[GO] La Grande Odyssée

Pas de map, pour l'instant. Déjà parce qu'elle est pas faite, ensuite parce que y'en a pas besoin... Pour l'instant.

Janvier 1451. Le sultan ottoman, Murad II, menace constante pour la Reine des Villes, épuisé par l'hiver albanais, est grièvement malade. Sur son lit de mort, son fils, Mehmed II, lui a fait une promesse : il sera le Conquérant, celui qui prendra Constantinople aux Romains pour s'établir en nouvel empereur.
Dans la Reine des Villes, où règne Konstantinos Palaiologos, la situation est de plus en plus tendue. Le Basileus est contesté, mais la plupart des derniers Romains savent qu'il est sans doute leur seul espoir de sauver ce qui reste de Constantinople. Conscient de la lourde tâche qui repose sur ses épaules, l'Empereur a, dans le plus grand secret, réuni les nobles majeurs -ou ceux qui restent-, ses conseillers, ses gardes les plus proches, et leur a annoncé son plan fou. La fuite.
Pas la fuite de l'Empereur, pas même la fuite de la classe dirigeante. La fuite de tous les Romains. Les marins portugais parlent de corps et de navires étranges qui arrivent parfois sur leurs côtes ; les Romains doivent partir vers l'ouest, vers les Indes ou n'importe quel territoire qui puisse se trouver là-bas.

Les navires sont sur le point de prendre la mer. Le voyage sera long, et sans doute les Romains devront-ils mendier des vivres et des fournitures sur la route. Mais tout vaut mieux que la disparition : Constantinople peut chuter, mais l'Empire survivra.

(Vous aurez remarqué qu'ils sont assez peu. Je compte tout de même en rajouter si besoin est ; tous les personnages présents et disponibles actuellement sont historiques (leur présence l'est certes un peu moins), et j'essaierai d'en trouver d'autres si la liste est pleine. De plus ! Certains personnages sont par définition plus importants/riches/influents que d'autres, et c'est parfaitement voulu. Ce qui importe, ce n'est pas que qui vous êtes, mais ce que vous ferez.
Enfin, la division dans la liste est là simplement pour... Montrer une très légère division entre les nobles byzantins et les étrangers. Ce ne sont PAS des camps, vous êtes tous dans le même bateau. Ou la même flotte, quoi.)

GRECS :

- Konstantinos XI Dragases Palaiologos, Basileus kai Autokrator Rhômaion, descendant de César et de Constantin : Couronné hors de Constantinople, l'Empereur est un homme courageux, fort, intelligent, talentueux... Et à la tête d'un empire en ruines, alors même qu'il n'a pas de fils. Il n'est pas jouable et inclus seulement pour rappeler qu'il existe.

- Loukas Notaras, Megas Doux : Grand ami de l'Empereur et son plus fidèle serviteur, Loukas Notaras est le "Grand Duc" de l'Empire. Ses attributions sont vastes, mais c'est l'amirauté de l'Empire à laquelle il s'est dévoué. Bon soldat, excellent marin, il a été celui qui a suggéré à l'Empereur son plan de fuite, et celui qui dirigera la flotte jusqu'à son arrivée. Il refuse d'être mêlé aux querelles entre les latins et les grecs, et soutient mordicus la position de son Empereur adoré : l'entre-deux. (Joué par Serguei, évidemment)

- Gregorios III Melissenos, dit Mammas, Patriarche œcuménique : Le Patriarche œcuménique, extrêmement favorable à l'union entre les orthodoxes et les catholiques, est extrêmement controversé dans la société byzantine. L'Empereur s'est malgré tout assuré qu'il accompagne l'expédition, afin de fournir une caution religieuse... Et peut-être de négocier avec les latins. (Joué par Fabian)

- Georgios Sphrantzes, Protovestiarites : Ambassadeur, courtisan, gestionnaire, Sphrantzes est un autre des soutiens fidèles de l'Empereur. Il est pour ainsi dire le bras gauche de l'Empereur, et l'on murmure qu'il serait à la tête de réseaux d'espionnages en Europe, en Anatolie, à Constantinople... Que ce soit le cas ou pas, ses talents restent indéniables, et lui ont permis de s'attirer la grande sympathie de l'Empereur lui-même, témoin à son mariage. (Joué par Beregil)

