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 Avènements des Princes

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Endwars

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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 30 Jan - 21:46

Avènements des Princes  - Page 9 Blason11

Depuis de nombreuses semaines, les messagers venaient et repartaient de la cours de Mantoue. Les services du Marquis avaient laissé trainer leurs oreilles dans de nombreuses tavernes de l'Italie et d'Autriche. Le Marquis était resté perplexe, de nombreuses missives s'étalaient sur son bureau venant de Vienne, de Rome ainsi que les rapports de ces hommes.

Il appela sa femme et lui montra les missives. Elle devient blême aux vues de ces dernières...

"Réunit le conseil... J'arrive d'ici peu"


Le conseil de Mantoue se réunit durant plusieurs heures et les conseillers en ressortir épuisés et tous inquiet. la décision du Marquis était prise. Les placards furent affiché dans toutes les places et villages du Marquisat.

"En ces temps troubles, notre volonté de ne pas prendre parti n'a pas lieux d'être. Nos troupes marcherons avec les armées de l'Empereur en vertu de nos liens avec Maximilien de Habsbourg.
Alexandre Borgia a trahis Dieu et son peuple en soutenant la France et ignorant les appels de la ligue italienne afin de lutter contre, il a préféré éliminé un seigneur plutôt que de le soutenir en vertu des liens de vassalités.
Que Dieu nous vienne en aide contre le faux vicaire"
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeVen 1 Fév - 16:26

TOUR 6 - AOÛT 1495


Avènements des Princes  - Page 9 Tour611
La Romagne à feu et à sang

Carte:

A la fin du mois de février 1495, les agissements du Duché de Faenza trouvèrent rapidement une résonnance auprès de ses voisins. Il était vrai que l’annexion pure et simple de Florence avait surpris, en bien ou en mal, la plupart des potentats italiens. Ceux-ci, bien conscients de la grande puissance de l’ancienne seigneurie de Romagne, ne s’étonnèrent pas de son coup de force puisqu’il était bien connu que Florence, laborieusement maintenue en vie par son gonfalonier Soderini, n’aurait plus aucun grand rôle à jouer sur la péninsule. Le problème vint plutôt du fait que la République florentine était, avant son extinction, un vassal du Saint-Siège, au même titre que son nouveau « protecteur » : c’était plutôt cela qui inquiétait tous les seigneurs italiens, quelles seraient les conséquences de cette attaque ? Il paraissait évident que les justifications avancées par le conseil de régence d’Astorre Manfredi ne passeraient pas auprès du Pape, toujours prompt à punir ceux qui défiaient son autorité.
Sans attendre que le Saint-Siège eut le temps de faire une déclaration officielle, Faenza dévoila son jeu ; le duc d’Urbino, son allié, fit une déclaration dans laquelle il annonça renier son serment d’allégeance auprès du Pape et déclara reconnaître l’évêque Giampietro Arrivabene comme le légitime souverain de l’Eglise catholique. Cette annonce fut suivie par des déclarations identiques du Duché de Faenza, de la Seigneurie de Rimini, du Duché de Savoie, du Marquisat de Mantoue et, surtout, de Maximilien de Habsbourg, roi des Romains et archiduc d’Autriche qui, de plus, informa qu’il reconnaissait Faenza et Urbino comme ses nouveaux vassaux. L’objectif de cette coalition antipapale était simple : marcher sur Rome, déposer Alexandre VI et introniser Pie III.

Chacun attendait donc la déclaration du Pape et celle-ci ne tarda pas : il excommuniait tous les « traîtres » et certifiait qu’ils allaient payer pour leurs crimes. Il s’efforça de trouver des soutiens pour mettre à mal le dessein des forces antipapales ; les Royaumes de France et d’Espagne certifièrent au Saint-Père qu’ils enverraient des troupes pour défendre la Chrétienté ; le Duché de Ferrare, lié à la fois au Saint-Siège et au Saint-Empire, se prononça en faveur d’Alexandre VI. Tous les autres potentats, explicitement ou implicitement, firent comprendre qu’ils resteraient neutres dans le conflit à venir.

Dès le mois de mars 1495, on vit des mouvements de troupes un peu partout en Italie. Les belligérants louèrent en masse des mercenaires et les armées des princes qui ne voulaient en aucun cas participer politiquement à ce conflit. Rapidement, les formations de lansquenets s’activèrent au nord des Alpes, l’armée de Gilbert de Montpensier passa la frontière pontificale et le corps expéditionnaire de Gonzalve de Cordoue débarqua à Ostie. Les hommes prirent leurs ordres et se mirent en ordre de bataille : la Guerre des deux Papes allait commencer.

Au nord de l'Italie :

Lorsque Maximilien annonça qu’il soutiendrait la cause de Pie III et ferait donc partie de la coalition antipapale, moult chroniqueurs se demandèrent comment ses vassaux allaient réagir. Le Duché de Savoie, rapidement, se rangea derrière la position de son suzerain, tout comme le Marquisat de Mantoue. Ludovic Sforza reçut également une missive, mais ne fit aucune déclaration officielle concernant l’épineuse question papale. Parallèlement, de nombreuses questions se posèrent sur la devenir de la nouvelle Ligue Lombarde, composée de différentes factions affiliées soit au Saint-Empire, soit à la France – qui s’était ralliée quant à elle à Alexandre VI. Finalement, et de manière très sage, tous les membres de la Ligue éludèrent cette interrogation en ne faisant aucune déclaration officielle concernant la guerre à venir. Tout au plus affirmèrent-ils leur neutralité, certains se permettant même de louer leurs troupes aux différents belligérants (tout en prenant soin de ne pas froisser les intérêts de leurs suzerains respectifs).

En somme, alors qu’il avait été le théâtre de la plupart des conflits lors de ces trois dernières années, le nord-ouest de la péninsule semblait enfin pouvoir goûter à un repos bien mérité. Toute l’attention se posa donc sur le territoire de Venise, et plus précisément sur l’endroit où allait passer les troupes de Maximilien, qui, assurément, ne tarderaient plus. Pour ce faire, le duc de Faenza s’était entretenu avec Venise et Sienne afin qu’elles se rangeassent derrière lui, demandant à minima que Venise laissa passer librement les renforts germaniques. Les deux puissances italiennes ne se dressèrent pas contre les prétentions des renégats, ils acceptèrent même, officieusement, de participer à l’effort de guerre de la coalition antipapale.

Maximilien fit donc mettre en ordre de marche les contingents qu’il avait promis d’envoyer à Faenza. C’est ainsi qu’au tout début du mois d’avril 1495, les troupes commandées par Albert III de Saxe et Sigismond d’Autriche, stationnées à Innsbruck, prirent la route du sud pour aller rejoindre l’armée de Manfredi. Alors qu’ils entraient sur les terres du Val Venosta, un coursier fut arrêté par l’avant-garde des troupes germaniques. Envoyé par François II, marquis de Mantoue, il disait devoir se rendre immédiatement auprès d’Albert de Saxe pour lui donner une nouvelle de la plus grande importance. Quelques brefs instants plus tard, le duc de Saxe ouvrit la missive : « Mon ami, nous avons des nouvelles très graves. Nos espions sont parvenus à intercepter des messages transitant entre Rome, Sienne et Venise. Ces deux truands comptent nous trahir, des troupes vénitiennes font déjà marche vers vous alors que les hommes de Petrucci se dirigent vers Pérouse pour se joindre à l’ost papal. J’en ai informé le duc de Faenza, qui a tant besoin de vos hommes. Faites attention, préparez-vous à être attaqué à tout moment. ». Le général impérial ordonna sans attendre que ses troupes se mirent en ordre de bataille, il n’était plus question d’avancer sottement : ils étaient en territoire ennemi à présent. Tout en continuant à progresser précautionneusement, Albert de Saxe ordonna à Sigismond et son corps d’armée de prendre un autre chemin en parallèle, pour pouvoir surprendre les troupes vénitiennes lorsque l’affrontement aurait lieu.

Arrivés à proximité de la ville de Trente, les éclaireurs du Saint-Empire virent au loin avancer une forte armée portant un étendard avec une tête d’aigle bicéphale : Venise avait envoyé les troupes de Montferrat louées par Guillaume IX pour repousser, ou du moins ralentir, l’armée de Maximilien. La Guerre des deux Papes allait donc commencer non pas en Romagne comme chacun s’y attendait, mais dans le Trentin, sur les propres terres du roi des Romains.

Venise dévoile son jeu : la bataille de Trente (Avril 1495)

En somme, le plan des Vénitiens était simple : envoyer les mercenaires de Montferrat au front pour compliquer la progression des Impériaux. L’état-major de la Sérénissime n’était cependant pas dupe, il savait très bien que l’armée montferratoise, aussi valeureuse et aguerrie fut-elle, ne sortirait probablement pas victorieuse d’une bataille rangée avec les armées impériales. La seule chose importante était qu’elle les retint relativement longtemps pour faciliter l’entreprise des troupes de la coalition papale plus au sud. Cependant, Venise n’avait probablement pas anticipé que ses plans seraient dévoilés avant la bataille. Grâce aux espions mantouans, les généraux impériaux avaient été prévenus en amont, ce qui leur avait permis d’anticiper l’affrontement et de se préparer en conséquence. L’effet de surprise serait pour les forces du Saint-Empire.

