Avènement des Princes 2 - La rencontre des deux mondes

Abû `Abd Allâh Muhammad IV al-Mutawakkil, Sultan de Tunis, ratifie les différents accords qui ont été conclus avec l’Empire Ottoman.

Bien que le roi des Grecs ait tenté de s'assurer notre soutien en privé en nous offrant la moitié de l'Anatolie, nous ne pouvons rester les bras croisés (no pun intended) alors que les infidèles parlent de guerre sainte pour reprendre les terres musulmanes aussi bien à l'est qu'à l'ouest. Al-Andalus est tombée, les Turcs ont perdu Constantinople. Si nous ne faisons rien demain c'est Jerusalem qui chutera, et des missionnaires chrétiens ne tarderont pas à apparaître dans la maison même du prophète. Le sultanat mamelouk annonce officiellement son amitié et son soutien envers l'Empire Ottoman, et enjoint tout nos frères dans la foi musulmane à nous suivre pour protéger le Dar al-Islam.

Moi, Leonardo Loredan, soixante-quinzième Doge de Venise, annonce officiellement l'alliance de la Serenissima avec le Duché de Milan. Puisse cette amitié de l'Italie du nord perdurer et nous apporter fortuna e gloria.

LuciusLanda a écrit:

Abû `Abd Allâh Muhammad IV al-Mutawakkil, Sultan de Tunis, ratifie les différents accords qui ont été conclus avec l’Empire Ottoman.

Temudhun Khan a écrit:

Bien que le roi des Grecs ait tenté de s'assurer notre soutien en privé en nous offrant la moitié de l'Anatolie, nous ne pouvons rester les bras croisés (no pun intended) alors que les infidèles parlent de guerre sainte pour reprendre les terres musulmanes aussi bien à l'est qu'à l'ouest. Al-Andalus est tombée, les Turcs ont perdu Constantinople. Si nous ne faisons rien demain c'est Jerusalem qui chutera, et des missionnaires chrétiens ne tarderont pas à apparaître dans la maison même du prophète. Le sultanat mamelouk annonce officiellement son amitié et son soutien envers l'Empire Ottoman, et enjoint tout nos frères dans la foi musulmane à nous suivre pour protéger le Dar al-Islam.

Sélim Ier est fier et heureux de pouvoir compter sur ses Frères dans le conflit qui se profile. Encore une fois, lorsque les Infidèles se signalent par leur cupidité, les Croyants triomphent par leur fraternité.

François de Valois, roi de France, est heureux d'annoncer aux cours d'Europe l'alliance de notre royaume avec le royaume de Hongrie. Afin d'acter cette nouvelle devant Dieu, nous annonçons également que notre future première fille née sera promise en marriage au prochain fils né du roi Vladislas II de Hongrie. Nous offrirons en dot un magnifique ensemble de tableaux et de sculptures choisies spécialement par notre ami et conseiller Léonardo Da Vinci, le clou de ce cadeau étant l'un des vase d'extrême orient de la collection personnelle du roi.

Moi, Vladislav II, Roi de Hongrie, déclare que les peuples hongrois et polonais sont frères et amis. Nous nous jurons de ne pas nous agresser et de nous porter assistance mutuelle en cas d'agression injuste envers l'un d'entre nous.

Nous déclarons aussi à notre peuple valeureux de se préparer à défendre notre foi contre les infidèles qui nous entourent. Que notre peuple se prépare à venger notre Dieu contre l'ennemi!

Enfin, nous entérinons notre accord avec le roi de France, François de Valois, ami indéfectible et le remercions pour l'incroyable vase de qualité qu'il nous a offert et pour les autres babioles.

Citation :

Sigismond 1er, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, ratifie l'accord passé avec le Royaume de Hongrie. Puisse cette alliance permettre à nos régions et à nos peuples de prospérer dans la sérénité.

Moi, Vladislav II, Roi de Hongrie, confirme le mariage de mes deux enfants Louis et Anne, aux petits enfants de l'Empereur, à ses petits enfants Ferdinand et Marie de Habsbourg. Puisse Dieu les accompagner et défendre notre amitié entre nous et l'empereur.

