Une évacuation lunaire
« Hâtez-vous ! Nous y sommes presque ! » Ils étaient une cinquantaine, aux premières lueurs de l’aube, à se presser vers la Cascade du Désir dans la
Terre Libre d’Ariwahirpia. Des gens épuisés, certains affamés, qui n’avaient rien à perdre à écouter les promesses de leur guide. Les marées et la chute du Paradis avaient pulvérisé les stocks de grains et le pays autant révolutionnaire que gauchiste était incapable de nourrir sa population. Alors, ils avaient écouté le Fataliste.
« Nous y voici, fit le Fataliste, se retournant vers le groupe, révélant son teint blafard et cendreux. La Cascade du Désir. » Il sembla murmurer quelque chose dans l’air. Aussitôt, des cercles descendirent de la Lune, plus grosse que jamais. D’un autre côté, elle devenait chaque jour plus grosse que la veille. Elle s’approchait. Surgit du cercle de téléportation un fataliste en uniforme moulant, décoré de médailles.
- Spoiler:
« Chers humains, vous avez accepté l’offre de notre déesse
Sarayéva (labtec) de quitter votre terre pour rejoindre Sa Lune. C’est un bon choix. Une fois arrivés, on vous injectera des produits faisant de vous des Fatalistes. Cela vous permettra de survivre aux conditions de la vie lunaire, différente d’ici. Vous serez différents, certes. Certains peut-être se demanderont si une telle vie méritera d’être vécue ? Rappelez-vous simplement ceci : vous serez en vie. Contrairement à ceux qui restent ici-bas. Vous savez très bien que vous êtes tous condamnés. Allons, à présent, et embarquez par groupe de 5. »
Une fois tous embarqués, le capitaine et le guide échangèrent quelques mots. « Où en est la déesse ? demanda le guide.
- Elle est dans les derniers préparatifs. Quand tout sera terminé, nous règnerons sur une Terre dont tous les vices auront été purifiés. Continue ton œuvre, Hérion. Trouve-en plus. Cela renforce la Déesse.
- Comme elle l’exige. »
La Cité du Savoir
Lautada (Berlioz) avait tout perdu. Ses enfants et son armée lors de la chute du Paradis sur les
Grands Kerns. Mais la déesse refusait de se laisser abattre. Le bâtiment qui leur était tombé dessus était la Bibliothèque Céleste. Et les premiers livres que découvrit la déesse lui firent prendre conscience de l’ampleur de l’opportunité.
Ralliant ses fidèles, elle créa plusieurs convois pour récupérer tous les livres de la Bibliothèque. Elle ordonna la construction d’une Cité du Savoir au cœur de son Eden, où les érudits lisaient les livres du Paradis. Le bond technologique réalisé est gigantesque, la Cité devient un centre d’émulation pour tous les chercheurs.
- Spoiler:
« Avez-vous pu contacter
Apanout (Marv), Sainte
Lautada ? lui demanda un chercheur dans un couloir.
- Oui. Malheureusement, il ne nous aidera pas… Traumatisé par la trahison des anges, il semble vouloir se contenter de briser tout ce qui lui résiste… Son aide ne pourra pas être constructive. Et de votre côté ?
- Si nous n’allons pas pouvoir régler tous les problèmes d’un bloc, notre problème principal semble pouvoir se régler par Votre Sainte Lumière. » Et il lui montra les plans.
Lautada (Berlioz) hocha la tête.
La fuite de Shigir
En bon dieu des Maladies,
Shigir (Arkantos) ressentit bien sûr dans sa chair la mutation d’une certaine bactérie au sein d’un humain dans le
Tsarat Fjöruk. Qu’allait faire le dieu face à cette nouvelle menace de l’humanité ? Allait-il l’éradiquer, laissant l’humanité panser ses plaies ? L’utiliser pour forcer des empires entiers à le vénérer ? Ayant pesé les pours et les contres, il prit une décision qu’on résumera de la façon suivante : « Fuck this shit, I’m out. »
Rassemblant des couples de fidèles, des mâles et des femelles de nombreuses espèces différentes,
Shigir (Arkantos) conçut un immense nuage blanc solide sur lequel il fit embarquer toute cette petite troupe, loin des marées gigantesques et de l’épidémie de peste noire qui allait arriver sur le coin de la gueule de l’humanité. Il mit ce nuage dans le ciel et tout le monde crut que c’était un nuage normal.
