Dans beaucoup d’endroits, la structure tribale des petits groupes humains est abandonné au profit d’un État hiérarchisé. Ces États s’organisent selon les religions, parfois à cheval, parfois en opposition.
La gloire de Karnak
Pour parler des États, il est de bon ton de commencer à parler du plus glorieux d’entre eux : celui de
Karnak, à côté duquel tous les autres font pâle figure. Ce pays, en effet, principalement désertique, gouverné par les Sages des Grands Kerns, a été béni par leur déesse protectrice
Aljabal (Serguei). La déesse de la Lune leur a en effet donné la Vue Sélène : ce don rare survient aléatoirement. Ceux qui portent ce don rare ont des yeux gris et un iris étrange : quand on les regarde dans les yeux, on croit voir la lune elle-même. Les porteurs de la Vue Sélène sont inspirés par l’astre nocturne, inventeurs forcenés et d’une productivité hors norme. Challengés en permanence par la demi-déesse
Bâal, les karnites font des progrès faramineux en forge avec la découverte du fer pendant que le reste du monde commence à peine à battre le cuivre ; de la démocratie, l’écriture, des découvertes en physique, en médecine, en ingénierie… Le reste du monde ne leur arrive tout simplement pas à la cheville. Reste une question : que va faire ce peuple plutôt isolé de tout ce savoir ?
Quand la musique est bonne
A l’est,
Kumuluk (Iltahnir) rongeait son frein. En effet, le culte du Héron progressait bien plus que son propre culte, et lui n’était que la deuxième voire troisième figure de ce panthéon, malgré la quantité impressionnante de prières qui lui étaient adressés. Blessé dans son amour-propre, coiffé au poteau par des dieux qui n’existaient même pas vraiment, tout changea quand
Marxengels (Maraud) posa ses bagages chez lui, avec son petit
Libertay derrière lui. Ils décidèrent de créer ensemble un morceau, non, un hymne,
« le Chant des Partisans ». Cette composition musicale, infusée par la puissance des deux dieux, possédait dès lors un pouvoir qui lui était propre.
Esidisi et
Libertay devinrent amis et ils créèrent un groupe de rock antique : Troubasoldier. Encore motivés de leur fraîche création, les deux dieux participèrent à l’écriture des autres morceaux du groupe ; puis ils partirent en tournée :
Libertay à la batterie,
Esidisi au triangle,
Marxengels au chant et
Kumuluk au banjo. Chaque représentation se finissait par leur tube ultime.
Au départ peu connus, leurs spectacles attirèrent au fur à mesure de plus en plus de monde. Leur musique, littéralement divine, provoquait un shift définitif dans l’esprit de tous les auditeurs : l’envie absolue de se révolter contre tout. Les pouvoirs alors en places furent renversés, leurs temples ravagés : les communes et États libres d’
Eigaig,
Zhoch et
Ariwahirpia, totalement anarcho-communistes rejetèrent tout, jusqu’à la supériorité des dieux eux-mêmes. Ils n’acceptèrent plus que des prières républicaines aux deux dieux,
Kumuluk (Ilthanir) décidant de prôner la solidarité et la non-accumulation, comme son frère
Marxengels.
Mais bientôt le groupe se fatigua et divergea sur la conduite à tenir pour le prochain album.
Marxengels (Maraud) proposa un gigantesque concert de clôture avant que chacun aille vaquer à ses occupations. Réunissant des centaines de milliers de personnes, ce concert est l’acte de naissance de la
Commune d’Hanzhou.
Kumuluk (Ilthanir) décida de continuer seul, et avec à présent l’expérience de la composition, mena un projet solo : partant au sud vers les tribus croyantes aux géants, il utilisa le même pouvoir musical pour convertir les hommes sur son chemin. Ses propres fans, des gens qui ne croiraient qu’en lui, pas en ce maudit Héron Bleu !
Paie ta tournée
Se sentant un peu pathétique face au triomphe de
Karnak alors qu’elle n’avait qu’un joli jardin,
Lautada (Berlioz) envoya son fils
Hylios pour créer un État pour ses fidèles. Celui-ci se mit à l’ouvrage dès qu’il eût décuvé. Par contre il réfléchit à comment faire quand il était saoul : « Ok, alors là heuuuuuuuuuuuuuuuuuuu j’ai une trop bonne idée… Je vais leur faire goûter ma binouze et mon pinard, ils vont trouver ça trop bon, ensuite je leur dirais que pour en faire faut un peu se bouger le cul et cultiver des trucs et s’organiser ensemble hips et puis voilà on se mettra bien ».
Et contre toute attente, ça fonctionna bien.