L’armée montferratoise et le corps d’armée d’Albert de Saxe se firent donc face près de Trente. Sur le papier, les mercenaires au service de Venise, en plus d’être plus nombreux, semblaient avoir l’avantage au niveau de l’artillerie. Le commandant montferratois fut étonné de trouver les lansquenets déjà en ordre de combat mais la bataille s’engagea si rapidement qu'il était de toute façon trop tard pour changer de tactique ou reculer. Les deux lignes de front chargèrent l’une contre l’autre pendant que les bombardes se faisaient entendre dans chaque camp. Le combat était rude et aucun vainqueur ne se dessinait, l’expérience et la brutalité des lansquenets contrebalançant leur sous-nombre. C’est alors, après une heure de lutte, que le son des tocsins se fit entendre à l’ouest : Sigismond d’Autriche et son corps d’armée se lançait à l’assaut du flanc gauche montferratois. Le général de Montferrat comprit à cet instant pourquoi les lansquenets avaient eu l’air de les attendre au début de la bataille : ils savaient que Venise avait trahi sa parole. Rapidement, l’issue de la bataille fut scellée tant les mercenaires au service de Venise furent balayés par la puissance impériale. Leur commandant ordonna le repli, la victoire était pour les Impériaux. Les troupes de Montferrat partirent vers le sud, sur le territoire du Duché de Ferrare, où les attendaient un regroupement des troupes de la coalition papale, alors que les lansquenets fondirent sur le territoire de Mantoue où les attendait avec impatience François II. La bataille de Trente fit près de 1000 morts chez les Impériaux, contre près du double du côté des mercenaires montferratois.

Tout ce beau monde allait se retrouver à Ferrare où le marquis de Mantoue avait soif de contrecarrer les plans initialement imaginés par Hercule d’Este et Agostino Barbarigo. Il fallait sauter à la gorge de l'ennemi avant qu'ils ne s’engouffrent sur le territoire de Faenza.

Mantoue sort les griffes : la bataille de Stellata (Avril 1495)

Les troupes de Montferrat arrivèrent à la mi-avril et firent jonction avec les forces régulières du duc de Ferrare. Le général montferratois alla prendre ses ordres auprès du commandant vénitien déjà présent, celui-ci ayant amené avec lui les mercenaires du condottiere Giovanni della Rovere. Il lui expliqua notamment que son armée n’avait pu ralentir considérablement les Impériaux, ces derniers étant déjà au courant de la trahison opérée par la Sérénissime. Quelques jours plus tard, les troupes du marquisat de Saluces, louées par la République de Sienne, rejoignirent les autres afin de se préparer à marcher sur Faenza. La coalition papale espérait que les troupes du duc de Faenza seraient trop occupées à batailler l’énorme armée qui se constituait plus au sud, à Pérouse, et que le regroupement opéré à Ferrare pourrait ainsi les prendre en étau.

Cependant, ce plan initial allait être contrecarré par l’attaque imminente des forces conjointes du marquis de Mantoue et de l’armée impériale. En effet, remontant la vallée du Pô, les forces antipapales furent rapidement en vue de la capitale du Duché, ce qui obligea les troupes papales à se mettre en ordre de marche pour empêcher cette avancée. Si la première bataille de la Guerre des deux Papes fut rapidement scellée, la seconde allait être beaucoup plus meurtrière : 25.000 hommes allaient s’affronter à Stellata, au nord de Ferrare.

François II, reconnu pour ses qualités militaires, prit la tête de l’armée antipapale et ordonna aux généraux impériaux d’occuper les flancs pendant que lui et ses propres lansquenets garniraient le centre. Les troupes mantouanes se battirent contre les hommes de Saluces, pendant que les Impériaux s’occupèrent des forces de Venise et de Ferrare. La bataille fût âpre, si bien qu’elle dura près de trois heures. Les lansquenets allemands prirent facilement le dessus sur les troupes régulières ferraro-vénitiennes, ces hommes-là n’étant pas taillés pour une lutte pareille. Ils ne durent leur salut, ou du moins leur non-massacre, à la maestria de Giovanni della Rovere qui se démena pour maintenir les lignes en place, avec l’appui des mercenaires de Montferrat. Au centre, les troupes de Saluces firent des miracles, bien qu’en sous-nombre, et parvinrent pendant les trois-quarts de la bataille à résister vigoureusement aux troupes menées personnellement par le marquis de Mantoue. Cependant, au moment où les flancs cédèrent, la férocité salucienne ne put rien faire face à l’implacable vérité : les troupes antipapales étaient trop fortes, il fallait se replier pour éviter un fâcheux massacre. Le commandant de l’armée papale ordonna la retraite, et toute l’armée reflua vers Ferrare, espérant que les murailles de la ville leur seraient d’un précieux secours.

François II et Albert de Saxe comprirent rapidement qu’ils avaient plus à gagner à poursuivre l’armée en déroute plutôt qu’à rejoindre Faenza comme ils en avaient eu les ordres dans un premier temps. L’armée antipapale suivit donc les battus jusqu’à Ferrare et entreprit d’y mettre le siège. Le duc de Saxe, pas sot pour autant, donna la consigne à Sigismond d’Autriche de se diriger vers Faenza pendant que son corps d’armée et les troupes de Mantoue s’occuperaient du siège de la cité de la famille d’Este.
Les lansquenets autrichiens de Sigismond prirent donc la direction de Faenza, espérant pouvoir être d’un salutaire secours pour les forces antipapales qui allaient connaître l’enfer en Romagne.

La bataille de Stellata fut, comme le dira Guichardin quelques années plus tard, une "boucherie sans nom". On dénombra environ 7.000 morts sur les rives du Pô ce jour-là, les deux belligérants se partageant les pertes à peu près équitablement. La victoire fut compliquée pour la coalition antipapale mais elle avait accompli son dessein : elle avait empêché Ferrare et Venise de pouvoir poignarder dans le dos Faenza et ses alliés centraux.

Autres nouvelles :

La guerre ne pointa pas le bout de son nez au nord-ouest. Les membres de Ligue Lombarde s’efforçaient de continuer à rebâtir leurs pays après des années de guerre.

A Milan comme à Montferrat, on s’attela à relancer la production. Guillaume IX et Ludovic Sforza investirent des sommes considérables pour construire des manufactures d’armements et des ateliers. Du côté de Turin, Blanche de Montferrat ordonna de faire exploiter les carrières de pierre de Savoie notamment pour faire bâtir de nouvelles églises et abbayes afin de prier pour le salut des âmes des chrétiens en ces temps de troubles et de divisions. Les chroniqueurs locaux rapportèrent que les nouveaux maçons savoyards semblaient être de véritables prodiges.

A Gênes, Paolo Fregoso lança un nouveau programme maritime pour relancer le commerce après sa coûteuse guerre contre Sienne : redynamisation du port de Gênes et importation de produits exotiques furent les deux principaux crédos du Doge durant ces six mois.


Au centre de l'Italie :

Les débats au nord de la péninsule avaient largement penché en faveur des forces antipapales, les coups perfides imaginés par Venise n’ayant pas atteint leur but. Mais du point de vue de tous, la véritable décision dans ce conflit se ferait en Romagne. Le Pape s’était activé auprès des seigneurs chrétiens pour recevoir de l’aide dans la défense de son Eglise : la France et l’Espagne avaient répondu à son appel. Cependant, près d’un tiers de l’armée française rebroussa chemin lorsqu’on fit parvenir la nouvelle à Montpensier que des troubles avaient eu lieu sur le territoire napolitain et que des soldats étaient attendus pour rétablir la situation.

Sienne avait trahi sa parole auprès de Faenza et de ses alliés et s’était rangé derrière le Pape. Toute la coalition papale devait se réunir sur le territoire de la Seigneurie de Pérouse où la famille Baglioni était bien trop heureuse de pouvoir, enfin, servir son maître. Faenza, Urbino et Rimini avaient été mis au courant par les espions mantouans de la trahison siennoise, dès lors les mouvements orchestrés par les soutiens du pape ne furent pas une surprise pour les troupes fidèles à Pie III. Une partie du destin de la Romagne allait se jouer dans une gigantesque bataille rangée, il n’y aurait point de surprise, juste du sang.

L’Enfer sur Terre : la bataille de Città di Castello (Mai 1495)

Les armées s'affrontèrent au milieu de mois de mai 1495, une fois que chacun des camps ait pu se réunir et tabler sur une stratégie. Les ambassadeurs présents auprès de leurs maîtres rapportèrent que près de 50.000 hommes et 70 bombardes se firent face près de Città di Castello, sur le territoire du Duché d’Urbino.
Du côté papal, on scinda l’armée en deux : les troupes de Sienne, de Gilbert de Montpensier et de Gonzalve de Cordoue se chargeraient d’affronter l’impressionnante armée de Faenza, dirigée par Catherine Sforza (sur le côté ouest), tandis que les forces conjointes des Etats pontificaux et de Pérouse s’occuperaient des hommes de Rimini et d’Urbino (sur le côté est).

