TOUR 3 - ETE 1516
L'aventure continue pour les Européens sur les terres hostiles du Nouveau-Monde
- CARTE EUROPE:
- CARTE AMERIQUE:
La Croisade au Moyen-Orient et au MaghrebL’arrivée des renforts à Jérusalem : la grosse bataille a eu lieuInformé de la défaite des Romagnols dans la première tentative de prendre la ville, Maximilien 1er ordonna un regroupement général de ses troupes avec celles de ses vassaux présents sur les terres mameloukes. En ce sens, un accord fut conclu entre le duc de Milan et le roi de Romagne : Mantoue passa sous pavillon milanais en échange de la participation active de ces derniers à la croisade au Moyen-Orient. L’Empereur chapota cette transaction et l’armée milanaise prit donc logiquement la route de l’Egypte pour rejoindre son maître.
Une fois arrivés, ces soldats vinrent renforcer l’ost croisé. Sous le commandement du général impérial Albert de Brandebourg, les Croisés prirent la direction de Jérusalem pour préparer un nouvel assaut. Le plan était simple : prendre la ville le plus vite possible pour fondre ensuite sur Alep et Damas plus au nord. Du côté chrétien, on voulait jouer sur l’avantage du nombre pour plier l’affaire une bonne fois pour toutes. Aucun renfort mamelouk n’avait pu rompre le dispositif d’encerclement romagnol et on se dirigeait assez logiquement vers un massacre en règles des malheureux retranchés.
Cependant, alors que les armées se mettaient en marche et s’apprêtaient à monter à l’assaut, on vit se profiler au nord une grande armée. C’étaient les Séfévides qui venaient – encore une fois - porter secours au monde musulman. Ayant ramassé au passage, en Syrie, tous les hommes mamelouks en mesure de se battre, c’était pratiquement 10 000 soldats qui venaient s’additionner aux combattants retranchés dans la ville sainte.
Le combat fut terrible par son intensité, entre des Croisés habités par le désir de prendre la Ville Sainte et des Musulmans conscients que perdre Jérusalem serait une catastrophe, en tout cas d’un point de vue symbolique. Impériaux et Milanais prirent la tête de l’armée chrétienne pour faire souffler des Romagnols épuisés par des mois de lutte. En face l’armée séfévide, disciplinée mais essentiellement composée de fantassins légers, et les célèbres cavaliers Mamelouks se battirent du mieux qu’ils purent. Mais l’inexpérience des très nombreux conscrits sur le champ de bataille se fit cruellement ressentir à partir du moment où les morts commencèrent à s’accumuler dans chaque camp. Irrémédiablement, les quelques 20.000 Croisés finirent par prendre l’avantage. A la fin de la journée, la ville tomba dans leur escarcelle et on hissa le drapeau croisé sur les murailles. Lucides sur leur défaite, les Musulmans ordonnèrent le replis afin de sauver ce qui pouvait encore l’être : Jérusalem était perdue mais cela ne voulait pas dire que la guerre devait l’être. Les Musulmans mirent donc les voiles vers le nord afin de fortifier les derniers gros bastions mamelouks. Il vint rapidement aux oreilles des occidentaux que la manœuvre séfévide n’avait pas été faite pas simple charité puisqu’on apprit que le Sultan mamelouk Qânsûh Al-Ghûrî avait accepté de se vassaliser au Chah Ismaïl 1er.
L’armée des Croisés sous commandement germanique continua quant à elle son dessein et prit la route de Damas pour y mettre le siège, non sans essayer de trouver un accord avec les Séfévides qui refusèrent les différentes propositions. Force était de constater cependant que la Croisade semblait de plus en plus tourner à l’avantage des Chrétiens. Chaque soir, le Sultan mamelouk, défait, se demandait sûrement pourquoi il avait accepté de s’impliquer avant tant de ferveur dans l’entreprise de sauvetage de son ennemi de toujours ottoman. Son altruisme lui coutait terriblement cher.
L’avancée à l’ouest et la pacification des terres déjà conquisesLes bateaux ayant servi à amener les troupes milanaises prirent le chemin du retour avec tous les cardinaux récemment libérés par les Croisés. Arrivés à Rome, ces derniers furent reçus par le Pape qui proclama qu’un triomphe serait organisé. Suivant les conseils de puissants princes chrétiens, il déclara qu’il fallait célébrer les forces croisées qui avaient permis d’étendre les limites de la Chrétienté, tout en vengeant l’affront fait quelques mois plus tôt lors du sac de Rome. Maximilien 1er, accompagné de son héritier Charles, et Constantin XII furent les deux têtes d’affiche d’un triomphe qui n’eut rien à envier à ceux de l’Antiquité.
En Egypte, l’armée espagnole s’occupa, en coopération avec l’Ordre Catholique nouvellement créé, de pacifier la région et de continuer à étendre la domination chrétienne sur les anciennes terres mameloukes. L’évangélisation est compliquée, mais les importants moyens mis à disposition de l’Ordre lui permettent d’envisager sereinement la réussite de son action.