- Andronikos Palaiologos Kantakouzenos, Megas Domestikos : Général en chef de l'armée impériale, Andronikos est un homme fier, brave, audacieux, fort, et grand. Le problème étant bien sûr que, malgré tous ses talents martiaux, il n'a pas grand chose à gérer ; l'armée est majoritairement composée de mercenaires recrutés par un de ses cousins éloignés, plus proche de l'Empereur que lui, et ne compte que quelques réels soldats. Il a été un des derniers à être mis au courant du plan de l'Empereur, car lui-même aurait été prêt à affronter seul les Turcs, mais il s'est finalement rangé à l'avis général. (Joué par Silvio)

- Theophilos Palaiologos, Protostrator : Cousin de l'Empereur, Theophilos pourrait être un individu particulièrement remarquable. Ce n'est pas le cas ; il n'est aucunement un militaire, alors même qu'il est un officier de l'armée impériale. Il est en revanche extrêmement doué pour la gestion des finances et de la logistique de l'armée impériale, et est responsable du recrutement des très nombreux mercenaires qui forment la plus grande partie, aujourd'hui, des dernières légions.  (Joué par Arzgluf)

- Demetrios Palaiologos Metochites, Megas Stratopedarches : Lui aussi un cousin de l'Empereur, quoique bien plus éloigné, Demetrios a fait montre de ses grandes qualités au cours des années. Nommé gouverneur de Constantinople suite à de nombreux actes aussi bien militaires que diplomatiques, il a bataillé pour maintenir le calme dans la cité malgré les prises de position parfois très controversées de l'Empereur et du Patriarche. Fait stupéfiant, il y est plus ou moins parvenu ; malgré la menace et la ruine de l'Empire, Constantinople reste l'un des joyaux du monde. (Joué par Aedhr)

- Georgios Kourtesios Scholarios, Moine du Christ Pantokrator : Scholarios est un théologien et un philosophe de renom, qui s'était réfugié au monastère pour échapper à la vindicte du parti pro-latin. Il a cependant été contacté par l'Empereur, de manière à permettre de s'associer les faveurs des très puissants anti-latins, largement majoritaires parmi le peuple. Certains aimeraient bien le voir Patriarche...

MERCENAIRES ET ÉTRANGERS :

- Girolamo Minotto, baile vénitien : Après des accrochages avec les Turcs, le baile vénitien -le chef de la plus importante communauté latine à Constantinople-, a interdit à ses navires de quitter le port et aide les Byzantins à maintenir l'ordre. Depuis des mois, il assure l'Empereur que des navires vénitiens chargés de troupes vont arriver, mais il est bien conscient que le Sénat est toujours très long à débattre. Sa grande flotte et le nombre incroyable de vénitiens sur place lui a permis d'être mis au courant presque immédiatement des plans de l'Empereur, et de les accepter tout aussi vite. (Joué par Koratos)

- Gjergj Kastrioti, Skanderbeg : Le nom de Gjergj Kastrioti semait la terreur dans le cœur des Turcs, aussi lui ont-ils donné un autre nom. Iskender Bey, "Seigneur Alexandre". Seigneur de guerre de la Ligue de Lezhë, aujourd'hui dissoute, il a été contacté par l'Empereur avec la promesse de pouvoir mener ses cohortes d'Albanais revanchards là où ils pourraient préparer la lutte contre les Turcs. Ceux-ci se sont ralliés à son panache rouge et son casque à tête de chèvre par centaines, hommes et femmes, prêts à traverser l'océan pour fonder une patrie d'où, un jour, ils reviendraient. (Joué par Kevin13)