L’affrontement commença par un bombardement intensif des premières lignes ennemies. Sur le côté est, l’importante artillerie du duc Guidobaldo 1er di Montefeltro faisait mal aux soldats pontificaux, d’autant plus que Gian Paolo Baglioni semblait avoir oublier de faire emmener l’artillerie pérousienne. En conséquence, Cesare Borgia, le capitaine général des armées pontificales, ordonna à ses hommes de charger les lignes adverses. Urbino, renforcé par l’arrivée des mercenaires génois engagés par Faenza, tint le choc un long moment. Cependant, le temps avançant, la solide ligne défensive mise en place par Urbino et Rimini fut mise à mal par l’enfoncement en règles des innombrables mercenaires suisses qu’avaient recruté le Pape et Pérouse. Les troupes de Rimini, bien que valeureuses, ne purent tenir l’impact suisse bien longtemps, l’inexpérience de ces hommes qui n’avaient jamais connu la guerre se fit durement ressentir. Guidobaldo 1er ordonna bien à ses trois-cents lances de tenter une contre-offensive en passant par les bois proches de la bataille, mais rien n’y fit, les forces papales prirent largement le dessus. La mort dans l’âme, le duc ordonna la retraite, conscient que la guerre se jouerait maintenant à l’intérieur de ses terres et de celles de Rimini.

La véritable lutte se jouait principalement sur le front ouest. La réputation de l’armée de Faenza n’était plus à faire, mais elle était dans un tel sous-nombre que l’hypothèse d’une victoire était très audacieuse. Contre les 10.000 Faentins, la coalition papale opposait plus de 15.000 hommes, dont les expérimentés soldats français et espagnols et le condottiere Bartolomeo d’Alviano (alias le « saccageur de Padoue »). Ici la lutte dura plus de cinq heures, les troupes de Faenza se battant encore alors qu’Urbino et Rimini avaient déjà fui. Le génie militaire de la Lionne de Forli ne put rien face à l’implacabilité des troupes rompues au combat qu’elle avait en face. Consciente de la déconfiture du flanc est, Sforza ordonna le repli de toute son armée sur ses terres, afin de se préparer à la défense du territoire ; avec un peu de chance, les contingents impériaux seraient déjà arrivés. La coalition papale avait vaincu au prix de pertes monstrueuses : 6.000 morts de son côté, contre 8.500 du côté de l’Anti-pape. L’armée siennoise se lança à la poursuite des troupes de Faenza, Petrucci voulait enfoncer le clou une bonne fois pour toutes avant de voir les troupes impériales venir à la rescousse de ses ennemis.

Les troupes du Pape et de Pérouse fondirent sur les territoires de Rimini et d’Urbino, mettant le siège sur les deux capitales. Dans l’Adriatique, la flotte vénitienne s’occupa de ravager les ports des deux Etats, y mettant en place un blocus destiné à empêcher tout renfort extérieur. Les destins du duc d’Urbino et de son Anti-pape Pie III étaient entre les mains d’Alexandre VI et de ses suppôts, en tout cas, tant que Faenza et les Impériaux n’arriveraient à la rescousse.

Le dernier affrontement de ce milieu d’année 1495 eut lieu sur le territoire de Faenza, l’armée siennoise ayant fini par rattraper les troupes de Catherine Sforza. L’affrontement allait avoir lieu dans un endroit qui avait fait sa légende, sa propre ville : Forli.

Petrucci contre Sforza, l’affrontement des glorieux : la bataille de Forli (Juin 1495)

Arrivées à Forli, les troupes de Sforza comprirent qu’ils ne pourraient aller plus loin avec les forces siennoises à leur trousse. Dès lors, la générale harangua ses hommes afin de se préparer à se battre sur des terres qu’ils connaissaient à la perfection. L’intégrité du territoire était menacé, il fallait repousser ces « chiens galleux envoyés par le Démon » si l’on ne voulait pas finir comme les Bolonais après leur annexion par le Pape.

Les 6.000 soldats siennois attaquèrent sans tarder les positions retranchées faentiennes. La bataille fut brève mais indécise, toutefois les troupes de Sforza prirent finalement l’ascendant, leur connaissance du terrain faisant la différence. Le commandant mandaté par Petrucci comprit qu’ils ne vaincraient pas aujourd’hui et il ordonna le repli vers la ville de Cesena, sur le territoire pontifical, afin de ne pas s’exposer à des pertes stupides et non-nécessaires : 4.000 morts étaient déjà bien assez pour aujourd’hui, surtout quand le général siennois apprit que d'Alviano avait succombé. Le Duché de Faenza pourrait goûter à un peu de repos avant de reprendre la lutte. Le reste de l’armée victorieuse de Sforza repartit vers Faenza, où l'attendaient Astorre Manfredi, son conseil de régence et le général impérial Sigismond d’Autriche qui était finalement arrivé avec ses hommes. Une réunion fut organisée afin d'envisager la suite des opérations : la Guerre des deux Papes était loin d’être finie.  

Au sud de l'Italie :

Sur le territoire français, de nombreux groupes d’insurgés émergèrent un peu partout, se réclamant comme les « fils d’Archimède ». Ces derniers, financés par des capitaux inconnus, se revendiquant anti-français, se rebellèrent contre la présence française sur les territoires de l’ancien roi aragonais. Attentats, assassinats, renversements des gouverneurs français mis en place par Robert de Balzac, les fils d’Archimède s’efforcèrent de préparer le terrain à une révolte générale.

En réponse, le vice-roi de Naples fit rappeler une partie des troupes envoyées auprès du Saint-Père pour aller mater les insurgés, mais même avec l’appui de ces nouveaux soldats, les Français eurent du mal à calmer les ardeurs de ces rebelles. En conséquences, certaines zones du territoire napolitain passèrent aux mains des insurgés, le plus symbolique étant la prise de Syracuse.
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeSam 2 Fév - 19:46

Comme après chaque tour, voilà les différents classements, ainsi qu'une MAJ de la puissance des factions afin que vous puissiez mieux vous situez.

Classement économique :

1. Faenza (Production)
2. Milan
3. Montferrat
4. Venise (Commerce)
5. Savoie

Classement militaire :

1. Etats pontificaux
2. Savoie
3. Faenza
4. Pérouse
5. Palerme


Classement du taux d'approbation des sujets :

1. Gênes, Saluces, Montferrat
2. Milan, Etats pontificaux, Pérouse

Classement général :

1. Faenza
2. Milan
3. Etats pontificaux
4. Montferrat
5. Savoie

Énorme faction : Faenza
Grandes factions : Milan, Etats pontificaux, Montferrat, Savoie
Moyennes factions : Venise, Saluces, Sienne, Pérouse
Petites factions : Raguse, Mantoue, Rimini, Ferrare, Gênes, Palerme, Urbino

Les factions en vert sont montées dans la catégorie supérieure. Les factions en rouge sont descendues dans la catégorie inférieure. Celles en bleu n'ont pas changé de catégorie.

LES ACTIONS POUR VENDREDI 8 FÉVRIER À 22H DERNIERS DÉLAIS
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Temudhun Khan
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeDim 3 Fév - 18:15

Le duché de Savoie annonce mettre son armée au service du roi des Romains Maximilien d'Autriche afin de soutenir l'effort de guerre.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeDim 3 Fév - 18:19

Le duc Hercule Ier d'Este a l'honneur d'annoncer à tout ses sujets qu'il vient de conclure la paix avec l'empereur des romains et le marquis de Mantoue. Selon cet accord :
Le siège de Ferrare est levé.
Modène et son pays passe sous le giron de notre beau-fils, le marquis de Mantoue.
Lucques et son pays deviennent indépendant, sous protection de l'empereur. Un accès à la mer sera également accordé à la nouvelle principauté de Lucques.
L'empereur s'engage à dédommager à dédommager le duc Hercule Ier d'Este pour les dommages effectués dans ses possessions.
Une bande de terre est ménagée entre la partie septentrionale et la partie méridionale des possessions de la famille d'Este, de manière à ce que le rattachement de Modène à Mantoue ne coupe pas en deux les dites possessions.
Un pacte de non agression est convenu pour une durée de 2 ans entre le duc Hercule Ier et l'Empereur des romains.
Un droit de passage sera également accordé aux forces de Mantoue et de l'Empire.
Les troupes vénitiennes actuellement à Ferrare peuvent rester dans nos murs.

Puisse le seigneur nous accorder sa bénédiction.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeDim 3 Fév - 19:21

Dans son Histoire de l'Italie, François Guichardin rapporte ces éléments en date d'août 1495 :

"Mantoue renouvela le contrat qui la liait aux lansquenets allemands qu'elle avait recruté en mars de la même année. La Savoie, quant à elle, s'occupa de recruter des mercenaires suisses, dans l'optique d'envoyer de plus importants renforts aux forces antipapales."
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 6 Fév - 11:40

Johann Burchard, maître des cérémonies à la Cour pontificale, rapporte le 8 septembre 1495 dans son journal :

"Nous avons eu ce matin des nouvelles en provenance du nord. Suivant la reddition de Ferrare que nous avons apprit il y a peu, notre ambassadeur basé à Venise nous a rapporté que Venise avait conclu un accord avec les forces antipapales.

A la tête des renforts devant parvenir aux généraux impériaux basés à Mantoue et Faenza, l'envoyé de Maximilien d'Autriche a pénétré dans la lagune pour forcer la main à la Sérénissime, aidé, il est vrai, par le fait qu'elle fut totalement à nue depuis que les troupes vénitiennes étaient retenues en otage près de Ferrare. En échange d'une forte somme d'argent, et de quelques terres pour les sujets du roi des Romains, afin de dédommager les pertes subies par les forces antipapales suite à sa trahison, le Saint-Empire a accepté un cessez-le-feu avec Venise.

