Avènement des Princes 2 - La rencontre des deux mondes

Nous, Maximilien 1er, Empereur des Romains, Archiduc d'Autriche, Duc de Styrie, de Carinthie, de Carniole, de Croatie et de Dalmatie, Margrave d'Istrie et de Burgau, Landgrave de Haute-Alsace, Comte de Tyrol, de Ferrette et de Goritz et Seigneur de Trieste, faisons la déclaration suivante:


Constatant que les disputes et dissensions entre Chrétiens ont permis le sac du Siège Pontifical et si ce n'est la mort, la disparition d'éminents hommes de foi.

Constatant l'impérieuse nécessité de venger cet affront fait à toute la Chrétienté et de mener l'ensemble des Royaumes fidèles sur le chemin de la Croix.

Constatant l'ordre divin de cette mission, supérieure aux querelles des Hommes et l'exigence immédiate de se ranger sous la bannière du Christ.



Proposons l'établissement d'un Pacte Chrétien, un pacte de non-agression mutuel entre les différents Royaumes et Potentats Chrétiens, réglant les litiges entre les Chrétiens durant la Croisade.

Proposons que ce Pacte Chrétien soit sanctifié par le souverain Pontife en personne, menaçant d'excommunication tout souverain qui le briserait.

Proposons que le Saint Empire Romain Germanique, et toutes les factions qui souhaitent se joindre à elle, se propose en garantie de cet accord, et déclarera la guerre à toute faction séditieuse dès lors qu'elle enfreindra le Pacte.

François de Valois, roi de France, déclare par la présente missive :

Devant le menace qui pèse sur la chrétienté toute entière, nous soutenons l'initiative de l'Empereur Maximilien et adhérons à l'idée d'un pacte chrétien durant la croisade contre les infidèles qui ont saccagé Rome.

Par la présente, nous annonçons également notre souhait de punir le sultanat Mamelouk ainsi que son sbire le sultanat de Tunis. A cette fin, la France dirigera très prochainement une expédition en Terre Sainte afin de libérer une nouvelle fois Jérusalem, la cité de notre Seigneur ! Nous appelons tous les guerriers du Christ à nous rejoindre dans ce périple, Dieu est de notre côté !

Nous précisons également que le Prince de Constantinople ne sera pas pour autant abandonné, et que cette expédition ne signifiera pas qu'il sera seul dans sa juste lutte face aux turcs.

Moi, Leonardo Loredan, soixante-quinzième Doge de Venise, approuve et ratifie ce Pacte Chrétien.

Je suis soulagé de voir qu'il existe en ce monde des nations comprenant les enjeux terrestres aussi bien que célestes, et qui partagent ma vision de l'avenir.

Ce Pacte Chrétien doit devenir le symbole de l'union des serviteurs de la Vraie Foi, et sa bannière devra être fièrement brandie par tous.

Onore e fede.

Moi,Vladislas II, Roi de Hongrie et fidèle serviteur de l'Empereur, décide de suivre dans sa quête pour la Terre Sainte notre Empereur et rejoignons sa croisade. En guise de bonne fois, nous nous mettrons en marche au côté de notre Empereur dès que possible et nous lui fournissons une somme afin de subvenir à ses besoin. En échange, nous recevons notre région perdue du Zagreb que l'Empereur nous redonne suite au début de la croisade triomphante de l'Empereur. Que le Pacte Chrétien soit le gage de la reconquête chrétienne et de la Gloire de l'Empire!

Dans mille ans, les enfants de nos enfants regarderont le passé et se demanderont quelles furent les heures les plus terribles de notre histoire.

Etait-ce l'époque décadente des païens romains ? Celle de la chute du dernier rempart de la chrétienté face au hordes ottomanes ? Les siècles d'occupation infâme des terres ibériques ? Non, non, et encore non.
Une infamie plus grande que toutes celles-ci a eu lieu. Les mahométans, de simples païens venus du désert, ont montré leur éternel visage de fourberie, de malice et de méchanceté. Alors qu'ils auraient pu disparaître dans les brumes de l'histoire, ils ont voulu, semblables en cela à Caïphe et Ponce Pilate, s'attaquer à la seule vraie Foi.

