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 [ADP2] Avènement des Princes 2

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LuciusLanda
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LuciusLanda


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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeSam 1 Mai - 22:31

TOUR 7 (1ère partie) – LA CROISADE


Le début de la Croisade : la bataille de Lemnos (septembre 1515)


[ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Leapan10
Le plus grand affrontement naval depuis l’Antiquité ?

Musique du tour:


Contexte

Lors de son intronisation en tant qu’Urbain VII (SergueiBorav), le pape avait rapidement mis en avant que la priorité de son pontificat serait la Croisade contre les Ottomans si ces derniers venaient à menacer Constantinople. Le Concile de Ferrare de mai 1514 fut en ce sens une splendide confirmation de la promesse du pape. À cette époque, cependant, les nouvelles n’étaient pas alarmantes, le Sultan se montrant particulièrement discret, ce qu’attestaient d’ailleurs les lettres de Constantin XII qui parvenaient dans les cours italiennes. Certains se méfiaient tout de même, le marquis de Nice (Beregil) en tête, et s’acharnaient à tout préparer pour l’éventualité d’une attaque ottomane. Ces « éternels inquiets » comme les raillaient les moins préoccupés par le devenir du néo-Empire byzantin, finirent tout de même par voir leurs tragiques augures se réaliser : Sélim Ier, dans la plus grande discrétion – dans ce qu’une opération de cette envergure permettait tout du moins -, lança une offensive sans commune mesure sur Constantinople.

L’alerte parvint dans la péninsule italienne par l’entremise des chevaliers de l’Ordre Saint-Jean de Jérusalem, basés à Rhodes et en relation étroite avec l’empereur byzantin, qui transmirent à Giovanni Giorgio Paléologue (Beregil) une missive dans laquelle son frère lui exposait la réalité de la situation. Il s’excusait de n’avoir pas cru que les Ottomans seraient capables, aussi rapidement, de tenter de reprendre une ville qu’il croyait avoir bien en main, qu’il était parvenu à restaurer, lui donnant un semblant de ce que son illustre histoire faisait imaginer aux esprits occidentaux. Il devait se rendre à l’évidence qu’il n’avait pas de solution face au déploiement de puissance de la Sublime Porte. Il tenait encore Constantinople, grâce à ses légendaires murailles et plusieurs milliers de fidèles soldats, mais les territoires contiguës à la ville étaient sous le contrôle ottoman, tout comme la mer Égée.

Le marquis de Nice en informa toute la chrétienté italienne, le Pape décréta la Croisade et pratiquement tous les potentats d’Italie répondirent à l’appel du Saint-Père, renouvelant le serment qu’ils avaient tenu lors du concile de Ferrare. Toute la problématique pour ces fiers Croisés était de déterminer comment s’organiser face à ce monstre tentaculaire qui se dressait face à eux.

En effet, les Ottomans avaient vraiment tout prévu. Ils voulaient absolument asphyxier les défenseurs, à tous les niveaux, et sur tous les fronts, en empêchant toute possibilité de secours. Évidemment, cet espoir était chimérique, mais l’organisation de la manœuvre fut si parfaite que les forces du Sultan étaient presque parvenus à accomplir ce dessein. La seule possibilité de secours ne pouvait venir que par la terre, en passant sur les territoires ragusains pour ensuite se diriger vers l’Est. Cependant, les informateurs rhodiens et les éclaireurs envoyés par l’état-major croisé rapportèrent que le Sultan avait fait débarquer à Kavarna, en Bulgarie, près de 100.000 hommes afin d’enrayer la marche des catholiques italiens qui ne pouvaient, il le savait, laisser l’allié byzantin agoniser. L’armée de réserve ottomane faisait ainsi route vers l’Ouest, bien décidées à affronter les innombrables forces croisées qui progressaient cahin-caha vers cette « Apocalypse déclenchée par les Ennemis de Dieu », comme se plaisaient à le rappeler tous les prélats qui accompagnaient les soldats, le cardinal Capitani d’Arsago (Beregil) en tête.

Les chefs de la Croisade décidèrent qu’il fallait séparer leurs troupes afin de remplir le maximum d’objectifs possibles : Constantinople ne tiendrait pas éternellement. Une partie de l’armée allait donc se détacher du corps principal pour se concentrer sur les Ottomans qui avançaient en Bulgarie. Outre leur rôle évident de frein à la progression croisée, certains estimaient qu’ils pourraient également avoir pour objectif d’attaquer les arrières italiens en prenant Raguse. Dans tous les cas, la vaincre était obligatoire pour desserrer l’étau imposé par le Sultan et se permettre une plus large marge de manœuvre. Il fallait également envisager la possibilité ragusaine. Bref, les soldats allaient devoir courir et les commandants se démenaient pour parer à toutes les éventualités. Le restant de l’armée, sa plus grosse part, se dirigerait quant à elle vers la Grèce pour éviter d’éventuelles embuscades et remonterait ensuite par Thessalonique pour se diriger vers l’objectif principal : Constantinople.

Le dernier objectif d’importance pour les Croisés était évidemment la mer Égée. Libérer la mer de la présence ottomane était une obligation. En effet, en tenant les eaux égéennes, les Ottomans s’assuraient de deux choses. Premièrement, la possibilité de faire passer tranquillement des renforts venus d’Anatolie ou de tous les recoins de l’Empire pour abattre Constantinople. Enfin, ils rendaient également impossible l’envoi maritime de toutes marchandises et renforts aux assiégés. À terme, tout le monde en avait conscience, ces derniers ne pourraient pas tenir sans un soutien logistique d’importance qui était bien plus rapide par la voie des eaux que par la voie terrestre. Il fallait donc briser cette hégémonie coûte que coûte.

Les Croisés s’y employèrent en désignant le roi de Sicile (Silvio) comme chef des forces navales de la Croisade. Celui-ci se vit adjoindre l’aide des spécialistes historiques en matière de combats maritimes : Venise (Hgh) et Gênes (Labtec). Nice (Beregil) - les progrès niçois en la matière, son Académie et ses chantiers navals rivalisant avec l’Arsenal vénitien – et Raguse (Ilthanir) vinrent compléter l’armada croisée. Toutes les escadres italiennes se rejoignirent à Palerme pour finaliser leur plan.

Avant de partir, du haut de son palais, le roi de Sicile déclama un discours qu’on enseignerait encore longtemps aux petits siciliens des décennies plus tard :

« Mes frères et sœurs ! Aujourd’hui se tient devant nous un événement qui va marquer durablement le destin de l'Europe : les Mahométans se sont réveillés pour non seulement mettre au pas nos frères chrétiens à Constantinople, mais également toute la chrétienté dans son ensemble. J’ai donc pris la lourde mais nécessaire décision de rassembler les flottes chrétiennes pour les mener, grâce à Dieu, à la victoire et assurer le contrôle essentiel des mers pour la Croisade. J'ai été choisi pour cela non seulement car tous ont reconnu ma pugnacité à ne jamais rien lâcher mais aussi pour mes prodigieuses capacités militaires ! Les Siciliens ne reculeront jamais devant ces infidèles ! Vous pouvez apercevoir ici même les étendards de nos amis et très compétents amiraux Vénitiens, Génois, Ragusains, Pouilleux et Sardes, tous unis derrière le même objectif : sauver la Chrétienté !

Dès aujourd'hui, nous quitterons la Sicile et ferons voile vers la Mer Égée ! Car Demain, ce n'est pas à Palerme que nous sabrerons le Limoncello, mais chez les Turcs eux-mêmes ! Nous noierons les terres musulmanes de notre précieux nectar, car Dieu le veut ! FERT ! FERT ! FERT ! »


La foule devint folle en entendant la dernière partie du discours. Les Croisés furent acclamés, les amiraux encensés ! Fier de son effet, Ferdinand II se plut, en aparté, à rajouter à ses proches conseillers : « Ils vont les faire leurs ablutions, croyez-moi ! Haha ». Après quelques jours de célébrations, on mit donc le cap sur les Cyclades, bien décidé à montrer le chemin de la victoire aux forces du Christ.


La bataille

Ce furent près de 26 escadres (soit 260 navires) qui franchirent les mers Ionienne, Myrtoenne et de Crète pour parvenir jusqu’aux Cyclades. Étonnamment, l’armada croisée ne rencontra aucun navire ottoman lorsqu’elle passa au large du Cap Kafireas, bien que ses informateurs et les officiers Rhodiens qui servaient de guide aux capitaines leur eurent dit que des escadres ennemies quadrillaient régulièrement toute la mer Égée encore quelques semaines auparavant. Suivant les directives du roi de Sicile, on continua toujours plus loin, l’objectif étant clairement d’engager le combat avec la flotte du Sultan.

Quelques jours plus tard, alors que les navires croisés mouillaient au large de Lesbos, en attente des nouvelles des éclaireurs qu’ils avaient envoyé sur les côtes orientales, ceux-ci finirent par revenir pour livrer les informations tant attendues : une grande flotte venait de quitter le port de Burhaniye où elle était stationnée et se dirigeait tout droit vers l’armada croisée. Si elle était importante, les premières évaluations des éclaireurs étaient encourageantes : il n’y avait pas plus de 15 escadres au maximum. En conséquence, Ferdinand II (Silvio) fit sonner le tocsin et l’immense amas de navires chrétiens fit route vers le large, se rapprochant de la grande île de Lemnos. Ce faisant, le roi de Sicile ne faisait que suivre le plan convenu avec l’État-major croisé : lorsqu’on en viendrait aux mains avec la marine ottomane, le choix du lieu d’affrontement dépendrait du nombre de leurs vaisseaux. En cas de supériorité numérique croisée, on combattrait volontairement au large afin de jouir de l’avantage du nombre. Le terrain de l’affrontement fut donc repéré avec soin. C’est ainsi que les Croisés allèrent attendre la flotte ottomane entre les îles de Lemnos et de Bozcaada. L’affrontement allait avoir lieu : les Ottomans apparaissant au loin ne semblaient en aucun cas intimidés par leur évidente infériorité numérique ; eux-aussi voulaient en découdre.

On pouvait analyser la formation tactique croisée comme suit : un flanc droit fort, mené par 50 galéasses vénitiennes (les meilleurs navires du monde) (Hgh) et la flotte personnelle d’Andrea Doria (Labtec), soit en tout 80 navires ; un flanc gauche plus faible avec les 20 galéasses niçoises (Beregil) et 40 galères des ducs de Sardaigne (Alexandrepillou) et des Pouilles (Maraud), soit en tout 60 navires ; un centre dense avec 90 navires en tout, dont les 20 galéasses vénitiennes restantes. De plus, le roi de Sicile menait une réserve de 40 galères qui porteraient secours à l’un ou l’autre en fonction du déroulement de la bataille. Mais pour être honnête, à quelques heures de la bataille, Ferdinand II (Silvio) se pensait à l’abri d’une quelconque intervention : les choses seraient aisées. Bref, en tout, on pouvait estimer l’ensemble des forces croisées à 45.000 soldats/marins.

Les éclaireurs ne s’étaient pas trompés quand ils avaient émis l’hypothèse que la flotte ottomane n’excédait pas les 150 navires. En effet, l’étendue de ses forces était de plus en plus nette alors que les vaisseaux s’approchaient. Elle avait beau être commandée par le plus prodigieux des amiraux ottomans, à savoir Khayr ad-Dîn, connu sous le nom de Barberousse, les Croisés ne voyaient pas comment la victoire pourrait leur échapper. Ils étaient presque deux fois plus nombreux, avec des galéasses redoutables par-dessus le marché. Barberousse avait beau être aussi prodigieux que Doria en mer, il ne pouvait pas faire de miracles. À moins que …

« Mon roi, mon roi, regardez au nord, quelque chose … À l’horizon! » bredouilla l’aide-de-camp de Ferdinand II à un roi qui déjeunait tranquillement sur la passerelle de son vaisseau amiral. « Et merde. Ça pue du cul cette histoire, et je m’y connais en sale odeur ! » répondit le roi de Sicile. En effet, plus au nord, à la sortie du détroit des Dardanelles, des dizaines et des dizaines de pavillons ottomans étaient en train d’émerger. La flotte ottomane était plus petite qu’attendue pour une raison : elle s’était scindée en deux. D’un coup, en se réunissant, elle venait de doubler : 15 escadres de l’amiral Kurtoglu Muslihiddin Reis vinrent s’ajouter à celles de Barberousse. 300 navires, 45.000 combattants : les Ottomans avaient rattrapé leur retard, et en vérité, ils avaient la supériorité tactique avec un plus grand nombre de galères.

Plan de bataille croisé:

Les Ottomans finirent par se rejoindre et les deux flottes se firent face. À Doria (Labtec) et les Vénitiens (Hgh) s’opposaient les 120 galères personnelles de Barberousse qui se chargerait uniquement de ce flanc. Le reste de la flotte ottomane se partagerait entre le centre et le flanc de l’amiral Cavaliero de Nice (Beregil). Partout : l’infériorité numérique pour les Croisés. La réserve des Chrétiens allait devoir faire un choix rapidement si elle souhaitait une issue favorable à la bataille. À midi, les vaisseaux se décidèrent enfin et fondirent les uns sur les autres, les galéasses croisées en premières lignes. « Seigneur, ayez pitié de nous, le sort de notre monde dépend de ce jour, accordez-nous votre grâce … Seigneur … » marmonnait Luigi d’Aragon (Silvio), tenant son chapelet d’une main fébrile alors qu’au loin l’engagement avait commencé.