Le Pape semble de plus en plus soucieux, les mauvaises nouvelles s'accumulent. Heureusement que les Français et l'Espagne nous ont promis des renforts qui ne devraient plus tarder. Puisse Dieu nous venir en aide, notre survie en dépend.
"
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeJeu 7 Fév - 10:39

Johann Burchard, maître des cérémonies à la Cour pontificale, rapporte le 22 septembre 1495 dans son journal :

"Le seigneur de Rimini, Pandolfo Malatesta, a finalement cédé. Il a déposé les armes ce matin, le Pape lui ayant montré à quel point il pouvait être miséricordieux.

Il a été pardonné, à condition de nous aider dans la guerre contre les impies ! Si seulement le duc d'Urbino, ce tas de boue, avait pu avoir la même jugeote. Il ne restera bientôt plus rien de sa cité, le Pape en a fait le serment.
"
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeDim 10 Fév - 19:36

TOUR 7 - AOÛT 1496


Avènements des Princes  - Page 9 Imaget14
Le sort de cette guerre fut décidé lors de la bataille d’Arezzo

Carte:


Au nord de l'Italie :

Dès le mois de septembre 1495, Maximilien s’enquerra du sort de Venise. Décidé à faire payer sa traîtrise à la Sérénissime, il fit envoyer une force armée pour frapper le cœur de la République. Les Impériaux pénétrèrent aisément dans la lagune, Venise étant, il faut l’avouer, complètement dégarnie depuis que ses troupes étaient retenues captives sur les terres du duc de Ferrare. Celui-ci, désireux de faire pardonner son soutien à Alexandre VI, se montra fortement zélé dans sa fonction de geôlier des armées vénitiennes. Le général du Saint-Empire délivra au doge Agostino Barbarigo les demandes du roi des Romains : cessez-le-feu de deux ans et laisser-passer pour les troupes impériales, levée du blocus opéré sur les côtes de Rimini et d’Urbino, compensation financière pour les pertes subies par les troupes impériales envoyées au secours de la coalition antipapale et cession de certaines terres occidentales (dont la ville de Bergame) aux sujets du Saint-Empire. En contrepartie, le futur empereur des Romains s’engageait à restituer ses troupes prisonnières à Venise et à préserver l’intégrité territoriale de la République. Contraints et forcés, Agostino Barbarigo et le Grand Conseil acceptèrent les exigences de Maximilien pour éviter que la ville ne soit mise à feu et à sang par des lansquenets qui avaient soif de vengeance.

Venise quitta donc la coalition papale, humiliée et défaite. Cet énième raté d’Agostino Barbarigo, doge depuis presque neuf ans, sonna le glas de ses espérances. Dès que les Impériaux eurent quitté la lagune, le Grand Conseil ordonna qu’on jugeât ses actions qui avaient, selon les Anciens, « contribué à ternir la puissance et le rayonnement de l’éternelle République ». À l’instar de Marino Faliero, jugé et condamné un siècle et demi auparavant, Barbarigo fut reconnu coupable d’une incompétence criminelle qui fut proche de pousser la Sérénissime vers l’abime. En conséquence, le Grand Conseil ordonna qu’il fût exilé loin de Venise ; ses biens furent saisis pour rembourser les sommes énormes qu’avaient dépensé, à perte, la République sous son dogat. Dès octobre, un nouveau doge fut élu pour faire oublier les errances récentes : Leonardo Loredano.


Au centre de l'Italie :

La Guerre des deux Papes faisait rage lorsque les Duchés de Savoie et de Milan répondirent à l’appel du roi des Romains. De plus ou moins bonne grâce, les deux potentats envoyèrent leurs osts afin d’aider les forces antipapales dans la guerre qui les opposait aux fidèles d’Alexandre VI. Les premiers combats avaient laissé deux enseignements : la grande victoire de la coalition papale lors de la bataille de Città di Castello démontra, s’il fallait en douter, la grande puissance des armées pontificale, pérugine et siennoise. Ce succès avait conduit à l’occupation des territoires de Rimini et, surtout, d’Urbino où se trouvait Pie III, l’Antipape soutenu par le Saint-Empire, Faenza et consorts. La deuxième conclusion que les chroniqueurs tirèrent des affrontements périphériques, tous remportés par les troupes antipapales, fut que les autres alliés du Pape n’étaient pas du tout au niveau.

Globalement, à la fin d’août 1495, la balance semblait toute de même pencher légèrement du côté du Pape. Cependant, la nouvelle des redditions du Duché de Ferrare et de la République de Venise, adjointes à l’arrivée de nombreux renforts vers Faenza, était prompt à contrarier les certitudes pontificales. Si l’équilibre des forces restait foncièrement le même, devins étaient les observateurs pouvant prédire qui l’emporterait dans cette lutte à mort ; toutefois s’il y avait bien une chose que ces derniers avaient appris au fur et à mesure des jeux de pouvoir en Italie, c’était que les princes italiens demeuraient les créatures les plus imprévisibles qu’on puisse trouver. Une nouvelle fois, ils allaient être nombreux à donner raison à cet adage.

La tentative de sortie des troupes d’Urbino, la mort d’un héros (Septembre 1495)

A Urbino, la situation n’était pas loin d’être insoluble. En effet, Guidobaldo 1er di Montefeltro, en déclarant renier Alexandre VI et en érigeant comme pape légitime son propre évêque, avait mis sur le tapis la survie de son propre Etat. La grande bataille de Città di Castello ayant tourné en la faveur des forces papales, le duc et ses sujets se retrouvèrent assiégés par l'armée pontificale de Cesare Borgia dans la forteresse d’Urbino. Attendant d’hypothétiques renforts, les habitants de la cité furent mis au courant par leurs assiégeants que Rimini avait cédé et rejoint le camp d’Alexandre VI. Celui-ci, se voulant miséricordieux, avait envoyé une proposition au duc : il lui fallait livrer l’évêque renégat et rejoindre le camp papal, contre quoi tout serait pardonné. Guidobaldo prit le temps de la réflexion ; il savait très bien que de son choix dépendait la vie ou la mort de milliers de ses sujets. Cependant, en homme d’honneur, il fit parvenir une réponse lacunaire au gonfalonier de l’Eglise : « Nous avons contribué à l’émergence d’un homme digne, dans ses actes comme dans ses paroles, d’être Pape. Nous renier serait un parjure infâme. Voilà donc notre réponse : le champ de bataille nous dira quelle Eglise est dans le vrai. »

A la réception de cette missive, Cesare Borgia sourit. Il savait qu’il ne faudrait plus beaucoup de temps avant que la forteresse ne cède et que les rêves des alliés romagnols ne s’envolent. Ce qu’il ignorait, c’était que le duc d’Urbino avait une autre idée derrière la tête que celle d’attendre la mort patiemment : il voulait sauver, coûte que coûte, la vie de Pie III.  Si Alexandre VI parvenait à l’abattre, il ne se gênerait pas pour ériger sa mort comme la preuve de l'impiété des prétentions coalisées. Il était certain qu’aux yeux des fidèles, cela serait un signe de la providence démontrant la légitimité d’Alexandre VI à occuper le trône de Saint-Pierre. Guidobaldo conçut alors le plan suivant : il tenterait avec ce qui lui restait d’hommes et de mercenaires de faire une percée au travers des lignes pontificales afin de briser le siège suffisamment de temps pour permettre à une escorte d’emmener l’Antipape auprès des troupes qui se réunissaient sur le territoire de Faenza. Le duc d’Urbino, lucide sur les réussites de son stratagème, prit les dispositions pour que son neveu, François-Marie della Rovere, tout juste âgé de six ans, lui succéda s’il venait à lui arriver malheur.

Il lui fallait attendre le moment opportun pour lancer son entreprise, et celui-ci vint au début du mois de septembre 1495 quand on entendit des tocsins sonner à l’ouest. Un étendard jusque-là jamais vu dans la métropole apparut au loin : Raguse, débarquant plus à l’ouest, venait en aide aux assiégés. Les troupes étaient à vue d’œil peu nombreuses, mais elles étaient suffisantes pour attirer le regard de Cesare Borgia. Celui-ci, sûrement trop confiant, ordonna à une partie de ses hommes de se porter à la rencontre des Ragusains pour écraser ces insolents qui pensaient pouvoir rompre le siège. Le duc d’Urbino, conscient qu’il n’aurait pas de moment plus propice, ordonna à tous ses hommes, 3500 en tout, de sortir en hâte de la forteresse et d’attaquer l’endroit où les troupes pontificales étaient le moins en nombre. Ce baroud d’honneur incroyable surprit totalement les assiégeants qui n’auraient jamais pensé que Guidobaldo eut tenté pareille folie. Le combat s’engagea avec force, les soldats d’Urbino se battant comme des damnés pour la survie de leur patrie. Au bout d’un moment, ils parvinrent à percer une brèche dans la formation adverse et l’escorte de Pie III s’engouffra dedans sans attendre. On leur avait attribué les meilleurs chevaux et ils réussirent à semer les cavaliers qui tentèrent de les poursuivre. Cesare Borgia avait compris ce qui venait de se passer sous ses yeux et, fou de rage, il ordonna à toute ses lances de se lancer sur les hommes qui avaient profité de son inattention pour percer une faille. Le combat désespéré prit fin avec la mort de Guidobaldo 1er di Montefeltro, tombé l’épée à la main. Le mauvais tour qu’avait joué Urbino aux Borgia lui avait coûté cher : 3000 hommes avaient péri pour permettre la fuite de Pie III. Les soldats encore en vie sonnèrent la retraite, emportant le corps sans vie de leur défunt duc à l’intérieur de la cité. Les Ragusains avaient également fui, repartant vers leurs navires pour se rendre plus au nord à la rencontre des coalisés.