« Mais seigneur
Shigir, qu’allons-nous manger ici ? On ne peut rien cultiver !
- Vous allez manger ce qu’il sortira de ma hotte magique !
- Ah, et qu’est-ce que vous pouvez nous donner ?
- Alors, des jouets en bois, non… Ah voilà, deux oranges, vous êtes contents là ?
- Mais… c’est tout ? fit le fidèle très blême.
- Peut-être plus si tu es sage, fit
Shigir en souriant et en lui caressant la joue. »
Eriador ressort des flots
Refusant de voir son pays bien-aimé englouti,
Eru Illuvatar (Endwars) dépensa une énergie folle pour faire remonter des flots les terres de l’archipel et les modifia selon son bon plaisir. Il fit aussi émerger les ruines de l’Hospice des Braves pour que son peuple puisse étudier ces ruines.
Il utilisa encore plus ses pouvoirs pour rendre l’archipel immunisée aux effets dévastateurs des marrées causés par la Lune. Enfin, il invoqua du néant plusieurs bataillons de guerriers croisés fidèles à sa cause pour chasser les hérétiques qui suivaient les dogmes des fils d’
Alfasthun (Lucius). Sous cette dernière ère,
Eriador devint un royaume exceptionnel, et où il fait bon vivre contrairement au reste de la Terre.
Enfin, les insulaires trouvèrent dans les ruines de l’Hospice paradisiaque du matériel médical angélique, de pointe. Ils purent ainsi trouver un remède pour la peste noire qui commençait à ravager le monde. Néanmoins,
Eru, obsédé par la protection de son peuple, ne laissa pas cette innovation majeure sortir de ses frontières.
La Chasse Sauvage d’Apanout
La mort de DIEU et des anges avait cruellement tourmenté
Apanout (Marv). Après avoir guéri de son combat contre
Gabriel et
Raphaël, le dieu ne trouvait plus de but à son existence. Alors il se laissa aller à ses instincts primitifs de chasseurs. Ses domaines orientés vers la Destruction, récupérés de
Sartoris (Silvio) achevèrent de le faire sombrer.
- Spoiler:
Ainsi, le dieu exhortait les fidèles qui le souhaitait à le rejoindre dans sa Chasse Sauvage : une immense escarmouche traversant le continent et ciblant les siths, que le dieu identifia comme ses ennemis. Dans cette marche folle, tous ceux sur le chemin qui n’affichaient pas les couleurs de la Meute étaient balayés. Les barnais affamés qui avait rejoint le dieu trouvèrent ainsi leur salut dans l’extermination d’autrui et l’accaparement de leurs ressources. Une fois le continent traversé, les siths définitivement et proprement génocidés, face à la mer, il se dit qu’il devait trouver
Eru Illuvatar (Endwars) pour un challenge à sa mesure. Mais avant de franchir les flots pour se rendre en
Eriador, le Dieu de la Chasse fit une surprenante rencontre…
L’Armurerie des Dieux
Lorsque la Tour des Preux s’écrasa sur le Palais de
Môman (Tonkar), les ruines s’éparpillèrent entre le
Royaume de Sommelan et le
Duché de Candide. La Tour ne contenait rien d’autre que l’armurerie des anges. Et les humains qui les trouvèrent se posèrent deux questions : comment cela fonctionne-t-il ? Contre qui vais-je m’en servir ?
Par chance, ces deux pays étaient séparés par une redoutable chaîne de montagne, les empêchant de se jeter au visage leurs découvertes respectives. Malchance en revanche pour les voisins de ces deux pays : voici que le royaume de
Sommelan soumit le
Royaume de Sartonfia à l’est et récupéra quelques siths qu’
Apanout (Marv) avait oublié de massacrer à l’ouest. Le petit duché de
Candide attaqua aussi ses voisins, et soumit le
Duché de Buenos Aires et le
Royaume Cacombo, et se présentait comme l’héritier du puissant
Empire Panglossien.
Si ce n’était la peste noire et les catastrophes côtières, ces deux pays auraient chacun conquis la moitié du continent.