Hylios enseigna, laissa les gens s’organiser entre eux et montra à tout le monde comment fabriquer de l’alcool (et du bon !). Ainsi naquit la
Fédération d’Héliode, la première coopérative agricole toute-puissante arrivant au statut d’État. Mais
Hylios passait son temps à surveiller les fermentions des uns les autres, à fêter les récoltes ou des anniversaires de ploucs, et se murgeait trop la tronche pour réfléchir à étendre la coopérative plus loin.
Dans un tout autre registre,
Lautada donna naissance à un autre fils :
Touffe. Habillé de ronces et d’herbes, ce demi-dieu ne remarquait par son crâne lisse, incroyablement brillant. Ainsi, quand il parlait, tout le monde était ébloui, mais pas par ce qu’il disait. On le croyait maîtriser la lumière du Soleil, ce qui était… partiellement vrai du coup.
Touffe parvint à convertir certains des fidèles du Héron Bleu avec sa sœur
Zora.
- Spoiler:
Des jeux et des jeux
Les dieux aussi veulent s’amuser, idéalement en regardant des humains galérer et/ou s’entretuer. Ainsi,
Apanout (Marv) fonda au pays de
Barne les jeux quadriennaux : des épreuves de force et de chasse se voient affronter les meilleurs guerriers et chasseurs du pays. Ces jeux sont bénis par le reste de la Trinité
Librici (hgh) et
Shigir (Arkantos). Puis un jour,
Apanout (Marv) clôtura les Jeux aux côtés d’un certain
Helmic, un homme blafard pourtant une épée, et leur dit qu’elle partit en voyage, « pour une chasse exceptionnelle ».
De son côté,
Ayéva (Emileen) créa les Jeux de la Foi d’Été : en pays sith, des gladiateurs du monde entier vinrent s’y affronter, pour recevoir des honneurs immenses de la part des dieux ; mais ce succès immense a un prix élevé : les faibles et les perdants sont sacrifiés à la gloire
Sartoris (Silvio) et
Ayéva (Emileen).
- Spoiler:
Docteur Yzotl, femme médecin
Librici (hgh) eût un enfant lors de cette ère : la demi-déesse
Yzotl. Herboriste, alchimiste, sage-femme, cette docteure est souvent qualifiée de « sorcière » pour ses remèdes « magiques ». Elle est aussi haïe qu’adorée : elle a pourri la vie d’autant de gens qu’elle n’en a sauvé. Sur les instructions de son parent, elle fonde l’Ordre des Garde-Nature, un ordre chargé de veiller sur le territoire forestier de
Librici.
- Spoiler:
La fille adoptive de la Montagne
Après avoir combattu au côté de
Môman (kevin),
Addonba fût bénie d’une exceptionnelle longévité. Le dieu lui faisait confiance, au point de lui fabriquer un marteau, une arme divine provoquant un bruit titanesque à l’impact. Hérault du dieu, elle coordonne la résistance contre les siths au nord, et fonde le
Dominion d’Addonba. Dans les montagnes, le
Royaume de Sommelan s’étend lentement vers les plaines du sud, après avoir franchi passes et cols…
La tempête face à DIEU
Longeant la côte sud,
Shigir (Arkantos) se lança dans la conversion des déistes. Il fut très surpris de leur résistance théologique, la plupart refusant de reconnaître sa supériorité tangible sur un dieu qu’ils n’avaient jamais vu. Armé de son hiver et de ses tempêtes,
Shigir fit pleuvoir des plaies sur les fidèles déistes. Il avançait laborieusement, ne pouvant les convertir quasiment que la force et la menace. Un jour, une armée de quelques milliers d’hommes s’opposa à lui, commandés par un certain Pangloss. Le dieu de l’Hiver les balaya avec facilité. Néanmoins, Pangloss devint un martyr, un symbole pour les déistes. Les gens de sa famille purent rassembler des forces importantes et ainsi diriger le
Divin Empire Panglossien.
- Spoiler:
Chaos et domination
Au nord-ouest, la situation est extrêmement compliquée. Comme d’habitude, du fait des dieux.
Eru Illuvatar (Endwars) assisté de sa fille, mit tout en œuvre pour fonder un État, et ce fut un succès : le
Royaume d’Eriador vit le jour, dirigé par les prêtres du Dieu de l’Eau. Sur le continent, des notables fidèles du Dieu de l’Eau fondèrent les
Marches de Fangorn.
Ce fut la même chose pour
Alfasthun (Lucius), coincé entre différentes religions concurrentes, unifia ses croyants dans un état tenu par un roi fidèle :
Septhimo.
Pendant ce temps, les fidèles de la Dame de l’Ombre s’organisèrent à l’est dans un état militaire et conquérant : l’
Empire de Khésum. En effet, la Dame de l’Ombre avait parlé : il fallait dominer.