Accepter les fiançailles de Ferdinand de Habsbourg et d'Anne Jagellon, et accepter également les fiançailles entre mon fils adoptif, Louis II Jagellon et ma petite fille, Marie de Habsbourg.

Puisse l'alliance scellée par le sang et par l'union de nos dynasties, apporter paix et stabilité.

Nous, François II, Duc de Milan, prince électeur du Saint Empire Germanique, déclarons ceci:

Premièrement, nous ratifions l'alliance conclue avec la Serenissima. Le temps des rivalité entre Milan et Venise sont terminés et nous devons nous tourner vers la prospérité.

Nous annonçons également vouloir réaffirmer notre amitié et obédience à notre empereur Maximilien I Roi des Romains.

Enfin, et c'est une information importante, nous répondons à l'appel à la croisade par l'envoi d'une armée à notre ami Constantin XII Empereur Byzantin, ancien meneur éclairé de la ligue Lombarde qui a su mener l'Italie à la prospérité et qui en fera de même pour le rempart de la chrétienté.

Citation :

Nous, roi Ferdinand d’Aragon, souverain d’Espagne et ses territoires, roi très-catholique, déclarons :

Ratifier le présent pacte défensif unissant le Royaume d'Angleterre et l'Espagne sous les auspices de Dieu.
Puisse, par cette action, le blâmable diplomatique être condamné et le convenable ordonné.

Fait en l’an de grâce 1515.

Nous, Ferdinand III, Roi des Deux-Siciles et de Sardaigne, déclarons que,

Nous reconnaissons l'appel du Pape Léon X à la Croisade pour défendre les terres saintes d'Orient conquises, mais également à étendre ces conquêtes, comme justifié. Nous reconnaissons, par sa délcaration, la volonté du Seigneur Tout Puissant à reprendre ces terres appartenant à la chrétienté.

C'est pourquoi nous nous joignons à la volonté de notre suzerain de soutenir via d'intenses prières continues pour la réussite de cette Croisade et apporter tout le soutien moral nécessaire. Nous ajoutons toutefois à cela notre désir et volonté d'organiser une collecte de fond pour soutenir financièrement la Croisade, chapeautée par les autorités religieuses elles-mêmes pour s'assurer que l'entièreté des dons ainsi dégagés ira rejoindre les coffres des Croisés. Nous annonçons également prêcher pour motiver le peuple à s'engager dans cette noble et belle cause qu'est cette Croisade, et à rejoindre les convois organisés par les émissaires de Constantin, Empereur de Byzance. Une aide financière et matérielle sera également envisagée, à l'échelle de notre humble Royaume toutefois.

Puisse la Croisade s'avérer être un franc succès, comme la prise de Constantinople le fut il y a quelques années. Deus Lo Vult !

Charles VI, roi de Naples, suggère que le roi des Deux Sicile organise la collecte sur son propre territoire et ne cherchent pas à centraliser les dons de toute la chrétienté. Que les dirigeants qui le souhaitent collectent des fonds en leurs royaumes respectifs. Charge à eux de les transmettre au Saint Siège ou si possible directement aux byzantins pour soutenir cette croisade.

CARTE EUROPE:

CARTE AMERIQUE:

En Europe

La Croisade en Grèce

Répondant à l’appel conjoint du pape Léon X et de l’empereur byzantin Constantin XII, de nombreux princes européens envoyèrent des troupes à Rome afin de participer à la Croisade. Une importante flotte croisée partit donc des terres pontificales pour se diriger vers la Grèce. Le haut-commandement byzantin avait prévu un plan ingénieux destiné à reconquérir une majeure partie des terres ottomanes occidentales, statuant que ces dernières étaient les bases sur lesquelles ils pourraient rebâtir l’Empire de Justinien.

Le voyage avança globalement sans encombre, la seule vue d’une flotte ottomane se fit en entrant dans la mer de Crète, mais les navires ottomans firent rapidement demi-tour en voyant l’armada à laquelle ils étaient confrontés. Le débarquement eut donc lieu au sud de la Grèce, dans le Péloponnèse. Le plan était le suivant : les forces byzantines au nord mettraient le cap sur Thessalonique alors que les armées croisées prendraient Athènes et remontraient ensuite vers le nord pour faire la jonction. Dans la théorie tout était simple mais le Sultan ottoman, conscient de ne pas pouvoir tenir toutes ces terres, avait prévu de nombreux stratagèmes afin de contrer les velléités chrétiennes.