- Giovanni Giustiniani Longho, mercenaire génois : Ancien podestat de Caffa en Crimée, désormais aventurier, Giovanni Guistiniani a recruté quelques centaines d'hommes de la mer Egée et des postes commerciaux génois pour venir en aide à l'Empire, en recevant comme promesse de paiement l'île de Lesbos, pas moins. Ce n'est qu'une fois sur place qu'il comprit qu'il avait été recruté plus ou moins de force dans le plan de l'Empereur ; il n'a plus d'autre choix que de partir avec les Grecs. (Joué par MKI)

- Orban, ingénieur : Certains sont de grands généraux, d'autres des théologiens hors pair, d'autres encore des marins légendaires. Orban, lui, fait des canons. Cet ingénieur hongrois un peu excentrique fait, à vrai dire, d'excellents canons ; l'Empereur l'a payé une petite fortune pour cela. S'il n'a pas encore pu travailler à l'élaboration de sa plus belle réalisation, un canon si grand qu'il nécessiterait soixante bœufs pour être déplacé, il a néanmoins pu se plonger dans des récits sur le feu grégeois, la plus grande arme des Romains. (Joué par Temudhun)

- Orkhan Çelebi, prétendant : Les Ottomans ont une méthode de succession qui implique en général l'égorgement prompt de tous les prétendants. Orkhan a échappé à cette règle en étant tout simplement otage des Byzantins, prêts à le libérer pour semer le trouble parmi les beys si le sultan cessait de verser une pension pour l'entretenir. La maladie de Murad II, et surtout les promesses de son fils, l'inquiètent au plus haut point ; il sait que si la ville chute, il sera l'une des cibles prioritaires du sultan. Avec ses quelques partisans, imprégné de culture grecque et armé de ses talents de gestionnaire, il a donc juré fidélité à l'Empereur. (Joué par Hgh23)

- Jacopo Tedaldi, marchand de Florence : Une ville aux abois comme Constantinople est un lieu de choix pour faire des affaires, Jacopo Tedaldi le savait bien. Arrivé à Constantinople avec une importante cargaison de nourriture et d'armes italiennes, il est parvenu à s'enrichir sur le dos de l'Empire moribond. Le problème majeur, bien sûr, étant qu'il était venu sur un navire vénitien, retenu au port. Il s'est rapidement servi de sa fortune pour s'arranger une place de choix parmi les financeurs du voyage, certain qu'après tout, il pourrait peut-être continuer de suivre et de profiter des Grecs. (Joué par Flovic)

- Jacques de Milly, chevalier hospitalier : Si les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem sont aujourd'hui presque assiégés dans leur forteresse de Rhodes, ça ne les empêche pas de prêter main-forte aux autres chrétiens de la région, aussi schismatiques soient-ils. De Milly est leur représentant à Constantinople, un des membres les plus hauts placés de l'ordre, très en vue pour succéder au grand maître. C'est pour cette influence que l'Empereur l'a contacté et convaincu de participer à l'expédition avec le plus grand nombre possible de ses hommes, pour les sauver d'une Rhodes qui choiera bientôt.(Joué par Hames)

Comme vous l'aurez compris (ou pas, bande de tarés), ce MV se propose d'être un MV d'histoire alternative pure. Le dernier empereur byzantin décide, plutôt que d'affronter les Turcs, de quitter l'Europe vers l'Ouest.
Les règles, comme dit ci-dessous, sont basées sur celles des deux derniers MVs de Bere (par "basées", j'entends que je les ai éhontément volées, merci à lui).

MONNAIE ET RESSOURCES

Le jeu disposera d'une monnaie, l'as impérial, et de trois ressources : la nourriture, l'équipement et le cheval.
- La nourriture est produite par les fermes et les pêcheries. Chaque soldat, chaque habitant consomme 1 nourriture par tour de jeu
- L'équipement est produit par les forges. Chaque unité de type LOUR (lourd) demande, pour pouvoir être recrutée, d'avoir un équipement disponible dans la ville où le recrutement a lieu. La ressource est alors consommée pour produire l'unité.
- Le cheval est produit par les haras. Chaque unité de type CAV (cavalerie) demande, pour pouvoir être recrutée, d'avoir un cheval disponible dans la ville où le recrutement a lieu. La ressource est alors consommée pour produire l'unité.