A Tobrouk, l’armée des Deux-Siciles lança une offensive sur la ville assiégée et parvint finalement à la conquérir au prix de pertes modérées. Elle continua sur sa lancée et tenta d’étendre la zone d’influence croisée le plus loin possible, mais la géographie du terrain, la résistance des populations locales et ses faibles effectifs ne permit pas aux forces siciliennes de progresser rapidement.
La campagne au Maghreb progresse enfin : Tunis est françaiseSuite au camouflet connu par François 1er lors de l’hiver précédent – celui-ci n’ayant réussi qu’à constituer une modeste tête de pont en Tunisie faute d’avoir compris les rudiments de la logistique navale -, de nombreux observateurs occidentaux se demandaient si ce dernier serait capable de rectifier le tir. Force est de constater que le roi de France prit à cœur de se rattraper. Trouvant un accord avec Henry VIII, il fit transporter de nombreux renforts du continent vers Tunis grâce à la flotte anglaise.
Sur le plan stratégique, il mit également en place un plan différent. Alors que lui et son armée seraient concentrés à prendre la capitale hafside, une armée napolitaine aurait la mission d’aller prendre Tripoli plus au sud - le roi de France se doutant que la grande majorité des forces musulmanes se trouveraient dans la capitale.
En tout ce fut plus de 7500 soldats chrétiens qui s’élancèrent – François 1er en tête – à l’assaut de la ville tunisienne. Dans l’autre camp, le Sultan hafside reçut le soutien de nombreux mercenaires zianides arrivés à la va-vite, ce qui lui permit d’équilibrer, au moins sur le plan mathématique, la balance. Toutefois, l’expérience et l’équipement des troupes franco-napolitaines prévalaient largement sur la combativité des défenseurs et Tunis tomba rapidement sous les coups revanchards des troupes du roi de France.
Plus au sud, l’armée napolitaine menée par Charles VI
l’Intrépide parvint à prendre une Tripoli qui fut, comme prévu, assez peu défendue. Voulant pousser jusqu’à Syrte, le roi de Naples dut cependant se rendre à l’évidence qu’il lui serait impossible, au vu de son manque de moyens, d’entreprendre un tel dessein. Il s’évertua donc sagement à sécuriser les terres autour de Tripoli, en attente des instructions de son suzerain concernant la marche à suivre.
A Syrte justement, comme à Antalya lors de l’hiver 1515, la marine anglaise lança des raids contre la ville et fit de très nombreux dégâts. Il n’y a pas à dire, globalement le monde musulman est en proie à un sacré chaos.
Autres nouvellesEn Espagne, une grande assemblée entre le roi et ses vassaux a eu lieu. Lors de celle-ci, Ferdinand d’Aragon, apparu fatigué et physiquement mal en point aux yeux de tous, a assuré à ses sujets que des actions retentissantes auraient lieu dans les six prochains mois afin de rappeler à tous que la grandeur de l’Espagne n’est pas derrière elle, bien au contraire. Une évangélisation massive du Nouveau-Monde est à l’œuvre, d’autant plus que des colons espagnols sont parvenus à établir un nouveau comptoir, Tellero, plus à l’intérieur des terres. A noter que les Ibériques ne sont pas les seuls à être parvenus à créer un comptoir marchand puisque Venise a réussi elle-aussi. Cannaregio a vu le jour au nord de Porto Seguro.
En Angleterre également, le jeune roi Henry VIII a fait part aux notables anglais de sa volonté tenace de s’établir sur les terres inexplorées de l’ouest. «
Ce Nouveau-Monde s’offre à nous, et nous le prendrons ! » aurait-il dit devant un parterre de nobles totalement acquis à sa cause.
Il est à noter que l’Incident de Sofia a été réglé pacifiquement par les dirigeants byzantin et hongrois. Le roi Vladislas et l’empereur Constantin se sont en effet entendus pour une restitution de la ville bulgare entre les mains byzantines en échange de liquidités. Ces dernières ont notamment servi aux Hongrois à tenter leur première aventure vers l’Amérique. Celle-ci s’est avérée assez peu concluante selon les dernières nouvelles.
Du côté de Constantinople justement, sous la houlette de l’Empereur, un vaste et ambitieux projet économique a vu le jour : la Route des Epices. Imaginée et financée en collaboration avec Venise, Naples et le Royaume des Deux-Siciles, cette route commerciale entre l’Orient (depuis la Syrie et les Séfévides) et l’Occident (jusqu’à Naples et Palerme) passera notamment par les îles vénitiennes et empruntera les terres et les ports byzantins. En conséquence, les quatre nations ont fortement investi pendant ces six derniers mois pour permettre à ce fructueux dessein de voir le jour. La richesse est promise à tous ces braves !
Enfin, de nombreux chroniqueurs rapportent que le Portugal a considérablement investi dans la création d’une armée et d’une flotte digne de ce nom. Le Royaume marchand semble vouloir devenir un peu plus que cela.