Sur le flanc droit, les imposants navires vénitiens, avec leurs pièces d’artillerie nombreuses, firent des dommages assez monstrueux dans les lignes de défense ottomanes. L’amiral Traghetto (Hgh) suivit à la lettre les recommandations du doge Andrea Doria (Labtec) qui depuis des décennies écumait la Mer Méditerranée. Il était unanimement considéré comme le meilleur marin d’Italie et bien que la marine génoise ne fût pas aussi forte que celle de Venise, c’était bien le Génois qui commandait l’ensemble de ce front, les Vénitiens compris. Sous sa houlette, la puissance de feu dévastatrice des galéasses vénitiennes prit toute son importance. En effet, malgré sa supériorité numérique et sa maestria habituelle, Barberousse ne pouvait pas faire grand-chose de plus que subir le premier choc. Les bâtiments de guerre vénitiens avaient littéralement ouvert en deux sa première ligne, mettant le feu à une douzaine de navires. Il allait falloir attendre que la percée cesse pour que les abordages commencent. À ce moment seulement, ils auraient peut-être une chance.

Au centre et sur le flanc gauche, les choses n’étaient pas aussi joyeuses pour les Croisés. Certes les galéasses vénitiennes et niçoises faisaient du bien pour désorganiser les lignes ottomanes, mais leur nombre était affolant. L’objectif était évident pour les Ottomans : tenir le centre pour mieux écraser le flanc faible commandé par Cavaliero (Beregil). Ils parvinrent d’ailleurs à le faire, la ligne croisée faiblissant de minute en minute, et ce malgré l’intervention de la réserve du roi de Sicile (Silvio) qui se décida à intervenir alors que la situation semblait de plus en plus critique.

Au bout de plusieurs heures de luttes, les pertes étaient majuscules. De mémoire d’hommes, jamais on n’avait vu une telle boucherie sur les mers. Si au début de l’affrontement, on avait pu estimer que l’ascendant était croisé, notamment grâce à la grosse percée du front Doria, les choses étaient beaucoup moins engageantes à l’heure actuelle. Le front Doria s’enlisait, le front Cavaliero était pratiquement en déroute et seul le centre arrivait à tenir. 130 galères et galéasses croisées étaient hors d’état de combattre, détruites ou coulées ; Franceschetto Cybo  (Labtec), les jeunes amiraux Traghetto (Hgh) et Cavaliero (Beregil), Egidio Bona (Ilthanir), Ferrante Orsini del Balzo (Maraud) et le commandant de Brescia étaient morts. Les Ottomans n’étaient pas mieux, mais le nombre commençait à se faire – très – durement ressentir. Les galéasses avaient beau être supérieures, immobilisées, elles ne profitaient plus de leur avantage. Puis globalement, la marine ottomane était supérieure en qualité au reste des galères italiennes. Les miracles devaient parfois respecter une certaine logique.

Devant ce marasme, l’amiral Doria (Labtec) se décida à tenter un dernier coup de poker, défiant le destin pour espérer emporter avec lui une gloire éternelle. Le navire amiral de Barberousse était en vue. S’ils parvenaient jusqu’à lui, ils pourraient peut-être l’abattre et semer la panique chez les Ottomans. Il fallait juste que le flanc gauche tienne encore un peu, le temps de détruire une bonne fois pour toutes cette maudite ligne de défense. Le Génois harangua donc ses hommes, demandant aux rameurs un dernier sacrifice, et fit dégager les épaves brisées qui encerclaient son bâtiment. Une fois cela fait, il mit cap comme un damné vers le navire ottoman. Khayr ad-Dîn n’eut même pas le temps de s’apercevoir de la manœuvre quand soudain, un gigantesque bruit se fit entendre.

Sur le flanc gauche, l’arrière-garde ottomane venait d’exploser comme un roseau. Les Hospitaliers étaient arrivés en plein cœur de l’action pour porter secours aux Croisés. S’ils n’étaient pas nombreux, les 30 navires lourdement armés de ces experts du combat contre les Mahométans allaient faire changer le cours de la bataille. En effet, à la tête de sa « Grande Caraque de Rhodes », le grand-maître Philippe de Villiers de l’Isle-Adam ordonna qu’on écrasât les forces de l’amiral Reis, celles-mêmes qui quelques minutes auparavant étaient en train de détruire les derniers espoirs de ce flanc réduit à néant. Acculé, l’amiral ottoman ordonna la retraite et parvint difficilement à s’extraire du combat avec seulement 20 galères encore en état de naviguer.

La manœuvre de Doria prit tout son sens avec ce revers de fortune pour les Ottomans. Le flanc gauche dégagé, le centre tenant toujours, s’il vainquait Barberousse, la flotte ottomane était condamnée. Parvenant donc à aborder le navire amiral du Turc au prix du sacrifice de son propre bateau, l’amiral génois et sa garde personnelle se jetèrent à l’assaut des janissaires de Barberousse. Les guerriers d’élite se massacrèrent comme des chiens, laissant les deux glorieux amiraux s’affronter dans un combat final et dramatique.

Nés la même année, les deux étaient sensiblement équivalents en réputation comme en compétence de commandement, l’Italien avait toutefois l’avantage en ce qui concernait les talents d’escrimeur. Ils s’élancèrent ainsi l’un contre l’autre et ceux qui purent observer le duel racontèrent tous qu’ils virent le Génois planter son épée dans le ventre du pacha avant de disparaître dans les flots lorsque le navire amiral ottoman chavira, la coque éventrée s’emplissant des flots égéens.

Avec cette perte finale, les Ottomans se débandèrent. 250 de leurs navires étaient hors d’état de nuire. 8.000 de leurs marins furent capturés alors que plus de 20.000 étaient morts. 50 bâtiments réussirent à fuir, l’amiral Reis à leur tête. Côté Croisés, on dénombra la perte de 180 navires et de nombreux amiraux et commandants. Après la bataille, on parvint à retrouver le corps de Barberousse, flottant près du lieu de naufrage de son navire. Cependant, on ne retrouva pas celui du doge Doria qui fut donc présumé mort.


Les conséquences

Cette brillante mais coûteuse victoire des forces croisées fut une délivrance pour les Byzantins assiégés. Grâce à la fin du blocus et de l’hégémonie ottomane en mer Égée, on put de nouveau faire parvenir des vivres et des marchandises hautement nécessaires pour pouvoir tenir face à la pression des assaillants.

De plus, on s’assura une bonne fois pour toutes que les Ottomans ne pourraient plus faire parvenir de renforts à Constantinople ou ailleurs sur le continent. Ils devraient faire avec ce qu’ils avaient déjà sur place : 250.000 à 300.000 hommes, ma foi, c'était déjà pas si mal.

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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeMer 12 Mai - 18:00

TOUR 7 (2eme partie) – LA CROISADE


La tentative de contournement ottomane : la bataille de Sofia (février 1516)


[ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Au-tem10
Une seule mission : stopper l’armée de secours ottomane pour laisser une chance à Constantinople

Musique du tour:

Contexte

En un soir d’octobre 1515, l’annonce de la victoire des forces navales coalisées au large de Lemnos avait été accueillie par une liesse incroyable dans le camp croisé qui faisait route vers Constantinople ; la joie de ces hommes était peut-être aussi grande que celle des assiégés tant on savait que l’opportunité du succès final de la croisade était ténue. Une victoire sur l’ogre ottoman, même à plusieurs centaines de kilomètres, était une première pierre de l’édifice qui permettrait à l’Europe de se prémunir pour de bon – du moins on l’espérait - de ce dangereux voisin. Alors, avant de reprendre la marche en avant vers l’est, on célébra gaillardement la nouvelle.

Cependant, nulle personne n’oubliait que les choses sérieuses allaient commencer à se préciser également pour les fantassins de cette « Sainte expédition ». En effet, quelques semaines auparavant, on avait eu vent des manœuvres ottomanes et on savait qu’une énorme force avait entrepris le siège de Constantinople ; par ailleurs, des éclaireurs avaient indiqué qu’une armée ottomane avait été débarquée sur les côtes orientales de la Bulgarie (par la flotte qui s’avérerait être celle qui déboula de la mer de Marmara dans le cadre de la bataille de Lemnos) et qu’elle faisait route vers l’ouest. Subséquemment, on avait compris que cette armée avait un double objectif lorsqu’on la vit se scinder en deux aux abords de Roussé : une partie continua à longer le Danube en direction de l’Italie alors qu’une autre, dirigée par le Grand Vizir Hersekli Ahmed Pacha en personne, se dirigeait vers le sud-ouest, dans l’optique de prendre à revers les Croisés qui avançaient toujours plus loin en territoire grec, se rapprochant de Thessalonique.

Le haut-commandement chrétien, composé du représentant romagnol (Aedhr), du marquis de Nice (Beregil) et bien sûr d’Urbain VII (Serguei) – qui avait décidé de suivre l’entreprise très chrétienne en personne –, agit avec célérité pour répondre à cette nouvelle fort inquiétante. On fractionna l’armée croisée en deux, ordonnant à un important contingent de faire machine arrière pour repartir vers Raguse qui serait sûrement la cible de l’armée du Danube, et à un autre d’aller à la rencontre de l’armée du Grand Vizir. Le reste des troupes – une bonne moitié – devait continuer vers Constantinople, coûte que coûte.

En résumé, la situation s’apparentait à un véritable casse-tête pour les têtes pensantes de la Croisade : les Ottomans comptaient ravager les bases arrière des Croisés pour les désorganiser et infliger de lourdes pertes aux Italiens alors qu’ils se battaient pour le salut de leurs frères byzantins ; en même temps, ils envoyaient une armée de secours pour prendre à revers les forces croisées qui avançaient bon an mal an vers Constantinople ; enfin, et malgré la victoire navale qui avait donné des semaines voire des mois de marge supplémentaire pour porter secours aux assiégés, l’ost croisé principal était dans l’obligation de voler au secours le plus rapidement possible de la capitale des Paléologues. En somme, moult problèmes à résoudre, des timings très serrés pour réaliser de véritables prodiges, et un adversaire malgré tout en position de force.

Détruire cette armée de secours était donc une absolue nécessité – une de plus me direz-vous – pour la réussite de l’entreprise italienne. Ainsi, il fut décidé que l’on confierait cette mission aux troupes de Florence (Emileen), du Saint-Siège (Serguei), d’Urbino (Fabian) et de Parme (Kevin.A). Ce serait d’ailleurs au duc Filippo-Maria Rossi de coordonner la stratégie croisée et il prit la résolution que le drame se dénouerait en un endroit précis, où il pourrait mettre en place son plan : direction Sofia.


La bataille

Dès le début de l’année 1516, le duc de Parme (Kevin.A) enclencha la première partie de son plan : il fallait attirer les Ottomans afin de les empêcher d’entreprendre leur tentative d’encerclement des forces portant secours à Constantinople. En ce sens, la cavalerie croisée fut envoyée en éclaireuse pour laisser les indices nécessaires (pillages intensifs, faux camps militaires) qui pousseraient les ennemis à se diriger tout droit sur le champ de bataille qui avait été déterminé par le commandant de l’Armée de Bulgarie – c’est ainsi qu’elle se faisait appeler. Vers la fin du mois de janvier 1516, Hersekli Ahmed Pacha finit supposément par mordre à l’appât, se dirigeant tout droit, avec ses troupes, vers la ville de Sofia. Malgré les avertissements de ses généraux qui estimaient que les Croisés faisaient volontairement beaucoup de grabuge afin de les détourner de leur objectif initial, le Grand Vizir les fit taire : il était certain de ses forces et pensait qu’ils n’auraient aucun mal à écraser les hommes qu’on avait envoyé à sa rencontre. Par ailleurs, il ne fallait pas le prendre pour un idiot, il avait bien conscience de ce à quoi il était confronté.

Dans les faits, il était difficile de donner tort, de prime abord, aux certitudes du plus important des serviteurs du Sultan. En effet, il menait une troupe de 30.000 hommes, fort polyvalente, dans laquelle on retrouvait un panel de toutes les forces vives qu’on pouvait trouver dans le gigantesque empire des Turcs : 8.000 Azabs, essentiellement des archers, 6.000 Baltacis, des hallebardiers et 7.000 Akindjis, de la cavalerie légère. Mais surtout, la partie la plus terrifiante de son armée reposait dans les quelques 3.000 Sipahis de la Porte, cavalerie d’élite qui avait été confiée personnellement au Vizir par le Sultan, et 6.000 janissaires, l’infanterie d’élite de l’Empire. En somme, Hersekli Ahmed Pacha était particulièrement confiant, sûr qu’il n’avait rien à craindre de tout ce qu’on pourrait lui envoyer. Il avait d’ailleurs refusé d’envoyer sa cavalerie légère à la rencontre des éclaireurs croisés, les laissant penser que les signaux qu’ils envoyaient étaient ce qui convainquait les Ottomans de les suivre et d’intervenir. En réalité, le Bosniaque – le Grand Vizir était né en Bosnie - se fichait complètement d’affronter les Croisés sur un terrain qu’ils auraient expressément choisi : il fallait les écraser, leur montrer que leurs petits stratagèmes et leurs certitudes reposaient sur du vent. Lemnos, c’était une erreur de parcours, un retard à l’allumage, un stigmate inhérent à la suffisance bien compréhensible d’un empire qui se pensait invincible.