TRANSPORT DES DEVISES ET RESSOURCES

Vous n'avez pas encore inventé Paypal, et les ressources ne se faxent pas. Si vous souhaitez envoyer de l'or ou des ressources d'un point A à un point B, il faudra organiser un convoi. Cela demandera surtout de prévoir une escorte, sauf si vous voulez confier votre fortune à Jean-Michel, qui prendra sa charrette, y mettra les quinze coffres pleins d'or, et traversera le monde tout seul pour amener l'argent à destination.

LA DISETTE, LA FAMINE

Si vous manquez de nourriture pour répondre aux besoins de votre population ou de votre armée, vous serez en situation de disette. Le moral va baisser, de même que la loyauté et l'ordre public, et si la situation devient dramatique ou dure dans le temps, vous risquez fort d'avoir des morts ou des déserteurs.

LE PAIEMENT DES TROUPES

Il n'est pas toujours facile d'assurer la logistique financière pour payer les troupes pendant une campagne. Et les soldats le savent. Vous pouvez donc décider de différer le paiement de la solde pour votre armée. Ca n'est toutefois pas sans conséquences. Une armée non-payée prendra certaines largesses vis-à-vis des ordres. Typiquement, vous allez demander à une troupe de sécuriser un sanctuaire et de le maintenir intact... Ben il risque fort d'y avoir une bonne soeur ou deux culbutée dans un coin, et quelques reliques en moins sur l'autel. Evidemment, plus le paiement mettra du temps à arriver ou plus le retard sera difficilement acceptable, plus vos troupes seront indisciplinées. Par exemple, si vous partez en campagne et que juste après être sorti de votre capitale, vous dites à vos troupes "au fait, j'ai oublié de prendre les sous pour vous payer, hihi, vous allez devoir attendre six mois qu'on revienne en ville", ben vous risquez surtout de vous faire casser la gueule et d'être forcé par vos hommes de faire demi-tour pour retourner en ville chercher un minimum d'argent.

LA PRODUCTION

Pour chaque type de production, vous aurez un indice de production entre 0 et 5 qui vous indiquera à quel point la matière première est abondante. Si vous cherchez à établir une pêcherie dans une région où il n'y a pas de mer ou de lac, vous aurez 0 en production de pêche, donc vous risquez de ne pas produire grand chose. Par contre, si vous construisez une scierie au milieu d'une forêt, vous aurez 3, voire 4 en production.

L'ANTICIPATION DES REVENUS

Une pratique qui se fait dans pas mal d'autres MVs est l'anticipation des revenus. En somme, vous avez 100 dans la poche, vos stats vous disent que vous recevrez 125 au prochain tour, donc certains dépensent 100+125 dès ce tour. Je le refuse ici. Vous ne pouvez dépenser que l'argent que vous avez dans vos stats au début du tour. Il vous faut donc anticiper si vous voulez recevoir un paiement ou un prêt, l'argent ne sera probablement pas disponible avant le tour suivant (le temps de l'acheminer, etc).

Votre personnage principal est très important. VOUS NE POUVEZ DIRIGER DIRECTEMENT QUE CE QUE VOUS ACCOMPAGNEZ. Si vous êtes en ville et que vous confiez votre armée à un PNJ, vous pourrez donner des ordres généraux au PNJ avant son départ, mais par la suite, il agira de manière plus ou moins autonome suivant sa personnalité, la situation, les ordres initiaux qu'il a reçu et les éventuels contre-ordres que vous aurez envoyé. Inversement, si vous prenez la tête de votre armée pour une campagne, il vous faudra confier votre cité à un gouverneur, auquel vous pourrez laisser des consignes, mais qui s'occupera des affaires courantes à votre place.

Vous commencerez avec quelques PNJs dans votre entourage. Vous ne pourrez pas en ajouter à foison, donc utilisez-les avec parcimonie et ne les sacrifiez pas pour rien.