Mais quoique cette heure soit terrible, elle est teintée d'une beauté douce-amère. Car ainsi que notre Seigneur mourut sur la croix, ainsi les mahométans ont-ils blessé le coeur même de la Chrétienté. Mais ainsi que, au troisième jour, son sépulcre était vide et il était ressuscité, ainsi la Chrétienté va-t-elle renaître, renforcée de la Puissance et de la Beauté de la Foi.


A l'heure qui devait être la plus sombre, verront les enfants de nos enfants, chacun des rois très chrétiens, chacun des empereurs, chacun jusqu'aux plus humbles des paysans prit la main de son voisin, et nul ne put plus jamais penser que la Foi n'était pas universelle.
En ce jour où nous saignons tous, notre Foi, plus que jamais, est très Catholique.


Moi, Manuel de Portugal, déclare avec solennité ratifier et rejoindre le Pacte Chrétien.

Ainsi a parlé Manuel de Portugal et des Algarves, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Ethiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de Dieu.

Le sac de Rome fut appris à Londres quelques semaines après les faits… La consternation et l’indignation du peuple fut immense envers les infidèles ayant commis ces actes.
Henri, d’habitude si peu enclin à la gestion politique du Royaume rassembla les grands lords et les bourgeois du Parlement dans une session importante.

Le roi de Naples se rendra à Turin à l'invitation du Pape.

Nous, Maximilien 1er, Empereur des Romains, Archiduc d'Autriche déclarons:

Répondre à l'appel du Pape et participer au conclave de Turin accompagné de notre délégation impériale, puisse ce conclave permettre aux Justes de triompher.

Avoir trouvé un arbitrage satisfaisant pour le Roi Astorre 1er de Romagne et pour l'Empereur de Constantinople Constantin XII et prendront les dispositions nécessaires à ce qu'il soit exécuté.

Moi,Vladislas II, Roi de Hongrie, me rendra aussi auprès du Pape au côté de l'Empereur Maximilien Ier.

Nous, roi Ferdinand d’Aragon, souverain d’Espagne et ses territoires, roi très-catholique par la volonté de sa Sainteté en tant que croisé de la Reconquista déclarons :  

Relations Anglo-espagnoles : a écrit:

Ratifions par la présente la transformation du pacte défensif, formé il y a six mois, unissant L’Espagne et ses possessions avec le Royaume d’Angleterre en alliance.
L’union de la dynastie Tudor et Trastamare tend au renforcement du bloc chrétien et à sa pérennité face aux nombreux dangers qui guettent l’Europe tant d’un point de vue extérieur qu’intérieur.

Puisse cette alliance prospérer sous les auspices de Dieu et sa sainteté le pape en ces temps incertains.

Fait en l'an de grâce 1515.
Signé par Ferdinand d'Aragon, souverain d'Espagne.

Du traité de Zurich a écrit:

Ratifions par la présente le traité de Zurich et toutes ses conséquences juridiques. Accueillons dignement l’hommage rendu par la République de Gênes au Royaume d’Espagne et à l’Empire.
Jurons, devant Dieu, l’application du respect des présentes clauses, et l’accomplissement des obligations du suzerain envers son vassal.

Puisse ces solutions prospérer sous les auspices de Dieu et sa sainteté le pape en ces temps troublés.

Fait en l'an de grâce 1515.
Signé par Ferdinand d'Aragon, souverain d'Espagne.

Du Pacte chrétien a écrit:

Considérons que le Pacte chrétien incarne des valeurs catholiques, au cœur de la vision espagnole des relations internationales, nous souscrivons à cette proposition juste et équilibrée proposée par l’Empereur et d’ores et déjà ratifiée par une série de royaumes et républiques chrétiennes.

« La Sainte bible prêche la paix, mais quand la chrétienté elle-même est menacée chacun de ses membres se doit de défendre ce qui est saint. Sa sainteté le pape a été attaqué par les musulmans, il est temps pour les osts de la chrétienté de mettre de côté leurs différends et de s’unir sous la bannière des croisés, rendre aux enfants de Dieu ce qui leur appartient ou de trépasser en martyr ».

Puisse l’harmonie et l’unité triompher à travers ces écrits marqués du sceau de la sainteté.

Fait en l'an de grâce 1515.
Signé par Ferdinand d'Aragon, souverain d'Espagne.

Du Sommet de Turin a écrit:

Le Royaume d’Espagne confirme par la présente sa présence au sommet de Turin et associe sa peine et sa saine colère vengeresse aux forces chrétiennes après l’assaut des païens sur le siège de la chrétienté.