Ce fut donc en février 1516, aux abords de la grande ville bulgare de Sofia, que la première bataille terrestre opposant les Croisés aux Ottomans, affrontement ô combien capital pour la suite de la Croisade, allait avoir lieu. Filippo-Maria Rossi (Kevin.A), secondé du duc de Toscane Cesare Borgia, commandant en chef des troupes pontificales (Serguei), avait conçu un plan destiné à attirer les Ottomans dans un piège, une sorte d’étuve, afin d’annihiler la force de leur cavalerie qu’il avait – justement – supposé nombreuse. Les forces croisées étaient composées comme suit : 34.000 hommes, dont 12.000 arquebusiers, près de 100 canons et 4.000 cavaliers. Deux-tiers des soldats venaient directement de Parme et des États pontificaux.  

La tactique des Croisés reposait essentiellement sur l’importante puissance de feu dont ils disposaient. L’avantage d’avoir choisi le terrain de la bataille octroyait aux Italiens l’avantage de se disposer à leur convenance. Il fut décidé qu’on placerait une gigantesque ligne de chevaux de frise devant permettre de repousser les premiers assauts de la cavalerie ottomane ; en même temps, 6.000 arquebusiers (commandés par Renato Vignola (Kevin.A), général parmesan, et Federico Colonna (Fabian)) auraient pour mission de se placer devant ces défenses anti-cavalerie afin de déverser une avalanche de plombs contre les Ottomans qui s’aventureraient trop prêts des lignes croisées. L’autre partie des arquebusiers, avec l’infanterie classique (piquiers, épéistes etc), 16.000 hommes en tout, se trouverait légèrement plus en arrière, avec pour mission de former des carrés compacts et solides, à l’image des proto-tercios imaginés par le Gran Capitán, devant résister à toute incursion des Ottomans : c’était le gros de l’armée. Elle était commandée par le duc de Parme en personne (Kevin.A), adjoint de nombreux commandants de moindre envergure. Enfin, sur les hauteurs, en retrait de tous ces hommes, on trouvait la gigantesque artillerie croisée, avec 8.000 hommes ayant pour vocation de servir d’armée de réserve sous le commandement de Cesare Borgia (Serguei). Pour la protéger, on y avait également laissé les quelques 4.000 cavaliers (dont 1.000 estradiots italiens d’élite). Toutes ces forces avaient pour objectif de seconder l’artillerie chargée de pilonner sans relâche les Ottomans ; dans le cas où les choses tourneraient mal, toutes ces troupes devaient se lancer dans l’empoignade pour venir au secours des troupes plus en amont.

Tout ce monde se mit donc en place comme prévu, en attente des Ottomans, qu’on avait signalé à quelques lieues d’ici, en train de se mettre eux-mêmes en ordre de bataille. Le Pape Urbain VII (Serguei) alla bénir toute l’armée croisée, avant de se retirer dans un endroit plus sûr, où il ne pourrait être à la merci des infidèles. Il les exhorta à se rappeler que la destinée de l’Europe, du monde chrétien, dépendait de leurs accomplissements en ce jour : « Notre Sauveur s’est sacrifié pour que nous puissions vivre dans la Vérité. Nous le vénérons pour son exemple que nous tentons de suivre chaque jour. Mes enfants, je vous en conjure, montrez-vous dignes de Lui. Le chemin est long, le temps nous est compté mais nous devons réussir. Hommes illustres, en ce jour, la loyauté vaincra la perfidie, la libéralité l’avarice, l’humilité l’orgueil ; désormais la haine cédera à l’amour, le désespoir à l’espoir, l’obstacle à la persévérance ; désormais sous le marteau de la vérité seront brisés le mensonge opiniâtre et l’opiniâtreté mensongère de ceux qui s’opposent aux vœux du Tout-Puissant. Éternelle est la lutte entre l’envie et la gloire, entre la perversité et la vertu. Grâces soient rendues à Celui qui est le seigneur des vertus et le roi de la gloire, car c’est sous son commandement que dans le présent combat le parti du pire sera détruit et le meilleur triomphera. La foi, la foi, la foi, toujours ! Et le Salut vous sera garanti. ». Il n’avait pas quitté le champ de bataille depuis plus d’une dizaine de minutes que la bête ottomane finit par surgir de l’horizon voilé.

En effet, les arquebusiers guettaient, les armes chargées, l’assaut inaugural ; l’artillerie n’attendait que le tumulte inhérent à la charge des ennemis pour se déchaîner ; les hommes étaient prêts à mourir. Soudain, le sol se mit à trembler et des flèches volèrent au-dessus des arquebusiers placés en dehors des défenses croisées, annonçant l’arrivée de plusieurs centaines de chevau-légers, les fameux Akindjis. Les premiers rangs se parsemèrent, certains soldats étant touchés par les projectiles là où ne les protégeaient pas leurs armures, mais sous les ordres de l’imperturbable général Vignola (Kevin.A), les hommes attendirent le bon moment avant de décharger les arquebuses bien en place sur leurs fourquins. Quand les lanciers arrivèrent à une quarantaine de mètres, on hurla de faire feu ; cavaliers et chevaux tombèrent comme des mouches, brisés dans leur élan. En quelques secondes, plusieurs centaines de cavaliers ottomans furent fauchés non seulement par les arquebuses mais également par les boulets de l’artillerie placée en hauteur qui avait mis en branle ses machines destructrices. Rapidement, la cavalerie ottomane fit demi-tour et sembla sonner la retraite, sonnée par le mur qu’elle venait de se prendre. Les Croisés jubilaient, un premier succès si facile, des pertes minimales pour des centaines d’assaillants tués : selon toute vraisemblance, Dieu était de leur côté !

Pendant plusieurs dizaines de minutes, plus un bruit, pas un son. La brume qui obscurcissait la plaine rendait difficile toute observation des mouvements ottomans. S’étaient-ils repliés suite à cette première volée ? Cela semblait impossible, mais qui sait ? La défaite de Lemnos les avait peut-être rendus plus prudents, plus prompts à se débiner à la moindre contrariété … On pouvait entendre des murmures optimistes dans les rangs croisés quand, subitement, on vit émerger du brouillard une force beaucoup plus imposante que la première vague : 20.000 fantassins étaient en marche vers eux, trop éloignés des arquebuses croisées pour être touchés mais à portée de l’artillerie qui attendait les ordres du duc de Toscane (Serguei). Celui-ci allait abaisser son épée pour donner l’ordre quand un bruit sourd raisonna dans le lointain, suivi d’un sifflement de plus en plus pressant et d’une lumière déclinante : des milliers de flèches étaient en train de fuser directement sur les arquebusiers en premières lignes. En un instant, l’hécatombe : des centaines d’hommes, Parmesans, Florentins, Romains, s’écroulèrent. Les chanceux moururent instantanément, les malheureux hurlèrent à la mort, agonisant, tétanisant par leurs cris de douleur leurs amis qui ne comprenaient pas ce qui était en train de se passer. Quelques instants plus tard, toujours dans le lointain, à l’abri du regard, des coups bien plus forts se firent entendre et des boulets vinrent s’écraser sur les défenses croisées, faisant voler en éclat les piques et autres fortifications destinées à empêcher toute charge de cavalerie. À partir de ce moment précis, les Ottomans se mirent à charger, toujours appuyés par les archers Azabs, et la cavalerie légère qui fondaient sur leurs côtés pour écraser cette première ligne désormais aux abois. L’artillerie croisée canonna sans relâches pour empêcher la charge mais rien n’y fit. Malgré le courage sans pareil de Vignola (Kevin.A) qui avait ordonné à ses hommes de se replier en bon ordre afin de se réfugier dans les tranchées qui avaient été creusées au préalable derrière feues les fortifications pendant que lui et certains régiments allaient tenter de retenir la progression, les Ottomans ne s’arrêtèrent pas. Menés par les Sipahis, la cavalerie d’élite du Sultan, ils déchiquetèrent Vignola et ses hommes : le général Colonna (Fabian), qui commandait le repli, eut à peine le temps de voir le général parmesan se faire décapiter par le sabre d’un Sipahi. Les carrés menés par Rossi et consort, le gros de l’armée, allaient devoir entrer en scène, contraints d’intervenir en urgence par le déferlement ottoman.

Le duc de Parme (Kevin.A) était seul à la tête d’un carré – son génie militaire ayant été éprouvé lors de la guerre qui avait ravagé l’Italie quelques années auparavant – alors que Rinuccio della Rocca (Serguei), Bernardo Rucellai et Nicolas Machiavel (Emileen) commandaient conjointement le second. L’organisation particulière de ces formations devait théoriquement leur permettre d’encaisser les chocs de la cavalerie légère qui allait percuter les piquiers présents dans les premières lignes et sur les flancs, pendant que les arquebusiers placés au centre pouvaient mitrailler les assaillants sans se faire directement atteindre. Si la coordination était optimale, cette configuration causerait de véritables ravages aux ennemis, comme les exploits des forces de Gonzalve de Cordoue l’avaient bien prouvé. Et en effet, les Croisés résistèrent aux premières estocades de la cavalerie ottomane qui s’embrocha directement sur les piquiers, les arquebusiers s’occupant de fusiller ceux qui tentaient d’éviter de se faire transpercer par les lances et les hallebardes. Les gigantesques carrés (8.000 hommes dans chaque) tenaient donc tête aux chevau-légers, aux hallebardiers et autres Azabs qui tentaient de trouver une faille dans le dispositif, et ce malgré l’incessant flot de flèches qui affaiblissait le cœur des formations. Un carré, celui des Parmesans, des soldats de métiers menés par un général expérimenté, se défendait tout de même mieux que l’autre mais la ligne de défense croisée tenait. Du moins, jusqu’à l’entrée en scène des troupes d’élite ottomanes : les janissaires.

Ces derniers étaient en effet restés en retrait, se contentant de massacrer les derniers arquebusiers encore en vie de ce qui était désormais l’ancienne première ligne de défense croisée. Ils firent jonction avec les Sipahis pour créer des brèches au sein des carrés jusqu'alors imperméables et permettre aux – trop – nombreux cavaliers ottomans de s’engouffrer dedans afin de briser la résistance des Chrétiens. Pour ce faire, ils décidèrent de se focaliser sur le plus costaud de leurs adversaires : le duc de Parme (Kevin.A). En le brisant, ils anéantiraient le moral des autres. Les 8.000 soldats d’élite, en plus des autres fantassins déjà aux prises avec le carré Rossi, s’échinèrent donc à abattre la résistance forcenée de ces braves Parmesans. Pas à pas, mort après mort, l’impitoyable machine de mort qu’étaient les janissaires fit son œuvre. Les piquiers puis les épéistes finirent par céder face au nombre et les arquebusiers n’avaient pas le temps de recharger, ni la capacité de se défendre efficacement face à ces troupes de choc. La formation s’effondra sur elle-même, la débandade s’amorça et ce malgré l'obstination furieuse du régiment personnel de Filippo-Maria Rossi qui s’efforçait de résister au mieux de ses capacités ; il fut d’ailleurs la principale raison de la non-capture et de la survie de l’impétueux duc, prêt à mourir pour la cause croisée.

Dans l’autre carré, les choses n’allaient pas aussi mal, mais ces hommes ne devaient leur salut qu’à l’intervention de la cavalerie croisée (menée par le duc d’Urbino (Fabian), Niccolò Orsini di Pitigliano (Serguei) et Francesco Salviati (Emileen)). Les 4.000 cavaliers s’étaient décidés à intervenir quand la situation devenait de plus en plus irrespirable pour les fantassins et ils permirent d’éviter que la ligne de défense croisée ne s’effondre comme un château de cartes. Les bombardes italiennes ne pouvant plus servir à quoique ce soit (canonner la plaine, c’était prendre le risque de tuer les guerriers alliés), les 8.000 hommes qui servaient d’armée de secours entrèrent également dans la danse.

Il est inutile de préciser, à ce stade, que cette bataille s’était transformée en un gigantesque bourbier, difficilement compréhensible pour tout observateur. Hormis les hurlements, les tintements d’épée, les quelques balles qui fusaient encore, on ne faisait que voir et sentir la mort. Au mieux pouvait-on estimer que les hommes sur des chevaux étaient des infidèles et les fantassins de preux Croisés, mais cela était assez confus, surtout pour ceux qui s’empoignaient comme des damnés. Dans les faits, la situation s’enlisait : si les Ottomans semblaient avoir la victoire à portée de main dans un premier temps, l’intervention des forces de réserve et la lutte désespérée des Croisés encore en vie, inspirés par le courage de leurs officiers qui étaient morts pour la grâce de Dieu, avait renversé la tendance. En fin de journée, on sonna la retraite de part et d’autre, sans déterminer réellement qui avait gagné.