Guidobaldo était mort comme un héros et ses citoyens le pleurèrent. Fort de cet exemple de bravoure, ils résistèrent aux assauts des troupes pontificales qui suivirent ce camouflet terrible pour le fils du Pape. Le sacrifice héroïque du duc d’Urbino n’avait pas sonné le glas de l’espoir des assiégés, au contraire il leur avait permis de se battre en attendant des secours qui se rapprochaient. Les forces antipapales étaient en vue : la bataille finale allait commencer.

Le tournant décisif de la Guerre des deux Papes : la bataille d’Arezzo (Octobre 1495)

Le commandant général des forces papales ordonna le rassemblement de toutes les troupes. En plus de ses 7000 hommes, il put compter sur les forces de Pérouse, l’armée de Gilbert de Montpensier et les renforts tout frais envoyés par l’Espagne : Gonzalve de Cordoue ayant près de 6.500 hommes sous ses ordres. Il put aussi voir que Pandolfo Malatesta avait tenu parole et envoyé, même si elle se fit attendre, son armée. Mais il se rendit compte que quelqu’un manquait lorsque son aide de camp accourra : « Mon seigneur ! Nos éclaireurs ont repéré des mouvements de troupes à Cesena : les Siennois sont repartis chez eux ! ». Cesare Borgia ne pouvait y croire : « Petrucci, cette putain ! Ce tas de fiente ! Ce coprolithe ! Cette face de latrine ! ». La fureur du fils d’Alexandre VI fut prodigieuse, tant cette trahison siennoise était catastrophique pour son camp. Il ne savait pas que le Prieur de Sienne avait reçu, quelques semaines plus tôt, l’émissaire personnel du duc de Faenza, Nicolas Machiavel. Ce dernier lui avait transmis la proposition fort généreuse de son maître. Petrucci, sentant que le vent était en train de tourner, décida qu’il n’était plus dans l’intérêt de Sienne de se mêler à cette lutte pieuse. Celui qui avait été la tête pensante des actions de la coalition papale l’abandonna comme le parieur abandonne le champion qui ne l’inspire plus. La question papale ? Ce n’était plus le problème de Sienne.

C’était sûrement pour cela que la générale de Faenza, Catherine Sforza, avançait si sûre d’elle à la tête des troupes de la coalition. Les troupes impériales étaient arrivées, tout comme celles de Milan, de la Savoie, de Raguse et de Mantoue. Il était indéniable que l’artillerie était à l’avantage des forces antipapales : les industries faentines n’ayant pas chômé durant les quelques semaines qui précédèrent l’affrontement. Les deux armées se firent face près de la ville d’Arezzo, en Toscane. Les chroniqueurs rapportèrent que près de 50.000 hommes se firent face ce jour-là, avec une quasi égalité de chaque côté. Le combat s’engagea le 18 octobre 1495 à dix heures, la chrétienté allait connaître avec certitude le nom du Vicaire du Christ après cette bataille.

La lutte fut sanglante, chacun des camps se rendant coup pour coup. Les joutes les plus fabuleuses eurent lieu entre les propres hommes de Borgia et ceux de Faenza, qui étaient largement les meilleurs combattants sur le champ de bataille. Français et Espagnols se battaient main dans la main contre les Impériaux, pendant que les vassaux de Maximilien affrontaient les troupes romagnoles, tout cela se déroulant sous le tonnerre assourdissant des bombardes. L’affrontement était très serré, jusqu’au moment où un coup de poignard frappa les forces des Borgia : au cœur de la bataille, les forces de Rimini, en réponse à un coup de tocsin prévu au préalable, se retournèrent subitement, faisant face aux soldats pérugins au côté desquels ils luttaient jusque-là. Malatesta avait trahi lui aussi. Il avait feint son ralliement à Alexandre VI pour pouvoir le frapper au pire des moments. L’organisation pontificale vola totalement en éclat en même temps que le flanc droit se désagrégeait face à ce soudain surnombre des ennemis. Cesare Borgia hurla bien des ordres pour tenter de remédier à cette situation intenable, mais rien n’y fit : la Fortune avait définitivement choisi son vainqueur. Les forces papales se débandèrent complètement, le triomphe des Antipapaux était total. On s’empressa d’envoyer des troupes à Urbino pour libérer la cité.

Les conséquences de cette défaite pour le camp d’Alexandre VI furent nombreuses. Bientôt, Cesena, Bologne, Ancône, Spolète et les territoires pontificaux de Romagne passèrent sous le contrôle des forces de Pie III. Pérouse fut écrasée en à peine un mois, les Baglioni semblant totalement tétanisés devant l’ampleur de la menace. Les troupes de Cesare Borgia et des grandes puissances catholiques qui avaient soutenu son père se replièrent aux alentours de Rome, attendant avec fatalité l’avancée inexorable des forces de Pie III. Ces derniers, sublimés par l’enchaînement des victoires, se rapprochèrent rapidement de Rome. Au mois de février 1496, la Cité éternelle fut en vue, en même temps que la fin du tyran.


Le siège de Rome : la fin d’Alexandre VI (Mars 1496)

Rome fut assiégée au début du mois de mars 1496. Sa garnison était décimée suite aux nombreuses défaites qui s'étaient succédées après la bataille d’Arezzo. Le Pape et son fils avaient pleinement conscience que plus rien n’y ferait : le temps des Borgia était révolu. Les coalisés envoyèrent des messagers pour demander la reddition des assiégés mais ne reçurent pas de réponses pendant les deux premières semaines de siège.

Réfugiés au château Saint-Ange, l'hydre à deux têtes se mit d’accord sur ce qui allait advenir : Alexandre VI avait accepté l’idée qu’il ne survivrait pas à cette défaite. Plutôt que de se laisser prendre vivant et servir de trophée aux vainqueurs, il préféra se donner la mort. Attablé avec ses enfants, il but le vin que lui servit Cesare et s’affala pour ne plus jamais se relever. Aussitôt sa mort actée, le gonfalonier de l’Eglise envoya un message à Catherine Sforza dans lequel il énonçait que ses hommes et lui-même acceptaient de se rendre à la condition qu’aucun mal ne soit fait aux soldats et aux citoyens. Ce fut accepté. Les forces antipapales entrèrent triomphalement dans la Ville avec dans l'escorte de tête Catherine Sforza, le jeune duc Astorre Manfredi, François II de Mantoue, le chevalier Bayard et les deux généraux impériaux. Le gonfalonier de l’Eglise remit son épée aux vainqueurs et fit constater la mort de son père. Il demanda l’autorisation de se joindre aux forces de Gonzalve de Cordoue afin de rentrer sur les terres originelles de sa famille, dans le duché de Gandie. Dans la liesse suivant le triomphe, on accepta cette requête sans se soucier des répercussions qu'elle pourrait avoir dans l’avenir. Les troupes de Gonzalve de Cordoue embarquèrent pour l'Espagne, l'armée de Montpensier repartit vers Naples ; Rome appartenait maintenant à ceux qu'on avait jusque-là appelé "les Antipapaux".

En avril, Giampietro Arrivabene fit son entrée à Rome. Le conclave, bien conscient qu’il ne pouvait s’opposer au nouvel ordre, le fit couronné pape à une quasi-unanimité. Le rêve imaginé par Faenza et Urbino avait été exaucé : Alexandre VI n’était plus et leur Pape lui avait succédé. Il ne faisait plus aucun doute que les Etats pontificaux allaient redevenir ce qu’ils n’avaient jamais cessé d’être avant l’avènement de Rodrigo Borgia : un simple pouvoir spirituel. A présent, les Princes allaient pouvoir se disputer l'Italie sans se soucier de Rome.


Au sud de l'Italie :

Du côté de la Sicile, l’insurrection initiée par les fils d’Archimède ne cessa de se propager. Bien aidés initialement par des financements étrangers, les rebelles continuèrent leur travail de sape et ils virent bientôt, avec un temps de retard, le duc de Palerme Ferdinand d’Aragon se réveiller. L’occasion était bien trop belle pour lui.
Tout à fait conscient qu’il aurait dû se montrer plus prompt au début de ce soulèvement populaire, l’ancien roi de Naples envoya le condottiere Giovanni della Rovere à Reggio, en Calabre, pour préparer sa reconquête. Le mercenaire prit la ville aisément, aidé par des insurgés bien trop heureux de voir de vrais militaires venir à leur secours. Parallèlement à ce débarquement calabrais, Ferdinand ordonna en Sicile à ses troupes de se mettre en marche en direction de Messine. Face au manque de résistance de maigres garnisons laissées à elles-mêmes, l’entreprise fut facile pour ces hommes expérimentés. Syracuse, déjà aux mains des insurgés depuis le milieu de l’année, ouvra ses portes aux forces palermitaines et Ferdinand y fit une entrée triomphale. A la fin du mois de novembre 1495, toute la Sicile était tombée dans l'escarcelle de l'Aragonais.