« Notre foi surpasse les lieux. Elle est dans nos cœurs et nos esprits, sanctifiée par l’Esprit Saint, malgré nos limites physiques, nous roi d’Aragon assurons notre présence par cette missive à ce sommet ».

Puisse la justice et la saine vengeance triompher à travers ces écrits marqués du sceau de la sainteté.

Fait en l'an de grâce 1515.
Signé par Ferdinand d'Aragon, souverain d'Espagne.

Madrid, quelques heures avant son départ pour Turin, le roi avait réunit ses plus proches conseillers, des membres importants de sa Cour, sa garde rapprochée, ses proches et certains membres de l’Empire autour de lui. Tous les sujets étaient aussi invités à venir. Le roi se porte sur un surplomb d’où se dégage une acoustique parfaite. Une foule massive d’espagnols, heureux de voir le roi s’avance en masse. Les scribes se tiennent prêts :

Discours aux peuples a écrit:

« Ô peuples d’Espagne, écoutez bien mes paroles car je ne sais si pour l’habituel discours annuel que je tiens à votre endroit Dieu m’autorisera à me retrouver encore avec vous dans ce lieu à l’avenir !

Tout d’abord, soyez de bons chrétiens entre vous. Chacun dans mon royaume doit voir sa propriété et son dû sacrés et respectés par les autres. N’oubliez jamais que nous serons tous jugés devant notre Seigneur pour nos actions. Nous n’emporterons aucune de nos richesses au-delà de notre tombe.

O mes vassaux, mes élites, mes généraux, mes conseillers. Ecoutez mes paroles et fixez-les dans vos esprits. Je vous ai tout transmis. A votre tour, il faudra transmettre. Notre Royaume est plus fort que jamais. Je vous laisse un Royaume et des lois de successions qui nous préserverons à jamais de l’erreur. Si vous y restez fidèlement attachés ; une Loi claire et positive, le livre de Dieu et l’exemple de ses prophètes, nous sommes invincibles. En ce jour, notre Espagne est libérée et les incroyants ont perdu l’espoir de l’emporter sur notre religion.

Aujourd’hui j’ai parachevé notre royaume. Chérissez toujours l’Unité avec nos alliés et sanctifiez la paix sur le continent dans l’Unité avec nos alliés. Ce continent est terre chrétienne. Plus rien ne doit être pris à des chrétiens. C’est vers le Nouveau-Monde que tous nos efforts doivent se tourner. L’évangélisation de ce continent est une mission divine à notre endroit. Nous devons par tous les moyens accomplir le dessin de Dieu.

Ce Monde est l’avenir de la chrétienté, car qui sait demain, si notre terre venait à être entourée dans un marasme de décadence, peut-être le salut viendrait des Amériques, tant d’un point de vue militaire que religieux. Ce monde est notre promesse. L’Europe aura peut-être dans 100 ans ou 1000 ans des douleurs et les chrétiens y seront vaincus pas par l'islam mais par notre décadence et nos déchirements. Alors à ce moment un cri du cœur de la chrétienté viendra de cette région du monde que nous aurons évangélisée. La Terre entière ne doit connaître aucune limite à soumission à Dieu.

Que tous ceux qui m’écoutent transmettent ce message à d’autres, et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement.  

Sois témoin, ô Dieu, que j’ai transmis Ton message à Tes serviteurs.

Le présent discours et copié et recopié et se transmet dans toute l'Europe et au-delà.

Le Roi des Deux Siciles signe l'accord de Zurich et annonçons répondre à l'appel de la Croisade

CARTE EUROPE:

CARTE AMERIQUE:

La Croisade en Europe et en Anatolie

Le contre-la-montre pour sauver Constantinople

Conscient que les jours de la capitale byzantine étaient comptés, l’empereur Constantin XII, rassemblant toutes les troupes qu’il avait pu constituer durant ces quelques semaines, partit en direction de la ville afin d’éviter le pire. Déléguant le commandement du reste de l’armée croisée à Charles VI, le roi de Naples, il lui confia la mission de marcher sur Thessalonique pour la prendre en son nom.