De plus, si un membre de votre entourage ou de votre famille est capturé ou tué, votre prestige en prendra un coup. Si votre femme se fait capturer et troncher comme une moins que rien par une bande de mercenaires, ça va la foutre mal pour votre propre image. Pareil si c'est votre fils héritier qu'on capture et qu'on castre, vous risquez d'avoir quelques soucis. Protégez-les bien !

Chaque personnage aura des traits de caractère que je vais tirer au sort dès le départ ou, si possible, baser sur la réalité. Certains traits pourront évoluer suivant les évènements, mais je n'en dis pas plus pour le moment !

Notez bien que les personnages de votre suite ne sont PAS (forcément) des serviteurs. Ils peuvent être aussi des amis, des prisonniers, des contacts... Ce sont des PNJs et en tant que PNJs, ils ont parfois leurs propres buts, qui peuvent s'opposer aux vôtres. Pensez-y avant de nommer ce général ambitieux, opportuniste et fourbe à la tête de toute votre armée.

LES PARAMONAI

Certains, notamment chez les grecs, ont parmi leurs troupes des paramonai et parmi leur suite un paramonos. Ce sont des soldats spécialisés dans la garde ; pensez "Prétoriens". Ceux-ci vous obéissent directement, comme n'importe quels autres soldats, mais répondent de leurs actes auprès de l'Empereur. Le paramonos dans votre suite est un garde du corps personnel, et donc un personnage à part entière.

LES UNITES

Comme vous le remarquerez, les unités (particulièrement chez les grecs) ont des noms... Ben, des noms grecs. Si jamais ce n'est pas assez clair : les vardariotai sont les vardariots (eh ouais), des mercenaires hongrois, les paramonai sont des épéistes lourds et des gardes, les kontophoroi sont des lanciers en armure, les peltastai sont des peltastes (ben ouais*2). Bien entendu, tous ne sont pas recrutables par tout le monde.

Enfin et surtout, je m'attends à ce que vos troupes soient réformées et réorganisées, voire recrées, une fois arrivés sur place. Après tout, si vous débarquez dans un marécage, la cavalerie c'est un peu nul.

Le tour zéro a plusieurs particularités, parce que (je vais le répéter plusieurs fois ci-dessous) vous êtes sur des putains de bateaux.

Concernant le recrutement, il est au tour zéro EXTRÊMEMENT restreint, pour la bonne raison que vous êtes sur des navires. Je m'attends à ce que vous ne puissiez pas recruter "normalement" de troupes, à moins de faire des actions particulières. Mais même ça, ça risque de gêner l'expédition : vous n'avez de nourriture que pour les gens déjà dans le coin.

Concernant la nourriture, vous avez par facili parce que l'Empereur est prévoyant exactement un tour de réserves. Et, surprise, un tour dure un an. En théorie, vous devriez être arrivés au tour 1... Mais si ce n'est pas le cas, ou si vous êtes mal établis, il va falloir commencer à manger les gros.
L'or est pour l'instant aussi une réserve ponctuelle. La plupart d'entre vous disposent du financement de l'Empereur (environ équivalent à l'entretien de vos troupes) et de réserves personnelles, ainsi que parfois de fonds supplémentaires. Concrètement, vous n'avez quasiment aucun moyen de gagner de l'or pour l'instant, puisque vous êtes sur des navires, et que vos scieries, vos pêcheries ou vos impôts seraient un peu inutiles alors que vous essayez de survivre.

Depuis plusieurs mois, l'Empire Romain se préparait. Le Basileus a d'abord réuni ses plus proches conseillers pour organiser son plan fou, le plus fou peut-être de toute l'histoire de Rome. Après ses fidèles parmi les fidèles, il a été rejoint, petit à petit, par des cohortes entières : son peuple bien sûr, comme toujours prêt à suivre son Empereur jusqu'au bout du monde, mais aussi des mercenaires italiens et des chevaliers francs, des aventuriers portugais, et même, comble de la stupeur, des villages entiers d'albanais.