Le Destin d’Apanout
Les pieds dans l’eau, le dieu de la Montagne
Môman (Tonkar) avait attendu qu’
Apanout (Marv) achève le massacre des siths pour calmer sa rage et le rencontrer.
«
Môman, fit le Dieu de la Chasse… Nous ne nous étions plus vu depuis… la Cité du Sacrifice ? Quand
Lucifer nous avait tous laissé le choix. Tu avais fui, je me souviens.
- C’est vrai. Et j’ai bien fait. Vous avez perdu, je vous le rappelle ?
- Et qu’est-ce que tu veux ?
- Fuir c’est terminé.
Eru Illuvatar (Endwars) est très fort. Il possède deux domaines absolus qui sont très puissants. Je viens te proposer une alliance. Unissons-nous, battons-le, et partageons ses pouvoirs. Ensuite, nous occuperons ensemble le trône de DIEU. Si tout ce que tu as dit à son sujet est exact, c’est ce qu’il aurait souhaité, DIEU, n’est-ce pas ? »
Le Dieu de la Chasse, pensif, repensait à sa discussion avec DIEU. « Oui
Môman, c’est ce qu’il aurait voulu. Faisons comme cela. »
Môman lui fit alors part de son plan pour traverser l’eau, le domaine de leur ennemi et sur comment prendre le Dieu de l’Eau au piège entre Montagne et Foudre. Mais alors qu’il parlait, et se retournait pour désigner l’archipel d’
Eriador à l’horizon,
Apanout se rappela comment les anges l’ont trahi. Plus personne ne le trahira. Jamais. D’un geste prédateur, rapide et silencieux, il invoqua son Arc absolu, et tira une flèche dans le dos de
Môman, transpercé de part en part. Il s’effondra : « Mon offre était pourtant honnête,
Apanout. C’est donc ce Destin que tu as choisi. » Puis il expira.
Comme le chasseur face à sa proie,
Apanout s’avança pour s’assurer de son état. Oui, il était bien mort. Mais quel était le sens de ces énigmatiques paroles ? Et il ne sentait aucun de ses pouvoirs qui affleurait vers lui.
Soudain, la voix de
Môman retentit de derrière lui, comme venant de plusieurs endroits à la fois : « Mon offre était pourtant honnête,
Apanout, mais je ne suis pas assez stupide pour être venu sans couvrir mes arrières. » Se retournant, le Dieu de la Chasse vit 10
Môman portant chacun une Épée Sainte de
Lautada (Berlioz). « Quand j’ai donné ces Épées aux Anges, je leur ai fait promettre de ne pas te tuer. Je les enchanté de sorte qu’ils se conforment à ma Loi. Mais cette fois-ci, il n’y aura rien de la sorte. »
- Spoiler:
- Forces en présence:
APANOUT (29/29)
MÔMAN (180/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Apanout (Marv) avait choisi de devenir l’objet de sa propre prophétie en apportant le Malheur aux hommes. Mais c’est lui qui à présent avait adressé un refus de la pire des façons à son frère.
Le combat s’engagea, les
Môman se jetèrent sur
Apanout, qui parvint à dégainer une flèche mortelle sur un autre d’entre eux. Puis ils arrivèrent au contact. Contre un ou deux, le Dieu de la Chasse, combattant expérimenté, aurait eu le dessus. Mais chaque
Môman était en plus particulièrement résistant, et ses adversaires ne le laissaient plus viser avec son arc pour lancer une de ses flèches mortelles.
- Spoiler:
Apanout (Marv) était devenu ce qu’il ne pouvait supporter : une proie, essayant d’échapper à ceux qui le traquaient. S’arrêtant net, faisant confiance à son instinct, il s’arqua et prépara une nouvelle flèche alors que tous les
Môman l’empalèrent d’un coup. La flèche partit, et transperça un autre des
Môman. « Je meurs en prédateur, en faisant face à mon Destin. »
Les pouvoirs immenses d’
Apanout (Marv) se déversèrent en
Môman. Respectueux de son adversaire,
Môman (Tonkar) fit un cortège funèbre au dieu de la Chasse, trouva une barque pour y mettre la dépouille du dieu, et l’envoya brûler sur les flots.
Apanout, l’allié du Paradis, Premier de la Trinité, meneur de l’Ultime Chasse contre
Lucifer, était mort.