Evidemment, Robert de Balzac, vice-roi de Naples, fut mis rapidement au courant des agissements du seigneur de Palerme. Toutefois, les troupes françaises laissées sur place par Charles VIII étaient trop insuffisantes pour pouvoir contrecarrer efficacement les plans de Ferdinand. De plus, avec l’envoi en Romagne d’un détachement important commandé par Gilbert de Montpensier pour aider Alexandre VI dans la Guerre des deux Papes, l’armée française se retrouva dans l’impossibilité de faire quoique ce soit face aux agissements aragonais dans des territoires septentrionaux qui leur étaient durs d’accès. Néanmoins, peu enclin à se laisser abattre, le vice-roi ordonna qu’on envoya toutes les forces disponibles à la frontière calabraise pour stopper la marche conjointe des insurgés et des troupes de Palerme.

Durant la première moitié de l’année 1496, la progression fut bien plus lente pour Ferdinand. Son armée occupait la moitié de la Calabre, mais les troupes françaises avaient stoppé son avancée en fortifiant de nombreuses zones autour de la région. L’arrivée de renforts gascons engagés par de Balzac participa grandement à briser l’élan des fils d’Archimède. Même si de nouveaux foyers de contestations commencèrent à s’élever en Campanie ou dans les Pouilles, l’effet de surprise était passé, et cette Riconquista, comme l’appela Ferdinand d’Aragon dans son discours de libérateur à Messine, se mit à ressembler de plus en plus à une guerre de position. Le chemin vers Naples paraissait encore bien long pour le duc de Palerme, mais cela faisait longtemps qu’il n’avait plus été si proche de son ancien trône.
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeLun 11 Fév - 0:10

Comme après chaque tour, voilà les différents classements, ainsi qu'une MAJ de la puissance des factions afin que vous puissiez mieux vous situez.

Classement économique :

1. Faenza (Production)
2. Milan
3. Venise (Commerce)
4. Gênes
5. Montferrat

Classement militaire :

1. Faenza
2. Savoie
3. Milan
4. Montferrat
5. Palerme


Classement du taux d'approbation des sujets :

1. Milan, Gênes, Montferrat, Saluces, Faenza


Classement général :

1. Faenza
2. Milan
3. Montferrat
4. Saluces
5. Savoie

Énorme faction : Faenza
Grandes factions : Milan, Montferrat
Moyennes factions : Venise, Saluces, Sienne, Savoie
Petites factions : Raguse, Mantoue, Rimini, Ferrare, Gênes, Palerme, Urbino

Les factions en vert sont montées dans la catégorie supérieure. Les factions en rouge sont descendues dans la catégorie inférieure. Celles en bleu n'ont pas changé de catégorie.

LES ACTIONS POUR VENDREDI 15 FÉVRIER À 22H DERNIERS DÉLAIS
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeLun 11 Fév - 0:44

La République de Gênes s'incline bien bas devant le Pape légitime nouvellement choisi par Dieu, sa Sainteté Pie III. Nous sommes honorés que nos soldats, pendant le siège d'Urbino, aient pu donner leurs vies afin de lui permettre de quitter la ville et de punir les troupes démoniaques des Borgia. Longue vie à sa Sainteté, et puisse toute l'Italie vivre enfin dans la paix et la tranquilité.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeLun 11 Fév - 0:51

Pandolfo Petrucci, après un long silence, a annoncé avoir recruté le grand Cesare Borgia pour prendre la tête des troupes siennoises. Les vétérans siennois n'ont eu de cesse de louer les qualités militaires du grand homme et ont convaincu Petrucci d'y mettre le prix qui restera secret.

Dans Sienne, Pandolfo Petrucci organise l'arrivée de celui qu'il appelle déjà "son cher ami", convaincu que celui ci pourra reprendre en main l'armée Siennoise qui, si elle n'a pas démérité, a beaucoup subi pour peu de résultats.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMar 12 Fév - 18:35

La conseil de régence de Faenza annonce, au nom du duc Astorre Manfredi, la location d'une partie de ses troupes au Duc de Palerme.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMar 12 Fév - 21:22

Chroniques d'Italie, l'ascension de Faenza à la dignité royale, 1496, par Arnoldo Mondadori, moine copieur du monastère de San Giovanni en Romagne.


A Faenza, le lointain souvenir de la guerre commençait à s'estomper et l'activité économique à se remettre doucement de cette nouvelle situation, la paix en Romagne allait bientôt devenir une réalité durable. C'est dans cette légèreté qui convient à l'été et en pleine fête de l'assomption que le jeune Manfredi fit une déclaration à la population, secondé par ses fidèles conseillés.

"Le duché de Faenza annonce officiellement s'être réuni avec ses alliés de Sienne, de Rimini et d'Urbino, au cours de cette réunion, la décision a été prise de former une entité plus forte et plus unie. Le Royaume de Romagne ainsi créé a pour objectif de rassembler les peuples de Romagne sous une même bannière pour faire face plus efficacement aux menaces qui surviennent déjà. Comme convenu par l'intermédiaire du Roi des Romains, le nouveau Royaume de Romagne reçoit la dignité électorale du Saint Empire Romain Germanique. Le duc de Faenza, Astorre Manfredi, a été élu par ses alliés pour devenir le premier roi de Romagne et c'est avec une volonté de fer et un profond respect pour ses nouveaux vassaux qu'il compte diriger le pays.

Le roi se fait gardien des droits et bonnes coutumes des peuples italiens. Les décisions royales se font par débats entre les différents vassaux, le roi arbitre les débats et chaque vassal se retrouve à égalité, faisant fi de sa force, de sa situation ou de sa fortune. Le roi se garde le droit de parler au nom du royaume lors d'échanges diplomatiques bien que les vassaux puisse avoir leur propre diplomatie tant qu'elle n'est pas en contradiction avec la diplomatie Royale. Une complète transparence économique et militaire est instaurée lors des débats entre vassaux, le roi lui même y est soumis.

Les vassaux du royaume sont invités à prêter officiellement allégeance pour faire taire les cyniques, d'Italie ou d'ailleurs qui doutent de notre union et de notre détermination.

Par la même occasion, nous demandons humblement à notre Saint-Père de participer à la cérémonie de couronnement, au nom d'un avenir meilleur et d'une stabilité retrouvée, et invitons les seigneurs d'Italie et d'ailleurs à assister aux festivités qui suivront la cérémonie.

Vive Faenza et vive le Royaume de Romagne !"

L'annonce du jeune duc fit la joie de nombreux soldats présents sur place et s'étant battu pendant les guerres successives qu'avait vu la Romagne. Les habitants, eux, étaient en liesse, parmi eux certains déjà considérés le Duc comme guidé par le Tout Puissant tant le passage de Faenza de seigneurie mineure de Romagne, à capitale du Royaume du même nom paraissait surprenant.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMar 12 Fév - 22:31

Le duc d'Urbino prête serment.

Et profite de cette occasion pour signifier qu'il a fourni des troupes, en tant que condottière, à Robert de Balzac, vice-roi de Naples.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMar 12 Fév - 22:36

Nous, Pandolfo Malatesta, seigneur de Rimini, confirmons prêter allégeance à notre futur roi Astorre Manfredi de Romagne.
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMar 12 Fév - 23:59

Missive de Maximilien à l'attention des potentats d'Italie :

Nous, Maximilien, roi des Romains, archiduc d'Autriche, confirmons que le Royaume de Romagne a été constitué sous notre surveillance et avec notre entière bénédiction.

Par ailleurs, nous annonçons solennellement que le temps est venu de nous faire couronner Empereur des Romains. En ce sens, dans le courant de l'année, nous descendrons à Rome pour que le Pape, Pie III, puisse nous sacrer. Nos vassaux, et le roi de Romagne en premier, seront sommés de venir nous rendre hommage et de rappeler le serment d'allégeance qu'ils doivent à l'Empire et à son souverain.
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Temudhun Khan
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 13 Fév - 1:39

Avènements des Princes  - Page 9 220px-Lesser_coat_of_arms_of_the_Kingdom_of_Italy_%281890%29.svg

Nous, Charles-Jean-Amédée de Savoie, duc de Savoie, prince de Piémont, d'Aoste et de Maurienne, roi de Jérusalem et de Chypre, tenons tout d'abord à féliciter tous nos alliés dans la récente guerre. Nous présentons également nos hommages à Sa Saintenté le Pape Pie III et à Son Altesse Impériale, roi et sous peu Empereur des Romains Maximilien, au couronnement duquel nous ne manquerons pas d'assister. De même, nous tenons à féliciter le nouveau souverain du tout aussi jeune Royaume de Romagne, Astorre Manfredi.
Enfin, nous tenons à saluer l'élection du doge Leonardo Loredano à Venise. Nous espérons qu'il ramènera sa cité vers la voie de la morale et de la prospérité, et en profitons pour rappeler que votre prédécesseur déchu, honni soit son nom, avait passé un contrat de mercenariat avec la Savoie dont il n'a honoré que la moitié avant d'envoyer nos soldats servir de chair à canon dans une bataille désespérée. Nous souhaitons donc savoir si Venise, sous ce gouvernement nouveau et nous l'espérons plus intègre, saura réparer les erreurs du passé et nous rembourser les six florins qu'elle nous doit.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 13 Fév - 15:26

Pandolfo Petrucci, au nom de la république de Sienne, prête serment d'allégeance au royaume de Romagne et à son roi. Puisse Dieu l'avoir en Sa très Sainte garde.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 13 Fév - 16:10

Nous, Astorre Manfredi, Roi de Romagne rendrons hommage au Roi des Romains et participeront bien évidemment à son couronnement en tant qu'Empereur.