Le siège d’Athènes fut extrêmement rapide, les Ottomans ayant volontairement dégarni les murs de la ville. Le sud de la Grèce fut bientôt totalement libéré de l’emprise ottomane, les Croisés étant accueillis majoritairement par des hourras de la foule. A vrai dire, la Reconquête fut beaucoup trop aisée au goût de commandants croisés qui trouvèrent partout où ils passèrent des terres dévastées, où les moyens de production semblaient avoir disparu en même temps que les hommes en mesure de se battre. Rapidement, ils comprirent en recevant les missives de l’Empereur byzantin plus au nord : les Ottomans avaient enrôlé de force tous les hommes valides des villes les plus occidentales de l’Empire pour se battre.

Plus à l’est, conformément à un accord passé entre le Sultan Sélim et l’Empereur Maximilien, Zagreb fut livrée aux hommes du Saint-Empire. Les envoyés germaniques qui précédaient l’arrivée de l’armée d’Albert de Brandebourg, furent surpris de trouver une ville complètement à l’abandon ; seuls les femmes et enfants, apeurés, demeuraient. Les hommes, les manufactures, les trésors de la ville avaient été emportés. Ne s’attardant pas, et conformément aux ordre de leur prince, l’armée du général allemand continua son avancée et prit la route de Raguse. Tous les territoires en Dalmatie furent rapidement libérés mais, à vrai dire, il est difficile de dire si l’arrivée du Saint-Empire en fut la cause. En effet, outrés par les agissements d’un Sultan les ayant largement abandonné à leur sort, les populations locales se soulevèrent contre les rares administrateurs ottomans qui avaient été laissés sur place. C’est donc logiquement qu’ils accueillirent avec joie les forces germaniques venus pourtant les soumettre, voyant en n’importe qui des meilleurs maîtres que les Ottomans. La Dalmatie tout entière passa donc sous bannière du Saint-Empire, sans une seule perte pour les « envahisseurs ».  

Mais alors que les succès chrétiens s’accumulaient, on reçut des missives byzantines : les Ottomans s’apprêtaient à porter une attaque massive sur Constantinople.

Le siège de Constantinople

Alors que Constantin XII, à la tête de son armée, marchait vers Thessalonique, il reçut la nouvelle que la flotte byzantine basée à Constantinople avait été engagée par les navires turcs. Ces derniers, une dizaine de milliers d’hommes disait-on, avait mis le siège sur la ville. Décidant d’abandonner l’idée de prendre Thessalonique, il fit demi-tour pour aller porter secours aux assiégés. Une grande bataille s’engagea entre les assiégeants et les armées byzantines. Malgré tout leur courage et l’expérience militaire de Constantin XII, le combat tourna à l’avantage des hommes plus nombreux et aguerris de la Sublime Porte. La mort dans l’âme, l’Empereur byzantin ordonna la retraite, laissant Constantinople à la merci des musulmans. Ses conseillers lui rapportèrent que la ville n’en avait plus que pour quelques jours, voire quelques semaines si on avait de la chance. Les Croisés étaient encore loin et lui ne pouvait plus rien faire. Cependant, maigre consolation, on lui rapporta que la flotte croisée eut le temps de venir au secours de la marine byzantine et se débarrassa facilement des navires ottomans. La mer était aux mains des Croisés, mais la ville, quant à elle, était pratiquement ottomane.

Cependant, l'ancien marquis de Montferrat fut heureux d'apprendre que la plupart des sujets ottomans des terres occidentales semblaient heureux de voir la résurgence de l'Empire byzantin. En effet, de nombreux émissaires aux ordres de Constantin avaient habilement fait la propagande de l'idéal byzantin auprès des petites gens. L'idée de rétablir une culture millénaire, sans persécution envers les citoyens de cultures ou de religions différentes avait de quoi plaire à n'importe qui.

L'invasion sicilo-romagnole de la République de Gênes

Alors que les yeux de tous les Italiens étaient tournés vers les événements se déroulant en Grèce et en Dalmatie, deux des plus puissants potentats de la péninsule renouèrent avec une tradition qu’on avait longtemps pensé révolue : la trahison et l’attaque sans sommation d’un voisin en paix.