En vérité, c'était compliqué de le déterminer, même à tête reposée. Tactiquement, cela semblait une victoire à la Pyrrhus croisée ; stratégiquement la victoire était ottomane. En effet, les forces turques avaient été repoussées et semblaient incapables de tenter, à l’avenir, un nouvel assaut contre les troupes croisées qui étaient parvenues à se créer une bonne ligne de défense, avec de nombreux forts pour empêcher les incursions potentielles des troupes de la Sublime Porte contre les arrières des forces croisées convergeant vers Constantinople. Quant aux Croisés, ils n’étaient eux-aussi plus capables de quoique ce soit d’autre que de tenir les dites-positions.

Cependant, et c’est en cela qu’on pouvait parler d’une maigre victoire stratégique ottomane, on avait appris que les janissaires avaient, après la bataille, fait route avec célérité vers Constantinople en contournant le massif du Rila par le nord. On ne savait pas bien s’ils pourraient prendre part aux affrontements qui ne sauraient tarder dans la capitale byzantine, mais l’idée qu’ils puissent hypothétiquement intervenir avait de quoi inquiéter le haut-commandement croisé.


Les conséquences

Sofia ne fut donc pas Lemnos. Laissant penser à un statu-quo, les Croisés avaient évité le pire scénario mais n’avaient pu l’emporter réellement. Pire, les Ottomans conservaient encore une carte dans leur manche. Néanmoins, et c’était là le principal, ils étaient maintenant certains que l’armée de secours ottomane ne pourrait prendre à revers les Croisés en route pour Constantinople.

L’espoir restait permis. Constantinople s’en contentait fort bien pour le moment.

Morts ou disparus :


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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeLun 21 Juin - 0:48

TOUR 7 (3eme partie) – LA CROISADE


L’heure des braves : le siège de Constantinople (Janvier 1517)


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La survie ou la renaissance du monde chrétien ? Constantinople allait livrer un nouveau verdict, plus de 60 ans après la première manche

Musiques du tour:


Contexte

Les victoires de Lemnos et de Sofia – cette dernière étant toutefois à relativiser – furent accueillis avec une grande allégresse dans le camp des Croisés. En effet, outre l’avantage psychologique indéniable qu’elles procurèrent aux combattants du Christ, elles permirent surtout d’aborder l’échéance finale avec une marge bien plus importante qu’à l’origine, lorsqu’Urbain VII (Serguei) avait appelé à la croisade, quelques instants après son intronisation. La maîtrise de la mer Égée avait assuré aux forces croisées de desserrer l’étreinte qu’allait faire peser l’armée du Sultan sur la capitale byzantine ; les soldats turcs ne pourraient assaillir la ville que par l’ouest.  Par ailleurs, la bataille de Sofia, si elle avait énormément coûté à chaque camp, avait considérablement réduit la possibilité ottomane d’encercler Constantinople et de rendre la vie plus compliquée qu’elle ne l’était déjà aux Croisés. Cependant, quatre compagnies de janissaires étaient parvenues à mettre le cap vers l’ouest après les combats en Bulgarie, pour porter leur aide à la gigantesque armée de Sélim Ier qui se constituait à quelques encablures du détroit du Bosphore.

Les succès croisés avaient donc permis à l’importante colonne constituée par les potentats d’Italie de s’avancer sans trop de dommages vers Constantinople. Constantin XII attendait ces renforts avec une grande impatience, tant il se savait tributaire d’une aide extérieure pour conserver ce qu’il avait eu tant de difficultés à conquérir dix ans auparavant. C’est vers le début de l’automne, en octobre 1516, que les Croisés finirent par arriver aux abords de la Ville. Le travail opéré par les troupes byzantines pour sécuriser la région ouest, corollairement au cordon de protection naval qui empêchait aux Ottomans toute incursion, permit aux troupes menées par Giovanni Giorgio Paléologue (Beregil) – le fidèle cardinal Capitani d’Arsago à sa gauche – et Giovanni Manfredi (Aedhr) d’entrer en grandes pompes – au regard des circonstances particulières du moment – par la Porte de Xylokerkos. Les Constantinopolitains se massèrent dans les rues adjacentes à la grande voie qui menait les hauts dignitaires et leurs hommes vers le Grand palais pour accueillir leurs héros. Ils furent quelque peu surpris d’entendre ces soldats clamaient la chanson qui était devenue, au fur et à mesure de la progression de la croisade, le véritable hymne des soudards. Il se racontait que c’était un « poète » ferrarais qui en avait eu l’idée dans un songe : « Nous voilà, nous voilà, cher sultan / Nous t’arracherons à ton joli divan ! / Nous voilà, nous voilà, cher sultan / Dors bien car demain tu pisseras le sang ! »

S’en suivaient normalement des paragraphes évoquant des coïts sans douceur avec certaines femmes impies. Les ecclésiastiques parvinrent, à force d’imprécations, à convaincre les fils du Seigneur de s’en tenir aux passages concernant le fait de molester les Mahométans et leur diable de souverain : c’était là bien plus chrétien. Répétant les paroles de la troupe avec grande joie, les Byzantins se dirent qu’il ne fallait pas s’émouvoir d’un peu de grivoiserie ; après tout, c’était bien peu cher payé par rapport aux périls imminents.

Une fois arrivés, les têtes pensantes de la Croisade voulurent tenir conseil avec l’empereur Constantin XII et s’en allèrent immédiatement à sa rencontre. Ce dernier, l’air fatigué et plus vieux qu’il ne l’était, conséquences logiques d’années d’incessantes pressions, de combats constants contre le temps et les ravages de décennies de domination musulmane sur la deuxième Rome, les reçut avec une énergie teintée d’une grande mélancolie. Il fut de plus ravi d’entrevoir que son frère, le marquis de Montferrat (Beregil), faisait désormais partie des pontes du monde chrétien, un monde qu’il avait laissé derrière lui lorsqu’il avait quitté le port de Nice en 1510 pour faire voile vers l’est. Cela faisait près d’une décennie qu’il n’avait plus rencontré une figure si familière. S’ils avaient entretenu une correspondance fort soutenue au cours des années, ils avaient toujours espéré, et ce malgré les signes alarmants qui s’accumulaient, ne jamais se revoir dans une telle conjoncture. Avant de se préparer à la guerre, les deux Paléologue s’entretinrent pendant une heure dans la somptueuse salle du trône du Grand Palais. Ils parlèrent de leur enfance, des enseignements de leur père, des douces vallées du Piémont qui leur manquaient tant à cet instant. La gorge nouée, ils débattirent de la destinée de leur lignée, de leurs morts probables dans la défense d’un nom qu’ils n’avaient jamais été aussi fiers de porter. Giovanni Giorgio lui présenta un dessin de son fils, le seul héritier de leur famille : le petit Raffaello. Ce fut visiblement émus, mais avec une détermination qui se lisait dans leurs regards, qu’ils rejoignirent les généraux croisés qui attendaient dans la salle du conseil.

Les Byzantins présentèrent la situation sans détour : les Ottomans n’avaient pas tenté grand-chose depuis qu’ils avaient encaissé des défaites à Lemnos et à Sofia. Ces succès croisés avaient largement contrecarré leur plan initial et ils avaient dû, en conséquence, se préparer avec moult soin pour finaliser leur assaut sur Constantinople. Ce faisant, ils avaient replié leurs troupes au nord, sur les terres rouméliotes qui étaient en leur possession. Les éclaireurs avaient pu étudier minutieusement leurs garnisons et s’étaient fait une idée assez certaine des forces ottomanes. On pouvait estimer qu’ils étaient plus de 100.000, avec une très large majorité de soldats à pied. Ils avaient également suffisamment de bombardes pour détruire les remparts de la ville. On avait pourtant fortement reconsolidé les murailles théodosiennes, mais il fallait être réaliste : face au nombre de canons ennemis, un pilonnage de quelques jours suffirait in fine à percer des brèches.

Les ingénieurs romagnols (Aedhr) s’attendaient à ce constat et rapportèrent que grâce à l’appui du cardinal d’Arsago (Beregil), celui-ci leur ayant fourni des cartes très précises de la ville, ils avaient pu travailler sur un plan de fortifications intérieures, passant notamment par la construction de nombreux tunnels devant permettre aux défenseurs des murs de se replier efficacement vers le mur théodosien (où on avait prévu quelques surprises) en cas d’intrusion des Ottomans. Constantin XII donna son consentement à cette proposition et le génie se mit au travail immédiatement. On discuta également de la disposition des troupes et on se mit là-dessus assez facilement d’accord ; les mois de réflexion pré-arrivée à Constantinople n’avaient pas accouché d’une souris. Les Croisés se voulurent aussi consciencieux que la situation l’exigeait. Enfin, on statua sur la forme que devrait prendre l’appui des nombreux prélats qui avaient suivi les troupes vers Constantinople et de leurs rôles dans les combats à venir. On en dénombrait en effet une pléthore : Jérôme Capitani d’Arsago (Beregil), le cardinal qui avait chapeauté toute la logistique croisée au nom du Saint-Père, Battista Spagnoli, l’évêque de Modène, et Sigismondo Gonzaga, le cardinal de Mantoue (Endwars), Ippolito d’Este (Aethwulf), le cardinal de Ferrare, et Giovanni Manfredi, le propre frère d’Astorre Ier (Aedhr). Outre le soutien spirituel qu’ils allaient apporter, certains d’entre eux s’étaient même proposés d’être à la tête des troupes sur les murailles. Les serviteurs de Dieu se montraient particulièrement zélés à le servir en ces terres étrangères, ce qui laissa certains observateurs italiens pantois : l’air italien devait vraiment être vicié …

L’automne s’écoula ainsi entre préparations et attente de l’assaut. Le jour où les forces de l’Empire ottoman se déverseraient sur eux était inéluctable. On passa un dernier Noël fort chrétien avant que l’année 1517 ne pointe le bout de son nez. Aux alentours de la mi-janvier, les ennemis de la chrétienté se mirent en marche. La plaine qui à l’ouest était encore sous domination byzantine quelques temps auparavant fut submergée par le raz-de-marée ottoman. La bataille allait commencer, le sort de l’Europe se jouer.


La bataille

Citation :


Récapitulatif et disposition des troupes

Afin de mieux comprendre le placement de chacun des belligérants et où se passent les événements qui vont être racontés, voici la carte (sommaire) avec la disposition de chacun. Vous noterez qu’il est également indiqué en description les effectifs de chacun pour une meilleure compréhension des rapports de force.

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1. Porte d'Or - Gardée par l'ensemble des mercenaires suisses et allemands recrutés par la Romagne (Aedhr). On dénombre ici cinq compagnies d'élite, pour 10.000 hommes.

2. Porte de Xylokerkos - Gardée par le reste des forces régulières du royaume de Romagne (Aedhr), soit sept compagnies ou 12.500 hommes. Ils disposent d'un large nombre d'arquebusiers (4.000) et de quelques canons. Les commandants sont : Coluccio Torricelli, Giovanni Manfredi (cardinal), Bernardo degli Oddi et Pandolfaccio Malatesta.

3. Porte de Rhegium - Gardée par l'ensemble des forces du marquis de Mantoue (Endwars), soit 5 compagnies de réguliers ou 8.500 hommes. On retrouve notamment 2.000 arquebusiers et quelques canons. Les commandants sont Francesco II Gonzaga, Sigismondo Gonzaga (cardinal) et Giovanni Gonzaga.

4. Porte de Saint-Romain - Gardée par les troupes napolitaines (Psammétique #LeCasseurDeVitrines), on retrouve six compagnies napolitaines (10.500 hommes) et quatre compagnies des Abruzzes (8.000 hommes). On a ici énormément de pièces d'artillerie et quelques arquebusiers (2.000 hommes). Les commandants sont Michelantonio Ier de Saluces, Giovanni Ludovico de Saluces et Francesco de Saluces. Les commandants abruzzais ont malheureusement été oubliés par l'histoire.

5. Porte de Charisius - Gardée par l'empereur Constantin XII et les forces byzantines. Il y a ici onze compagnies, soit 16.000 hommes dont 2.000 cavaliers. On retrouve notamment trois compagnies d'élites de Doppelsöldner achetées à fort prix à l'empereur Maximilien Ier.

6. Réserves croisées - On retrouve là l'ensemble des forces du duché de Ferrare (Aethwulf) et de la république de Sienne, soit six compagnies ou 12.000 hommes. La mission de ces forces de réserve sera d'intervenir là où la situation deviendra critique. Par ailleurs, elles constituent les premières forces de garnison des différents quartiers de la ville, dans l'éventualité où les Ottomans parviendraient à passer les murailles théodosiennes. Les commandants sont Alfonso 1er d’Este, Sigismondo d’Este (cardinal) et Costanzo Bentivoglio.