Sans compter les fidèles d’Arthas, tout au nord, qui continuaient de rejeter les siths, et était pressurisé par le culte d’
Eru Illuvatar comme de celui du Père Lumière.
Tout ce petit monde, rejoint régulièrement par des incursions et des raids siths, se mettaient joyeusement sur la tronche. Puis
Sartoris (Silvio) et
Ayéva (Emileen) se mirent au travail.
Tout d’abord, lors de l’orgie biannuelle, les deux dieux s’accouplèrent… avec force ! Ainsi naquit la première autre divinité du monde :
Saravéya. Déesse des Volcans, elle était une femme nue, aux cheveux de lave. Avec un tempérament de feu (keskon rigole).
- Spoiler:
C’est à cette occasion que les deux dieux se dirent que créer une maladie vénérienne serait du plus bel effet. Ils essayèrent de demander de l’aide à
Shigir (Arkantos), mais aucune réponse ne leur parvint sur le réseau de téléphonie divine. Ne manquant pas de motivation, ils créèrent néanmoins la Mycose de la Mort : une grave maladie sexuellement transmissible, provoquant la mort en quelques jours, après avoir eu des visions triomphantes d’
Ayéva (Emileen) et délirant totalement, avant que les fonctions vitales ne cessent de fonctionner. L’idée était à la base de viser les populations non-siths à la frontière. Le problème avec les siths, et leur fâcheuse tendance à piller et violer leurs voisins, devinrent les principales victimes et vecteurs de la Mycose de la Mort. De grosses épidémies se développèrent aux frontières des siths avec les autres civilisations, mais aussi entre les clans siths.
De son côté,
Sartoris (Silvio) changea les règles affiliées aux funérailles des siths. Normalement, on mangeait les morts. Mais ses propos, très cryptiques, furent mal compris, réinterprétés, et puis
Eru Illuvatar (Endwars) arriva avec ses clones d’eau. Se faisant passer pour un messager de
Sartoris, il donna des consignes contradictoires à tout le monde pour alimenter l’incompréhension et la suspicion. Finalement les siths se déchirèrent entre tribus ayant des interprétations différentes : pour les Chevaucheurs Blancs, seuls les nobles devaient être mangés pour qu’on hérite de leur force, les autres devant être enterrés. Pour la tribu du Goéland, il fallait manger tout le monde sauf les chefs ; pour les Enfants de l’Araignée, il fallait manger tout le monde tout court ; et les Fils du Glacier enterraient tout le monde sous la neige. Tous ces siths se faisaient la guerre entre eux car ils étaient les gardiens de la Vraie Foi.
Les Bros d’Ifrit
Après son concert d’anthologie,
Marxengels (Maraud) partit ailleurs, dans la cité d’
Ifrit précisément. Se faisant passer pour le dieu Arthas, il fit construire un gymnase en son nom (celui d’Arthas) et créa la Confrérie des Bros Guerriers : des soldats gymnastes qui s’entraînent au quotidien, une véritable caste de guerriers. Marxengels/Arthas demanda la création d’un uniforme réglementaire de bro : cape rouge, sandalettes, bouclier, lance et glaive, etc. Il leur dit aussi d’être solidaire et tout mais ils n’ont pas compris cette partie-là.
- Spoiler:
Les Bros firent leur baptême du feu contre les siths. En effet,
Ayéva (Emileen) disait souvent aux tribus siths d’organiser des attaques de grande ampleur contre leurs ennemis, prenant même parfois elle-même la tête des expéditions. Ainsi, les villes d’Ur et de Mesod tombèrent face aux siths, mais les forces de Badgad et les Bros d’Ifrit les empêchèrent de s’installer. Leur prestige militaire est immense, et la confrérie des Bros de Bagdad et de Vilia, un royaume qui émergea au nord, marqua le début de leur alliance militaire contre les siths.
- Spoiler:
Baby-sitting
Sartoris (Silvio) passait beaucoup de temps à écumer les tribus siths et à donner des instructions. Notamment celle d’apporter des esclaves à sacrifier à sa gloire à la Cité du Sacrifice. Il organisa aussi le Sacrifice Décennal : un pèlerinage où tous devaient venir à la Cité du Sacrifice offrir ce qu’il avait de plus précieux : un fils, une fille, un objet précieux, etc.
Après avoir fait une tournée de ses fidèles, le dieu décida de partir avec
Sarayéva.
Avant cela, satisfait par le prophète
Fleuric, le dieu de la Vengeance passa du temps avec lui pour lui donner une direction, il lui offrit même une part de son pouvoir. Il lui confia aussi son fils
Ayoris. Le prophète promit de prendre bien soin du demi-dieu télépathe.
Et puis, un jour, une colonne de lumière surgit d’au-dessus la Cité du Sacrifice…