La surprise fut mitigée quand on rapporta que les Royaumes de Romagne et des Deux-Siciles, à savoir les deux puissances s’étant montrées les moins enclines à participer à la Croisade, avaient organisé une vaste opération pour conquérir les terres de la République de Gênes. Les armées de Romagne se mirent en marche vers Pise, et prirent assez rapidement la ville, celle-ci n’étant défendue que par une maigre garnison génoise. Cependant, l’acte était si odieux que, contrairement à ce que Astorre 1er et Ferdinand III avaient imaginé, les populations furent loin de se laisser faire : Pise ne cessa de se soulever face à ses occupants et le roi de Romagne fut obligé d’y stationner sa deuxième armée pour mater les rebelles. Une fois Pise tombée, l’armée romagnole principale avec à sa tête Cesare Borgia, se dirigea vers le cœur de la Superbe : Gênes. Le doge Andrea Doria, fantastique amiral, s’empressa de préparer les défenses de la ville, envoyant sa principale armée pour ralentir la progression des forces romagnoles. Un combat rude s’engagea entre deux armées équivalentes en nombre, mais la férocité et le génie militaire de leur général permit finalement aux Romagnols de l’emporter. Les Génois repartirent dans leur capitale, venant porter main-forte aux hommes qui avaient déjà fort bien préparé les défenses de la ville. Borgia ordonna qu’on y mette le siège, espérant voir rappliquer l’allié sicilien pour porter le coup de grâce aux Génois.

Pendant ce temps, alors que la Romagne s’occupait de la métropole, les forces du Royaume des Deux-Siciles firent voile vers la Corse. Ferdinand III, à la tête de sa grande flotte, put sans soucis faire débarquer son armée principale à Porto-Vecchio. Se doutant que la majorité des forces de la Superbe serait stationnée sur le continent, il projeta que la prise de la Corse se ferait aisément. Au final, il eut à moitié raison. En effet, ses troupes prirent rapidement la direction de Bastia et investirent la ville sans trop de difficultés. Cependant, alors que l’île tout entière semblait sous contrôle sicilien, l’envahisseur se heurta rapidement à la légendaire insoumission des autochtones. Des véritables scènes de guérilla eurent lieu un peu partout à l’intérieur des terres, ce qui causa des pertes considérables dans les rangs des oppresseurs. Ce contre-temps empêcha Ferdinand III de porter son aide aux Romagnols, trop occupé à tenter de résoudre l’insoluble problème corse. Gênes assiégée, la Corse et Pise occupées, la Superbe était dans une très sale situation. Mais elle était encore debout.

Cependant, un événement tragique eut lieu plus au sud. Sans s’en rendre compte, et par la volonté sicilienne de repousser la flotte génoise le plus proche de ses côtes, les envahisseurs venaient de contribuer à un cataclysme bien plus important que leur affaire en Ligurie. Rome subissait de plein fouet une attaque des musulmans.

Le sac de Rome par les Mahométans

Léon X fut très largement occupé à organiser l’expédition croisée conjointement avec les généraux byzantins venus sur place. L’été approchant, la gigantesque flotte emmenant les troupes de la Chrétienté fit voile vers la Grèce, en route, espéraient-ils, vers un glorieux destin au nom du Christ. Alors que le calme régnait à Rome, un émissaire venant de Gênes rapporta au Pape que les soldats de la Romagne et de la Sicile avaient franchi les frontières de la Superbe pour envahir la paisible république. Cela contraria l’homme de paix qu’était Léon X, mais il savait que sa fonction n’était plus que spirituelle, prendre part aux affaires temporelles avaient bien trop couté au Saint-Siège.