7. Cavalerie niçoise - On retrouve ici quatre régiments de cavalerie niçois (Beregil). Même mission que les réserves croisées, mais on a plus affaire ici à des unités d'intervention chargées d'aller rapidement compenser une éventuelle brèche ennemie. Les commandants sont Giovanni Giorgio Paléologue, frère de Constantin XII, et Filippo Masséna.

8. Corps d'armée du sultan Sélim Ier - Les troupes du Sultan auront comme vis-à-vis direct les forces de la Romagne. On trouve ici 25 compagnies, soit 39.500 hommes (10.000 Janissaires / 10.000 Baltacis / 16.000 Azabs / 2.000 Sipahis de la Porte / 1.500 Akindjis). Ils disposent évidemment d'énormes bombardes pour détruire les remparts, ainsi que des instruments de siège leur permettant de se porter à l'assaut.

9. Corps d'armée de Yunus Pasha - Les troupes du Grand Vizir auront comme vis-à-vis direct les forces de Mantoue et de Naples. On trouve ici 20 compagnies, soit 31.000 hommes (4.000 Janissaires / 10.000 Baltacis / 14.000 Azabs / 2.000 Sipahis de la Porte / 1.000 Akindjis). Ils disposent évidemment d'énormes bombardes pour détruire les remparts, ainsi que des instruments de siège leur permettant de se porter à l'assaut.

10. Corps d'armée du prince héritier Soliman - Les troupes du prince héritier auront comme vis-à-vis direct les forces byzantines. On trouve ici 19 compagnies, soit 29.000 hommes (6.000 Janissaires / 10.000 Baltacis / 10.000 Azabs / 2.000 Sipahis de la Porte / 1.000 Akindjis). Ils disposent évidemment d'énormes bombardes pour détruire les remparts, ainsi que des instruments de siège leur permettant de se porter à l'assaut.

Les commandants principaux croisés sont au nombre de trois : Coluccio Torricelli (Aedhr), Francesco II Gonzaga (Endwars) et Constantin XII.

Résumé des forces en présence :

- Croisés : 48 compagnies pour 79.500 hommes (dont 5.500 cavaliers)
- Ottomans : 64 compagnies pour 99.500 hommes (dont 9.500 cavaliers)


Les Ottomans, une fois en place, mirent en branle leurs bombardes. Ils pilonnèrent sans discontinuer les murailles théodosiennes. Tous les Croisés, harangués par des commandants conscients que s’ils ne triomphaient pas, ce n’est pas simplement leurs vies qu’ils perdraient, se tenaient hardiment sur ces murs. Les Romagnols au sud (Aedhr), les Byzantins au nord, les Napolitains (Psammétique #LePourfendeurDePoubelles) et les Mantouans au centre (Endwars). Les Niçois (Beregil), les Ferrarais (Aethwulf) et les Siennois en deuxième ligne. Tous étaient prêts. « Mes enfants, le Christ est avec vous ! Pensez à notre Sauveur lorsqu’il s’est retrouvé dans le désert face au Tentateur. A-t-il reculé ? S’est-il laissé corrompre par ce Diable ? Jamais. Les impies ne pourront abattre les fils de Dieu tant qu’ils auront foi en Sa Toute-Puissance. Vous adorerez le Seigneur votre Dieu et lui seul vous servirez. Deus vult ! », c’est ainsi que les prêtres rassérénaient l’esprit des hommes qui se tenaient face au feu ennemi. Et du feu, il y en eut. Les Ottomans continuèrent cet arrosage dantesque pendant plusieurs jours, sans jamais tenter quoique ce soit d’autre. Sur les murailles, dans les forteresses contiguës aux fortifications, on s’échinait à reconstruire des barricades, à boucher les trous les plus préoccupants, à éteindre les incendies les plus pressants. Toutefois, force était de reconnaître qu’on ne pouvait pas faire plus que du rafistolage. Les choses allaient de mal en pis. Le troisième jour, les brèches finirent par se former, considérables, irréparables. On ne pouvait plus rien y faire. Les trois groupes d’armées du Sultan, de son fils et du nouveau Grand Vizir Yunus Pasha, se mirent en marche vers la ville, les échelles et tours de siège avec eux. Avec le concours des Azabs qui décochaient des milliers de flèches sur les remparts, ils finirent par les atteindre. L’affrontement final allait pouvoir avoir lieu.

À la Porte d’Or (Aedhr), l’infanterie légère ottomane s’efforça de se rapprocher le plus rapidement possible des murs avec les échelles. En parallèle, dans la brèche qui avait été percée entre les Portes d’Or et de Xylokerkos, les Sipahis et Akindjis fonçaient pour occuper les soldats qui gardaient les barricades. Les canons des assiégés tonnaient sans relâche, déchiquetant de ci et de là des assaillants qui n’avaient pas fait le chemin pour rien, détruisant même une des tours de siège dans laquelle se trouvait une multitude de janissaires. Les premiers soldats qui parvinrent à passer au-dessus des murs furent reçus par ce que l’Allemagne et la Suisse étaient capables de former de meilleur. Les Baltacis et autres Azabs furent pulvérisés comme du petit bois. Rapidement, le Sultan n’eut pas d’autre choix que de faire intervenir sa garde d’élite. Dès cet instant, le combat s’équilibra considérablement, à un contre un.

À la Porte de Xylokerkos (Aedhr), les choses allaient bien moins bien pour les Croisés. Les janissaires avaient beau être occupés par les mercenaires d’élite plus au sud, 20.000 des soldats de pied se pressaient contre ce point. Les Ottomans avaient conscience que le point faible des défenses au sud se trouvaient précisément parmi les troupes régulières de la Romagne. Ces soldats avaient beau être expérimentés à l’échelle de l’Italie, ils n’étaient pas du même calibre que leurs alliés de la Porte d’Or. Il était nécessaire d’enfoncer cette ligne pour briser la résistance romagnole. Les armées de réserve ne pourraient voler au secours de tout le monde et c’était précisément sur cela que pariaient les tacticiens du Sultan. C’est d’ailleurs dans les premiers assauts que périt Bernardo degli Oddi (Aedhr) dont la tête fut transpercée par une flèche.

Au centre, les défenses semblaient en théorie sûres : les Napolitains (Psammétique #LeTerroristeAntiMcdo) et les Mantouans tenaient les Portes de Saint-Romain et de Rhegium avec plus de 27.000 hommes. C’était même le front qui, sur le papier, semblait le plus équilibré en nombre : 31.000 contre 27.000. Cependant, les choses n’étaient pas aussi certaines dans les faits. Le point faible de cette ligne était inévitablement l’armée mantouane. Les soldats du marquis François II (Endwars) – lui-même brillant général - étaient sans aucun doute de valeureux guerriers mais leur faible nombre allait forcément être exploité sans pitié par la troupe du Grand Vizir. C’est d’ailleurs ce qu’il se passa, puisque l’entièreté du corps des janissaires et la moitié des hallebardiers ottomans fondirent sur la Porte de Rhegium pendant que le reste de l’armée tentait d’occuper au mieux les nombreux troupes abruzzo-napolitaines. Le cardinal Gonzaga (Endwars) qui se tenait auprès de son frère sur la muraille, prêchant de se battre avec hardiesse à ceux qui l’entouraient, fut ainsi tué d’un coup d’escopette en plein cœur, avant de basculer de l’autre côté du mur où les cadavres ottomans s’accumulaient malgré tout.

Au nord, l’empereur byzantin donnait l’exemple à ses troupes à la tête de sa garde d’élite de lansquenets germaniques. Flamboyant dans une armure qui était la copie conforme de celle de Constantin XI, son glorieux ancêtre mort sur ces murs soixante ans plus tôt, il attendait avec une exaltation presque christique l’arrivée des hommes de Soliman, seul fils et héritier du Sultan Sélim 1er. De toutes les portions du mur, celle de la Porte de Charisius était certainement la plus problématique. De fait, les Ottomans allaient se battre ici à pratiquement deux contre un. La réalité rattrapa d’ailleurs rapidement ces conjectures pessimistes puisque les Byzantins se prirent une véritable gifle. Sur cinq pans du mur, les assiégés se retrouvèrent séparés les uns des autres par un grand nombre d’assiégeants. Constantin XII fit promptement appel à des troupes de réserve : 6.000 Ferrarais (Aethwulf) avec à leur tête Alfonso 1er d’Este et Costanzo Bentivoglio se pressèrent pour leur porter secours.

Au fur et à mesure de la journée, les premières impressions continuèrent à se renforcer, à quelques exceptions prêtes. Au sud, le combat demeurait acharné à la Porte d’Or où janissaires et mercenaires croisés se tiraient la bourre sans parvenir à prendre le dessus. À la Porte de Xylokerkos, les forces romagnoles (Aedhr) s’étaient ressaisies et tenaient au bout de plusieurs heures de combat la dragée haute aux assaillants. Au centre, les assiégés s’accrochaient grâce à l’intervention des Siennois qui étaient venus renforcer le secteur mantouan déficient (Endwars). Les Napolitains (Psammétique #EnGrèveDeLaFaim) avaient nettement pris le dessus sur les Ottomans qui étaient prêts à se replier. Au nord, la situation était très compliquée. Si les renforts de Ferrare (Aethwulf) avaient permis d’atténuer la progression des Ottomans, la nouvelle de la mort de Costanzo Bentivoglio et celle du commandant des Doppelsöldner fit beaucoup de mal au moral des Byzantins.

Le tournant eut lieu lorsque les Portes de Xylokerkos et de Charisius finirent par céder. Les assiégés se défendaient pourtant vaillamment, mais le nombre d’assaillants finit par se transformer en torrent qui déborda même les plus braves. Les Byzantins cédèrent en premier, la Porte fut définitivement abattue et les 3.000 cavaliers du prince Soliman vinrent fendre la foule comme des possédés. Les régiments niçois (Beregil) galopèrent à bride abattue pour tenter de stopper la folle progression ottomane. Giovanni Giorgio Paléologue, l’âme déchirée, pensant que son frère était mort, combattait comme un damné en première ligne au côté de l’expérimenté général Masséna. À quelques hectomètres plus au nord, Constantin XII, entouré de sa garde, se frayait un chemin dans les tunnels creusés le long du Petrion afin de rejoindre les arrières-postes se trouvant près du mur de Constantin. Les Ottomans s’engouffraient toujours plus loin dans la ville, progressant rapidement le long de la voie qui menait au Forum de Théodose. Les deux frères Paléologue finirent par se retrouver derrière le mur de Constantin, quand les Sipahis de Soliman les acculèrent aux alentours de l’église des Saints-Apôtres. Voyant que son frère l’Empereur était blessé à l’aine, en plus d’être épuisé par des heures de lutte, le marquis de Montferrat (Beregil) le pressa de prendre son cheval et de se replier vers l’Est pendant que ses hommes et la garde de lansquenets retiendraient les Ottomans. Se refusant à cette éventualité, déclamant qu’il préférait mourir à ses côtés plutôt que de fuir des ennemis qui étaient avant tout les siens, Constantin XII n’eut pas le temps d’esquisser un geste que ses plus fidèles soldats étaient déjà en train de l’emporter avec eux. Désormais seuls, les Niçois se résignèrent, au nom du Christ, à mourir pour la cause. Masséna tomba quelques instants avant son maître. Finalement, Giovanni Giorgio Paléologue, transpercé de part en part, succomba à ses blessures, adossé aux escaliers de l’église séculaire qui avait vu aller tant de ses ancêtres. Un Paléologue était mort à Constantinople.

Plus au sud, la rupture de la Porte de Xylokerkos avait entraîné un inévitable effet domino. En effet, les troupes croisées situées au centre, maintenant seules à tenir leur front, se devaient de reculer pour éviter de subir un encerclement par les forces ottomanes qui pénétraient par vagues de plus en plus impressionnantes dans la ville. Les Napolitains (Psammétique #EnDésobéissanceCivile) et les Mantouans (Endwars) prirent donc la direction de l’enceinte Constantine, tout en tentant de venir au secours des Romagnols (Aedhr) au sud et des Byzantins au nord. Les pertes étaient monumentales chez les Croisés : les Romagnols n’étaient plus que 6.000, en comptant les mercenaires suisses et allemands qui étaient presque parvenus à annihiler l’entièreté des janissaires de Sélim 1er ; les Siennois avaient été écrasés pour permettre aux troupes des Gonzaga de se sortir du marasme aux abords de la porte Rhegium. C’est en arrivant aux abords de la Citerne de Mocius que les Napolitains furent témoin, après-coup, d’une tragédie : le roi Michelantonio, qui avait perdu son casque lors des intenses combats de Saint-Romain, s’était fait renverser par un chevau-léger romagnol qui fonçait vers l’est porter des instructions aux défenseurs de la muraille de Constantin. La panique étant de mise un peu partout, ses hommes ne virent pas que le roi avait chuté et continuèrent leur chemin sans apercevoir que ce qu’il prenait pour un cadavre était en fait leur roi bien-vivant étalé face contre terre. Piétiné par la foule, le fils de feu Ludovic de Saluces ne demeura pas vivant bien longtemps.