Au final, ce sont pas moins de six cent navires qui se massent dans la Mer de Marmara. La flotte turque est encore en mer Adriatique, occupée à gêner le ravitaillement des rebelles albanais par les vénitiens, et n'a pas le temps de réagir vite.
Ainsi, elle ne peut retenir... La petite dizaine de navires qui se détache de l'armada. Une partie, composée des galères italiennes au pavillon de l'Ordre de Saint-Jean, fonce vers Rhodes et écrase quelques patrouilles sur la route, sans même ralentir.

L'autre, composée des navires les plus gros et les plus lourds, se hâte de rejoindre la mer Adriatique. Les navires turcs, partagés entre la nécessité de rejoindre Constantinople et celle de se protéger face aux vénitiens, ne font même pas attention aux navires de transport.
Arrivés sur la côte albanaise, ceux-ci déchargent rapidement des centaines de combattants, eux-mêmes albanais, qui reprennent de plus belle leur guérilla... Dans le dos des troupes turques, qui allaient se ruer sur Constantinople. Celles-ci sont ralenties et, si les affrontements sont terribles pour les Albanais, ils sont pires encore pour les Turcs. Les guérilléros, soldats des clans, miliciens des villages et autres bandits en fuite ont un nombre incroyable d'atouts avec eux : la surprise, l'expertise de leur chef, Skanderbeg (Kevin13), la connaissance du terrain, et l'utilisation extrêmement efficace des navires de transport, soutenus par des galères vénitiennes, pour frapper la côte. Les escarmouches sont brèves, puisqu'après quelques semaines seulement, les Albanais reprennent la mer, bien plus nombreux qu'à l'origine ; la plupart ont été fascinés par le talent de Skanderbeg, les autres ont simplement peur de la répression turque qui viendra.



Le gros de la flotte elle-même ne quitte la Mer de Marmara qu'après de longs atermoiements. On ne sait pas vraiment ce qui les a provoqués ; mauvaise préparation du Megas Doux, envie de certains de finir de piller la cité, simple précaution, discours aux hommes ? Par chance, pourtant, l'armada parvient à quitter le Bosphore et se dirige le plus vite possible vers la Morée, en Grèce, pour mouiller dans le port de Naupaktos.

A Naupaktos, devant le Métropolite et le Patriarche Oecuménique (Fabian), avec comme témoins ses fidèles Loukas Notaras, Megas Doux (Serguei), et Georgios Sphrantzes, Protovestiarites (Beregil), le Basileus annonce une grande décision. Il prend pour épouse la jeune Tiziana Asen Zaccaria, la petite fille de l'ancien Prince d'Achaïe, et une descendante des Tsars de Bulgarie. La basilissa parle grec, latin et italien et a été éduquée à la mode byzantine ; si le choix est très consensuel, il ne manque pas de satisfaire grandement les nobles de Morée. Les deux frères de l'Empereur, Thomas et Demetrios, Despotes de Morée, offrent leur soutien à l'expédition, à défaut de leur présence, ainsi qu'une centaine de navires à la flotte, peuplés de nombreux fiers soldats -qui n'ont pas oublié que leur Empereur était attachée à leur Morée natale-, mais aussi de moult cadeaux et de nourriture.
La fête, pour aussi magnifique qu'elle soit (le Megas Doux et le Protovestiarites font des merveilles de diplomatie pour l'organiser) est cependant de courte durée. La flotte doit en effet poursuivre sa route... Et briser un blocus ottoman en train de s'organiser à Naupaktos.

La bataille est terrible, et de nombreux navires des deux camps coulent, brisés par les boulets de canon et parfois enflammés par le terrible feu liquide des navires byzantins. Elle tourne cependant en la faveur de la coalition lorsqu'arrivent, presque en même temps, une petite flottille de chevaliers de Rhodes et un groupe de vénitiens et d'albanais, qui achèvent de faire fuir les turcs. La victoire est assurée, mais laisse un goût amer à bien des gens ; le temps pris à terre et à traîner en Mer de Marmara, pour certains, est responsable de cette attaque et des morts qui s'en sont suivis. Les plus touchés sont les navires de transport, bien sûr, mais les latins eux-mêmes sont très mécontents d'avoir été mis en danger pour "Encore un truc de grecs", selon les mots immortels de Catarino Contarini, un dignitaire vénitien. Ils se souviendront sans doute de la bataille de Naupaktos, en bien ou en mal.