Pratiquement au même moment que les Croisés posaient le pied sur les terres du Péloponnèse, les cloches d’Ostie retentirent dans le lointain. A l’horizon, des navires approchaient du sud, l’étendard n’était pas italien : « LES MAMELOUKS ! » hurlèrent les hommes stationnés dans la vigie du port pontifical. En effet, les flottes conjointes du Sultan Mamelouk et du Sultan de Tunis prirent le pari d’attaquer le cœur de la Chrétienté alors que ses forces vives luttaient contre les Ottomans à l’est. L’effet de surprise de ce plan qui paraissait fou était absolu. Les vaisseaux firent déferler une horde de cavaliers et de soldats musulmans qui firent voler en éclat les faibles défenses mises en place par la garde pontificale. Ils massacrèrent et pillèrent tout ce qu’ils purent trouver, tout en se dirigeant rapidement vers le Château Saint-Ange, où on avait mis le pape « en sécurité ». Leur but paraissait maintenant évident : prendre le Pape en otage et l’embarquer sur leurs navires. Alors qu’ils touchaient presque au but, on entendit les cors des seigneurs assujettis au Pape aux abords de la ville. Les Mamelouks, se sachant peu nombreux, reprirent le chemin de leurs bateaux avec tout leur butin. Celui-ci, outre une quantité d’or astronomique, comportait notamment près de quinze cardinaux.

Alors que les soldats arrivés au secours du Pape s’assuraient de son état, les Musulmans étaient déjà loin au large. Le coup était rude, très rude pour la Chrétienté. La moitié de la curie était entre les mains des Mamelouks. Rome avait montré sa vulnérabilité sans ses fils pour la protéger. Si seulement la flotte génoise, habituée à patrouiller dans la mer Tyrrhénienne avait été là. Si seulement.

Autres nouvelles

Il est à noter qu’un important projet de développement économique initié par le Saint-Empire a vu le jour. Le dessein de Maximilien 1er serait de créer un vaste axe économique entre Londres, Vienne, Milan et Faenza censé permettre la simplification des échanges entre les différents partenaires. Les premiers résultats montrent une réelle réussite.

Alors que la Romagne se militarisait en masse de manière logique pour préparer son invasion de Gênes, il en a été de même du côté du Saint-Empire. Piquiers, lanciers, archers ont été levés en grande quantité sur les terres de Maximilien 1er. Certains chroniqueurs ont beaucoup glosé sur l’accord passé avec l’Empire Ottoman concernant la cession de Zagreb aux Germaniques en échange de leur non-participation à la Croisade. Différents camps se déchirent pour savoir si cet accord est un acte démontrant le manque de considération de l’Empereur pour la vraie foi, ou si c’est simplement un acte politique purement pragmatique, puisque de toute évidence, les armées du Saint-Empire se sont efforcées de fondre sur Raguse une fois Zagreb acquise.

En Espagne, le roi Ferdinand s’est efforcé de renforcer l’économie de son pays via la création de manufactures, l’investissement dans diverses affaires commerciales et le financement d’une expédition vers le Nouveau-Monde. En somme, l’argent coule à flot sur les terres ibériques ET lusitaniennes puisque le roi Manuel 1er du Portugal a suivi peu ou prou la même stratégie que son voisin.

Dans le nord de l’Europe, le roi d’Angleterre a entrepris une grande réforme de la marine royale. Confiant cette mission à son ministre le cardinal Wolsey, on raconte que plusieurs dizaines de navires sont en construction sur le chantier naval de Southampton. Malgré un rachat avorté de navires en provenance de Magdebourg, Henri VIII semble bien vouloir régner sur les mers entourant ses îles.

En Hongrie, les marchands étrangers rapportent que de plus en plus d’exactions sont perpétrées contre les immigrés qui souhaiteraient s’y installer. Le roi Vladislas, dans sa volonté de se mettre le peuple dans la poche - à défaut des nobles -, a lancé une vaste campagne de valorisation patriotique des couches inférieures de la société hongroise. Ses sujets pensent sincèrement qu’ils sont le peuple le plus évolué au monde et que tous les autres sont des êtres inférieurs. Comme quoi, l’isolationnisme …