- Spoiler:
Le Soleil capricieux
A l’est du monde, deux dieux en deuil s’étaient retrouvés :
Kumuluk (Ilthanir), qui pleurait la mort de son ami de toujours
Marxengels (Maraud) ; et
Alfasthun (Lucius) qui pleurait la mort de tous ses enfants. Les deux étaient en colère face à ces disparitions injustes.
Afin de ne pas céder au désespoir, les deux dieux copulèrent pour créer un nouvel enfant qu’ils aimeraient.
Alfasthun donna à cet enfant le domaine du Soleil de son défunt et cher
Dolan, et nomma son fils
Caprisun.
- Spoiler:
Après l’avoir éduqué ensemble,
Alfasthun (Lucius) donna une mission à
Caprisun : « Mon fils, je vais offrir à ce monde un dernier Voyage. Et pour cela, toi aussi, tu dois partir. Prends le Soleil, dérobe-le du Ciel, et pars avec lui. Laisse ce monde sans lumière, aussi noir que mon âme. »
Le fils essaya de négocier, mais le Soleil ne pouvait rester pour certains fidèles seulement… En effet, hérétiques et croyants partageaient le même Ciel, le même Soleil. Alors
Caprisun obéit, il partit, et d’un coup d’un seul, au milieu d’une après-midi chaude mais normale (si ce n’était la peste et les marées cataclysmiques), le Soleil disparut.
A part la lumière, il y eu bien sûr un autre effet, lent mais constant, qui se mit en œuvre : le mercure descendait. Inexorablement. Il n’y eu plus de matin, juste une nuit éternelle, qui s’enfonçait de plus en plus dans un froid cosmique.
Kumuluk (Ilthanir) avait envoyé son fils
Esidisi soumettre la
Commune d’Hanzhou à sa gloire. Cela se passa alors que l’armée était en chemin. Pris dans des glaces soudaines, l’armée figée pour toujours était une œuvre d’art, la douleur et la souffrance figée à jamais sur les cadavres bleuis, au milieu de leurs cercueils gelés. Arrivant à destination seul,
Esidisi ne trouva rien à conquérir. Tout était figé, et mort.
L’Étoile de la Révolution
Un choc. « Mais qu’est-ce qui vient de se passer ? » demanda
Sarayéva (labtec). Les Fatalistes eurent besoin d’une minute pour faire le point et comprendre la situation. « Déesse, un rayon laser en provenance de la Terre vient de frapper la Lune ! La croûte lunaire est en train de se fragmenter.
- Quoi ? Ils auraient réussi à trouver un moyen de détruire la Lune avant la collision ? Ces petits salopards. Ce n’est pas grave, nous allons juste modifier notre plan à la marge. Commandeur, faites décoller les vaisseaux d’évacuation. Que tous les Fatalistes évacuent la Lune MAINTENANT.
- Mais et vous, déesse ?
- Je vais fusionner mon essence à celle de l’astre. A nous deux, nous devrions être assez forts pour résister à ce rayon laser, et mener à bien la collision.
- Mais… y survivrez-vous ?
- C’est un risque que je prends. »
Ainsi, en quelques heures, tous les fatalistes avaient décollé dans les vaisseaux de régolithe. Une fois que la collision aurait lieu, les vaisseaux tomberont sur la Terre nouvellement vierge et pourront la repeupler. Forte de cette certitude,
Sarayéva (labtec) se laissa emporter au centre de la Lune, se laissa déchirer le corps par la gravité et son essence imprégna tout l’astre. Son visage colérique se forma à la surface de l’astre, à la vue de tous ceux encore en vie au sol. Elle était maintenant assez forte pour résister à ce grossier laser. « Bien, accélérons. » Elle utilisa ses pouvoirs pour créer des volcans sur son autre face, et accéléra vers la Terre.
- Spoiler:
« Déesse
Lautada (Berlioz), regardez ! » Sous ses yeux ébahis, la Lune prenait le visage de
Sarayéva (labtec), résistait au laser, et accélérait vers la Terre ! « Mais qu’est-ce qu’elle a fait, cette salope ? »
La Cité du Savoir, l’un des derniers endroits au monde avec des humains encore en vie : les habitations concentrées autour de gigantesques fours à charbon qui délivraient une température humainement supportable, leur permettant de tenter de sauver l’humanité. Leur plan était simple : construire une machine envoyant un rayon laser vers la Lune pour la détruire, en utilisant la magie de la déesse
Lautada (Berlioz) et de son Épée Sainte pour renforcer le laser. Mais voilà que la déesse lunaire avait trouvé un contre. Ils étaient perdus.
