un groupe de combattants légers bien entraînés, qui profitèrent de l'effet de surprise pour égorger plusieurs gardes du corps du général. Ptolémée et les survivants se défendirent avec rage et éliminèrent de nombreux assaillants, mais ils furent malgré cela tous tués. La garde arriva quelques minutes plus tard et trouva en tout une trentaine de corps, mêlant les hoplites et les assaillants, avec un assassin encore vivant. On dit que son dernier murmure audible avant d'être emmené par les gardes fut "Les traîtres paient ...".

A Ephèse, au Temple d'Artémis, le mécène Harpale fut également victime d'une tentative d'assassinat. Des hommes s'infiltrèrent dans sa demeure pour tenter de le tuer, mais ils ne purent que le blesser avant d'être exécutés par les gardes d'élite du Temple.

On raconte que Memnon de Rhodes et plusieurs satrapes d'Anatolie auraient lancé, suite à cette vague d'assassinats, une importante traque pour en identifier les auteurs. Des agents macédoniens furent capturés à Cyzique et écartelés.

Ptolémée, général macédonien, assassiné en pleine rue.