Un œil sur l’Italie : du côté de Naples, Charles VI, ami de Constantin XII et fervent croisé, a lancé une vaste campagne d’investissements économiques destinés à faire de ce royaume central une des puissances commerciales majeures de la péninsule.
A Milan, même combat. Le duc – qui a envoyé des troupes pour participer à la Croisade – a décidé de moderniser les infrastructures économiques de son territoire, contribuant ainsi à rameuter toujours plus d’artisans talentueux sur les terres lombardes. Le Duché des Sforza a beau être relativement petit, c’est sûrement l’Etat le plus riche au kilomètre carré de toute l’Europe.
Du côté de la Sérénissime, le Doge s’est efforcé d’envoyer les forces de Venise dans la Croisade et de former de nouvelles troupes et de nouveaux navires qui vont, sans en douter, porter fièrement l’étendard de la cité de Saint-Marc. Fait troublant rapporté par des ambassadeurs en poste à Venise, on raconte qu’un échange se serait très mal passé entre les armateurs de la ville et des émissaires à la peau basanée. Ces derniers auraient truandé les Vénitiens en fondant des florins d’or avec de l’étain et du bronze. Lourdement armés, les émissaires s’en sont allés avec les bateaux avant que la garde de la ville puisse intervenir. Enquête à suivre donc. Enfin, Venise rimant évidemment avec argent, des liquidités ont été insufflées dans la création d’une assurance, l’Assicurazione di Venezia, destinée à protéger ses adhérents des vols et des catastrophes naturelles. C’est révolutionnaire !

En Egypte, le Sultanat Mamelouk, requinqué par la réussite du pillage de Rome, a entrepris de nombreux travaux d’urbanisme dans sa capitale, afin de dédier certains quartiers à l’artisanat, au commerce et au stockage de marchandises. Les sujets du Sultan habitant au Caire le remercient chaudement.

Pour finir, l’importante campagne orchestrée par les Byzantins et relayée par les différents princes chrétiens a porté ses fruits. De nombreux volontaires venus de tous les pays d’Europe ont suivi la colonne de Croisés et se sont installés dans les terres grecques afin d’aider à la reconstruction des villes anciennement sous le joug ottoman. La charité, c’est beau !

Vers les Amériques

De nombreuses expéditions ont été organisées afin de partir à l’assaut du Nouveau-Monde. Outre les traditionnelles nations possédant déjà des comptoirs dans ces terres riches et encore peu connues, la France, les Deux-Siciles, Venise, Gênes et même l’Empire byzantin - ! – ont eux aussi envoyé des aventuriers pour se tailler une part du gâteau.

Les vents ont été favorables et toutes les expéditions sont revenues de ce périlleux voyage, la plupart du temps les bras chargés de ressources précieuses. Les cours d’Europe s’en réjouissent tous, mais une encore plus que les autres ! François 1er peut être fier de ses colons, le comptoir de Plaisance a vu le jour !

Nouvelle moins fameuse et plus tragique pour les Espagnols, un feu important initié, selon les observateurs, par un homme ne ressemblant pas à un indigène, a causé d’importants dégâts avant d’être maîtrisé. Les revenus de la couronne aragonaise risque de baisser ce semestre. ¡Ay, caramba!

Le royaume de Naples déplore vivement la situation en Italie. Non content d'avoir trahi vilement un voisin en attaquant Gênes, romagnoles et siciliens n'ont pas participé à la croisade et ont permis aux musulmans de saccager Rome laissée sans défense par la flotte génoise.

Peut-être que pour réparer leurs grands torts envers la chrétienté toute entière ceux-ci devraient restaurer Gênes dans ses possessions et participer au relèvement de Rome et du Saint-Siège...

Nous, François de Valois roi de France, sommes profondément attristés par les évènements récents ayant eu lieu en Italie. Tout d'abord, le sac de Rome est une tragédie, jamais depuis plusieurs siècles les hérétiques n'avaient posé pied et commis pareil outrage au sein des la chrétienté. Les mahométans doivent payer pour cet affront commis envers notre Saint Père et notre Église.

Nous sommes également outrés par les agissements des princes sicilien et romagnoles, qui ont agressé un pays allié en pleine période de Lutte Sainte, et ce sans déclaration préalable de guerre et sans revendications légitimes ! En tant que Pieux Seigneur et défenseur des Justes, nous ne pouvons rester spectateurs de cette infamie ! Nous, François roi de France, sommons donc les princes de Romagne et de Sicile de se retirer des terres génoises et de verser une compensation aux agressés pour les dégâts occasionnés. Afin de se repentir, nous les incitons également grandement à prendre la croix afin de montrer leur dévotion envers le Tout Puissant. Nous appelons également l'Empereur Maximilien à discipliner son vassal, tout comme le roi d'Espagne.