- Spoiler:
« LAUTADA ! » hurla une voix à l’extérieur de la Cité. La déesse découvrit à l’extérieur
Kumuluk (Ilthnair) et
Alfasthun (Lucius), avec derrière eux de gros icebergs contenant ce qui semblait être des orchestres et des chorales. « VIENS TE BATTRE LAUTADA ! » La déesse reprit son épée sainte à la machine. « Je reviens, fit-elle aux scientifiques.
- Enfin tu sors de ton trou, petite déesse de la Fertilité ! Eh bah alors, il a gelé ton Eden j’ai l’impression, non ? Ce n’est pas trop la luxuriance j’ai l’impression ?
- Vous voulez vous battre ? Vraiment ? C’est la Fin du Monde et vous voulez vous battre ?
- C’est la fin du Monde depuis que
Marxengels (Maraud) est mort,
Lautada ! cria le dieu de la Musique, hurlant et pleurant en même temps. Tu ne nous as pas aidé alors je vais commencer par toi ! Tous les autres dieux paieront ! C’est moi qui est tué DIEU, c’est moi qui le deviendrait, et ensuite je ramènerai
Marxengels,
Libertay et tous les enfants d’
Alfasthun !
- La tristesse t’empêche de voir la réalité en face,
Kumuluk. Ce monde sera détruit par la Lune avant que tu parviennes à tous nous battre. Et tu devras me passer sur le corps si tu veux mes pouvoirs.
- J’en avais bien l’intention. »
- Forces en présence:
LAUTADA (19/10)
DIEUX TRISTES (25/17)
Kumuluk (18/17)
Alfasthun (7/1)
L’épée Sainte de
Lautada brillait en se jetant dans la bataille, et l’Orgue de
Kumuluk lança une nouvelle
mélopée, à la hauteur de la bataille. Les coups s’échangeaient et pleuvaient entre les deux adversaires, de force pratiquement égale. Mais de temps à autre,
Alfasthun (Lucius) intervenait, soit pour défendre son compagnon, ou déstabiliser son adversaire. L’avantage était ainsi dans le camp des endeuillés.
Lautada (Berlioz), seule, ne pouvait compter sur l’aide de ses fidèles dans la Cité, agglutinés contre les fours, à la recherche du moindre degré de chaleur. Au bout de plusieurs minutes, elle était blessée, et défaite. « Un premier sacrifice pour
Marxengels ! » et
Kumuluk lui planta l’Orgue au travers du torse, sentant déferler ses pouvoirs dans sa chair.
Néanmoins, chose étrange, malgré la fin du combat, l’Orgue continuait de jouer son air, de plus en plus épique, triste et dramatique. « Il y a un problème, murmura
Kumuluk.
- Et si elle avait raison ? fit
Alfasthun en pointant la Lune du doigt.
- Nous allons vite le savoir. »
Fracassant les portes de la Cité, les deux dieux passèrent à côté des habitants terrifiés contre les fours, se pressant au centre de la ville, là où la machine-laser continuait d’émettre un faible rayon. Les scientifiques alentour continuaient de se presser pour augmenter l’intensité du rayon. « Expliquez-moi la Lune, vous ! fit
Alfasthun d’une voix glaciale.
- Notre déesse avait trouvé un moyen de briser la Lune avec ce laser mais la Lune semble s’être renforcée depuis que le visage de
Sarayéva (labtec) s’est fixé sur la Lune.
- C’est
Sarayéva ? hurla
Kumuluk. Elle ne m’empêchera pas de devenir DIEU, elle sera le deuxième sacrifice pour
Marxengels ! » Le dieu de la Musique replanta l’Épée de
Lautada dans la machine-laser pour renforcer le rayon. Il jeta ensuite dans le laser son bouclier, le Boucanteur, puis sauta dessus.
Kumuluk s’envola à une vitesse sonique vers la Lune, sous le regard sidéré d’
Alfasthun.