Par la même occasion, notre première action en tant que Roi de Romagne sera d'élever le seigneur de Rimini, Pandolfo Malatesta, à la dignité de duc de Rimini, duché suzerain sur les possessions actuelles de la maison Malatesta.

Que Dieu veille sur lui et que Dieu veille sur la Romagne.
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeMer 13 Fév - 17:06

Annonce de la mise aux enchères de trois nouveaux personnages :


- Agostino Giustiniani (Inventeur) qui donne le bonus suivant : "1 florin de moins pour améliorer le commerce"

- Niccolò di Pitigliano (Militaire) qui donne le bonus suivant : "+3 de force pour l'armée qu'il contrôle s'il se bat sur le territoire national"

- Agostino Chigi (Diplomate) qui donne le bonus suivant : "15% de malus de production pour la nation où il est envoyé"


Les enchères se feront via MP. Comme vous pouvez vous le douter, le dernier personnage est très intéressant dans sa capacité de nuisance. C'est pourquoi, les enchères seront secrètes, je ferais une MAJ à chaque fois sur le Discord pour vous tenir au courant de l'énchère la plus élevée.

NB: vous devrez changer à chaque tour l'endroit où vous l'envoyez pour éviter de pénaliser constamment un joueur.

Vous avez jusque vendredi 15h pour enchérir. Les gagnants des deux premiers personnages seront annoncés publiquement, mais pas celui qui aura emporté Agostino Chigi. A VOS BOURSES §
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hgh23
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeVen 15 Fév - 10:42

Venise s'acquittera du paiement de 6 florins en faveur de la Savoie. Le doge a changé et nous comptons bien rompre avec la lâcheté et la sournoiserie de l'ancien, ayant trompé l'aristocratie vénitienne.
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Aedhr
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeVen 15 Fév - 15:26

Au sein du nouvellement appelé Palais Royal, la nouvelle de personnages illustres demandant quelques formes de mécénat que ce soit ont provoquées quelques inquiétudes et une réaction sans concession de la part des différents ministres présents, un communiqué fut envoyé aux différents potentats italiens.


Le Royaume de Romagne félicite l'essor de différents patronages en Italie et espère que ces illustres personnages pourront faire de l'Italie une région plus prospère encore. Nous tenons toutefois à rappeler que des actions économiques hostiles commises contre le Royaume ou l'un de ses membres serait considéré comme un acte d'une grave hostilité et que des représailles seraient émises à l'encontre de ceux pensant pouvoir atteindre aux intérêts romagnols.
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeVen 15 Fév - 21:28

Le Marquisat de Mantoue annonce la location d'une partie de son armée par le Duc de Palerme
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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: Avènements des Princes    Avènements des Princes  - Page 9 Icon_minitimeDim 17 Fév - 23:19

TOUR 8 - FÉVRIER 1497


Avènements des Princes  - Page 9 Tour811
Le temps de la splendeur de Ferrare semblait devoir être un lointain souvenir

Carte:


Au nord de l'Italie :

Dans les territoires de la Ligue Lombarde, les dirigeants s’efforcèrent de renforcer leur économie alors que la région connaissait pour la deuxième année consécutive une période de paix. À Milan, à Saluces, à Mantoue mais encore plus à Turin, on vit de gros investissements pour multiplier les moyens de production. La Régente de Savoie s’attela à dynamiser les carrières de pierre, les corporations de maçonnerie, et lança des projets de rénovation urbaine dans la capitale, en continuant à construire des églises, des hôpitaux et léproseries pour les personnes les plus vulnérables.

À Venise, Leonardo Loredano s’employa à corriger les erreurs de son prédécesseur. Premièrement, il régla les dernières dettes de la Sérénissime à la Savoie – du temps de l’invasion du Duché de Milan – et s’employa à pacifier ses relations avec le Saint-Empire. Également conscient des grandes lacunes de l’armée vénitienne, il entreprit de les corriger en recrutant de nouveaux instructeurs et en faisant construire moult bombardes. En quelques mois, et bien que toujours faiblardes par rapport à leurs homologues italiennes, les troupes de Venise eurent vite fait d’avoir fière allure.

Du côté des côtes ligures, le vieux Doge, Paolo Fregoso, s’appliqua à opérer un recrutement jusque-là jamais vu du côté de Gênes. Les grandes liquidités à disposition dans les caisses de la Superbe permirent au Doge de faire des folies : plusieurs milliers d’hommes furent formés pendant la fin de l’année 1496 et, sous la supervision de l’amiral Doria, des dizaines de navires de guerre furent bâtis par les ingénieurs militaires de la République. En quelques mois, la situation militaire de Gênes s’améliora considérablement, passant de ridicule à impressionnante.

François II de Mantoue, récemment récompensé de son service lors de la Guerre des deux Papes par l’obtention du titre de duc, fit louer son armée par le duc de Palerme - celui-ci étant toujours dans l’optique de reconquérir son ancien trône napolitain. Parallèlement, vexé et mécontent des agissements de Faenza, le duc de Mantoue déposa une plainte auprès de Maximilien d’Autriche pour pouvoir trouver une solution à ce qu’on appelait « l’affaire de Vinci ». Selon lui, l’ancien ingénieur (qui fut loué au Duché de Faenza une année auparavant) était retenu contre sa volonté par Astorre Manfredi et son Conseil de régence. Il somma le futur empereur de trouver une solution à ce différend, ce à quoi le duc de Faenza répondit qu’il était prêt à trouver un arrangement pour un problème qu’il jugeait « assez ridicule ».

Enfin, les deux vassaux du roi de France, Montferrat et Saluces, répondirent à son appel en acceptant d’envoyer leurs troupes à Naples. La marine française les fit embarquer à Nice et tout ce monde – les mercenaires gascons promis par Charles VIII étant déjà sur les bateaux – prit la direction de la Campanie afin de recevoir les différentes affectations directement auprès du vice-roi Robert de Balzac. Débarquant dans le port de la grande ville du sud, seuls les soldats de Ludovic II de Saluces restèrent dans les galères : les Français avaient un autre plan pour eux.

Au centre de l'Italie :

Alors que tous les regards se portaient sur Naples où la guerre entre Français et Palermitains était sur le point de redémarrer, plusieurs potentats romagnols et le – mesquinement - célèbre Petrucci en profitèrent pour se jeter comme des vautours sur le Duché de Ferrare, qui était sans aucun doute le genre de proie dont Il Magnifico avait eu l’habitude de se délecter : une ancienne grande faction au bord de l’asphyxie.  

L’invasion de Ferrare : la bataille d’Abetone (Octobre 1496)

Sans aucun signe annonciateur – comme toujours disaient les plus tatillons chroniqueurs –, une coalition composée de Sienne, Rimini et Faenza entra sur le territoire de Ferrare. Les membres du nouveau Royaume de Romagne avaient, durant la période de paix suivant la fin de la Guerre des deux Papes, fomenté un plan pour abattre définitivement un voisin très (trop ?) amoindri par les différents échecs qu’il avait subi lors des dernières années. Estimant qu’il fallait battre le fer tant qu’il était encore chaud, les alliés estimèrent qu’il était temps de s’emparer de Ferrare comme Astorre Manfredi s’était emparé de Florence quelques années plus tôt. Peu importaient le casus belli ou les raisons d’un dessein que tout le monde trouverait déshonorable, le crédo des Romagnols semblait devoir être : « Quand on en a les moyens, on le fait, peu importe les répercussions. ».

Il était connu de tous que l’armée de Ferrare avait la réputation d’être l’une des armées les plus faibles de toute l’Italie. Hercule d’Este entreprit d’ailleurs, après la paix signée avec Maximilien, de la réformer pour en faire une force plus combative et plus professionnelle. Il ne pouvait se douter – bien que la réputation de ses voisins aurait dû éveiller au minimum des soupçons chez lui – que le Royaume de Romagne passerait à l’attaque sans tarder. En effet, au début d’octobre 1496, une fois le plan bien ficelé, les troupes des coalisés se mirent en marche en direction du nord. Sienne devait envahir par l’ouest alors que les forces conjointes de Rimini et Faenza devaient pénétrer par l’est ; l’objectif était simple : assiéger Ferrare et faire plier pour de bon le duc d’Este. A la tête des troupes de la République siennoise se trouvait Cesare Borgia, ancien gonfalonier de l’Eglise et capitaine général des armées pontificales, qui avait été recruté très récemment par le Prieur. Peu rancunier envers l’homme qui avait contribué indirectement à la mort de son père et au délitement des intérêts de sa famille en Italie, le nouveau général en chef de l’armée siennoise ordonna de presser le pas pour se diriger vers la capitale du Duché.
Les éclaireurs ferrarais prévinrent rapidement Hercule d’Este de l'avancée de l'envahisseur. En conséquence, celui-ci fit envoyer son armée à la rencontre des Siennois, pas encore au courant qu’à l’ouest les forces romagnoles allaient pénétrer sous peu sur ses terres.

Les deux armées s’affrontèrent près de la commune d’Abetone. Loin des monstrueux affrontements qui avaient émaillé la Romagne et la Toscane peu de temps auparavant, on ne vit seulement « que » 8000 hommes s’affronter sur le champ de bataille. D’un point de vue strictement comptable, les deux armées étaient égales en tout point, que cela soit en hommes ou en artillerie. La seule, mais essentielle, différence reposait dans la qualité des troupes : l’armée siennoise était surentraînée et commandée par un général de génie, l’armée de Ferrare était … l’armée de Ferrare.