Nous ajoutons également que nous garantirons à partir de maintenant l'indépendance de l'entièreté du territoire génois, et nous plaçons le peuple de la Superbe sous la protection de la France.

Que cette querelle intestine soit réglée rapidement, car sinon nous le ferons. Moi, François roi de France, en fait la promesse.

La tension était palpable dans les différentes cours d'Europe, partout on craignait que "l'inganno di Genova" comme cela avait été appelé dans toute l'Italie n'embrase cette contrée mortifère une fois de plus, forçant Empires et Royaumes à s'affronter dans une région attirant aussi bien l'ambition que la mort. Dépêché par l'Empereur Maximilien 1er en personne, Henri de Brunswick, diplomate à la cour impériale fut envoyé à la rencontre des délégations françaises, espagnoles, romagnoles, siciliennes et génoise afin de trouver une issue à cette crise.

Il avait fallu plusieurs jours pour faire cesser les invectives entre les différents potentats italiens, Gênes rejetant la faute sur ce "fils de chien" d'Astorre 1er comme il l'avait appelé, ce dernier invoquant ses droits inaliénables sur la cité de Pise au nom de son ancienne appartenance à Florence. La délégation sicilienne renchérissant sur les trahisons d'autrefois commises par Gênes contre son peuple. Une réunion de famille à l'italienne, en somme.

Réunissant les arguments des uns, les propositions et revendications des autres, les diplomates français, espagnols et impériaux travaillèrent alors à un accord. Un échec aurait sans doute plongé l'Europe dans la guerre en pleine Croisade, et ce juste après le sac de Rome. C'est avec cette pensée en tête qu'un document pu être validé par toutes les parties et c'est avec soulagement qu'Henri de Brunswick signa au nom de son Empereur.



Nous, Maximilien 1er, Empereur des Romains, Souverain des Pays-Bas, Archiduc d'Autriche, Duc de Styrie, de Carinthie, de Carniole, de Croatie et de Dalmatie, Margrave d'Istrie et de Burgau, Landgrave de Haute-Alsace, Comte de Tyrol, de Ferrette et de Goritz et Seigneur de Trieste, déclarons apposer notre signature au traité de Zurich:

Citation :

• La République de Gênes devra rendre hommage en tant que vassal aux Royaumes d'Espagne et à l'Empereur du Saint Empire Romain Germanique afin d'éviter de nouveau ce genre de litiges.
  

• Le Royaume de Romagne et le Royaume des Deux Siciles évacueront les territoires de la République de Gênes.
  

• En pénitence de leurs actes, les Royaumes sus-mentionnés participeront corps et âmes à la Croisade en cours.
  

• Le Royaume des Deux-Siciles participera activement à la défense de Rome sur les mers afin de compenser les pertes de la Superbe.
  

• Des otages de rangs seront envoyés dans les différentes cours présentes pour assurer la sécurité de ce traité, ils seront traités avec tout le respect qui leur sont dû.
  

Citation :

L'Amiral Doria, regardant avec un mépris souverain les deux seigneurs italiens, apposa sa signature, ratifiant ainsi le traité au nom de Gênes. Quittant la salle, il s'arrêta un instant, se tourna vers le roi de Romagne et lança à la volée : "Manfredi, balayez bien derrière vous quand vous me rendrez Pise. La ville était propre avant que vous ne veniez la souiller. Et bon voyage de retour vers Mantoue .. Mantoue, ha ha ha ha."

Le Roi de Naples loue la sagesse des diplomates français, espagnols et impériaux et se dit satisfait des conclusions du traité de Zurich.

François roi de France appose son sceau au bas du traité de Zurich. La paix règne à nouveau entre chrétiens.

Citation :

Astorre 1er, accompagné par Cesare Borgia, assista à la scène d'un Doria aussi rouge que vert lors-ce que le Roi de Romagne exposa ses revendications. Les termes de la paix ayant été posés, il dit ainsi: "Sa majesté l'Empereur a parlé, et je me plierais à sa volonté...". Il apposa ensuite son sceau et assista médusé à la sorti théâtrale du Doge de Gênes, s'exprimant sur la scène auprès du Roi des Deux-Siciles en ces mots: "Quel brutalute !"