Les assiégés opéraient donc un repli généralisé vers l’intérieur de la ville. Les fortifications et les systèmes de tunnels élaborés par le génie croisé quelques semaines auparavant firent en cela parfaitement leur œuvre, sauvant la vie de nombreux soldats qui se seraient trouvés facilement acculés sans cela. Par ailleurs, Giovanni Manfredi (Aedhr) avait toujours dans sa manche une dernière carte à jouer. Elle ne devrait être abattue que dans l’éventualité – fort probable – où les Ottomans parviendraient à percer les murailles de la ville. En ce sens, il avait réquisitionné toutes les réserves de poudre de la ville, toutes celles que les navires croisés étaient parvenus à sauvegarder des affrontements précédents, et avait décidé, en concertation avec ses homologues, de les placer tout au long de l’ancien mur de Constantin et des forteresses et autres grands bâtiments adjacents. Il était facile d’imaginer ce qui devrait advenir dans le cas où l’éventualité se présenterait – comme dans le cas présent.

Dans ce chaos, un héraut romagnol envoyé par le cardinal de Faenza parvint à rejoindre le marquis Francesco II (Endwars) afin de le prévenir qu’était venu le temps de passer à la dernière phase du plan. Il savait ce qu’il entendait par là.  Les Ottomans s’enfonçaient toujours plus dans la ville. Le Grand Vizir Yunus Pasha menait ses propres hommes à l’assaut aux alentours de l’ancienne Porte d’Or alors que le Prince Soliman avait été retenu par ce qu’il restait des cavaliers niçois aux alentours du Petrion. Seul le Sultan n’avait pas tenté le diable en pénétrant dans la ville ; il attendrait qu’elle finisse par s’offrir à lui.

Alors que la plupart des troupes des Croisés étaient parvenues à passer les brèches qui avaient été conçues spécialement dans le mur de Constantin pour les laisser passer, certains se sacrifièrent afin de retenir suffisamment les Ottomans afin de les retenir comme cela était prévu. Francesco II Gonzaga (Endwars), le meilleur général du roi de Romagne, comprit rapidement qu’il aurait à sacrifier sa vie s’il escomptait voir le camp des chrétiens l’emporter. En effet, les soldats ottomans étaient beaucoup trop proches du dernier rempart des Croisés pour qu’il pût s’en sortir. Comme toujours, fidèle parmi les fidèles, exemple chevaleresque d’un autre temps, il accomplirait ce que son roi lui avait instamment demandé de faire en cas de dernier recours. Pendant que sa garde se battait contre les janissaires du Grand Vizir, il se précipita dans la réserve principale de poudre qui devait embraser toute la ligne Constantine. Il prit le temps de penser à sa femme et à ses enfants avant d’accomplir son acte. Il se signa une dernière fois, puis mit le feu.

BOOOOOOOOOOOM ! Une réaction en chaîne s’ensuivit. L’entièreté de l’ancien mur de Constantin et des bâtiments alentour s’embrasèrent et sautèrent tous comme des bouchons. Les milliers de soldats Ottomans aux alentours – entre ceux qui avaient déjà passé la muraille et ceux qui s’apprêtaient à le faire – furent complètement désintégrés. Le Grand Vizir eut à peine le temps de sentir la poudre qu’il disparut dans une douce brise soufrée.

Abasourdis par ce qu’ils avaient devant les yeux – un véritable mur de feu et des milliers de cadavres calcinés –, les soldats ottomans prirent la fuite sans demander leurs restes. Leurs officiers n’eurent même pas le cœur de faire semblant qu’ils devaient continuer coûte que coûte. C’était fini, les Ottomans étaient brisés. Constantinople était à moitié détruite. 62.000 Croisés étaient morts. Mais l’Empire byzantin venait de triompher pour des années de son ennemi héréditaire. Un Paléologue vivrait à Constantinople.

Les conséquences

Le 21 janvier 1517 serait, en Europe, une date célébrée dans tous les livres d’histoire, pour les siècles à venir. La gigantesque victoire des Croisés, au prix de pertes terribles (à l’image de Lemnos deux ans auparavant), allait marquer durablement l’Occident. En effet, malgré ses blessures, Constantin XII survécut. Durant les années qui suivirent, il s’efforça de consolider un empire qu’il avait, aux yeux de tous, largement mérité. La plupart des régions grecques historiquement byzantines se rattachèrent au fil du temps au néo-Empire Byzantin. L’Empereur entreprit également de rebâtir sa capitale, qui avait été profondément marquée par les combats. Le pape lui-même vint en personne, suite à la victoire, dans celle qui allait pouvoir redevenir la deuxième Rome. Il accomplit un nombre impressionnant de messes et d’offices afin d’honorer les morts, « ces martyrs de la Croisade », devenus de véritables héros pour tous les Chrétiens. En quelques années, Constantinople, avec l’aide des princes chrétiens de toute l’Europe, plus seulement d’Italie, parvint à paraître de nouveau comme tout le monde l’avait toujours fantasmé. Un phare pour le monde occidental.

La défaite fut un cataclysme sans nom pour les Ottomans, le constat pour Sélim 1er étant en effet sans appel. Le Grand Vizir était mort dans l’explosion de l’ancienne Porte d’Or attenante au mur de Constantin, ses fidèles janissaires avaient été éparpillés dans l’enceinte-même de la ville alors que la victoire semblait lui tendre les bras. Il ordonna la mort dans l’âme, humilié, que toutes ses forces présentes en Thrace orientale fassent route vers l’Anatolie. Complètement choqué et amorphe suite à ce camouflet sans précédent, les élites ottomanes conspirèrent pour le renverser dès l’année suivante. Assassiné par sa garde, son fils Soliman lui succéda. De tous, lui seul avait montré de grandes choses à Constantinople. Cette défaite qui scella le tombeau de son père, lui ouvrit la porte de la gloire. Il ne tarderait pas à le montrer au reste du monde.

Dans l’immédiat après-bataille, les Croisés se résolurent à célébrer ce succès sans se soucier du devenir du dernier des théâtres d’opération : Raguse. Les troupes ottomanes lancées vers la péninsule n’avaient pas été mises au courant de la défaite de leur chef. Au contraire, alors que s’amorçait le mois de février 1517, les premiers coups de canon commençaient déjà à se faire entendre sur les terres dalmates.

L’issue serait-elle là aussi heureuse, pour parachever une croisade qui tenait du miracle ? Ou les Ottomans allaient-ils réussir à se venger, frappant le cœur d’une terre qui les avait tant fait déjouer ?


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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeJeu 1 Juil - 23:40

TOUR 7 (4eme et dernière partie) – LA CROISADE


L’ultime bataille : l’invasion de Raguse (Février 1517)


[ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Battle10
Un baroud d’honneur des Ottomans aux dépens de leur ancien vassal ?

Musiques du tour:

Contexte

La Croisade était victorieuse. Les batailles de Lemnos et de Sofia avaient permis aux Croisés d’aborder la défense de Constantinople dans les meilleures conditions possibles. Ce fut grâce à tous ces sacrifices que la capitale byzantine put être libérée définitivement de la menace ottomane. Cependant, la Sublime Porte avait déployé de grandes forces sur tout le continent. La dernière tête de l’hydre s’approchait rapidement de sa destination : Raguse (Ilthanir).

Les Ottomans franchirent les frontières de la république dalmate dans les jours précédant les combats autour du Bosphore. Le général Behcet s’était longuement entretenu avec le sultan Sélim sur les objectifs de sa mission. Il lui fallait détruire l’ancien vassal ragusain, celui-là même qui, la veille de la croisade, l’avait trahi pour rejoindre le camp italien. L’Empire s’était montré bien trop conciliant avec ces impies. On leur avait accordé une protection imméritée, coûteuse, en se basant sur la parole des Bona. « Des moins que chiens », voilà comment les désignait le Sultan. Il avait reconnu sa faute, et celle de ses ancêtres avant lui :  ils auraient simplement dû se rendre maître du territoire. Il était un peu tard pour en prendre conscience mais il comptait bien rattraper cette bévue.

Au début du mois de février, la lutte à Constantinople était terminée. Le Sultan, son fils Soliman et le reste de leurs troupes embarquaient déjà pour l’Anatolie. Sur les bords de l’Adriatique, 50.000 soldats ottomans s’apprêtaient à lancer l’assaut sur Raguse. Ils ne comptaient pas seulement prendre la ville et mettre à bas cette république. Ils comptaient effacer de l’Histoire toute trace de leur erreur passée. Raguse n’existerait tout simplement plus.

Et si cela venait à advenir, qu’en serait-il de l’Italie ? Sans ce rempart, la voie serait-elle royale pour les ennemis de la Chrétienté ?

La bataille

Faisant le compte des forces se trouvant dans l’enceinte de la ville, le recteur Antonio Bona (Ilthanir) avait de quoi espérer. Les Ragusains avaient en effet reçu le concours du duché de Savoie (Temudhun), de Milan (Tonkar) et du royaume de Sicile (Silvio) (où l’on pouvait compter 4.000 arquebusiers des Pouilles (Maraud). En tout, près de 46.000 hommes, au sein desquels se trouvaient notamment les 6.000 mercenaires gascons engagés par Raguse. Cela semblait sur le papier une force susceptible de résister à celle des Ottomans, au moins numériquement ; le problème reposait essentiellement dans le fait que près de 10.000 de ces soldats étaient constitués de jeunes hommes inexpérimentés, de vieillards indolents ou même de femmes qu’on s’était hâté d’appeler sous les drapeaux, à la vue de la situation. L’assemblage des régiments croisés était donc un peu iconoclaste mais on n’avait pas le choix de toute façon : il allait falloir faire avec.

En face, l’armée turque était beaucoup plus cohérente : elle ressemblait beaucoup à celles qu’avaient dû affronter les troupes croisées à Sofia ou à Constantinople. Behcet disposait de 47.000 hommes, dont 5.000 cavaliers, avec l’ensemble des instruments nécessaires à prendre d’assaut une ville. Azabs, Baltacis et bien sûr des janissaires, on avait de tout pour tuer. Nets, précis, efficaces. Les Italiens avaient de quoi avoir peur. Cependant, et cela constituait le motif d’espoir principal, ils disposaient de cartes non-négligeables dans leur manche : Pierre Terrail de Bayard (Temudhun), le commandant-en-chef des forces savoyardes, épéiste invaincu, frère d’arme du légendaire Gaston de Foix, et Galeazzo Sanseverino (Tonkar), le fidèle général des Sforza, qui avait contribué avec brio à la survie et à la victoire finale de Milan contre l’ennemi français. Jadis ennemis, les deux hommes commanderaient conjointement la défense de Raguse, et d’eux dépendaient l’issue de la bataille à venir – sans faire injure au valeureux Fabrizio Colonna (Silvio) et au souffreteux Antonio Bona (Ilthanir).

Le plan convenu était assez ingénieux. On allait pratiquement dégarnir l’entièreté des murailles pour laisser croire aux Ottomans que la victoire serait aisée. Les mercenaires gascons auraient pour charge de contenir l’avancée ennemie qui entrerait par la porte principale de Raguse. Ils devraient ensuite les attirer consciencieusement vers le centre de la ville. Si cela fonctionnait, les assiégés déclencheraient une flopée de pièges dévastateurs afin d’instiguer une grande terreur chez l’ennemi. Enfin, toutes les troupes cachées dans les rues adjacentes à la grande avenue de la ville devraient assaillir les Ottomans pour les massacrer et les repousser en dehors de la cité. Sur le papier, le plan était très beau ; c’était une sorte de revisite de la stratégie milanaise qui avait valu aux citoyens lombards la réputation d’être des buveurs de sang. Les troupes du Sultan s’y laisseraient-elles prendre ?

Charles II (Temudhun), alors que les Ottomans commençaient déjà à progresser vers la ville, s’adressa à ses hommes en ses termes : « Soldats, hier encore nous nous affrontions dans une guerre que nous n'avions pas décidée et versions le sang de frères italiens dans les rues de Milan. Cette guerre était une horreur causée par l'avidité et la fourberie, et le cœur de la Lombardie en a souffert plus que quiconque. Mais aujourd'hui, nous devons mettre nos inimités de côté car nous ne nous battons pas pour les intérêts et caprices de princes mortels. Nous sommes le bouclier de la Chrétienté face à la barbarie des infidèles ! Les yeux de tout le monde civilisé sont peut-être rivés sur Constantinople, mais c'est bien ici, à Raguse, que se jouera le sort de toute l'Italie ! Si nous tombons, nos foyers seront pillés et nos familles massacrées par ces turcs sanguinaires ! Nos églises seront défigurées et mises au service de leur foi abjecte ! Nos vignes seront brûlés par ces sauvages, et nos enfants réduits en esclavages et castrés pour servir les plaisirs de maîtres décadents ! Le Saint Siège sera envahi, et nous serons privés d'un guide spirituel indépendant de l'influence des hérétiques ! Mais tout cela, je vous le dis, n'arrivera pas ! Nous sommes le bouclier de la Chrétienté, et s'il y a bien une chose que Milanais et Savoyard ont prouvé par le passé, c'est qu'il n'y a pas plus redoutables défenseurs que nous ! Nous tiendrons et ferons connaître aux Turcs un avant-goût de l'enfer. Ce n'est peut-être pas un événement que l'histoire retiendra, mais lorsque nous rentrerons dans nos foyers pour y retrouver nos femmes et nos enfants sains et saufs, nous saurons que c'est parce que nous avons fait face en ce jour ! Et tant qu'un seul d'entre nous sera encore en vie pour se souvenir, notre gloire brillera au firmament ! ». Bayard dégaina son épée et répondit au nom de tous : « Nous tiendrons ! ».