En quelques jours, les troupes byzantines arrivèrent à proximité de Constantinople. Observant la ville au loin, ils se rendirent à l’évidence que quelque chose de terrible s’était produit : la ville était en flammes, une partie des murailles était effondrée, des corps jonchaient les fossés menant vers la Porte d’Or. Les Ottomans, lucides sur le fait que les Byzantins ne tarderaient pas à tenter une nouvelle fois de libérer la ville, prirent la décision de mettre fin au siège en menant une offensive massive sur la ville. Peu importe les pertes, l’unique volonté ottomane était de prendre une dernière fois le symbole que représentait Constantinople. Les assiégés, en drastique sous-nombre, résistèrent vaillamment, le plus longtemps possible, mais rien n’y fit, les assaillants prirent le dessus et déferlèrent dans les rues de la ville. Les ordres étaient simples : piller et tuer tout le monde. Des dizaines de milliers d’innocents périrent. La sauvagerie des Ottomans fut totale. Quand Constantin XII entra finalement dans la ville, à la tête de ses troupes, il ne put que constater l’indicible carnage. Cependant, au loin les armées ottomanes étaient encore en vue. On rapporta à l’Empereur byzantin que la flotte ottomane, venue de la Mer Noire, avait fait une percée dans le blocus opéré par les navires croisés : le reste de l’armée ottomane fuyait les bras chargés des trésors de la ville, en direction de l’Anatolie. Les Byzantins, bouillonnants, se lancèrent à leur poursuite et les deux armées croisèrent le fer sur les rives du Bosphore. L’arrière-garde ottomane fut complètement annihilée, mais une bonne moitié des forces ottomanes parvint à fuir avant que la marine croisée ne reprenne le dessus et décime une bonne fois pour toutes les navires ottomans.

Ne voulant pas s’engouffrer dans une entreprise périlleuse, Constantin XII ordonna qu’on ne traverse pas le détroit de suite. Il fallait panser les blessures, faire les comptes et attendre les nouvelles des alliés se battant plus à l’ouest. Constantinople était finalement byzantine à nouveau, mais à quel prix ?

La prise de Thessalonique et l’Incident de Sofia

Charles VI, qu’on surnomma par la suite Charles l’Intrépide, marcha en direction de Thessalonique. Sous son commandement, des Vénitiens, des Piémontais, des Milanais, des Français et bien sûr des Napolitains formaient une force de près de 10.000 hommes. Approchant de la ville grecque, il fit envoyer un messager aux musulmans à l’intérieur en leur promettant la vie sauve en échange de leur reddition. Le général ottoman, fidèle serviteur de Sélim 1er, refusa l’offre et prépara ses hommes à recevoir l’assaut. Quatre heures plus tard, la ville était aux mains des Croisés et on ne trouva pratiquement aucun survivant ottoman alors que près d’un tiers des hommes de Charles avait péri. Ne s’attardant pas, le commandant croisé ordonna d’aller prendre Sofia au plus vite.

Cependant, il n’avait pas encore été mis au courant du fait que la Hongrie avait décidé de se mêler – enfin - aux efforts de la Croisade. Alors qu’un accord avait été conclu entre le roi Vladislas et l’empereur Maximilien pour la cession de la Dalmatie et de la Croatie au Royaume de Hongrie, les armées magyares avancèrent vers le sud. Ayant appris la nouvelle que Constantinople avait été reprise par les Byzantins, le roi ordonna qu’on prit la ville de Sofia. Il n’y eut finalement aucun combat, le haut-commandement ottoman n’ayant même pas pris la peine d’y poster une garnison.
Un quiproquo, qu’on appellerait ensuite l’Incident de Sofia, se produisit quelques heures plus tard lorsque les forces croisées de Charles VI arrivèrent aux portes de la ville, trouvant l’étendard hongrois flottant au-dessus des remparts. Le roi de Naples, au nom de l’empereur Constantin XII, somma le commandant de la ville de lui en remettre les clés. N’ayant pas reçu l’ordre de le faire, les Hongrois refusèrent en arguant que la ville n’appartenait à personne d’autre qu’à ceux qui la possédaient dans les faits. Les Croisés eurent beau rappeler que l’Empire byzantin avait depuis longtemps déclaré sa légitimité à posséder les territoires situés au sud du Danube, rien n’y fit. Finalement, les deux armées se mirent à se regarder en chien de faïence, attendant les ordres sur la suite à mener.