«
Sarayéva ! Vous paierez tous pour
Marxengels !- Je vais tout détruire sur cette Terre, la corruption, les impuretés des dieux et des anges. Tu ne m’arrêteras pas, fit la Lune d’une voix caverneuse.
- LA REVOLUTION VAINCRA ! » tenant l’Orgue à deux mains au-dessus de lui, propulsé par le laser lautadien. Finalement le choc advint.
L’Orgue se brisa, et une immense fissure battit en brèche autant l’astre sélène que l’essence de
Sarayéva. L’impulsion fit tomber
Kumuluk (Ilthanir) qui fut transpercé par le laser. Le rayon s’engouffra dans la brèche lunaire, et s’infiltra partout en détruisant tout. La Lune fut pulvérisée, et
Kumuluk fut projeté de l’autre côté. Dans les vaisseaux spatiaux au loin, les fatalistes hurlaient (avec retenue) de la mort de leur déesse. Le dieu de la Musique, mortellement blessé, s’éloignait rapidement de la Terre et son essence se dissipait dans le cosmos. « Voilà qui avait des airs de révolution comme on l’aimait
Marxengels. » Devenu un simple point brillant dans le ciel nocturne,
Kumuluk devint l’Étoile de la Révolution.
- Spoiler:
Au sol,
Alfasthun (Lucius) applaudissait. « Ben alors les nerds, on ne se réjouit pas ? La Lune a explosé, c’est bon là non ?
- Non, fit un des savants d’un regard triste. La Lune a trop approché. Les débris vont tous être attirés par la gravité terrestre et devenir des météorites.
- Ah.
- Nous sommes tous condamnés. »
Devenir DIEU
Dans la
Nouvelle Eriador,
Eru Illuvatar (Endwars) vit le ciel s’illuminer alors que les premiers météores franchissaient l’atmosphère terrestre. Il devenait fou. Il devait déjà maintenir des dômes de chaleur au-dessus de l’archipel pour permettre aux gens de survivre, et maintenant les faire survivre à l’Armageddon ? Ça allait lui demander tellement d’énergie qu’il n’en aurait plus assez pour…
«
Eru Illuvatar ! » fit une voix qui venait des flots. Franchissant les océans gelés,
Môman (Tonkar) (ou plus exactement 8
Môman) mit le pied sur la
Nouvelle Eriador.
«
Môman… C’est donc toi que je vais affronter pour le trône de DIEU. Lorsque j’en aurai terminé avec toi, je serai assez fort pour pouvoir protéger mon peuple de cette dernière catastrophe.
- Ton peuple ? Tu as passé ton temps à te préoccuper de lui. Tu as dépensé presque tout ton pouvoir à restaurer sa grandeur et sa population, au lieu de créer un nouveau soleil pour tout le monde. Au lieu de protéger les côtes du monde, tu ne les as protégés qu’ici. Ce peuple est ton boulet. Tu aurais pu voir plus grand en t’émancipant d’eux, mais tu en es incapable.
- Oui, je protège mon peuple. Contrairement à toi, qui est resté enfermé dans sa montagne pendant des millénaires, à juste regarder le monde tourner sans y prendre part. Ce n’est que maintenant que le temps te manque que tu te décides à bouger. Tu es un lâche.
- Un lâche ? C’est celui qui a dupé son monde à
Eldorado pour pouvoir assassiner
Marxengels (Maraud) et
Ayoris de la manière la plus sournoise possible qui me traite de lâche ? Contrairement à toi, ma dignité est intacte. J’agis aujourd’hui en tant que Dieu de la Justice, et te juge pour félonie, trahison et meurtre. Qu’en dis le tribunal ?
- Coupable ! répondirent les 7 autres
Môman.
- Et quelle sentence devrait être appliqué à l’accusé ?
- La mort !
- Ainsi soit-il, je fais donc cette prophétie :
« Eru Illuvatar est condamné à mort et le Dieu de la Justice Môman exécutera la sentence. » Une apocalypse de glace et de feu est le décor parfait pour une exécution, ne trouves-tu pas
Eru ?
- Spoiler:
- Une prophétie ? Tu as récupéré les pouvoirs d’
Apanout (Marv) ?