À l’autre bout de la ville, Antonio Bona (Ilthanir) tentait lui aussi d’haranguer les troupes ragusaines. Ces soldats de fortune étaient, il faut le dire, morts de peur et complètement dépassés par les événements. Ils savaient qu’ils devaient vaincre ou leur monde s’effondrerait, mais ils étaient bien en peine de s’imaginer y parvenir. Leur recteur les admonesta : « Ragusains ! Nous sommes au bord du précipice. L’ennemi s’avance vers notre belle cité afin de la saccager, de violer nos femmes et de transformer notre peuple en esclaves. Nous ne sommes pas Constantinople, Sofia ou Belgrade. Ils ne passeront pas. Ils ne passeront pas car nous ne sommes pas seuls. De toute l’Italie, des frères chrétiens nous ont rejoints. Des légendes comme le chevalier Bayard ; des héros comme les combattants milanais ; et des amis, comme nos alliés siciliens. Ne cédez donc pas au désespoir, peuple de Raguse. Ils ne passeront pas ! Lorsqu'ils avanceront dans notre ville, chaque rue deviendra un coupe-gorge pour ces chiens. Nous les égorgerons, les fusillerons, les transpercerons de nos piques. Ils ne passeront pas. D'ici la fin du siège, plus aucun ottoman vivant ne sera présent sur notre territoire. Notre gloire sera éternelle. Raguse et la Victoire ! ». Cela donna du baume au cœur de ces pauvres âmes, conscient de leur rôle.

Aux points stratégiques des fortifications, les Italiens avaient placé toutes leurs pièces d’artillerie afin de pilonner au maximum les assiégeants qui s’avançaient. Les Ottomans, comme à leur habitude, firent fi du déluge de feu et continuèrent leur marche en avant jusqu’à atteindre les murailles. Une large partie de leurs troupes prirent d’assaut la porte principale de la ville et la firent facilement tomber. En effet, les Gascons ne faisaient de toute façon rien pour les en empêcher, suivant le plan de leurs maîtres à la lettre. Des milliers de soldats turcs se mirent ainsi à enfoncer les lignes de ces mercenaires d’élite. Ces derniers luttaient efficacement pour les ralentir, reculant méticuleusement dans l’avenue principale de la ville – la Placa Stradun . Quand ils furent à la hauteur convenue, les cloches de la ville se mirent à sonner avec vigueur : c’était le signal. On allait pouvoir revivre le feu d’artifice qu’avait connu Constantinople.

En effet, les Croisés avaient bourré de poudre l’église du Saint-Sauveur (comme c’est caustique) et le monastère franciscain qui étaient tous deux adjacents à la Placa Stradun, à quelques centaines de mètres en dedans de la ville. En parallèle, dans les maisons contiguës à l’avenue principale, on avait placé de nombreux pièges explosifs. Tout d’un coup, des valeureux se sacrifièrent pour faire exploser ce petit manège. Les forces ottomanes (entre celles qui entraient encore et celles qui étaient déjà bien en avant dans la ville) furent coupées en deux par l’explosion des temples. Des centaines de soldats périrent par le feu, pendant que les autres, sous le choc, entendaient des cris de possédés tout autour d’eux. Les troupes milanaises (Tonkar) de Sanseverino et celles de Bayard (Temudhun), cachées jusque-là dans les rues autour de l’avenue, surgirent et se ruèrent à l’assaut des Ottomans qui se firent rapidement submerger. Les combats étaient incroyablement âpres. À l’inverse de leurs homologues constantinopolitains, ceux-là mêmes qui mirent fin aux rêves de Selim 1er en fuyant, les soldats ottomans ne se débandèrent pas. Il faut dire qu’ils étaient beaucoup plus frais, n’ayant pas eu à subir une véritable lutte jusque-là. Cependant, avec l’appui des arquebusiers de Fernando d’Avalos (Maraud), les Ottomans finirent par perdre de plus en plus de terrain, n’étant plus loin d’être repoussés au niveau de la porte principale. Des milliers de cadavres jonchaient l’axe principal de la ville. La victoire semblait proche pour les Italiens.

C’est à ce moment que des appels à l’aide se firent entendre au nord de la ville. Les quelques régiments d’artillerie qui tenaient les forteresses n’étaient pas parvenus à repousser les quelques 20.000 Ottomans qui avaient pris d’assaut les murs. Cela tournait au massacre et ce malgré le régiment gascon qui tenait la partie est. Les soldats de la Sublime Porte se répandaient par flots ininterrompus dans les rues septentrionnales. On dépêcha rapidement les régiments ragusains (Ilthanir), nombreux, qui furent impuissants face à l'implacabilité des ennemis. Sans commandants véritables, ces soldats qui n’en avaient que le nom se firent déchiquetés, malgré l’appui des troupes de Fabrizio Colonna (Silvio). Les Ottomans étaient trop nombreux et se dirigeaient rapidement vers l’avenue principale, et ce malgré les quelques courageux qui jetaient de l’huile bouillante ou de la poix du haut de leurs maisons. La vue de leurs fils, de leurs pères, en train de se faire massacrer, sonna le glas des espoirs d’une bonne partie d’entre-eux.

Ce faisant, et alors qu’ils étaient au bord de la déroute, les Ottomans repoussés à la porte principale reprirent courage et l’entièreté de leur cavalerie, plus de 5.000 hommes, s’élança pour tenter d’enfoncer des Gascons qui s’étaient donnés comme des beaux diables. Bientôt, il n’y eût plus de mercenaires. Bientôt, les Savoyards (Temudhun) et les Milanais (Tonkar) furent obligés de lutter sur deux fronts. C’était tout simplement intenable. L’étau se resserrait, la défaite était inéluctable. Une nouvelle fois, les cloches retentirent, six fois. C’était le signal du repli vers le port, de la fuite, de la fin des espérances.

Le recteur de Raguse (Ilthanir) insista pour que les nobles étrangers encore en vie – Ascanio Sforza (Tonkar), le duc de Milan, s’était fait tuer lors de la charge dévastatrice de la cavalerie ottomane - escortent les femmes et les enfants afin de prendre le large. Il renonça à sa vie, tout comme moult Ragusains, afin de préserver leurs arrières. L’honneur dans le sacrifice, ce fut là leurs derniers actes. Des héros.


Les conséquences

Cette défaite était un crève-cœur absolu pour les Ragusains qui se voyaient contraints de laisser leur patrie aux mains des Ottomans. La plupart des survivants mirent les voiles en direction des terres vénitiennes afin de préparer les défenses en vue d’une poursuite de l’offensive ottomane. Certains Ragusains se refusèrent à quitter les terres de la République et débarquèrent entre les villes de Zara et de Macarsca pour continuer la lutte. Dans tous les cas, les plus réalistes s’accordaient pour dire qu’il était maintenant acté que la République de Raguse était vouée à disparaître. La femme de feu le recteur, avec son enfant à naître, fut accueilli quant à elle à la cour de Palerme.

Les Vénitiens s’inquiétaient pour leur domaine de Terre-Ferme. Des craintes se faisaient aussi ressentir à Urbino ou dans les Pouilles. Qu’allaient pouvoir réaliser les Ottomans ? Les populations locales se rallieraient-elles à eux comme elles le firent des décennies plus tôt ? Les mois à venir allaient avoir leur lot de réponses à donner.  

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FIN DE LA CROISADE
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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeSam 3 Juil - 18:38

ÉPILOGUE - 1527


1517-1519

Les Ottomans continuèrent à avancer en territoire ragusain et finirent par en capturer la totalité, les dernières poches de résistance étant défaites avec une réelle difficulté. Le dessein initial du Sultan était donc accompli. Conscients cependant qu’il leur serait difficile de conserver toutes ces possessions, d’autant plus qu’ils avaient été mis au courant que les forces stationnées autour de Constantinople s’étaient repliées vers l’Anatolie, les Ottomans durent statuer sur la suite à donner à leur victoire. Le général Behcet considéra qu’il serait plus avantageux pour eux de continuer en avant plutôt que de tenter de maintenir ce qu’ils avaient déjà ; quitte à se venger de ces satanés Italiens, autant aller au bout de l’idée. Qui de mieux que les Vénitiens pour se défouler ?

Les forces turques poussèrent donc jusque Udine, qu’ils mirent sous siège. Ils auraient sûrement emporter la ville – les forces croisées n’étant pas encore toutes rentrées de Grèce – si les troupes de Milan et de la Savoie n’avaient pas fait route pour venir en aide à ceux qu’on méprisait généralement beaucoup dans la péninsule. Les Ottomans furent finalement battus et se replièrent sur leurs – nouvelles - terres.

À l’orée de l’année 1518, l’armée de Bulgarie menée par le duc de Parme, mise au courant de la chute de Raguse, fondit sur Pula. Avec le concours des Savoyo-Milanais, on finit aussi par reprendre Zara. Macarsca fut bien plus compliquée à attaquer, les Ottomans résistant avec l’énergie du désespoir.

Ce n’est qu’en 1519, alors que l’ensemble des forces croisées était revenu en Italie, que les Ottomans finirent par être éparpillés. Le salut vint par ailleurs d’une armée byzantine envoyée par l’empereur Constantin XII qui avait conçu un projet autour de l’héritage ragusain. Dans tous les cas, l’aventure prit fin pour le corps expéditionnaire du général Behcet.

1520

Au cours de l’année 1520, deux événements consécutifs statuèrent sur le devenir de l’ancienne république de Raguse. Épousant la jeune veuve de son frère Giovanni Giorgio, le marquis de Nice qui était mort lors de la défense de Constantinople, Constantin XII fit du jeune Raffaello son héritier légitime en l’adoptant. L’empereur byzantin déclara également que les terres ragusaines contrôlées par ses hommes allaient s’intégrer à son empire, instituant de fait le Despotat de Raguse comme principauté vassale de Constantinople. Et pour que cette décision soit soutenue diplomatiquement par les cours italiennes, notamment par le Royaume de Sicile, il offrit au fils d’Antonio Bona et d’Elena Brankovic, en exil à Palerme, de retrouver ses terres - débarrassées du Rectorat au profit d'une principauté héréditaire - en échange de son allégeance à l'Empire Byzantin.

Venise se plaignit énormément de la nouvelle, déclarant illégitime cette prétention byzantine. Le pape et une bonne partie du reste de l’Italie, trop heureux de voir Venise être contrariée, confirmèrent la décision byzantine.

L'empereur Constantin XII eut rapidement un second fils, Nicocéphore (là aussi un produit de feu son frère), et le plaça à la tête du Despotat de Morée avec un conseil de régence qui exercerait de facto le pouvoir.

1521

N'ayant plus à surveiller la situation à Raguse maintenant que l'héritier des Bona était de retour dans son fief avec un nouveau protecteur, le roi de Sicile put reporter toute son attention sur ses propres projets. En effet, le royaume de Naples était en pleine déliquescence après la mort du roi Michelantonio à Constantinople. Seuls deux frères demeuraient en vie dont l’un était cardinal, Federico de Saluces. Le seul prétendant pouvant donc se prévaloir du droit d’hériter était donc Francesco de Saluces. Le problème demeurait dans la charte établie par les Français lorsqu’ils avaient légué le royaume à Ludovico de Saluces. Sans descendance directe du roi, Naples devrait revenir à la Couronne de France.

Seulement, François 1er était tout sauf disposé à s’aventurer en Italie pour prendre possession d’un si gros royaume. L’exemple de Louis XII l’avait découragé d’entreprendre quoique ce soit en Italie, d’autant plus que Francesco de Saluces semblait tout sauf disposé à céder. On se retrouva donc rapidement dans une sorte d’impasse mexicaine, accentuée par les défections et les ralliements de nombreux nobles à la cause de l’un ou de l’autre des partis. Finalement, c’est Ferdinand II de Sicile qui coupa le nœud gordien.

S’appuyant sur la garantie que le duc des Abruzzes n’irait pas au secours du roi félon dans le cas où celui-ci se ferait attaquer (les Abruzzes étant pro-françaises), toutes les forces de Sicile se portèrent à l’assaut du royaume de Naples. Malgré des troupes valeureuses, la défection des Abruzzes fut trop dure à supporter pour la maison de Saluces, qui finit par s’écrouler. Le pape chapeauta le tout en s’assurant que les Abruzzes rejoindraient les États pontificaux à l’issue de la guerre. Ce qui fut fait.