Plus au nord, respectant les prétentions byzantines, l’armée du roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, Sigismond 1er, s’empara de toutes les terres se situant au-dessus du Danube et s’arrêta-là, laissant aux soldats de Constantin le loisir de conquérir les territoires ottomans laissés à l’abandon suite à la fuite de l’armée de la Sublime Porte vers l’Orient.

L’éclatement total de l’Empire ottoman : les Séfévides entrent dans la danse

Malgré le pillage de Constantinople, il fallait se rendre à l’évidence : l’Empire ottoman était en pleine débâcle. Une partie de l’armée avait été sauvée en passant le Bosphore, mais tous les territoires occidentaux étaient perdus. En arrivant à Izmir, Sélim 1er apprit les nouvelles des dernières semaines qui le plongèrent dans un abattement total. On lui rapporta notamment qu’Antalya avait été pillée par la flotte anglaise et que les populations des provinces égéennes, sensibles au discours rassembleur de Constantin XII, commençaient à se soulever pour rejoindre l’Empire byzantin. Mais bien plus grave, il prit connaissance qu’une énorme armée séfévide était en train de se masser à la frontière orientale de l’Empire. Ismaïl 1er, Chah de Perse, ennemi historique des Ottomans, voulait abattre la bête blessée pour de bon et finir ce que les Chrétiens avaient commencé.

Alors que tout semblait perdu pour le Sultan ottoman et avant qu’il n’ait pu établir un plan pour essayer d’endiguer la crise, une escouade d’officiers turcs pénétra dans la salle du conseil où se trouvaient Sélim 1er et quelques-uns de ses fidèles. On lui annonça que les gouverneurs des provinces orientales avaient fait sécession et s’étaient rangés du côté perse. L’incapacité du sultan à vaincre les Chrétiens, la peur de voir les forces séfévides ravager leurs terres et les nouvelles peu encourageantes des Mamelouks au sud, finirent de convaincre les populations de se retourner contre leur ancien sultan. L’Empire ottoman éclata complètement. Quelques semaines suffirent pour que le Chah de Perse entra dans une Ankara qui lui ouvrit ses portes avec joie. Plus au nord, surfant sur la vague, le Khanat de Crimée se déclara de nouveau indépendant.

Ismaïl 1er envoya un émissaire à Constantin XII afin de conclure un accord. Il lui proposa de rattacher les régions égéennes à l’Empire byzantin en échange d’une paix et de la fin de ces prétentions sur les terres d’Anatolie, ceci correspondant globalement à une fin de la Croisade pour les Byzantins. Demandant son avis à Léon X, conseillé lui-même par des prélats venant directement de Rome, Constantin XII ratifia cet accord, une fois l’assentiment du Pape lui étant parvenu. Léon X le félicita, concluant que son devoir de chrétien avait été parfaitement rempli, bien plus qu’on n’eut pu l’imaginer lorsque Guillaume de Montferrat prit la mer pour reprendre la ville des Paléologues sept ans auparavant.


La Croisade au Moyen-Orient et au Maghreb

La bataille de Malte et le débarquement en Egypte de l’armada croisée

Maximilien 1er, au nom du Pacte Chrétien, prit les choses en main en Europe. Comptant sur la dévotion de ses nombreux vassaux et faisant pression sur l’Angleterre et l’Espagne, il les invita à le suivre en envoyant des troupes pour attaquer le cœur du Sultanat mamelouk afin de venger l’affront du pillage de Rome. Une gigantesque flotte comptant plus de quatre-vingts navires s’assembla pour emmener environ 20.000 hommes pour aller se battre en Orient au nom de la Croisade.

Alors que l’armada quittait les côtes italiennes et voguait vers le Moyen-Orient, une flotte composée de navires hafsides et mamelouks tenta de lui barrer la route au large de l’île de Malte. Bien qu’en large sous-nombre par rapport aux bateaux croisés (il était en effet difficile d’imaginer qu’une telle force eut pu se constituer si vite), la marine musulmane fit de son mieux pour tenter de freiner l’avancée croisée, coulant de nombreux navires – et leurs équipages avec -, mais fut finalement écartée sans peine par l’écrasante supériorité numérique des Croisés. Ces derniers continuèrent leur route vers l’Egypte.