- Je lui ai proposé une alliance mais il a refusé. Il n’a pas fait le poids. Et toi non plus, tu ne fais pas le poids. La pluie coule simplement jusqu’au bas de la montagne, dieu de l’Eau.
- La pluie érode les pics les plus acérés ; elle forme des rivières en creusant son sillon dans le roc et finit par emporter même les roches les plus énormes. Quel que soit ton nombre,
Môman, je vais t’éroder brutalement, et faire couler des rivières de ton sang, qui emporteront ta vie. »
Les 8
Môman dégainèrent leurs Épées Saintes de Lautada et se jetèrent sus.
Eru Illuvatar se mit soudainement à léviter et des choses à flotter autour de lui. « Tu n’as pas idée à quel point je m’étais préparé pour cette ultime bataille
Môman ! Armure des Profondeurs ! Gantelets de puissance ! Trident de Poséidon ! Jambières d’Artos ! Anneau des Océans ! Amulette de granit ! »
- Spoiler:
- Forces en présence:
ERU ILLUVATAR (69/69)
MÔMAN (144/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman (18/15)
Môman dut se rendre à l’évidence :
Eru Illuvatar était fort, très fort, comme deux ou trois
Apanout. Heureusement pour lui, il pouvait compter sur son nombre. Le dieu des Océans, profitant de sa prodigieuse défense, rendait la vie très difficile aux
Môman, et gardait l’ascendant du combat. Il arriva même à en embrocher un des adversaires. Enfin, les dieux de la Montagne parvinrent à feinter, à trouver une faille dans l’armure et à transpercer le dieu d’une de leurs lames. « Oh non, je suis mortellement blessé… » puis il disparut soudainement… « ou pas ! » Réapparaissant ailleurs, il transperça un autre des
Môman. « Et ma blessure… disparue ! Tu vois, quand on maîtrise le Temps, c’est comme si j’avais un grand livre en main, si ce que je lis ne me plaît pas, j’ai juste à changer de page ! Sauter de ligne temporelle, et annuler ce qui vient juste de m’arriver ! J’ai les absolus de la Réalité et du Temps, toi tu fais des doubles de toi et tu fais des prophéties ? On ne joue pas dans la même cours,
Môman. Est-ce que ce sont les 6 derniers toi ? Ou bien tu en caches encore un quelque part au cas-où, comme le lâche que tu es ?
- J’ai confiance dans mon Destin.
- Réfléchis Môman… Si le Destin existait je le saurais… car je suis le Maître de la Réalité ! »
Le combat reprit de plus belle, alors que des météorites de plus en plus massives tombaient près d’eux.
Môman semblait gagné par une détermination intense, et son travail d’équipe avec lui-même était exceptionnel. De son côté,
Eru Illuvatar survolait la bataille. Dès qu’il était blessé, il changeait la ligne temporelle pour annuler sa blessure. Le combat devenait une guerre d’usure, et
Môman perdait régulièrement l’un de ses doubles. Mais
Eru sentait que quelque chose de bizarre était en train de se produire : les pages de son livre du Temps disparaissaient. A chaque saut temporel, il semblait avoir de moins en moins d’options, comme si toutes les lignes temporelles convergeaient. Bientôt, il ne restait plus que trois
Môman, mais le Livre du Temps d’
Eru était vide : il ne restait plus qu’une seule page, la ligne temporelle actuelle.
« Tu sembles contrarié,
Eru, qu’est-ce qui t’arrive ? Est-ce que mon Destin jouerait un mauvais tour à tes pouvoirs ? En tout cas, créer mes doubles m’a coûté beaucoup d’énergie, j’imagine que faire quelque chose d’aussi impressionnant que réécrire le Temps doit exiger beaucoup. Et tu t’es fabriqué tellement d’objets, tu as déjà fait tellement pour ton archipel. Combien de fois est-ce que je tu pourras encore faire ton tour de passe-passe ?
- Assez de fois pour buter le dernier de tes clones, sois en assuré. »
Mais
Eru était effectivement contrarié, et l’échange de coups suivants aboutit à un autre
Môman embroché par le trident divin ; mais aussi à une autre blessure pour
Eru. « Tu essaies d’interférer avec mon pouvoir avec ton Destin,
Môman, mais ça ne marchera pas ! Je suis le maître de la Réalité et du Temps ! Si tu fais converger les lignes temporelles, je n’ai en créer une toute autre, à créer une nouvelle page ! Car rien n’est hors de ma portée à présent !