L’affrontement fut, comme on peut s’en douter, assez bref. Sienne prit le dessus aisément et le général ferrarais ordonna le repli vers la capitale, mis au courant au cours de la lutte que d’autres envahisseurs approcher de la ville. Les coalisés ne se virent opposer que peu de résistance jusqu’à Ferrare où le duc avait concentré toutes ses défenses et tous ses hommes restants. Toutes ses troupes se battirent vaillamment pour défendre leur terre, mais inexorablement le rouleau compresseur romagnol fit son œuvre : Ferrare fut assiégée à la fin du mois. Les plus fins observateurs estimèrent que la ville ne tiendrait pas plus de six mois avant de céder face aux assiégeants. Les jours de la famille d’Este semblaient arriver à leur fin.

Le couronnement de Maximilien comme Empereur des Romains (4 novembre 1496)

Comme il l’avait annoncé au cours de l’année, Maximilien de Habsbourg entreprit le voyage en Italie pour se faire sacrer à Rome. Descendant la péninsule, il se fit au cours de son voyage rejoindre par la plupart des seigneurs qui faisaient partie ou étaient vassaux du Saint-Empire. Faenza, Milan, Turin, Mantoue, Urbino et Lucques furent de la fête.

Le 4 novembre 1496, le Pape Pie III – qui savait à quel point il devait sa fonction à l’archiduc d’Autriche – posa la couronne sur la tête du fils de Frederic. Comme son père, sacré quarante-quatre ans plus tôt, Maximilien devint donc officiellement Empereur du Saint-Empire. Une fois cela fait, et après une tournée dans les terres de ses vassaux, il décida de repartir vers le nord où l’attendait de nombreuses sollicitations. La plupart des cours d’Europe s’accordaient pour dire qu’il était probablement à ce jour le plus puissant de tous les princes d’Europe. En joignant la croisade menée par les fidèles de l’ancien évêque d’Urbino, il avait tenté un coup de poker risqué qui fut finalement remporté de manière magistrale. Ses deux grands rivaux qu’étaient la France et l’Espagne se devaient de s’incliner devant son triomphe, du moins, pour l’instant.

Faenza et la folie des grandeurs : toujours plus d’argent

Outre leur fourberie à l’encontre de Ferrare, la plupart des Etats centraux polarisèrent leurs efforts sur la reconstruction et l’amélioration d’une économie qui avait tout de même pas mal souffert de la guerre. En ce sens, le Duché de Faenza s’efforça de multiplier les projets économiques afin de stimuler une région qui, malgré tout, était déjà considérée comme la plus dynamique de toute l’Italie.
Par exemple, on vit une gigantesque route commerciale, pourvue de relais, de commerces et de vignobles, être mise en place conjointement avec le Duché d’Urbino. De manière plus spectaculaire, l’entreprise la plus grandiose fut celle qui fut imaginée avec le concours de Sienne. En effet, Petrucci et le Conseil de Régence de Faenza se mirent d’accord pour former un monumental axe économique entre les grandes manufactures de Faenza et le port de Sienne. Après des mois de travaux acharnés pour permettre à cette idée de voir le jour, la théorie devint réalité. Cette abondance de richesses poussa certains des sujets faentins à se demander si la rumeur selon laquelle le duc Astorre chier de l'or était vraie.

Au sud de l'Italie :

Profitant de l’opportunité que lui offraient les Fils d’Archimède, Ferdinand semblait revigoré par la progression territoriale opérée durant le début d’année. En effet, il avait pu s'emparer de la Sicile et d'une partie de la Calabre grâce aux multiples fronts que les Français avaient à gérer un peu partout sur leur territoire. Comprenant que la possibilité de reconquérir son ancien trône de Naples était réelle, le duc de Palerme s’empressa de multiplier ses tractations diplomatiques afin d’obtenir le soutien militaire des puissances centrales. Il déboursa des sommes d’argent faramineuses afin de les recruter comme mercenaires et d'abattre les troupes françaises au plus vite. Son dernier mouvement, prouvant d’autant plus sa hâte de retrouver ses anciennes possessions, fut d’accepter de se vassaliser auprès des Rois catholiques en échange d’un financement lui permettant de subventionner son hâtif dessein. De son côté, le roi de France s’occupa d’envoyer des mercenaires gascons et les osts de ses vassaux afin de prêter secours à un Robert de Balzac bien isolé. Ce dernier, dans son empressement, accepta même la proposition du duc d'Urbino d'engager ses troupes pour défendre la cité napolitaine. Il ne savait pas encore que, ce faisant, il avait permis au loup d'entrer dans la bergerie.

La ruée vers Naples : la bataille de Cosenza (Octobre 1496)

Après être parvenu à recruter les troupes de Faenza et de Mantoue, Ferdinand d'Aragon statua que la meilleure chose à faire était d'acculer les Français en les faisant se battre sur deux fronts, prenant exemple d'une certaine manière sur la tactique des rebelles qui n'avaient cessé de rendre chèvres les troupes françaises en les harcelant constamment partout sur le territoire. Alors que les mercenaires attaqueraient au nord, lui s'occuperait d'agresser les Français au sud. Conscient des plans palermitains, le vice-roi de Naples ordonna aux mercenaires gascons, aux troupes de Montferrat et aux troupes d'Urbino d'aller affronter les mercenaires à la solde de Palerme au nord pendant que lui et tout ce qui restait de l'armée française irait se battre contre l'armée de Ferdinand.

Le général français et le duc de Palerme s'affrontèrent à Cosenza, ville stratégique au nord de la Calabre. Si les armées se valaient en terme d'expérience, et bien que la France avait un léger avantage en ce qui concernait l'artillerie, le nombre d'hommes était quand même nettement en la faveur de Palerme. La bataille fut acharnée et meurtrière, mais au bout de la lutte, Ferdinand décrocha la victoire et la Calabre avec. Près de 3000 soldats moururent ce jour-là, mais aux yeux du duc de Palerme, cela valait largement le coup : la route du sud vers la Campanie était ouverte. Les soldats français, quant à eux, s'étaient rapidement replier vers Naples.

L’affrontement des mercenaires : la bataille de l’Aquila (Novembre 1496)

Aux yeux de tous, le véritable affrontement n'aurait pas lieu entre les deux armées nationales, mais bien entre les mercenaires recrutés par les deux belligérants. Malgré la redoutable armée de Faenza, l'avantage semblait sur le papier quand même légèrement penché du côté français. On dénombrait pas moins de 11000 hommes du côté français contre 9500 du côté de Palerme. Quoiqu'il arrive, la lutte serait âpre.

La bataille se déroula dans les alentours de la grande ville d'Aquila. Les féroces Gascons aux ordres de Montpensier et les forces du Marquis de Montferrat occupaient toute la partie gauche et centrale de la ligne française tandis qu'Urbino siégeait sur le flanc droit directement en face à face avec les troupes de François II de Mantoue. Pendant une heure, le combat fut indécis et d'une étrange asymétrie. Là où Faenza, les Gascons et Montferrat se tailladaient comme des morts de faim, Mantoue et Urbino semblaient englués dans une guerre de position non-coutumière des affrontements de ce temps. Tout à coup, le tocsin retentit et le larcin fut dévoilé : l'armée urbinate montra à qui allait sa véritable allégeance en chargeant violemment la ligne gasconne. Ainsi, le duc d'Urbino avait volontairement proposé ses services au roi de France pour le trahir sans aucun hésitation à la première escarmouche. Il ne savait pas encore que sa trahison serait férocement punie, mais en attendant, sa perfidie porta ses fruits : les troupes françaises sonnèrent la retraite en direction de Naples. L'Aquila et la région toute entière étaient aux mains de Palerme.

Dans le camp français, certaines voix s'élevèrent pour maudire les plans du vice-roi de Naples. La victoire eut été possible si les forces de Ludovic II de Saluces avaient été là. Pourquoi ne pas les faire débarquer comme toutes les autres ? L'interrogation générale trouva sa réponse dans les nouvelles qu'on leur rapporta une fois arrivés à Naples.

Le coup de poignard dans le dos : le siège de Palerme (Décembre 1496)

En effet, Ferdinand n'avait pas été le seul à prendre exemple des méthodes employées par les Fils d'Archimède. Balzac avait anticipé la possibilité de se retrouver sous un feu croisé, et en avait informé les généraux de Montferrat et de Saluces. Il fut convenu que les troupes d'élite de Saluces seraient envoyées à Palerme pour prendre d'assaut la capitale sicilienne et priver ainsi le duc de ses renforts et de ses ressources.

Escortée par la flotte française, l'armée de Ludovic II débarqua sur la côté nord de la Sicile et fondit sans attendre sur la cité sans défense. La ville fut prise et le carnage fut total. Les hommes de Saluces s'emparèrent en même temps de la famille ducale. Le plan avait fonctionné. Ferdinand avait remporté deux belles batailles, mais sa capitale et sa famille étaient aux mains de l'ennemi.

La flotte française ne traîna pas aux alentours de la Sicile et, obéissant aux ordres de Charles VIII, prit la direction de l'Adriatique. Les navires français mirent en place un blocus gigantesque de toute la côte d'Urbino. L'amiral français, suivant les instructions très claires de son roi, ordonna également qu'on mit en place des machines de siège et autres bombardes sur des bâtiments de guerre expressément prévus à cet effet. Le pilonnage en règles d'Urbino allait pouvoir commencer.
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