Quelques semaines plus tard, et alors que le Sultan mamelouk avait massé la plupart de ses forces à Jérusalem en prévision d’une offensive sur la Ville Sainte, les Croisés débarquèrent sur les côtes égyptiennes et s’organisèrent pour aller mettre le siège sur Le Caire. Toutes les factions croisées, hormis l’Angleterre qui ne fit pas débarquer ses troupes pour aller piller Antalya, voulaient prendre part à la vengeance contre le sac de Rome. Le général germanique, Albert de Brandebourg, prit la direction des troupes et envoya un émissaire au gouverneur du Caire pour obtenir la reddition de la ville et le renvoi sains-et-saufs des cardinaux prisonniers. Les cardinaux furent libérés prestement mais, honneur oblige, les soldats retranchés dans la capitale mamelouke refusèrent de se rendre. Dès lors, les forces croisées déferlèrent dans la ville et massacrèrent tous ceux qui se présenter à eux – hormis les Coptes -, pillant également tout ce qu’ils purent. Rapidement, Le Caire fut proclamée ville impériale, sous les hourras des Croisés. Pacifier la région s'avéra cependant bien plus compliquée que prévue par les occupants, et bientôt l'essentiel du travail des armées espagnoles et germaniques fut d’éteindre les foyers de soulèvement s’étendant dans les terres bordant le Nil.

Le roi des Deux-Siciles, vassal de l’Espagne, prit la décision de continuer vers Tobrouk. Il connut sur la route les mêmes désagréments que connaissaient les armées croisées s’occupant de la région du Caire, et il ne put que tardivement mettre le siège sur la ville, sans parvenir à la prendre.

La coûteuse offensive romagnole sur Jérusalem

Avant de partir avec l’ensemble des forces croisées, César Borgia reçut l’ordre du roi de Romagne de faire route vers Jérusalem une fois que Le Caire serait occupé. Ecoutant son souverain et malgré sa connaissance que la plupart des Mamelouks les attendraient là-bas, le général valencien ordonna à l’armée romagnole d’en prendre le chemin pour la prendre au nom de l’Empire.

Arrivés en vue de la Ville Sainte, les Romagnols furent surpris de voir les troupes mameloukes les attendant à l’extérieur des murailles de la ville, d’autant plus qu’elles ne paraissaient finalement pas si nombreuses que cela, tout au plus 3.000 fantassins. Confiants dans leur large supériorité numérique, les troupes romagnoles lancèrent à la hâte l’assaut contre les lignes mameloukes, bien aidés par le bombardement incessant de leur artillerie. Mais alors que les hommes étaient à quelques mètres de s’entrechoquer, le sol se mit à trembler à l’est des murailles : les cavaliers mamelouks – certains observateurs rapportent qu’il y en avait presque mille ! – avaient lancé la charge sur le flanc droit romagnol. La bataille fut une véritable boucherie des deux côtés, mais elle tourna néanmoins à l’avantage des Mamelouks qui firent très mal aux fantassins italiens grâce à leur cavalerie. Cependant, malgré la victoire, le général mamelouk ordonna tout de même à ses hommes de se replier derrière les murailles, craignant l’arrivée de renforts croisés en provenance du sud. Borgia, enragé par cet échec, ordonna qu’on mette le siège sur la ville. Mais en était-il vraiment capable ?

Le camouflet français au Maghreb : une logistique risible

Alors que les fidèles du Saint-Empire romain s’étaient efforcés de se concentrer sur le Moyen-Orient pour combattre les Mamelouks, les Français s’arrogèrent la mission de punir les Hafsides. François 1er ordonna à ses vassaux napolitains et piémontais de le suivre dans son entreprise ; ces derniers répondirent à son appel en lui mettant à disposition des troupes et quelques navires.

Mais alors que les armées françaises s’apprêtaient à embarquer sur les bateaux franco-piémontais, les généraux se rendirent rapidement compte qu’il n’y avait pas assez de vaisseaux pour embarquer tous les osts. Le roi de France ordonna dès lors qu’on privilégie le chargement des troupes françaises au détriment de ses vassaux. La quasi-totalité des armées napolitaines et piémontaises furent obligées de rester à quais, saluant ironiquement leurs alliés partant vers le sud.