- Es-tu vraiment prêt à dépasser les limites de ton pouvoir de la sorte ? Et à en assumer les conséquences ?
- Regarde-moi faire et profite ! » Dépensant une énergie folle,
Eru activa son pouvoir une fois de plus, et tourna la page, exigeant de la Réalité de se plier à son désir.
- Spoiler:
L’instant suivant, il se trouvait à cinquante pas des
Môman, indemne. Il hurla de rire : « HAHAHA ! J’ai réussi, j’ai sauté ! Et vous n’êtes plus que deux, je vais vous éventrer, vous ne pourrez pas me convaincre sans votre nombre.
- Non,
Eru. Le Destin n’aime pas qu’on se moque de lui. »
Le Dieu des Océans sentit la chaleur trop tard pour réagir. Son pouvoir l’avait téléporté juste en dessous d’une météorite qui allait frapper le sol.
- Spoiler:
Il encaissa le choc de toutes ses forces, hurlant pour se donner du courage. Ses gantelets de puissance fondirent ; ses épaulières cédèrent, l’Armure des Profondeurs se brisa et le Trident de Poséidon fut fracassé. Mais sa force extraordinaire lui permit de rejeter le météore dans l’eau glacé. Il ne lui restait que son anneau, son amulette, et ses jambières. « Tu disais quoi déjà ? souffla
Môman.- Vous savez quoi, les Môman, je n’ai pas besoin de ce pouvoir-là pour vous balayer, je peux aussi faire ça à l’ancienne. »
Eru leva ses bras. Les flots gelés se fendirent et une vague d’eau gargantuesque s’apprêtait à tomber sur le lieu du combat. Avant l’impact, les
Môman mirent un genou à terre et plantèrent leur lame dans le sol. Puis la vague les saisit.
- Spoiler:
Le dieu de l’Océan souriait alors que l’eau ruisselait de partout, sentant sa victoire déjà en poche. Qui pouvait survivre à un tel cataclysme ? Pourtant, quand l’eau se retirait, les deux dieux étaient toujours là, et
Eru se décomposa. « Comment avez-vous pu tenir bon ?
- Je suis une montagne. Forte, solide… Stable. Que disais-tu au début ? Que tu allais m’éroder ? Emporter ma vie ? Non,
Eru, c’est moi qui vais t’emporter dans mon au-delà. »
Les deux
Môman se mirent dans une garde particulièrement agressive et se mirent à courir vers
Eru. Chaque pas faisait des clapotis dans l’eau. Le visage du dieu de l’Eau se déforma dans une expression de rage pure, et se jeta lui aussi sur ses adversaires. C’était la fin.
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La fin
Plusieurs dizaines d’années après,
Caprisun, qui n’entendait plus rien de son père, revint avec le Soleil. Quand il remit la Lumière sur la Terre, il s’aperçut qu’il n’y avait plus rien. Un désert de glace et de lave. Les derniers dieux :
Alfasthun (Lucius),
Faramis,
Esidisi... avaient été pulvérisés par des météorites.
Avec le retour du Soleil,
Shigir (Arkantos) descendit de son nuage. Il avait slalommé entre les pierres brulantes et avait survécu. Ce n’était pas le cas de ceux qu’il avait emmené. Il ne pouvait chauffer son nuage, et l’absence de Soleil les avait juste transformés en glaçons. Heureusement il aimait bien les glaçons.
Enfin, ce furent les Fatalistes qui arrivèrent avec leurs vaisseaux. Ils étaient 50 000. D’anciens humains transformés par la magie de
Sarayéva (labtec), qui explorèrent les ruines du monde et tentèrent de refaire émerger leur civilisation.
Puis, un jour, au sommet de décombres, ils rencontrèrent une silhouette lumineuse et aveuglante : « Qui êtes-vous ? osèrent-ils demander. »
- Je suis
Môman, fit la silhouette en tendant ses mains en signe de bienvenue. Mais vous pouvez simplement m’appeler DIEU. Je suis content de vous rencontrer. Nous allons avoir beaucoup de travail ensemble. »
Môman (Tonkar) est devenu DIEU. Il gagne le MV.
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