Les vénitiens, les albanais et les chevaliers restent avec la flotte, pour la renforcer, ainsi qu'il était prévu. Le reste du trajet, jusqu'à Lisbonne, s'accomplit sans grand trouble. La flotte turque a été ralentie et le sultan est sans doute plus occupé à se proclamer Empereur de Rûm qu'à pourchasser les grecs. Les escales à Syracuse, à Naples et à Barcelone permettent aux navires de continuer à se ravitailler, grâce notamment à l'intervention de Jacques de Milly (Hames) et des lettres envoyées aux commanderies hospitalières sur place. La Langue d'Italie aide à réparer les navires et à sommairement les préparer, tandis que la Langue d'Espagne procure nourriture et équipement pour le voyage.

Au Portugal donc, l'escale est brève. Après quelques brèves négociations, les Portugais acceptent de céder plusieurs de leurs caravelles à l'expédition ; Sphrantzes et le Protostator, Theophilos Palaiologos (Arzgluf), les négocient avec une certaine maîtrise. Ils acceptent même de vendre une caravelle -mais pas plus- aux albanais, impressionnés par leurs faits d'armes contre les Turcs et leur guérilla avec les vénitiens.



Les navires quittent enfin le port de Lisbonne, à peine plus nombreux qu'à l'origine, mais bien équipés et associés de quelques caravelles et navigateurs portugais. Le voyage commence calmement, et chacun vaque à ses occupations. Les soldats se font moins grognons et se rangent peu à peu à l'avis du Megas Domestikos (Silvio), que la fuite était nécessaire ; des bruits bizarres viennent du navire de l'ingénieur hongrois (Temudhun) ; les italiens parlent italien ; les albanais restent dans leur coin. La vie s'organise tout simplement à bord. Malgré le rationnement, personne, pas même les plus pauvres, ne meurt de faim. Les médecins byzantins font des merveilles pour prévenir les maladies. Fait stupéfiant, et sans doute même amusant, quelques prostituées semblent s'être organisées pour aller de navire en navire ; le plus vieux métier du monde est toujours le plus adaptable !

Et c'est tant mieux, car durant plusieurs mois, la mer est terriblement calme. Au moment pourtant où l'un des marins portugais, sur une caravelle de tête, va s'écrier qu'une terre est en vue, une terrible tempête se déclenche, comme tombée des cieux. Cette tempête, presque une punition divine pour de nombreux membres de la flotte, va durer pas moins d'un mois, ballotant des navires dans l'obscurité et les orages.
Lorsqu'elle s'arrête, le constat est accablant. De nombreux navires ont disparu ; plus terrible encore, certains n'ont pas disparu et sont encore en train de sombrer, leur équipage noyé ou en train de l'être. On dit même qu'un des navires, le Latinkon Mugon, a été intégralement nettoyé de tout son équipage par une vague violente mais n'a pas sombré et parcourrait les mers. La légende n'a cependant pas vraiment le temps de faire le tour des marins...
Car l'autre nouvelle est plus joyeuse. Une terre est en vue et, cette fois-ci, tout semble plus calme. Sur ordre de l'Empereur, la flotte s'engage dans un détroit, puis dans une étendue d'eau moins profonde. Deux caravelles et quelques galères en font rapidement le tour et reviennent à la flotte ; l'endroit semble être un gigantesque lac, alimenté par quelques fleuves d'eau douce. Aux abords du lac, quelques maisons sur pilotis ont fait s'exclamer à des italiens, incrédules, qu'ils devaient être revenus à Venise ; d'autres ont été fascinés par la présence -potentielle- d'humains, d'Indiens.

Enfin, l'Empereur a finalement donné ordre que la flotte accoste à l'embouchure d'un des fleuves.

Il est le premier à poser pied à terre.
Il est le premier à pénétrer dans ce qui deviendra sans doute Nea Konstantinopoulis, la Nouvelle Constantinople.