Le passage maritime ayant été dégagé par l’armada croisée partie vers l’est, les Français parvinrent à arriver sans encombre aux abords de Tunis et débarquèrent pour prendre d’assaut la ville, malgré leur relative faiblesse d’effectifs. Le jeune François 1er, désireux de montrer sa vaillance aux yeux du monde, prit la décision de marcher à la rencontre de l’ennemi pour empêcher qu’ils s’organisent efficacement. Un combat s’engagea rapidement aux abords de l’ancienne Carthage. Les forces musulmanes étaient deux fois plus importantes en nombre que les Franco-Piémontais. Cependant, l’habilité stratégique du jeune roi couplée à l’expérience des troupes françaises permit aux Croisés de ne pas se faire balayer. Les Hafsides prirent tout de même irrémédiablement le dessus, en repoussant l’attaque française et en les obligeant à se replier aux abords du rivage. Cependant, le Sultan de Tunis ordonna à ses hommes de ne pas s’exposer outre-mesure, ces derniers ne poussèrent donc pas plus loin – les pertes se faisant sentir – et les Français purent établir une tête-de-pont pour d’éventuels renforts.

Les chroniqueurs s’accordèrent toutefois pour dire que cette campagne au Maghreb était pour l’instant un réel camouflet pour les ambitions de François 1er. Ce dernier, attaché à l’idée de démontrer sa réelle capacité de leadership, ne pourrait éviter la comparaison avec son rival germanique, bien plus en réussite, à quelques milliers de kilomètres de là.

Dans sa tente de commandement à quelques kilomètres des plages tunisiennes, le roi de France était assis à son bureau. Après ses récents échecs lors du débarquement de son armée, le jeune souverain se devait de rédiger une missive à l'intention de son peuple et de ses vassaux. Il souhaitait également réagir aux nouvelles que ses conseillers lui avaient apportés en provenance de l'Orient. Il écrivit donc :

Mes sujets, mes seigneurs,

Je vous ai déçu. Je le reconnais humblement, j'ai échoué par pêché d'orgueil et par vengeance. N'écoutant que mon impatience, j'ai lancé une expédition qui aurait pu être préparé plus soigneusement. J'ai laissé les troupes de mes vassaux à terre, pensant que les troupes françaises seules seraient suffisantes. Erreur que cela ! Bien que la France soit grande grâce à ses soldats et ses chevaliers, nous savons qu'elle l'est encore plus quand elle manœuvre en collaborant avec ses fidèles vassaux et alliés ! Nous avons sous-estimé les mahométans, nous ne referons pas cette erreur. Le reste de notre armée sera convoyée afin de soutenir notre offensive, accompagnée par les soldats de nos alliés.
Je vous demande de me faire confiance une nouvelle fois, je vous est déçu une fois, ça ne se reproduira pas !

Concernant les récents évènements de Sofia, nous apportons notre soutien aux justes demandes de notre ami Constantin, nos alliés hongrois doivent évacuer la ville et la remettre à son légitime seigneur.

Afin de régler la question de l'héritage milanais, François de Valois, roi de France, annonce offrir sa fille Louise nouvellement née en fiançailles au cousin du Duc de Milan François II Sforza. Le Roi offre en dot aux cotés de sa fille ses droits à la succession du duché de Milan. En échange, le duc s'engage à fournir une dot de 8000 florins à la France afin de sceller cette alliance. Puisse notre Saint Père bénir cette union devant le très haut !

Nous François II Sforza somme fier de confirmer les nouvelles amitiés nouvellement conclues ainsi que d'avoir pu régler pacifiquement le problème causé par la succession Milanaise. Que la paix règne entre les Chrétiens !

Nous felicitons d'ailleurs nos amis Byzantins et Napolitains pour le succès de la croisade. Nous sommes d'ailleurs très heureux de voir l'incident de Sofia régler pacifiquement.

Puisse les royaumes chretiens prospérer éternellement.

Moi, Vladislav II, roi de Hongrie, accepte le traité de l'Empereur Grec Constantin XII et lui cède la ville que nous avons vaillamment pris aux forces ottomanes. Nous remercions aussi son Altesse de nous récompenser pour notre dur combat et de payer les sépultures de nos morts. Que la Chrétienté puisse vivre éternellement!

Bonjour à tous,

Je reprends le Portugal dans le MV

Ilthanir

Spoiler:

Sa Majesté, le Roi Manuel Ier félicite tous les participants de la croisade contre les perfides turcs, et honore les braves marins Portugais morts lors de cette lutte acharnée. Le retour de l'empire Byzantin augure une nouvelle ère dans le combat qui oppose les défenseurs de la vraie foi aux infidèles mahométhans.

Manuel Ier, Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de Dieu.