Le Royaume de Naples n’existait plus, le Royaume des Deux-Siciles – sa nouvelle appellation – l’avait absorbé.

1522

Le marquisat de Nice finit par naturellement se fondre au sein du duché de Piémont-Savoie. Le cardinal Capitani d’Arsago l’administrait toujours en le nom de Raffaelo Paléologue. Un accord fut trouvé avec la République de Gênes pour lui restituer la ville de Savone. C’était grâce aux bons rapports qu’avait la nouvelle impératrice avec la ville qui attendait toujours – presque mystiquement – le retour d’Andrea Doria. Il manquait à tout le monde.

1523

La République de Corse fut proclamée par les Di Leca dans l’indifférence générale.

1524

Une coalition de la Romagne et de Milan fut constituée pour envahir les terres vénitiennes. La Sérénissime n’était en effet pas au sommet de sa forme depuis la Croisade. Les Sforza et les Manfredi voulurent en jouir et attaquèrent sans sommation les domaines de Terre-Ferme. Le combat était fort déséquilibré et seul l’intervention du pape et de Parme permit au conflit de se régler. Brescia et Padoue furent tout de même conquises.

1525-1526

Une grande guerre éclata sous l’impulsion d’un seul homme : Cesare Borgia. Jouissant de l’appui papal qui désirait fortement retrouver la possession des provinces qu’il avait mises sous le contrôle de celui qu’il avait fait duc de Toscane (alors qu’il n’en possédait aucune ville), il passa à l’action avec le concours notamment de la Romagne. La cible était Florence. Gênes et Lucques vinrent au secours de la Seigneurie.

Une grande guerre s’en suivit (dont les détails sont fort compliqués à expliquer) et le Grand-Duché de Toscane s'érigea finalement sur les cadavres des républiques vaincues.

C’est dans cet état que l’Italie vit l’année 1527 pointait le bout de son nez.

Citation :

CARTE DE L'ITALIE EN 1527

[ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Cartea20

Duché du Piémont-Savoie - Turin, Aoste, Asti, Montferrat, Nice, Saluces

Duché de Parme - Parme, Plaisance, Pavie

République de Gênes - Gênes, Savone

Duché de Milan - Milan, Varese, Bergame, Brescia

République de Corse - Castiglione, Bastia, Ajaccio

Grand-Duché de Toscane - Florence, Sienne, Arezzo, Pise, Lucques, Livourne

Royaume de Romagne - Faenza, Bologne, La Spezia, Pérouse, Grosseto, Rimini, Ravenne

Marquisat de Mantoue - Mantoue, Modène, Padoue

Duché de Ferrare - Ferrare, Rovigo

République de Venise - Venise, Udine, Vérone, Pula, Zara

États pontificaux - Rome, Viterbe, Terni, Frosinone

Duché d'Urbino - Urbino, Ancône, Ascoli

Duché des Abruzzes - L'Aquila, Pescara, Foggia

Royaume des Deux-Siciles - Palerme, Naples, Messine, Catane, Consenza, Catanzaro

Duché des Pouilles - Bari, Tarente, Potenza

Duché de Sardaigne - Cagliari, Sassari

Despotat de Raguse - Raguse, Lestovo, Macarsca

Même si le marquisat de Nice apparaît encore dans un bleu différent apparaît encore sur la carte, il faut considérer qu’il n’existe plus.  

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LuciusLanda
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MessageSujet: Re: [ADP2] Avènement des Princes 2    [ADP2] Avènement des Princes 2  - Page 6 Icon_minitimeSam 3 Juil - 22:39

BILAN DE FIN DE MV, CLASSEMENT ET TITRES

Bravo à tout le monde d'avoir vu le bout du MV ! Je dois avouer que j'étais très hypé de le faire et je suis bien content de le finir. Il n'a fait que 8 tours (11 tours finalement si on compte les différentes parties de la croisade) mais il a tout de même duré près de 7 mois et, ma foi, ça a été fort long. Donc bien content d'en finir. L'épilogue est un projeté de ce que pourrait être le début d'un ADP3, certaines choses pourraient donc être amenées à changer.


Classement subjectif des joueurs (basé sur le swag, sur les accomplissements ou les idées) :

1. Beregil
2. Kevin.A
3. Serguei
4. Silvio
5. Aedhr
6. Temudhun
7. Hgh
8. Kevin13
9. Ilthanir
10. Maraud
11. Endwars
12. Fabian
13. Emileen
14. Psammétique
15. Aethwulf
16. Alexandrepillou
17. Dodo
18. Labtec
19. Ozymandias

Tout cela est indicatif et certains sont interchangeables. Concernant le Top 3, je mets Beregil gagnant à la fin car il a passé tout son MV à se décarcasser pour son objectif final et a réussi à engrener tout le monde là-dedans. Par ailleurs, il a usé de presque toutes les mécaniques du jeu pour réussir.
Kevin.A est un bon deuxième. Il a été constant durant le MV et a joué sa partition presque parfaitement. Après il faut bien l'avouer, il a été bien favorisé par la Fortune.
Quant à Serguei, c'est l'énorme gagnant du début du MV (sur les quatre premiers tours), puis son désintéressement progressif lui a fait perdre cette place car il a eu beaucoup moins d'impact.


Ordre d'idée de la puissance des factions à la fin du MV :

Très grosses factions : Royaume de Romagne, Royaume de Sicile
Grosses factions : États pontificaux, Duché de Milan, Duché du Piémont-Savoie, République de Venise, Grand-Duché de Toscane
Moyennes factions : Duché de Parme, Duché des Pouilles, Duché des Abruzzes, Duché d'Urbino, Marquisat de Mantoue
Petites factions : Duché de Ferrare, Duché de Sardaigne, République de Gênes, République de Corse, Despotat de Raguse


Liste des titres :

Pour finir en beauté, voici la liste de vos titres que vous pourrez, si vous le voulez, accrocher glorieusement dans votre signature :

- Aedhr (Royaume de Romagne) : pour avoir été occupé à te défendre contre une coalition de toutes les grosses puissances dès le T0 alors que t'avais pas encore bougé une oreille et avoir décidé que la meilleure défense était d'attaquer le plus dangereux de tous pour te faire respecter, je t'octroie le titre de BULLY MAGUIRE. Pour avoir été le personnage qui terrorisait tout le monde et finalement finir dans une chaise roulante (mais en continuant d'avoir une influence sur les actions de chacun), je t'octroie le titre de FRANKLIN DELANO ROOSEVELT.

- Hgh23 (République de Venise) : pour avoir été un allié fidèle qui n'a pas ménagé ses efforts pour sauver tout le monde (et rien gagner en retour), je t'octroie le titre de RANTANPLAN. Pour avoir réussi à escroquer Naples du début à la fin du MV alors que c'était vraiment trop gros pour réussir (mais que ça a fonctionné), je t'octroie le titre de VICTOR LUSTIG.

- Kevin13 (Duché de Milan) : pour t'être fait éclater la gueule T1 alors que t'avais rien demandé, je t'octroie le titre de NORDBERG. Pour avoir réussi à t'en sortir héroïquement malgré avoir presque perdu toute ta famille, je t'octroie le titre de PETER PARKER.

- Silvio (Royaume de Sicile) : pour avoir tenté de régler son compte à Naples par la voie diplomatique et en usant de la ruse et de la finesse, je t'octroie le titre de ANTISILVIO. Pour ton usage immodéré de l'alcool à la moindre occasion durant tout le MV, je te donne le titre de MARCO VERRATTI.

- Ozymandias (Royaume de Naples) : pour n'avoir pas compris qu'avoir une grande faction demandait de la poigne, du courage et une envie de s'en sortir, je t'octroie le titre de GELÉE DE GROSEILLE BONNE MAMAN. Pour t'être fait escroquer par Hgh en lui donnant plein de pognon (et littéralement ta mère), je te donne le titre de FRANÇOIS PIGNON.

- Psammétique (Royaume de Naples) : pour avoir réussi à régler une bonne partie des problèmes de Naples, tout en te faisant haïr de ton véritable suzerain qui t'en demandait plus, je t'octroie le titre de DÉNÉTHOR. Pour ton ragequit de la CPT parce que tu ne supportes pas que les gens s'en branlent de ce qui te tient à coeur, et que tel un enfant, tu as eu ta grosse colère, je t'octroie le titre de BLACK-BLOCK CONSTIPÉ.

- Labtec (République de Gênes) : pour ton MV où tu as globalement jamais pris les bonnes décisions, multipliant les trucs à contre-temps ou subissant les foudres de tes collègues, je t'octroie le titre de MANUEL VALLS. Pour ta croisade où t'as fait une grosse différence en mer Égée avec un commandant plus style que tous, je t'octroie le titre de DORIA LE BG.

- SergueiBorav (États pontificaux) : pour ta première partie de MV où t'as réussi à chiper Urbino à Naples via la menace, à énerver Aedhr via la menace et à obliger les gens à l'attaquer par la menace, je te donne le titre de HITLER AVANT 39. Pour tes petits articles made in Farnese qui nous ont tous bien fait rire, je te donne le titre de TINTIN AU VATICAN.

- Temudhun (Duché de Piémont-Savoie) : pour ta continuelle obéissance au roi de France et tes succès militaires qui ont presque permis à l'Italie de devenir française, je te donne le titre de GASTON DE FOIX. Pour l'amour fraternel entre Bayard et Gaston de Foix, je te donne le titre de BRO STYLÉ.

- Fabian (Duché d'Urbino) : pour avoir subi les atermoiements de ton suzerain initial et en avoir trouvé un dont tu pourrais tirer plus de choses, je t'octroie le titre de MADAME DE MAINTENON. Pour avoir eu le nez cassé par Borgia alors que tu faisais de ton mieux pour être utile, tu obtiens le titre de BOXEUR MALGRÉ LUI.

- Aethwulf (Duché de Ferrare) : pour avoir été presque totalement épargné par les ravages de la guerre de Romagne alors que t'étais en plein milieu du bordel, je te donne le titre de SUISSE CHANCEUX. Pour ta tentative de commerce de mortadelle avec les Ottomans et ta création avortée d'une hérésie, je te donne le titre de JUSTIN BRIDOU LE GOUROU.

- Maraud (Duché des Pouilles) : pour avoir concentré tous tes efforts sur la production de personnages religieux devant répandre la parole de Dieu, je te donne le titre de MORMON ÉNERVÉ. Pour n'en avoir pas fait grand chose, je t'octroie le titre de MOINE BÉNÉDICTIN.

- Ilthanir (République de Raguse) : pour ta faction assujettie aux Ottomans à qui tu as constamment obéi alors que tu te réclamais chrétien auprès de tout le monde, je te donne le titre de DHIMMI REFOULÉ. Pour les avoir trahi à la fin en t'engageant au côté de tes "frères chrétiens", je t'octroie le titre de ROLLO.

- Emileen (République de Florence) : pour ta Florence qui avait pour seul objectif de se tourner vers les arts en début de MV, je te donne le titre de BOB ROSS. Pour avoir trahi ton suzerain qui t'avait pourtant récompensé pour ton aide précieuse, je te donne le titre de LORENZACCIO.

- Alexandrepillou (Duché de Sardaigne) : pour n'avoir pas fait grand-chose de ton MV hormis faire patrouiller ta flotte autour de la Sardaigne, je t'octroie le titre de GARDE-CÔTES. Pour n'avoir jamais envoyé un message à Serguei pour obtenir un cardinal que tu me demandais à chaque tour depuis le T1, je te donne le titre de "VOUS AVEZ 7 MESSAGES EN ABSENCE".

- Kevin.A (Marquisat de Parme) : pour ton MV où tu n'as jamais cessé de bourriner comme un gros crevard, sans jamais te soucier des répercussions de tes actions, je t'octroie le titre de RAMSAY BOLTON. Pour avoir été béni des dieux tout au long du MV, notamment dans la capture du roi de France, je te donne le titre de COCU ET FIER.

- Beregil (Marquisat de Nice) : pour avoir passé l'entièreté de ton MV à organiser la Croisade en allant quémander à droite et à gauche, quitte à harceler les gens, je t'octroie le titre de CHRISTOPHE ROCANCOURT. Pour avoir vu ton travail de tout le MV récompensé par la victoire glorieuse dans la Croisade, je t'octroie le titre de RICHARD COEUR DE PALÉOLOGUE.

- Endwars (Marquisat de Mantoue) : pour avoir obéi aux ordres de ton suzerain sans jamais dévier, quitte à te sacrifier dans le process, je t'octroie le titre de AGRIPPA. Pour avoir tenté un double-jeu qui a fini par réussir (même si tout le monde s'y attendait un peu), je te donne le titre de NIKOLAÏ SKOBLINE.

- Dodo (Comté de Corse) : pour avoir été odieux avec Labtec en lui disant qu'il était une grosse merde après la défaite, alors qu'il te demandait de l'aide que tu n'as jamais envoyé, je te donne le titre de CANCER EN PHASE TERMINALE. Pour ta Corse finalement indépendante, je te donne le titre de GILLES SIMEONI.
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